Les livres de la Bible composant l’Ancien Testament et le Nouveau Testament
La Bible chrétienne est composée de livres de genres littéraires différents, rédigés durant les six à dix siècles qui ont précédé Jésus-Christ pour l’Ancien Testament, et au premier siècle après Jésus-Christ pour le Nouveau Testament.
La Bible est « un livre composé de livres » (74 livres dans la Bible utilisée dans la liturgie catholique) de genres littéraires très divers. C’est en quelque sorte une petite « biblio-thèque ». Dans les livres de l’Ancien Testament (appelé aussi Bible hébraïque), on découvre l’histoire du peuple Hébreu et sa relation avec Dieu, des paroles de sagesse, des prières, des prophéties ainsi que des textes de loi ayant trait à la vie quotidienne et au culte notamment. Dans le Nouveau Testament, on trouve les quatre évangiles relatant la vie, la mort et la résurrection de Jésus, ainsi que d’autres écrits permettant de découvrir les premières communautés chrétiennes et l’expansion du Christianisme durant le 1er siècle. C’est aussi dans le Nouveau Testament que figure l’Apocalypse, un texte plein de symboles qui annonce la victoire définitive de Dieu.
Voici, dans l’ordre, les livres composant la Bible chrétienne,
pour les catholiques :
Ancien Testament
Livre de la Genèse
Livre de l’Exode
Livre du Lévitique
Livre des Nombres
Livre du Deutéronome
Livre de Josué
Livre des Juges
Livre de Ruth
Premier livre de Samuel
Deuxième livre de Samuel
Premier livre des Rois
Deuxième livre de Rois
Premier livre des Chroniques
Deuxième livre des Chroniques,
Livre d’Esdras
Livre de Tobie
Livre de Judith
Livre d’Esther
Premier livre des Maccabées (ou des Martyrs d’Israël)
Deuxième livre des Maccabées (ou des Martyrs d’Israël)
Livre de Job
Psaumes
Livre des Proverbes
Livre de l’Ecclésiaste (ou Qohélet)
Cantique des Cantiques
Livre de la Sagesse
Livre de Ben Sira le Sage (ou Ecclésiastique)
Livre d’Isaïe
Livre de Jérémie
Livre des Lamentations
Livre de Baruch
Lettre de Jérémie (parfois intégrée au Livre de Baruch)
Livre d’Ezéchiel
Livre de Daniel
Livre d’Osée
Livre d’Amos
Livre d’Abdias
Livre de Jonas
Livre de Michée
Livre de Nahum
Livre d’Habaquq
Livre de Sophonie
Livre d’Aggée
Livre de Zacharie
Livre de Malachie.
Nouveau Testament
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu
Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc
Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean
Livre des Actes des Apôtres
Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates
Lettre de saint Paul Apôtre aux Ephésiens
Lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens
Lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens
Première Lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens
Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens
Première lettre de saint Paul Apôtre à Timothée
Deuxième lettre de saint Paul Apôtre à Timothée
Lettre de saint Paul Apôtre à Tite
Lettre de saint Paul Apôtre à Philémon
Lettre aux Hébreux
Lettre de saint Jacques Apôtre
Première lettre de saint Pierre
Deuxième lettre de saint Pierre
Première lettre de saint Jean
Deuxième lettre de saint Jean
Troisième lettre de saint Jean
Lettre de saint Jude
Livre de l’Apocalypse.
Voici les livres composant la Bible chrétienne, par grandes thématiques :
La loi : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome
Evangiles : Matthieu, Marc, Luc, Jean
Histoire du Peuple Juif Chroniques, Maccabées, Josué, Juges, Samuel, Rois, Esdras, Néhémie, Tobie, Judith, Esther, Ruth
Histoire : Actes des apôtres
Prières et Sagesse : Job, Psaumes, Proverbes, Qohelet, Cantique des Cantiques, Sagesse, Ecclésiastique
Lettres : Hébreux, Galates, Ephésiens, Philippiens, Colossiens, 1.Timothée, 2. Timothée, Philémon, Tite, 1.Thessaloniciens, 2.Thessaloniciens, Jacques, 1.Jean, 2.Jean, 3.Jean, Jude, Romains, 1.Corinthiens, 2.Corinthiens, 1.Pierre, 2.Pierre
Prophéties : Isaïe, Jérémie, Lamentations, Baruch, Ezéchiel, Daniel, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habaquq, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie
Visions : Apocalypse
D’où vient la Bible ?
