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Les douze fruits de l’Esprit-Saint

Les douze fruits de l’Esprit Saint

7. Le Saint-Esprit et le fruit de l’Esprit

Face aux sept dons, symboles de la re-création de l’homme, les douze fruits représentent la fécondité de la vie de l’Esprit

Tout comme les dons ont été «répandus dans nos coeurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné» (Romains 5,5), ainsi devons-nous nous aussi en prendre soin. C’est un peu comme une plante dont nous devons prendre soin en l’arrosant, en la taillant, en enrichissant la terre pour qu’elle donne du fruit. En effet, si  ces dons nous ont été donnés en totalité et sans retour, en revanche, nous avons à travailler pour les faire croître en nous. C’est par notre effort et notre persévérance qu’ils produiront leurs fruits. Il est d’ailleurs significatif que la Tradition de l’Église ait retenu une liste de douze fruits de l’Esprit. Là aussi, le nombre est symbolique.

Face aux sept dons, symboles de la re-création de l’homme, les douze fruits représentent la fécondité de la vie de l’Esprit, tout comme les douze patriarches nés de Jacob indiquent l’incarnation de la promesse faite à Abraham. Et le Saint Paul les réduit à trois groupes: 

– Les fruits qui concernent l’âme dans ses relations avec Dieu (la charité, la joie, la paix, la patience); 

– Les fruits qui concernent l’âme dans ses relations avec le prochain (la bénignité, la bonté, la longanimité, la mansuétude, la fidélité); 

– Les fruits qui concernent l’âme dans ses relations avec son propre corps: la modestie, la continence, la chasteté. 

Ces fruits, effets particuliers de la charité divine, sont autant de perfections habituelles et permanentes, qui règlent les mouvements de l’âme, et les maintiennent dans l’ordre; qui élèvent, perfectionnent, facilitent et couronnent les vertus dont ils portent le nom et qu’ils présupposent. Ainsi, en même temps qu’il nous accorde ses dons pour enrichir notre pauvreté, le Saint-Esprit, qui est une source inépuisable de trésors, nous présente aussi des fruits exquis et délicieux pour nourrir nos âmes. 

1°) LA CHARITÉ : elle est le principe de toutes les vertus car elle leur donne la vie et le mouvement pour la vie éternelle ; elle en est la fin, car les actions de toutes les vertus ne tendent qu’à nous unir à Dieu par la charité. Elle est la perfection de notre âme, car elle nous unit à Dieu qui est notre fin dernière; elle nous rend membres vivants de Jésus-Christ, et nous attache aux autres membres de l’Église, c’est-à-dire à notre prochain. C’est le Saint-Esprit, qui répand la charité dans nos cœurs  (Romains 5, 5); demandons-lui avec instance ce fruit précieux; nourrissons-en notre âme, et nous ressentirons sa douceur et ses délices.

2°) LA JOIE [EN DIEU] : elle est une disposition de l’âme, par laquelle nous nous réjouissons de toutes les perfections de Dieu et de tous les biens que nous savons avoir été donnés à notre prochain et à nous pour la gloire de Dieu. La joie des mondains, qui vient des prospérités passagères de cette vie, n’est qu’une fausse joie, parce qu’elle est mêlée de remords et de tribulations. Dieu seul, dit saint Augustin, doit faire toute notre joie. Voilà pourquoi Saint Paul nous exhorte à nous réjouir toujours dans le Seigneur (Phil.4,4). Cette joie spirituelle provient d’une conscience pure, et elle est pour l’âme une espèce de paradis anticipé. 

3°) LA PAIX [DU SEIGNEUR] : elle est la tranquillité de l’âme, elle nous rend paisibles nous-mêmes, par l’empire qu’elle nous donne sur les passions  qui troublent notre âme. La paix du Seigneur est un bien, qui surpasse tout sentiment. Que celui qui l’a reçue la conserve; que celui qui l’a perdue, la recherche. Celui-là ne pourra parvenir à l’héritage de Dieu, qui ne se sera pas appliqué à posséder le bien de la paix. 

4°) LA PATIENCE : c’est une vertu qui nous fait supporter avec résignation et courage tous les maux de cette vie, quelque grands et longs qu’ils soient. Elle a deux grands motifs qui l’animent: le premier est une espérance ferme et inébranlable d’en être récompensé dans le ciel ; le second, qui est le plus parfait, est celui de l’amour de Dieu. Ce fruit de l’Esprit-Saint semble ordinairement amer, mais l’âme qui sait s’en nourrir y trouve une véritable douceur.  

5°) LA BIENVEILLANCE : c’est une bonne disposition de l’âme qui nous porte à faire du bien à nos semblables, nous rend sensibles à leurs peines et à leurs embarras, et nous engage à chercher les moyens de les en tirer. Cette vertu, appelée encore humanité, obligeance, a paru avec éclat dans notre adorable Sauveur, dont il est écrit qu’il a passé en faisant le bien (Actes 10,38).Travaillons à l’acquérir ou à la perfectionner au dedans de nous, et pratiquons-en les œuvres  , qui sont de rendre service à nos frères, de compatir à leurs afflictions, comme si c’étaient nos propres disgrâces, de les secourir avec promptitude, autant qu’il est en notre pouvoir et sans écouter nos répugnances et notre délicatesse. 

