Mort de Kofi Annan, ancien secrétaire général de l’ONU et prix Nobel de la paix
Celui qui fut secrétaire général des Nations unies de 1997 à 2006 est mort à l’âge de 80 ans, ont annoncé ses proches.
LE MONDE | 18.08.2018 à 11h51 • Mis à jour le 18.08.2018 à 13h02
Kofi Annan est mort samedi 18 août, ont annoncé sa famille et la Fondation Kofi Annan, dans commun. L’ancien secrétaire général des Nations unies (de 1997 à 2006) et prix Nobel de la paix était âgé de 80 ans. « Il va terriblement manquer à beaucoup de gens dans le monde, comme aux équipes de sa Fondation et à ses anciens collègues des Nations unis. Il restera dans nos cœurs à jamais », écrivent-ils.
Le diplomate est mort « paisiblement » après une « brève maladie », indiquent ses proches sans donner plus de précisions. Son entourage a annoncé vouloir faire son deuil dans l’intimité, ajoutant que les dispositions prises pour « célébrer sa remarquable vie » seront annoncées ultérieurement.
Des décennies d’engagement sur la scène internationale
Né au Ghana le 8 avril 1938, il a fait des études supérieures au Massachusetts Institute of Technology avant d’occuper différentes fonctions pour les Nations unies à partir de 1962.
En 1993, il est sous-secrétaire général des Nations unies et dirige le département de maintien de la paix. Au cours de cette période, l’ONU connaît deux épisodes tragiques : le génocide rwandais et la guerre en Bosnie. Les Casques bleus se sont retirés en 1994 du Rwanda en proie au chaos et aux violences ethniques. Et un an plus tard, l’ONU n’a pas su empêcher les forces serbes de massacrer plusieurs milliers de musulmans à Srebrenica, en Bosnie.
Ces échecs, écrit Kofi Annan dans son autobiographie, « m’ont confronté à ce qui allait devenir mon défi le plus important comme secrétaire général : faire comprendre la légitimité et la nécessité d’intervenir en cas de violation flagrante des droits de l’homme ».
Le 1er janvier 1997, Kofi Annan succède à Boutros Boutros-Ghali à la tête de l’ONU. En 2001, le diplomate et les Nations unis reçoivent conjointement le prix Nobel de la paix pour leur engagement en faveur de la paix dans le monde. « J’ai essayé de placer l’être humain au centre de tout ce que nous entreprenons : de la prévention des conflits, au développement et aux droits de l’Homme », avait-il déclaré, en acceptant le prix Nobel, à Oslo.
La guerre en Irak, son « moment le plus sombre »
En 2003, il irrite Washington en estimant « illégale » l’invasion de l’Irak, parce que cette opération n’avait pas été entérinée par le Conseil de sécurité. « Je pense que mon moment le plus sombre a été la guerre en Irak, et le fait que nous n’avons pas pu l’empêcher », déclarait-t-il en 2013 dans une interview à Time.
Deux ans plus tard, le secrétaire général de l’ONU est éclaboussé par un scandale de corruption lié au programme onusien « pétrole contre nourriture »en Irak. Alors qu’un rapport l’accuse « d’erreurs de gestion substancielles », Kofi Annam fait acte de contrition : « Ce rapport me critique personnellement, et j’accepte sa critique ».
Il quitte la tête de l’ONU le 31 décembre 2006, à l’issue de son deuxième mandat et après neuf ans en poste, remplacé par le coréen Ban Ki-moon.