La Bible n’est pas tombée du ciel ! Elle s’est créée progressivement avant de prendre la forme que nous lui connaissons aujourd’hui. Les histoires, les lois, les prières et les poèmes qui la composent ont été rédigés à des périodes différentes, médités, repris, commentés puis édités et traduits.
Dans le cadre de l’Ancien Testament, certains de ces textes ont été transmis oralement avant d’être écrits sur des papyrus ou des parchemins. Les livres de l’Ancien Testament formaient des rouleaux qui devaient être gardés au Temple de Jérusalem. Les manuscrits de Qumrân nous donnent une bonne idée de ce que pouvaient être ces rouleaux.
Un manuscrit de Qumran
L’Ancien Testament : un texte écrit en trois langues
Les livres de l’Ancien Testament ont été écrits en hébreu, entre le VIIIe et le Ier siècle avant Jésus Christ. Certains textes sont aussi rédigés en araméen, une langue très proche de l’hébreu.
Au VIe siècle avant Jésus-Christ, l’araméen est devenu la langue administrative et diplomatique de l’Empire perse. On trouve des passages en araméen dans le livre d’Esdras et celui de Daniel par exemple.
Au IIIe siècle avant Jésus Christ, les Juifs qui étaient installés en Égypte ne comprenaient plus l’hébreu. Pour leur communauté, ils ont dû traduire la Bible en grec.
L’Ancien Testament a ainsi été traduit en grec pour la communauté juive d’Alexandrie qui ne connaissait que le grec car c’était la langue de l’Égypte depuis Alexandre le Grand (332 av. J.-C.).
Ils traduisent d’abord en grec la Torah : c’est la Loi constituée des 5 premiers livres de l’Ancien Testament. On l’appelle aussi le Pentateuque. Puis, ils s’attellent à tous les autres livres qui composent la Bible. Cette traduction en grec s’appelle la Septante. Ce nom de Septante s’explique car, selon une légende, soixante-douze (ou soixante-dix scribes pour Flavius Josèphe) auraient traduit séparément toute la Bible, et les soixante-douze (soixante-dix) traductions auraient été identiques.
Le Nouveau Testament
L’existence historique de Jésus Christ n’est plus sérieusement contestée. Elle est d’ailleurs attestée par des auteurs qui ne sont pas chrétiens (les historiens païens latins Tacite, Suétone et Pline le Jeune parlent du Christ).
Il est né sous le règne du roi Hérode le Grand, probablement 6 ans avant le début de notre calendrier (en raison d’une erreur de calcul de calendrier). Vers les années 27-28, il va débuter sa vie publique par le baptême que va lui donner Jean-Baptiste. Elle durera 2 ou 3 années et s’achèvera par sa crucifixion aux alentours de 30. Après sa mort, ses disciples prétendent avoir trouvé son tombeau vide et annoncèrent sa résurrection. Jésus-Christ n’a rien écrit lui-même qui nous soit parvenu. La rédaction du Nouveau Testament s’opère en plusieurs étapes.
L’époque des Apôtres
Après la mort du Christ, de l’an 30 à 70, les apôtres organisèrent les communautés naissantes. Les premières sources sont les suivantes :
Sources orales
Durant les premières années, les apôtres procèdent de plusieurs manières. Ainsi, la tradition orale va commencer à se structurer. L’annonce de la Bonne Nouvelle : les apôtres annoncent leur nouvelle foi en se déplaçant de ville en ville. On dirait aujourd’hui d’eux que ce sont des prêcheurs. La célébration de Dieu et de Jésus Christ : des chants et des éléments de liturgie (exemple : Baptême, Eucharistie,…) s’élaborent. L’enseignement aux nouveaux baptisés : les apôtres reprennent pour cela les actes et les paroles du Christ.