6°) LA BONTÉ : c’est une qualité de l’âme, qui nous porte à faire toujours ce qui est bien. Elle nous rend attentifs et exacts à tous nos devoirs, fervents et dévots envers Dieu, tendres, affables, sincères, charitables à l’égard du prochain. Elle est opposée à la malice, et elle a pour compagnes inséparables la complaisance, l’indulgence, l’aménité. Celui qui possède cette bonté ne la conserve qu’autant qu’il travaille à devenir meilleur. 

7°) LA LONGANIMITÉ : c’est une vertu qui nous fait supporter longtemps et sans nous plaindre les peines du corps et les sécheresses de l’âme, et attendre avec une foi vive et une confiance parfaite le secours du Ciel. Cette vertu est une partie de la patience; mais elle en diffère en ce que, si la patience supporte les maux, la longanimité fait quelque chose de bien plus difficile, car elle supporte les maux pendant un long temps, et attend toujours la consolation, même quand elle est différée pendant des jours, des mois et des années. Le Seigneur nous exhorte à cette vertu, quand il dit par le roi-prophète: «Attendez le Seigneur, et, en attendant, agissez avec courage et que votre cœur  prenne de nouvelles forces» (Ps.26,20).  

8°) LA MANSUÉTUDE : c’est une vertu par laquelle nous réprimons la colère que nous éprouvons contre ceux qui nous outragent. Elle fait qu’au lieu de répondre injure pour injure à ceux qui nous attaquent, nous ne perdons pas même la sérénité de notre visage, ni la tranquillité de notre cœur, ni la paix de notre âme. Mon fils, dit l’Esprit-Saint, faites vos actions dans la mansuétude, et vous vous attirerez l’estime et l’affection des hommes (Eccles.3,19). 

9°) LA BONNE FOI : elle consiste en une fidélité candide, sans défiance, sans subterfuge, sans artifice, à tout engagement contracté. Cette vertu est la base des relations sociales. 

10°) LA MODESTIE : elle est une vertu aimable et rare, qui semble craindre d’être remarquée, et qui fait le plus digne ornement du mérite réel. Elle compose l’extérieur de l’homme, et règle ses mouvements avec bienséance et honnêteté, eu égard aux personnes, aux affaires, aux temps, aux lieux et autres circonstances. Elle contribue singulièrement à la pureté de l’âme et aux progrès dans la vertu; et elle est d’un grand poids pour procurer l’édification du prochain. Car, ainsi que l’a dit le Sage, «on connaît l’homme sensé à l’air de son visage: ses vêtements, son ris, son allure, rendent témoignage de ce qu’il est» (Eccles.19,26-27).  

11°) LA CONTINENCE : c’est une vertu austère, qui nous fait résister à l’attrait des passions et à tous les désirs charnels. On l’appelle ainsi, parce que l’homme étant porté par la corruption de sa nature à l’appétit des plaisirs sensuels, il faut qu’il se contienne pour vaincre les tentations. 

12°) LA CHASTETÉ : cette vertu provient de la précédente, et en est la perfection. Elle préserve le corps et l’âme de toute souillure, et s’effraie de la moindre pensée contraire à la pureté. Par elle, le corps s’approche de la nature angélique et devient un vrai temple du Saint-Esprit, qui est l’auteur et le principe de cette vertu comme il en est le rémunérateur. Dieu, qui est la pureté même, se plaît parmi les âmes chastes, tandis que les âmes impures sont en abomination devant ses yeux.  

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 MAIS, COMMENT FAIRE LA DIFFÉRENCE ENTRE CE QUI VIENT DE L’ESPRIT ET CE QUI RELÈVE DE NOS ETATS D’ÂME? 

Il est vrai que l’Esprit est parfois difficile à remarquer tant il est discret et humble, et qu’il ne cherche pas à attirer nos regards sur lui. Faire la différence entre ce qui vient de L’esprit et ce qui Relève de nos états d’âme c’est l’objet du discernement. En fait, ce qui est simplement d’ordre psychologique est superficiel et ne laisse guère de trace en nous, même si notre réaction première est assez vive. Ce qui vient de l’Esprit touche profondément notre coeur et change quelque chose pour de bon.  

L’Esprit Saint ne fait pas forcément du bruit, mais il se révèle dans la manière dont nous vivons. C’est ainsi qu’il nous apprend l’humilité. Toutefois, il donne du courage, de la force d’âme, il apaise le coeur et donne de l’imagination dans les moments difficiles. Il augmente la confiance en Dieu et donne le désir d’en savoir plus sur lui, approfondit la prière et, surtout, accroît l’amour et l’espérance. L’Esprit change profondément le cœur  de chacun. 

INVOQUONS LE SAINT-ESPRIT: « VIENS ESPRIT SAINT DANS NOS COEURS »

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Viens, Esprit-Saint, en nos cœurs , 

et envoie du haut du ciel 

un rayon de ta lumière. 

Viens en nous, père des pauvres.

Viens, dispensateur des dons.

Viens, lumière en nos cœurs . 

Consolateur souverain,

hôte très doux de nos âmes,

adoucissante fraîcheur. 

Dans le labeur, le repos ;

dans la fièvre, la fraîcheur ;

dans les pleurs, le réconfort. 

O lumière bienheureuse,

viens remplir jusqu’à l’intime 

le cœur  de tous tes fidèles. 

Sans ta puissance divine,

il n’est rien en aucun homme,

rien qui ne soit perverti. 

Lave ce qui est souillé,

baigne ce qui est aride,

guéris ce qui est blessé. 