Pour autant, Kofi Annan est resté engagé sur les questions internationales après avoir lâché les rênes des Nations unies. Il est notamment devenu président de la Fondation de soutien à l’Organisation mondiale contre la torture en 2007. Il avait également accepté le poste de médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe en Syrie, dont il a démissionné en 2012, estimant ne pas avoir « reçu tous les soutiens que la cause méritait
L’actuel secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a rendu hommage samedi à son prédécesseur : « Une force qui guidait vers le bien. (…) De bien des manières, Kofi Annan était les Nations unies. »
Kofi Annan, un homme de paix
Nina Larson avec Carole Landry (AFP) , le 18/08/2018 à 13h02
L’ancien secrétaire général de l’ONU et prix Nobel de la paix est mort samedi
L’ancien secrétaire général de l’ONU et prix Nobel de la paix Kofi Annan est mort samedi à l’âge de 80 ans. « C’est avec une immense tristesse que la famille Annan et la Fondation Kofi Annan annoncent que Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations unies et lauréat du Nobel de la paix, est décédé paisiblement samedi 18 août après une courte maladie », a annoncé sa fondation dans un communiqué à Genève.
L’actuel secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a salué en son prédécesseur « une force qui guidait vers le bien ».
Diplomate de carrière, Kofi Annan a contribué à rendre l’ONU plus présente sur la scène internationale pendant ses deux mandats, de 1997 à 2007.
Premier secrétaire général issu de l’Afrique sub-saharienne, le Ghanéen a dirigé l’organisation pendant la période troublée de la guerre en Irak, avant de voir son bilan terni par des accusations de corruption dans l’affaire « pétrole contre nourriture ».
À son départ, il était cependant un des dirigeants de l’ONU les plus populaires. Conjointement avec l’organisation, il a reçu en 2001 le Prix Nobel de la Paix pour ses « efforts en faveur d’un monde mieux organisé et plus pacifique ».
« J’ai essayé de placer l’être humain au centre de tout ce que nous entreprenons : de la prévention des conflits au développement et aux droits de l’Homme », avait-il déclaré en acceptant le Prix Nobel à Oslo.
À part quelques années passées comme directeur du tourisme du Ghana, M. Annan a consacré quarante ans de sa vie professionnelle aux Nations unies. Il a été le premier secrétaire général à être issu de l’organisation.
Il a d’abord dirigé les ressources humaines de l’ONU, puis les affaires budgétaires, avant de chapeauter à partir de 1993 le maintien de la paix et d’être propulsé quatre ans plus tard à la tête de l’organisation.
Lorsqu’il dirigeait le département de maintien de la paix, l’ONU a connu deux des épisodes les plus sombres de son histoire : le génocide rwandais et la guerre en Bosnie.
Les Casques bleus se sont retirés en 1994 du Rwanda en proie au chaos et aux violences ethniques. Et un an plus tard, l’ONU n’a pas su empêcher les forces serbes de massacrer plusieurs milliers de musulmans à Srebrenica, en Bosnie.
Ces échecs, écrit Kofi Annan dans son autobiographie, « m’ont confronté à ce qui allait devenir mon défi le plus important comme secrétaire général : faire comprendre la légitimité et la nécessité d’intervenir en cas de violation flagrante des droits de l’homme ».
Kofi Annan s’est vite adapté à son nouveau rôle de diplomate en chef, multipliant les apparitions à la télévision et les participations aux dîners mondains à New York. Jusqu’à devenir une vedette, qualifié par certains de « rock star de la diplomatie ».
Kofi Annan devait sa nomination aux États-Unis, qui avaient mis leur veto à un second mandat de son prédécesseur, l’Égyptien Boutros Boutros-Ghali.
Cela ne l’a pas empêché de faire preuve à l’occasion d’indépendance vis-à-vis des grandes puissances. Il avait ainsi irrité Washington en estimant « illégale »l’invasion de l’Irak en 2003 parce que cette opération n’avait pas été entérinée par le Conseil de sécurité.
Né en avril 1938 à Kumasi, au Ghana, fils d’un cadre d’une filiale du groupe anglo-néerlandais Unilever, Kofi Annan a étudié à l’université de Kumasi, puis grâce à une bourse, dans une université américaine, avant d’entrer à l’Institut des hautes études internationales de Genève.