Sources écrites
Les traditions orales sont mises par écrit. Sans avoir de certitude sur ce point, les spécialistes pensent qu’avant même la rédaction des Évangiles tels que nous les connaissons, circulaient des recueils des paroles et de la vie de Jésus-Christ. Assez vite, des catéchèses, écrites en araméen, devaient circuler en Judée et en Galilée. On peut penser également que le récit de la Passion s’est très vite constitué par écrit dans une visée liturgique. Il s’agissait pour la communauté de Jérusalem, et pour des disciples qui montaient à Jérusalem pour la Pâque par exemple, de faire mémoire de la mort de Jésus. L’Apôtre Saint Paul écrit des lettres aux communautés qu’il a fondées en Asie Mineure, une lettre à la communauté de Rome, plus le billet à Philémon au sujet de son esclave Onésime devenu chrétien. Ce sont des écrits qui réagissent à des situations bien précises et qui seront lus lors de l’assemblée communautaire.
La deuxième génération de chrétiens
La mort des apôtres fait prendre conscience aux chrétiens de la nécessité de mettre en forme leurs enseignements et leurs souvenirs. Cela va conduire à la rédaction des Évangiles et de plusieurs lettres, de 70 à 100 après Jésus Christ. Les textes vont apparaitre selon la chronologie suivante :
L’Évangile de Marc
Le premier Évangile, celui de Marc (65-70), est probablement rédigé à Rome.
L’Évangile de Matthieu
Israël est vaincu par les Romains. Ils détruisent le Temple de Jérusalem et les Juifs se dispersent dans le monde. Le courant pharisien -qui sont des Juifs attachés à un respect rigoriste de l’Ancien Testament- donne sa forme définitive à la Bible. En réaction, pour marquer leur identité et affirmer leurs convictions, les chrétiens d’origine juive rédigent l’Évangile de Matthieu (80 – 90) ainsi que les lettres de Jacques et de Jude.
L’Évangile de Luc et les Actes des Apôtres
Les Églises fondées par Saint Paul écrivent à leur tour (80-90). Un chrétien proche de Saint Paul écrit l’Évangile de Luc et les Actes des Apôtres (qui racontent la vie des premières communautés). L’Évangile de Luc et les Actes des Apôtres constituent en fait le même texte. De nombreuses lettres vont être publiées (Lettre au Colossiens (habitants de la ville de Colosse), aux Ephésiens (habitants de la ville d’Éphèse)…
L’Évangile de Saint Jean
La communauté johannique sort de son isolement (80-100). Ce groupe de chrétiens marqué par la méditation théologique et se reconnaissant dans la figure du Disciple bien-aimé (qui sera ensuite identifié à Saint Jean) rédige l’Évangile de Saint Jean et trois lettres (Jean 1, 2 et 3). Dans un contexte de persécutions, un chrétien proche de cette communauté écrit une Apocalypse.
La troisième génération de chrétiens
Certains textes sont rédigés ultérieurement, de 100 à 120 après Jésus Christ. C’est notamment le cas de l’Épître aux Hébreux (vers 100) qui témoigne d’un christianisme détaché du judaïsme, ou encore de la Seconde Épître de Saint Pierre (vers 120) qui est une réécriture de l’Épitre de Jude.
Quelques dates importantes dans la transmission du Nouveau Testament
La « recension alexandrine »
Rappelons qu’à l’époque ni l’imprimerie, ni Internet n’existait. Les Bibles se traduisaient et se diffusaient grâce à ceux qui les recopiaient. Au fil du temps, certaines copies s’étaient éloignées des textes originaux. Face aux divergences entre les manuscrits, l’Église décida au IIIe siècle de procéder à une « recension » (comparaison des différents textes avec les manuscrits d’origine). Notons qu’une autre « recension » aura lieu à Antioche (on la nomme la « recension occidentale »). Les textes qui étaient rédigés en grecs sont traduits en latin, en copte (pour les chrétiens égyptiens) et en syriaque (pour des chrétiens du Moyen Orient).
Les grands manuscrits complets du Nouveau Testament
Une nouvelle « recension » sera faite à Byzance au Ve siècle. Elle s’impose comme la version commune à toutes les Églises de langue grecque. Les grands manuscrits datent de cette époque. Ils ont pour nom « Vatinacus », « Sinaïticus », « Alexandrinus », « Codex d’Ephrem », « Codex de Bèze »…
Le Codex
Le Codex est l’ancêtre de nos livres modernes. Il est constitué de pages manuscrites et d’une couverture assemblées grâce à une reliure. Au cours de l’époque romaine, il va remplacer le rouleau de parchemin en instaurant une petite révolution car il permet un accès facile à n’importe quelle partie du texte. Il sera très vite adopté dans la chrétienté afin de se différencier des Juifs qui continuent d’utiliser des rouleaux pour la lecture synagogale et pour l’étude de la Bible.