Assouplis ce qui est raide,

réchauffe ce qui est froid,

rends droit ce qui est faussé. 

A tous ceux qui ont la foi 

et qui en toi se confient,

donne tes sept dons sacrés. 

Donne mérite et vertu

donne le salut final

donne la joie éternelle. 

Amen. 

CATECHESE, CATECHISME DE L'EGLISE CATHOLIQUE, CHJRISTIANISME, EGLISE CATHOLIQUE, ESPRIT SAINT, SAINT ESPRIT, SYMBOLES ET REPRESENTATIONS DU SAINT-ESPRIT DANS LA BIBLE

Symboles et représentations du Saint-Esprit dans la bible

Symboles et représentations du Saint-Esprit dans la Bible.

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Dieu étant conscient de notre côté humain, du fait que pour arriver à nous faire comprendre certaines choses spirituelles, il faut passer par les éléments physiques, il existe dans la Bible certaines représentations pour mieux nous expliquer ce qui est spirituel. Dans cette même optique, pour que nous saisissions mieux la nature et l’action du Saint-Esprit, la Bible utilise des symboles bien adaptés à notre condition actuelle. Quand nous parcourons la Bible, nous voyons que le Saint-Esprit est représenté de différentes manières, dont voici quelques-unes:

1- La colombe.

C’est sous cette forme que le Saint-Esprit s’est matérialisé lors du baptême de Jésus au Jourdain. La Bible dit dans Luc 3 :16 LSG: « et le Saint-Esprit descendit sur Lui sous une forme corporelle, comme une colombe… »

Pourquoi la Bible emploie-t-elle cette image ? Sans doute pour nous rappeler que, comme la colombe, le Saint-Esprit n’est pas seulement une puissance irrésistible, Il se caractérise aussi par la douceur, la tendresse et la pureté. Il est aussi un Esprit d’amour, de grâce, de consolation et d’innocence.

2- Le souffle ou le vent.

Ce symbole vient directement de la signification du mot « Esprit » dans les langues bibliques originales:

en hébreu, rouah désigne à la fois le souffle (haleine), et le vent (l’air en mouvement);

en grec, pneuma désigne aussi à la fois le vent et la respiration.

L’immatérialité de l’Esprit-Saint a conduit naturellement à utiliser ces termes pour Le désigner et pour désigner l’esprit de l’homme. En lisant l’histoire de la création, d’après Genèse 2 : 7, Dieu communique à Adam un souffle de vie, comme Il donnera plus tard à l’homme nouveau le souffle de l’Esprit. Et dans Job 32 :8 Lsg, la Bible dit: « mais en réalité, dans l’homme, c’est l’Esprit, le souffle du Tout-puissant, qui donne l’intelligence »; et dans Job 33:4 Lsg : « l’Esprit de Dieu m’a créé, et le souffle du Tout-puissant m’anime ».

Symboliser l’Esprit comme souffle ou vent, souligne l’action impétueuse, invisible et imprévisible du Saint-Esprit; cela montre aussi que cette action est souveraine et infiniment au-dessus de l’homme. Si l’Esprit est appelé le souffle du Tout-puissant, c’est qu’Il est Son émanation directe, Sa présence-même manifestée. Le vent accompagnait souvent dans l’Ancien Testament des manifestations divines. C’est bien Dieu, le Saint-Esprit, qui descend faire Sa demeure personnelle dans les croyants. Comme le vent, l’Esprit Saint est donc libre, puissant, actif et ne peut pas être enfermé dans nos petits schémas que le vent ne peut être enfermé dans une boîte.

3- L’eau.

En l’absence d’eau, toute vie est impossible. Notre besoin d’eau est tellement vital qu’un être humain normalement constitué, ne peut survivre à la privation totale d’eau. On comprend alors pourquoi le Seigneur a utilisé l’image de l’eau pour illustrer l’action du Saint-Esprit qui donne la vie et qui l’entretient. Jésus dit : « … Celui qui croit en Moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture. Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en Lui… » (Jean 7 :38-39 Lsg). Le Seigneur déclare aussi à la Samaritaine, parlant certainement de l’Esprit qui vient habiter dans le croyant: « … l’eau que Je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle » (Jean 4 :14). Et voici encore un texte d’Esaïe: « Je répandrai des eaux sur le sol altéré et des ruisseaux sur la terre desséchée; Je répandrai Mon Esprit sur ta race… » (Esaïe 44 : 3 Lsg).

Ce symbole est facile à comprendre. Comme l’eau vive, la présence du Saint-Esprit rafraîchit et désaltère; elle fait apparaître la vie où régnaient la désolation et la mort; elle apporte la plénitude et l’abondance, et la déverse tout autour en flots de bénédictions.

4- Le feu.

Le feu, suivant l’usage constant de l’Ecriture, nous semble faire allusion non pas à la puissance du Saint-Esprit, mais à Son action purificatrice, qui juge et consume toute impureté. L’Esprit-Saint convainc de péché et de jugement, et Il brûle en nous tout ce qui n’est pas conforme à la volonté de Dieu.

A deux reprises, Jean-Baptiste, parlant de Jésus, dit: « Il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu. Il a Son van à la main; Il nettoiera Son aire, et Il amassera Son blé dans le grenier, mais Il brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint point » (Matthieu 3 : 11-12 et Luc 3 : 16-17).