En 1965 il épouse Titi Alakija, issue d’une famille nigériane fortunée. Ils auront un fils, Kojo, et une fille, Ama, mais se sépareront à la fin des années 1970.
En 1984, il épouse en secondes noces Nane Lagergren, une juriste suédoise qui lui donnera une fille, Nina.
En février 2012, il est choisi par l’ONU et la Ligue arabe pour mener une médiation dans la guerre en Syrie, mais il jette l’éponge cinq mois plus tard. Il accusera les grandes puissances d’avoir par leurs dissensions transformé sa médiation en « mission impossible ».
Il a créé une fondation consacrée au développement durable et à la paix et fait partie du groupe des Elders (terme anglais signifiant « les anciens » ou « les sages »), créé par Nelson Mandela pour promouvoir la paix et les droits de l’homme.
Nina Larson avec Carole Landry (AFP)
Justice pour la terre. Entretien Kofi Annan, secrétaire général des Nations unies de 1997 à 2006 (1) : « La justice et l’équité doivent être le fondement de la lutte contre le changement climatique »
D’ALANCON François, le 27/11/2015 à 0h00
L’ancien secrétaire général de l’ONU plaide en faveur d’un arrêt des subventions des pays développés aux énergies fossiles.
Quelles sont les conditions pour réussir la 21e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP21)?
Kofi Annan: Nous savons tous ce qui est arrivé à la conférence de Copenhague en 2009 et personne ne veut répéter cela à Paris. Cette fois, l’atmosphère est meilleure avec les engagements de quelques-uns des acteurs majeurs comme les États-Unis, la Chine, l’Inde et l’Union européenne.
Autre élément encourageant, les pays en développement acceptent leur part de responsabilité dans l’accumulation de la pollution, tout en pensant que la responsabilité principale incombe aux principaux pays développés qui doivent donc être en tête des efforts.
Enfin, le grand public connaît mieux les enjeux de l’environnement. Même le secteur privé rejoint le mouvement en soutenant l’effort pour restreindre l’empreinte carbone, ce qui aurait été impensable il y a quelques années. En dépit de cela, j’ai le sentiment que nous ne sommes pas suffisamment ambitieux et que nous pourrions ne pas parvenir à la limite de 2 °C de réchauffement climatique en 2100.
L’accord adopté à Paris doit-il avoir force de loi pour assurer la crédibilité des engagements pris?
- A.: Chacun a le droit d’être sceptique mais les pays ont accepté un mécanisme de révision des engagements tous les cinq ans. Dans le monde étrange où nous vivons, les résultats ne sont pas toujours obtenus au moyen de lois contraignantes. Qui aurait pensé que les entreprises pétrolières en Europe et aux États-Unis acceptent de travailler avec les gouvernementssur la taxe carbone? Nous n’avons pas besoin de législation pour faire ce qui est juste et protéger notre planète. Le pape François a également apporté sa contribution avec son encyclique Laudato si’.
Le leadership est très important sur la question du climat et on ne peut pas compter seulement sur les hommes politiques. La prise de conscience par les citoyens de la nécessité de protéger la planète et de leur pouvoir d’influence à travers leur vote participe de cette pression. Quel est le plus efficace? Cette approche ou une législation qui pourrait être contestée par les entreprises devant les tribunaux?
L’aide financière aux pays en développement pour lutter contre le changement climatique est-elle suffisante?
- A.: Les cent milliards de dollars annuels promis depuis longtemps par les pays développés pour le Fonds vert pour le climat ne se sont pas concrétisés jusque-là. Les promesses qui comptent sont celles qui sont tenues. J’espère qu’elles le seront. L’adoption d’une feuille de route est nécessaire sur cette question, sinon ce fonds deviendra « l’éléphant dans la pièce » qu’on refuse de voir. Les pays développés doivent également partager avec les pays en développement l’innovation, la recherche, le soutien à l’énergie et à l’économie vertes, de même qu’encourager les investissements du secteur privé.