A partir du 5ème siècle
Du 5ème siècle à la Renaissance, les monastères assurent la copie des textes de la Bible mais aussi des littératures grecque et latine. De la Renaissance au 16ème siècle, de nombreux manuscrits affluent en Occident après la chute de Constantinople (1453). La division en versets est introduite par l’imprimeur et traducteur français Robert Estienne à la même époque. Les Humanistes, protestants et catholiques, renouent avec le grec et l’hébreu et sont capables de comparer les différentes versions de la Bible. Depuis le milieu du 19ème siècle, le savant Constantin von Tischendorf fait des recherches pour retrouver des versions anciennes de la Bible. Il découvre une version quasi complète de la Septante dans le monastère Sainte-Catherine du Sinaï. On parlera de la version du « Sinaïtacus ». Sinaiticus, Alexandrinus, Vaticanus et Codex de Bèze servent à former le texte grec du Nouveau Testament qui sera utilisé pour les traductions en langues modernes. Les traductions de l’Ancien Testament sont faites sur le texte hébreu du Codex de Saint-Pétersbourg. Aujourd’hui, des logiciels informatiques comme BibleWorks ou Accordance permettent à un nombre beaucoup plus grand de personnes d’avoir accès aux textes hébreux et grecs de la Bible. Il faut souligner que les divergences entre les manuscrits ne portent que sur des détails qui n’en changent pas le sens. Nous pouvons ainsi faire confiance aux textes que nous utilisons.
La Bible relate d’abord une expérience de Dieu
Une lecture de la Bible au pied de la lettre, sans chercher à comprendre quand et pourquoi ont été écrits les textes, peut nous détourner de son sens profond. Les relations entre l’Histoire et la Bible sont compliquées.
Comment interpréter les textes de la Bible ?
La Bible comprend deux parties distinctes, l’Ancien Testament et le Nouveau Testament. Ces deux livres ont été écrits à des périodes différentes :
Ancien Testament : Histoire du peuple hébreu et sa relation avec Dieu.
Nouveau Testament : Vie de Jésus Christ et des premières communautés chrétiennes.
Les histoires écrites dans la Bible, pour l’Ancien Testament, ont été rédigées très longtemps après les évènements vécus par les hébreux. Par contre, le Nouveau Testament qui relate la vie de Jésus Christ et des premiers chrétiens, a été rédigé beaucoup plus rapidement.
Mais pour aucun des deux, les textes n’ont été rédigés en même temps que le vécu. Ainsi, la Bible n’est surtout pas un reportage sur le vif comme on peut le voir aujourd’hui à la télévision ou sur Internet.
Il faut donc intégrer deux notions pour éviter toute erreur d’interprétation ou de jugement et comprendre le sens profond du texte :
La dimension « temps » entre le vécu de ce peuple et la rédaction de ce vécu.
La dimension culturelle propre de ce peuple (style de vie, langues, rapports hommes-femmes, conflits et guerres, connaissances scientifiques…).
Avant que les textes n’aient été rédigés, ils ont été transmis par une tradition orale. Celle-ci fut le moyen de transmettre de génération en génération l’histoire d’un peuple qui ne savait pas toujours lire et écrire. Cela amenait les conteurs à structurer les récits sous une forme répétitive et donc plus facile à mémoriser.
La Bible, particulièrement pour l’Ancien Testament, s’exprime de manière imagée voire poétique. Il ne faut donc pas prendre ces textes au pied de la lettre mais chercher à comprendre ce qu’ils veulent dire (exemple : Adam et Eve).
A la différence d’un reportage, la Bible est surtout un livre sur l’expérience spirituelle d’un peuple à la recherche de Dieu dans sa vie quotidienne. Donc, basée sur des évènements réellement vécus, la Bible les présente dans le contexte culturel de ce peuple et de l’époque.