Remarquez que les deux passages cités ci-dessus, où Matthieu et Luc rapportent les paroles de Jean-Baptiste: « Il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu » sont aussitôt suivis d’une allusion très claire au feu du jugement éternel. Par contre, lorsque Marc (1 : 8) et Jean (1 : 33) parlent dans les mêmes termes du baptême de l’Esprit, n’ayant pas mentionné le feu, ils ne font pas allusion non plus au jugement. Rapprochez de cela les paroles mêmes de Jésus à propos de la géhenne: « Tout homme sera salé de feu » (Marc 9 : 49), et celles de Paul: « le feu éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun… S’il perd sa récompense, il sera sauvé comme au travers du feu »  (1 Corinthiens 3 :13-15). Le croyant sincère verra le péché jugé et consumé en lui par le Saint-Esprit, qui le régénère et le sanctifie; son œuvre sera jugée au dernier jour, et toute imperfection brûlée par le feu. Par contre, celui qui refuse de se laisser sauver et purifier sera jeté dans le feu éternel.

Ainsi donc, si nous demandions à être « baptisés de feu », cela reviendrait à demander à Dieu de consumer le péché en nous.

5- Le sceau.

Chez les Juifs, le sceau marquait la fin d’une transaction. Lorsque l’accord était réalisé, l’acte passé et le prix payé, on apposait le sceau sur le contrat pour le rendre définitif (Jérémie: 32 : 9-10).

Lorsque nous croyons, nous sommes scellés du Saint-Esprit pour le jour de la rédemption (Éphésiens 1 :13 ; 4 :30). Le Saint-Esprit devient ainsi sur nous l’empreinte divine, la marque de la propriété de Dieu. Il nous communique l’assurance que nous sommes sauvés et mis à part pour le jour où, dans la gloire, notre rédemption sera devenue parfaite. Si l’Esprit est comparé à un sceau, c’est précisément pour indiquer que son habitation en nous est définitive, ce sceau signale un acte accompli une fois pour toute et l’Esprit-Saint en nous garantit que nous appartenons à Dieu pour l’éternité. Le lien entre Christ et nous est ferme (2 Corinthiens 1 :21-22). Quelle assurance ce symbole procure quant à notre salut ? Comme le sceau, l’Esprit-Saint marque la propriété, donne la sécurité, assure la protection.

6- Le gage et Les arrhes.

Lors d’une transaction, il était (et il est encore souvent) d’usage de verser des arrhes. Il s’agit d’une somme irrémédiablement acquise au propriétaire, en jouissance anticipée de la pleine propriété. Paul dans Ephésiens 1 :13-14 Lsg : « Vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis, lequel est un gage de notre héritage » et dans 2 Corinthiens 1:21-22 Lsg: « Celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, c’est Dieu, lequel nous a aussi marqués d’un sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit » utilise ces deux images pour nous faire comprendre que le don actuel du Saint-Esprit est la garantie solennelle, et en quelque sorte le premier acompte de notre salut final. Si nous avons reçu l’Esprit, nous pouvons nous appuyer dès maintenant sur une merveilleuse certitude, et tressaillir d’allégresse en pensant au moment où nous serons effectivement remplis de toute la plénitude de Dieu. Dans notre condition présente, nous ne jouissons pas encore de tout ce qui sera notre partage éternel au ciel, mais nous en avons déjà une anticipation grâce à l’Esprit de Dieu dans nos cœurs.

En conclusion, remercions Dieu de nous avoir fait mieux comprendre par de tels symboles, plusieurs précieuses vérités sur Son Esprit, et efforçons-nous de les réaliser par la foi.

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CATECHISME DE L'EGLISE CATHOLIQUE, CREDO, EGLISE CATHOLIQUE, PROFESSION DE FOI DE L'EGLISE CATHOLQIUE

L’Eglise est une, sainte, catholique et apostolique

L’EGLISE EST UNE, SAINTE, CATHOLIQUE ET APOSTOLIQUE

LES COMMUNAUTES QUI SE SONT DETACHEES DE ROME AU COURS DES SIECLES. LES AUTRES RELIGIONS NON-CHRETIENNES

 

Jésus-Eglise

PREMIERE PARTIE LA PROFESSION DE LA FOI

DEUXIÈME SECTION LA PROFESSION DE LA FOI CHRETIENNE

CHAPITRE TROISIEME JE CROIS EN L’ESPRIT SAINT

Article 9  » JE CROIS A LA SAINTE ÉGLISE CATHOLIQUE « 

Paragraphe 3. L’ÉGLISE EST UNE, SAINTE, CATHOLIQUE ET APOSTOLIQUE

 

  1. – C’est là l’unique Eglise du Christ, dont nous professons dans le symbole qu’elle est « une, sainte, catholique et apostolique » (LG 8). Ces quatre attributs, inséparablement liés entre eux (DS 2888) ; indiquent des traits essentiels de l’Eglise et de sa mission. L’Eglise ne les tient pas d’elle-même ; c’est le Christ qui, par l’Esprit Saint, donne à son Eglise, d’être une, sainte, catholique et apostolique, et c’est Lui encore qui l’appelle à réaliser chacune de ces qualités.

 

  1. – Seule la foi peut reconnaître que l’Eglise tient ces propriétés de sa source divine. Mais leurs manifestations historiques sont des signes qui parlent clairement à la raison humaine. « L’Eglise, rappelle le premier Concile du Vatican, en raison de sa sainteté, de son unité catholique, de sa constance invaincue, est elle-même un grand et perpétuel motif de crédibilité et une preuve de sa mission divine » (DS 3013).