Comment s’assurer que le financement du Fonds vert par les pays riches ne se fait pas au détriment de leur aide au développement?
- A.: C’est un problème récurrent: les pays développés donnent d’une main ce qu’ils reprennent d’une autre. En septembre, à New York, les dirigeants mondiaux ont adopté un programme pour le développement durable et l’énergie en fait partie. Si nous n’arrivons pas à combiner les financements climat avec l’aide au développement durable, il sera très difficile d’atteindre les 17 Objectifs de développement durable adoptés à New York.
L’Afrique peut-elle devenir un laboratoire de l’énergie verte et du développement durable?
- A.: C’est un rêve réalisable. Le continent africain doit combler son retard dans deux domaines: l’accès à l’énergie et le développement des infrastructures pour permettre la croissance du commerce interafricain. L’Afrique, avec ses 620 millions d’habitants sans aucun accès à l’électricité, doit accéder à l’énergie, en particulier l’énergie verte et durable. Avec ses ressources d’énergie hydroélectrique, solaire, éolienne et géothermique, en plus des énergies traditionnelles que sont le pétrole et le charbon, et avec l’aide des pays développés et les investissements du secteur privé, le continent a les moyens de réussir à la fois sa transition énergétique et son développement durable.
Une énergie fournie à un prix raisonnable permettrait aux entrepreneurs et aux agriculteurs africains de faire beaucoup. L’Éthiopie, le Kenya et, dans une certaine mesure, le Rwanda, sont sur cette voie. Au Nigeria, la baisse des cours du pétrole peut favoriser la diversification. En préservant son massif forestier, l’Afrique jouera un rôle clé dans la lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité au niveau mondial.
Le changement climatique est-il une menace pour l’Afrique subsaharienne?
- A.: C’est une grande menace pour le continent africain. L’extension des zones désertiques a un impact désastreux sur la production agricole. Par ailleurs, la démographie est un vrai problème. La population aura doublé d’ici à 2050 et probablement triplé d’ici à la fin du siècle. La production agricole va chuter alors que le besoin alimentaire augmentera. Comment résoudre cette question sans une nouvelle approche ?
L’ONU est-elle le bon format pour organiser la lutte contre le changement climatique?
- A.: Permettez-moi de citer ce proverbe africain: « Si tu veux aller loin, vas-y seul. Si tu veux y arriver, fais-le à plusieurs. » L’ONU n’est pas idéale: avec 198 pays, le processus de décision est très difficile et laborieux. Les décisions sont prises par consensus à l’unanimité. Un petit groupe de pays peut bloquer un accord. Mais si ce n’est pas l’ONU, quelle autre organisation avons-nous pour permettre au monde entier de se mettre d’accord sur quelque chose, une approche qui réponde à l’intérêt de tous?
L’ONU a ses faiblesses mais l’ONU, ce sont aussi les États membres, votre pays et le mien. L’ONU reflète les faiblesses et le manque de volonté des États membres. Quand la volonté existe, beaucoup peut être fait. Sans cette volonté et quand les États membres sont divisés – la Syrie est un bon exemple –, le secrétaire général et les Nations Unies ne peuvent pas faire grand-chose.
L’ONU doit être réformée: le Conseil de sécurité reflète les réalités géopolitiques de 1945. Le monde a changé, l’ONU doit changer et s’adapter. Si le Conseil de sécurité n’est pas réformé, dans sa composition comme dans son processus de décision, nous pourrions nous retrouver dans la situation où des puissances émergentes contesteront sa primauté et cela ne serait dans l’intérêt de personne. Nous devons être prêts à voter sur les questions importantes et ne pas permettre à une petite minorité de bloquer une décision majoritaire.
Une ONU paralysée est-elle en danger d’être marginalisée?
- A.: Si les États ne réforment pas l’ONU, quelle est l’alternative? Un monde qui se divise en régions et en factions concurrentes où personne ne se parle? Il y a des divisions sur la Syrie au Conseil de sécurité mais il n’y a pas eu assez de pression sur ses membres pour qu’ils parviennent à une solution.