L’intention des livres bibliques n’est donc pas historique, mais théologique. Ils ne cherchent pas à rendre compte de réalités historiques, mais d’une vérité théologique : l’Amour de Dieu pour l’humanité qui passe par une Alliance avec un peuple (Ancien Testament) et qui va jusqu’à la mort et la résurrection de Jésus, Fils de Dieu (Nouveau Testament).
La Bible : un livre, des genres littéraires
La Bible n’a pas été écrite d’un seul trait. Dans l’Ancien Testament, on saute de récits plus ou moins historiques et symboliques à des lois, prophéties, prières ou livres de sagesse, qui nous disent chacun à leur façon quelque chose de la relation de l’homme ou du peuple d’Israël avec son Dieu. Avec les Évangiles, on entre davantage dans l’histoire, mais dans une histoire transcendée par la théologie.
Les genres littéraires de l’Ancien Testament
L’Ancien Testament comporte plusieurs « genres littéraires ». Les principaux sont les suivants :
des récits (ex : Livre de la Genèse).
des lois (ex : Livre du Lévitique).
des prophéties (ex : Livre de Jérémie).
des écrits de sagesse (ex : Livre des Proverbes).
des prières (ex : Livre des psaumes).
Les récits
La plupart des textes bibliques sont des récits. Pour autant, il ne faut pas penser qu’ils rapportent toujours des événements historiques.
On peut distinguer ainsi:
le mythe : au commencement, l’homme se pose des questions sur Dieu. Le mythe lui sert à se construire dans sa réalité vécue au fil des générations. On raconte sous forme de mythes un récit qui sert à expliquer la condition humaine (ex : Livre de la Genèse).
la légende : un ensemble de récits populaires autour d’un ancêtre prestigieux, aimé de la divinité (ex : Abraham, Jacob, Josué, David), ou bien autour d’un lieu saint (ex : Jérusalem). Elle s’enracine dans des traditions orales locales, mais son historicité n’est pas vérifiable.
le roman : une suite de récits fictifs liés par une intrigue continue autour d’un personnage plus ou moins historique (ex : l’histoire de Joseph et ses frères ou bien le Livre de Judith).
la chronique historique : une suite de récits présentant certains événements de l’histoire d’un peuple et de ses rois, pour en donner une interprétation globale, idéologique et religieuse (ex : les deux Livres des Rois ou les deux Livres des Maccabées).
Les lois
Pour les lois, nous pouvons repérer trois grandes collections dans le Pentateuque :
le Code de l’Alliance..
le Code Deutéronomique.
le Code de Sainteté.
Elles traitent des relations avec Dieu (rituels pour le culte et règles pour les grandes étapes où la vie est en jeu : naissance, sexualité, guerre, maladie, mort…), et des relations humaines (règles politiques, économiques, familiales…).
Les prophéties
Les livres prophétiques ont conservé par écrit les paroles de certains prophètes. Ces derniers parlent au nom de Dieu. Pour cela, ils s’expriment sous deux formes :
L’oracle de jugement qui annonce le malheur inévitable en raison de l’infidélité du peuple. Ces textes concernent essentiellement l’époque avant l’Exil.
L’oracle de salut qui annonce le bonheur et la délivrance que Dieu va envoyer après l’épreuve. Ces textes apparaissent après l’Exil.
Parmi les autres styles utilisés par les prophètes, on trouve aussi des visions, des récits ou encore des apocalypses.
Les écrits de sagesse
Le proverbe est la forme la plus courante et la plus brève. Il évoque une expérience courante dont on tire une règle de vie.
La parabole est un récit fictif mais vraisemblable qui amène à réfléchir sur une situation.
Le conte est un récit fictif avec des traits invraisemblables pour enseigner une vérité importante.
Le dialogue est un un débat argumenté entre deux ou plusieurs personnages sur les grandes questions de la vie : la société, les injustices, la souffrance, la mort.
La méditation poétique sur l’homme devant Dieu, sur l’histoire, sur l’amour.
Les prières
Elles peuvent être individuelles ou collectives. On retrouve quatre genres principaux :
la louange : proclamation de la grandeur de Dieu pour son œuvre permanente de créateur ou pour ses interventions dans l’histoire d’Israël.
la supplication : l’appel au secours d’un malheureux ou du peuple.
l’action de grâce : la reconnaissance pour une délivrance de la détresse.
la confiance : pour exprimer une relation de foi envers Dieu sans demande particulière.