 

 – L’Eglie est une

« Le mystère sacré de l’Unité de l’Eglise » (UR 2)

 

  1. L’Eglise est une de par sa source »: « De ce mystère, le modèle suprême et le principe est dans la trinité des personnes d’un seul Dieu Père, et Fils, en l’Esprit Saint » (UR 2). L’Eglise est une de par son Fondateur: Car le Fils incarné en personne a réconcilé tous les hommes par sa Croix, rétablissant l’unité de tous en sun seul Peuple et en un seul Corps (GS 78, !3). L’Eglise et une de par son âme   « L’Espit Saint qui habite tous les croyants, qui remplit et régit toute l’Eglise, réalise cette admirable communion des fidèles et les unit intimement dans le Christ, qu’il est le principe de l’Unité de l’Eglise » (UR 2). Il est donc de l’essence même de l’Eglise d’être une :

Quel étonnant mystère ! Il y a un seul Père de l’uniers, un seul Logos de l’univers et aussi un seul Esprit Saint, partout identique ; il y a aussi une seule vierge devenue mère, et j’aime l’appeler l’Eglise ( S. Clément d’Alexandrie, paed. 1, 6).

 

  1. – Dès l’origine, cette Eglise une se présente cependant avec une grande diversité qui provient à la fois de la variété des dons de Dieu et de la multiplicité des personnes qui les reçoivent. Dans l’unité du Peuple de Dieu se rassemblent les diversités des peuples et des cultures. Entre les membres de l’Eglise existe une diversité de dons, de charges, de conditions et de modes de vie ; au sein de la communion de l’Eglise il existe légitimement des Eglise particulières, jouissant de leurs traditions propres  (LG 13). La grande richesse de cette diversité ne s’oppose pas à l’unité de l’Eglise. Cependant, le péché et le poids de ses conséquences menacent sans cesse le don de l’unité. Aussi l’apôtre doit-il exhorter à « garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix » (Ep. 4, 3).

 

  1. – Quels sont ces liens de l’unité ? « Par-dessus tout [c’est] la charité, qui est le lien de la perfection » (Col. 3, 14). Mais l’unité de l’Eglise pérégrinante est aussi assurée par des liens invisibles de communion :

– la profession d’une seule foi reçue des apôtres ;

– la célébration commune du culte divin surtout des sacrements ;

– la succession apostolique par le sacrement de l’ordre, maintenant la concorde fraternelle de la famille de Dieu (UR 2 ; LG 14 ; CIC,can. 205).

 

  1. – « L’unique Eglise du Christ, (…) est celle que notre Sauveur après sa Résurrection, remit à Pierre pour qu’il en soir le pasteur, qu’il lui confia, à lui et aux autres apôtres, pour la répandre et la diriger (…).

Cette église comme société constituée et organisée dans le monde est réalidé dans (subsistit in) l’Eglise catholique gouvernée par le successeur de Pierre et les Evêques qui sont en communion avec lui » (LGG 8) :

Le Décret sur l’œcuménisme du deuxième Concile Vatican explicite : « C’est en effet, par la seule Eglise catholique du Christ, que peut s’obtenir toute la plénitude des moyens de salut. Car c’est au seul collège apostolique, dont Pierre est le chef, que le Seigneur confia, selon notre foi, toutes les richesses de la Nouvelle Alliance, afin de constituer sur la terre un seul Corps du Christ auquel il faut que soient pleinement incorporés tous ceux qui, d’une certaine façon, appartiennent déjà au Peuple de Dieu » (UR 3).

  

Les blessures de l’unité  

 

  1. – De fait, dans cette seule et unique Eglise de Dieu apparurent dès l’origine certaines scissions, que l’apôtre réprouve avec vigueur comme condamnables ; au cours des siècles suivants naquirent des dissensions plus amples, et des communautés considérables furent séparées de la pleine communion de l’Eglise catholique, parfois de par la faute des personnes de l’une et de l’autre partie » (UR 3). [CIC, can. 751] ne sont pas sans les péchés des hommes :

« Où se trouve le péché, là aussi la multiplicité, là le schisme, là l’hérésie, là le conflit ; mais où se trouve la vertu, là aussi l’unité, là l’union qui faisait que tous les croyants n’avaient qu’un seul corps et une âme » (Origène, hom., in Ezech. 9, 1).

 

  1. – Ceux qui naissent aujourd’hui dans des communautés issues de telles ruptures et qui vivent la foi au Christ ne peuvent être accusés de péché de division, et l’Eglise catholique les entoure de respect fraternel de charité (…). « Justifiés par la foi reçue au Baptême, incorporés au Christ, ils portent à juste titre le nom de chrétiens, et les fils de l’Eglise catholique les reconnaissent à bon droit comme des frères dans le Seigneur » (UR 3).

 

  1. – Au surplus, « beaucoup d’éléments de sanctification et de vérité » (LG 8) existent en dehors des limites visibles de l’Eglise catholique : « la parole de Dieu écrite, la vie de la grâce, la foi, l’espérance et la charité, d’autres dons intérieurs du Saint-Esprit et d’autres éléments visibles (UR 3 ; LG 15).

L’Esprit du Christ se sert de ces Eglises et communautés ecclésiales comme moyens de salut dont la force vient de la plénitude de grâce et de vérité que la Christ a confié à l’Eglise catholique. Tous ces biens proviennent du Christ et conduisent à Lui (UR 3) et s’appellent par eux-mêmes « l’unité catholique » (LG 8).