Au final, le Conseil de sécurité devra travailler en coopération avec les puissances régionales – l’Iran, l’Arabie saoudite, la Turquie, le Qatar et l’Égypte –, pour trouver une approche commune et mettre fin à cette guerre. Je ne sais pas quand cela se fera, mais sans une approche commune, on ne mettra pas fin à la guerre et ce seront les Syriens, les pauvres Syriens, qui continueront à en payer le prix.
Quel rôle pourrait jouer l’ONU dans le suivi d’un accord à Paris?
- A.: En cas d’accord, l’ONU aura un rôle à jouer dans l’examen des progrès accomplis tous les cinq ans, dans le suivi et l’évaluation de l’accord. Les pays feront plus facilement confiance à une organisation universelle qu’à un groupe représentant une région ou un secteur.
La justice et l’équité doivent être le fondement de la lutte contre le changement climatique. Les pollueurs doivent payer. Les pays développés doivent arrêter de subventionner les énergies fossiles. On ne peut pas vouloir l’énergie propre et dépenser des milliards à la recherche du pétrole et du charbon. Ces ressources pourraient être utilisées dans la recherche ou l’aide aux pays en développement.
(1) Médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe en Syrie de février à août 2012, il est membre du groupe Global Elders qui promeut la paix et les droits de l’homme dans le monde.
D’ALANCON François
Kofi Annan
Kofi Atta Annan, né le 8 avril 1938 à Kumasi au Ghana et mort le 18 août 2018 à Berne. Diplomate, homme politique, économiste et homme d’Etat ghanéen, il fut le septième secrétaire général des Nations-Unis et le premier à sortir des rangs du personnel de l’organisation. Il occupe cette fonction de 1897 à 2006. Le 10 décembre 2001, il reçoit le prix Nobel de la paix.
Biographie
Annan étudie le droit privé à l’université de science et de technologie de Kumasi puis au Macalester College de Saint-Paul (Etats-Unis) en 1961 où il achève son baccalauréat d’économie. Il entre ensuite à l’Institut de hautes études internationales de l’Université de Genève en Suisse (1961-1962) et au Massachussets-Institute of Technology (1971-1972) où il fait des études de troisième cycle en économie. En 1971 et 1972, Annan obtient son diplôme de maîtrise en sciences de gestion au MIT.
Il commence à travailler pour l’Organisation mondiale de la santé en 1962 comme fonctionnaire d’administration et du budget1. Depuis, il a été en poste à la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, à Addis-Abeba en Ethiopie, à la Force d’urgence des Nations unies (FUNI-II) à Ismailia, au haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés à Genève, puis au Siège des Nations unies à New York, comme sous-secrétaire général à la gestion des ressources humaines et coordonnateur des Nations unies pour les questions de sécurité (1987-1990), puis comme sous-secrétaire général à la planification des programmes au budget et à la comptabilité, puis contrôleur (1990-1992). En 1990, après l’invasion du Koweït par l’Irak, Annan reçoit du secrétaire général pour mission spéciale d’organiser le rapatriement de l’Irak de plus de 900 fonctionnaires internationaux et ressortissants de pays occidentaux. Il dirige ensuite la première équipe des Nations unies chargée de négocier avec l’Irak sur la question de la vente du pétrole pour financer l’aide humanitaire.
En 1993, il est promu sous-secrétaire général de Boutros-Boutros-Ghali.. Il commence son premier mandat de secrétaire général de l’ONU le 1er janvier 1997.
En 2000, il propose au président du Zimbabwe Robert Mugabe de se retirer du pouvoir en contrepartie d’un asile politique et de compensations financières.
Le 29 juin 2001 sur recommandation du Conseil de sécurité, l’Assemblée générale le réélit par acclamation pour un second mandat, qui débute le 1er janvier et qui s’achève au 31 décembre 2006.