Le Nouveau Testament : le genre évangélique
Que signifie le terme « Évangile » ?
Ce mot existait déjà avant le Nouveau Testament. Il vient du grec « euangelion » qui signifie « annonce de bonne nouvelle ».
Lorsque l’apôtre saint Paul, mort en 67, parle de l’évangile, il ne parle pas de l’un des quatre écrits que nous connaissons, mais du kérygme, c’est-à-dire de l’annonce de la foi en Jésus-Christ, mort et ressuscité d’entre les morts pour le salut du monde. L’évangile est d’abord un message, une annonce, un kérygme.
Qu’est-ce que l’Évangile ?
Avant d’être un livre, l’Évangile est une réalité historique. Ainsi, il est un récit mis en forme qui fait le compte-rendu de l’expérience humaine et spirituelle des hommes et des femmes ayant côtoyé Jésus Christ. L’Évangile est à la fois :
un récit mis en forme. Il s’agit d’un recueil des paroles, des miracles et des paraboles du Christ.
le compte-rendu d’une expérience. Il reprend les souvenirs concernant la vie commune entre le Christ et les apôtres ainsi que les disciples à qui il a fait vivre une expérience humaine et spirituelle, ainsi que les hommes et les femmes qu’il a rencontré.
un écrit répondant aux besoins de la communauté. Les Évangiles ne sont pas que des mémoires. Ils représentent aussi l’expression d’une communauté qui doit trouver les réponses aux questions qu’elle se pose. On y trouve ainsi des éléments de catéchèse, d’organisation des communautés, de liturgie (la liturgie est un culte public et officiel instauré par une Église), de rapports avec le judaïsme.
une théologie (qui est l’étude des questions religieuses) mise sous la forme d’un récit.
Qu’est-ce que l’Évangile n’est pas ?
Par contre, il faut abandonner l’image d’un reportage au sens où nous le comprenons aujourd’hui.
L’ Évangile n’est donc ni :
le procès verbal de la vie de Jésus Christ au sens d’une chronologie rigoureuse et exhaustive. Pour autant, le genre évangélique s’inscrit dans l’Histoire et certains évènements peuvent être datés avec précision.
la biographie de Jésus. Les Évangiles optent pour une présentation vivante et rejettent le genre biographique.
Pourquoi l’Église a retenu plusieurs Évangiles ?
Rien ne justifie sur le plan historique que l’Église ait retenu quatre Évangiles plutôt que 3 ou 5. Par contre, le choix de plusieurs textes permet de donner une image du Christ qui n’est jamais figée.
Ce choix évite de pratiquer une lecture à la lettre du texte : chaque texte prend en effet son sens à la lumière des autres.
Est-ce qu’il existe d’autres Evangiles ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les « Évangiles canoniques » (c’est à dire inscrits dans le « canon », la liste des écrits reconnus par l’Église) ne sont pas les seuls !
Les quatre Évangiles que nous connaissons ont un point commun : ils culminent par le récit de la Passion. C’est pourquoi on les appelle parfois les « Évangiles de la Passion ». Un autre existe (celui de Pierre) mais on n’en possède qu’un fragment qui va de la fin du procès à la résurrection.
D’autres formes de rédaction ont existé :
Évangiles de l’enfance qui racontent la naissance et l’enfance du Christ (Protévangile de Jacques, Évangile du Pseudo-Thomas).
Collections de paroles de Jésus, mises bout à bout sans être intégrées dans un récit (Évangile de Thomas).
Méditations sur des thèmes religieux (Évangile de Philippe, Évangile de Vérité…).
Pour ces textes, on parle des « Évangiles Apocryphes ».
Existait-il un texte avant les Évangiles ?
Depuis très longtemps, on s’est rendu compte que les évangiles de Matthieu, Marc et Luc possédaient des passages en commun et que Matthieu et Luc possédaient des passages communs que n’avait pas Marc.
L’évangile de Marc aurait été écrit en premier. Il aurait servi de première source aux deux autres évangiles (Matthieu et Luc). Matthieu et Luc auraient aussi possédé une deuxième source commune de paroles appelée la « Source Q » (pour Quelle signifiant « source », en Allemand).