  

Vers l’unité 

  1. – L’unité, « le Christ l’a accordée à son Eglise dès le commencement. Nous croyons qu’elle subsiste de façon inamissible dans l’Eglise catholique et nous espérons qu’elle s’accroîtra de jour en jour jusqu’à la consommation des siècles » (UR 4). Le Christ donne toujours à son Eglise le don de l’unité, mais l’Eglise doit toujours prier et travailler pour maintenir, renforcer et parfaire l’unité que le Christ veut pour elle.  C’est pourquoi Jésus lui-même a prié à l’heure de sa passion, et Il ne cesse de prier le Père pour l’unité de ses disciples : « Que tous soient un. Comme Toi, Père, Tu es en Moi et Moi en Toi, qu’eux aussi soient un en Nous, afin que le monde croie que Tu m’as envoyé » (Jn 17, 21).

Le désir de retrouver l’unité de tous les chrétiens est un don du Christ et un appel de l’Esprit Saint (UR 1).

 

  1. – Pour y répondre adéquatement sont exigés :

– un renouveau permanent de l’Eglise dans une fidélité plus grande à sa vocation. Cette rénovation est le ressort du mouvement vers l’unité (UR 6) ;

– la conversion du cœur en vue de vivre plus purement selon l’Evangile » (UR 7) car c’est l’infidélité des membres au don du Christ qui cause les divisions ;

– la prière en commun, car la conversion du cœur et la sainteté de vie, unies aux prières publiques et privées pour l’unité des chrétiens, doivent être regardées comme l’âme de tout œcuménisme et peuvent être à bon droit appelées œcuménisme spirituel (UR 8) ;

– la connaissance réciproque et fraternelle (UR 9) ;

– la formation œcuménique – des fidèles et spécialement des prêtres (UR 10) ;

le dialogue entre les théologiens et les rencontres entre les chrétiens des différentes Eglises et communautés  (UR 4 ; 9 ; 11) ;

– la collaboration entre chrétiens dans les divers domaines du service des hommes (UR 12).

822. – Le souci de réaliser l’union concerne toute l’Eglise, fidèles et pasteurs (UR 5). Mais il faut aussi « avoir conscience que ce projet sacré, la réconciliation de tous les chrétiens dans l’unité d’une seule et unique Eglise du Christ dépasse les forces et les capacités humaines ». C’est pourquoi nous mettons tout notre espoir dans la prière du Christ pour l’Eglise, dans l’amour du Père à notre égard et dans la puissance du Saint-Esprit » (UR 24). 

II L’EGLISE EST SAINTE

 

823 – « L’Eglise (…) est aux yeux de la foi indéfectiblement sainte. En effet le Christ, Fils de Dieu, qui, avec le Père et l’Esprit, est proclamé seul saint, a aimé l’Eglise comme son épouse, il s’est livré pour elle afin de la sanctifier, il se l’est unie comme son Corps et l’a comblée du don de l’Esprit Saint pour la gloire de Dieu » (LG 39). L’Eglise est donc « le Peuple saint de Dieu » (LG 12) et ses membres sont appelés « saints » (Ac 9, 13 ; 1 Co 6, 1 ; 16, 1).

 

824 – L’Eglise, unie au Christ, est sanctifiée par Lui ; par Lui et en Lui elle devient aussi sanctifiante.  Toutes les œuvres de l’Eglise tendent comme à leur fin, à la sanctification des hommes dans le Christ et à la glorification de Dieu (SC 10). C’est dans l’Eglise qu’est déposée « la plénitude des moyens de salut » (UR 3). C’est en elle que « nous acquérons la sainteté par la grâce de Dieu » (LG 48).

825 – « Sur la terre l’Eglise s’est parée d’une sainteté véritable, bien qu’imparfaite » (LG 48). En ses membres, la sainteté parfaite est encore à acquérir : « Pourvue des moyens salutaires d’une telle abondance et d’une telle grandeur, tous ceux qui croient au Christ, quels que soient leur condition et leur état de vie, sont appelés par Dieu chacun dans sa route, à une sainteté dont la perfection est celle même du Père » (LG 11).

 

  1. – « La charité est l’âme de la sainteté à laquelle tous sont appelés : « Elle dirige tous les moyens de sanctification, leur donne leur âme et les conduit à leur fin » (LG 42) :

« Je compris que si l’Eglise avait un corps, composé de différents membres, le plus nécessaire, le plus noble de tous ne lui manquât pas, je compris que l’Eglise avait un Cœur, et que ce Cœur était brûlant d’amour.  Je compris que l’Amour seul faisait agir les membres de l’Eglise, que si l’Amour venait à s’éteindre, les Apôtres n’annonceraient plus l’Evangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang (…). Je compris que l’Amour renfermait toutes les vocations, que l’amour était tout, qu’il embrassait toutes les tmps et tous les lieux (…) en un mot, qu’il est éternel ! ».  (Se Thérèse de l’Enfant-Jésus, ms. autob. B 3v.)