Le 8 mars 2006, il affirme que selon lui, le monde est prêt à voir une femme à la tête des Nations-Unis.
Dans son discours d’adieu au poste de secrétaire général auquel lui succède le Sud-Coréen Ban-Ki-moon à la fin du mois de décembre 2006, Kofi Annan fustige la politique des États-Unis qu’il appelle à suivre la voie du multilatéralisme en acceptant notamment l’élargissement du Conseil de sécurité et à respecter les droits de l’Homme « jusque dans sa lutte contre le terrorisme »
Il reprend la formule historique de l’ancien président des États-Unis Harry Truman dont il invite les dirigeants actuels à suivre l’exemple : « la responsabilité des grands États est de servir et non pas de dominer les peuples du monde ».
Kofi Annan est nommé, le 14 juin 207, à la tête de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), un organisme créé en 2006, financé par la fondation-Bill-et-Melinda-Gates et la Fondation Rockefeller et regroupant des dirigeants politiques, des hommes d’affaires, des agriculteurs et des chercheurs. Le but de l’alliance est d’aider les paysans africains à améliorer leur rendement7.
Le 4 octobre 2007 Kofi Annan devient le nouveau Président de la Fondation de soutien à l’Organisation mondiale contre la torture, la plus importante coalition internationale d’ONG actives dans la protection des droits de l’homme dans le monde (regroupant 282 membres dans 92 pays), et ce, afin de contribuer à la prise de conscience de l’érosion du respect des droits de l’homme et des normes internationales, notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et des politiques sécuritaires. Il préside également, depuis sa création en 2007, l’African Progress Panel, qui rassemble de personnalités internationales (notamment Tony Blair, Bob Geldof et Michel Camdessus) engagées dans la défense du continent africain et chargé, notamment, du suivi des engagements du sommet du G8 de Gleneagles de 2005.
Membre du comité d’honneur de la Fondation Chirac à son lancement en 2008 par l’ancien président de la République française Jacques Chirac, Kofi Annan participe au jury du prix pour la prévention des conflits que cette fondation décerne annuellement. Il a également créé la Kofi Annan Foundation, consacrée au développement durable et à la paix.
Il fait partie du groupe des Global Elders (terme anglais signifiant : les anciens, ou sages, universels), créé par Nelson Mandela afin de promouvoir la paix et les droits de l’homme dans le monde.
Le 23 février 2012, , il est nommé émissaire conjoint de l’Organisation des Nation unies et de la Ligue arabe sur la crise en Syrie. Il doit quelques mois après constater l’échec de cette mission de paix. Regrettant que le principe de la « responsabilité de protéger », qu’il avait contribué à élaborer, ait été dévoyé durant la première guerre civile libyenne, il préconise l’implication de la Russie et de l’Iran dans la résolution du conflit.
Le 2 août 2012, il annonce sa démission de son poste de médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe en Syrie.
Bibliographie
Œuvres
Kofi Annan est l’auteur de plusieurs ouvrages, parmi lesquels :
Nous les peuples : le rôle des Nations unies au xxie siècle ;
Appel à l’action ;
Le Pacte mondial ;
Les causes des conflits et la promotion de la paix et d’un développement durables en Afrique ;
Rénover les Nations unies ;
Interventions : Une vie dans la guerre et dans la paix, éditions Odile Jacob, 2013 (avec Jean-Marc de La Sablière) Le Conseil de sécurité des Nations Unies : Ambitions et limites, Larcier, 2015
Ouvrage consacré à Kofi Annan (en français]
Frederic Eckhard, , Kofi Annan, édition française préfacée par Bernard Kouchner, Editions du Tricorne, 2009.
Vie privée
Annan parle couramment l’anglais et le français. Il est marié à Nane Lagergren, juriste et artiste suédoise, et fille de la demi-sœur de Raoul Wallenberg. Ils ont trois enfants.
Il meurt le 18 août 2018 en Suisse
Source : wikipédia