 

  1. – « Tandis que le Christ saint, innocent, sans tache, venu uniquement pour expier les péchés du peuple, n’a pas connu le péché, l’Eglise, elle, qui renferme des pécheurs dans son propre sein, est donc à la fois sainte et appelée à se purifier, et poursuit constamment son effort de pénitence et de renouvellement » (LG 8 ; UR 3 ; 6); t  » Tous les membres de l’Eglise, ses ministres y compris, doivent se reconnaître pécheurs (Jn 1, 8, 10)

En tous, l’ivraie du péché se trouve mêlée au bon gain de l’Evangile jusqu’à la fin des temps (Mt 13, 24-30). L’Eglise rassemble donc des pécheurs saisis par le salut du Christ mais toujours en voie de sanctification :

L’Eglise est sainte tout en comprenant en son sein des pécheurs, parce qu’elle n’a elle-même d’autre vie que celle de la grâce : c’est en vivant de sa vie que ses membres se sanctifient ; c’est en se soustrayant à sa vie qu’ils tombent dans le péché et les désordres qui empêchent le rayonnement de sa sainteté. C’est pourquoi elle souffre et fait pénitence pour ses fautes, dont elle a le pouvoir de guérir ses enfants par le sang du Christ et le don de l’Esprit Saint (SPF 19).

 

  1. – En canonisant certains fidèles, c’est-à-dire en proclamant solennellement que ces fidèles ont pratiqué héroïquement les vertus et vécu dans la fidélité à la grâce de Dieu, l’Eglise reconnait la puissance de l’Esprit Saint qui est en elle et elle soutient l’espérance des fidèles en leur donnant comme modèles et intercesseurs (LG 40 ; 48-51).

« Les saints et les saintes ont toujours été source et origine de renouvellement dans les moments les plus difficiles de l’histoire de l’Eglise » (CL 16, 3). En effet, « la sainteté est la source secrète et la mesure infaillible de son activité apostolique et de son élan missionnaire ». (CL 17, 3).

 

  1. – « En la personne de la bienheureuse Vierge l’Eglise atteint déjà à la perfection qui la fait sans tache ni ride. Les fidèles du Christ, eux, sont encore tendus dans leur effort pour croître en sainteté par la victoire sur le péché : c’est pourquoi ils lèvent les yeux vers Marie » (LG 65)829: en elle l’Eglise est déjà toute sainte.

 

  1. L’Eglise est Catholique.

Que veut dire « catholique » ?

 

830.- Le mot « catholique » signifie « universel » dans le sens de « selon la totalité » ou « selon l’intégralité ». L’Eglise est catholique dans un double sens :

Elle est catholique parce qu’en elle le Christ est présent. « Là où est le Chris, t,  Jésus, là est l’Eglise catholique » (S. Ignace d’Antioche, Smyrn   8, 2). En elle subsiste la plénitude du Corps du Christ uni à sa Tête (Ep. 1, 22-23), ce qui implique qu’elle reçoive de lui « la plénitude des moyens de Salut (AG 6) qu’Il a voulus : confession de foi droite et complète, vie sacramentelle intégrale  et ministère ordonné dans la succession apostolique.. L’Eglise était, en ce sens fondamental, catholique au jour de la Pentecôte (AG 4) et elle le sera toujours jusqu’au jour de la Parousie.

 

  1. – Elle est catholique parce qu’elle est envoyée en mission par le Christ à l’universalité du genre humain (Mt 28, 19) :

Tous les hommes sont appelés à faire partie du Peuple de Dieu. C’est pourquoi ce Peuple, demeurant un et unique, est destiné à se dilater aux dimensions de l’univers entier et à toute la suite des siècles pour que s’accomplisse ce que s’est proposé la volonté de Dieu créant à l’origine la nature humaine dans l’unité, et décidant de rassembler enfin dans l’unité ses fils dispersés (…). Ce caractère d’universalité qui brille sur le Peuple de Dieu est un don du Seigneur lui-même, grâce auquel l’Eglise catholique, efficacement et perpétuellement, tend à récapituler l’humanité entière avec tout ce qu’elle comporte de biens sous le Christ, dans l’unit de son Esprit (LG 13).

Chaque Eglise particulière est « catholique ».

  1. – « L’Eglise du Christ est vraiment présente en tous les légitimes groupements locaux de fidèles qui, unis à leurs pasteurs, reçoivent, dans le Nouveau Testament, eux aussi, le nom d’Eglises (…). 832″ En elles, les fidèles sont rassemblés par la prédication de l’Evangile du Christ, le mystère de la Cène du Seigneur est célébré (…). Dans ces communautés, si petites t pauvres qu’elles puissent être souvent ou dispersées, le Christ est présent par la vertu de qui se constitue l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique » (LG 26).

 

  1. – On entend par l’Eglise particulière, qui rdt d’abord le diocèse (ou l’éparchie), une communauté de fidèles chrétiens en communion dans la foi et les sacrements avec leur évêque ordonné dans la succession apostolique (CD 11 ; CIC, can. 368-369 ; CCEO 177, 1 ; 178 ; 311, 1 ; 312).

Ces Eglises particulières « sont formées à l’image de l’Eglise universelle ; c’est en elles et à partir d’elles qu’existe l’Eglise catholique une et unique » (LG 23).

 

  1. – Les Eglises particulières sont pleinement catholiques par la communion avec l’une d’entre elles : l’Eglise de Rome « qui préside à la charité » (S. Ignace d’Antioche, Rom. 1, 1). « Car avec cette Eglise, en raison de son origine plus excellente doit nécessairement s’accorder toute l’Eglise, c’est-à-dire les fidèles de partout » ( S. Irénée, Haer. 3, 3, 2 : repris par Cc. Vatican I : DS 3057). « En effet dès la descente vers nous du Verbe incarné, toutes les Eglises chrétiennes de partout ont tenu et tiennent la grande Eglise qui est ici [à Rome] pour unique base et fondement parce que, selon les promesses même du Sauveur, les portes de l’enfer n’ont jamai prévalu contre elle » (S.. Maxime le Confesseur, opusc. : PG 91, 137-140).

 

  1. – « L’Eglise universelle ne doit pas être comprise comme une simple somme ou fédération d’églises particulières. Mais c’est bien plus l’Eglise, universelle par vocation et mission, qui prend racine dans une variété de terrains culturels, sociaux et humains, prenant dans chaque partie du monde des aspects et des formes d’expression diverses » (EN 62).

La riche variété de disciplines ecclésiastiques, de rites liturgiques, de patrimoines théologiques et spirituels propres aux Eglises locales « montre avec plus d’éclat, par leur convergence dans l’unité, la catholicité de l’Eglise indivise » (LG 23).

 

Qui appartient à l’Eglise catholique ?

 

  1. – « A l’unité catholique du Peuple de Dieu (…) tous les hommes sont appelés : à cette unité appartiennent sous diverses formes ou sont ordonnés les fidèles catholiques et ceux qui, par ailleurs, ont foi dans le Christ, et finalement tous les hommes sans exception que la grâce de Dieu appelle au salut » (LG 13).

 

  1. – « Sont incorporés pleinement à la société qu’est l’Eglise ceux qui, ayant l’Esprit du Christ, acceptent intégralement son organisation et tous les moyens de salut institués en elle, et qui, en outre, grâce aux liens constitués par la profession de foi, les sacrements, le gouvernement de l’Eglise, avec le Christ qui la dirige par le Souverain Pontife et les évêques. L’incorporation à l’Eglise, cependant, n’assure pas le salut pour celui qui faute de persévérer dans la charité, reste bien « de corps » au sein de l’Eglise, mais non « de cœur » (LG 14).

 

  1. « Avec ceux qui, étant baptisés, portent le beau nom de chrétiens sans professer pourtant intégralement la foi ou sans garder l’unité de communion avec le successeur de Pierre, l’Eglise se sait unie pour de multiples raisons » (LG 15). « Ceux qui croient au Christ et qui ont reçu validement le Baptême, se trouvent dans une certaine communion, bien qu’imparfaite, avec l’Eglise catholique » (UT 3). Avec les Eglises orthodoxes, cette communion est si profonde « qu’il lui manque bien peu pour qu’elle atteigne la plénitude autorisant une célébration commune de l’Eucharistie du Seigneur » (Paul VI, discours du 14 décembre 1975 ; UR 13-18).

 

 L’Eglise et les non-chrétiens

 

  1. – Quant à ceux qui n’ont pas encore reçu l’Evangile, sous des formes diverses, eux aussi sont ordonnés au Peuple de Dieu (LG 16) :

Le rapport de l’Eglise avec le Peuple Juif.

L’Eglise, Peuple de Dieu dans la Nouvelle Alliance, découvre en scrutant son propre mystère, son lien avec le Peuple Juif (NA 4). L’Eglise, Peuple de Dieu dans la Nouvelle Alliance, découvre dans la Nouvelle, en scrutant son propre mystère, son lien avec le Peuple Juif (NA 4)° à qui Dieu a parlé en premier ».

(MR, Vendredi Saint 13 : oraison universelle VI). A la différence des autres religions non-chrétiennes la foi juive est déjà la réponse à la révélation de Dieu dans l’Ancienne Alliance. C’est au Peuple  (MR, Vendredi Saint 13 : oraison universelle . A la différence des autres religions non-chrétiennes, la foi juive est déjà la réponse à la révélation.. C’est au Peuple Juif qu’ « appartiennent l’adoption filiale, la gloire, les alliances, la législation, le culte, les promesses et les patriarches, lui de qui est né, selon la chair le Christ » (Rm 9, 4-5) car « les dons et l’appel de Dieu sont sans repentance » (Rm 11, 29).

 

  1. – Par ailleurs, lorsque l’on considère l’avenir, le Peuple de Dieu de l’Ancienne Alliance et le nouveau Peuple de Dieu tendent vers des buts analogues : l’attente (ou le retour) du Messie. Mais l’attente est d’un côté du retour du Messie, mort et ressuscité, reconnu comme Seigneur et Fils de Dieu, de l’autre de la venue du Messie, dont les traits restent voilés, à la fin des temps, attente accompagnée du drame de l’ignorance ou de la méconnaissance du Christ Jésus.

 

  1. Les relations de l’Eglise avec les musulmans. « Le dessein de salut enveloppe également ceux qui reconnaissent le Créateur, en tout premier lieu les musulmans qui, en déclarant qu’ils gardent la foi d’Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux, juge des hommes au dernier jour » (LG 16 ; NA 3).

 

  1. Le lien de l’Eglise catholique avec les religions nonchrétiennes s’est d’abord celui de l’origine et de la fin commune du genre humain.

En effet, tous les peuples forment une seule communauté ; ils ont une seule origine, puisque Dieu a fait habiter toute la race humaine sur la face de la terre ; ils ont aussi une seule fin dernière, Dieu, dont la providence, les témoignages de bonté et les desseins de salut s’étendent à tous, jusqu’à ce que les élus soient réunis dans la cité sainte (NA 1).

 

  1. – L’Eglise reconnaît sans les autres religions la recherche, « encore dans les ombres et sous les images », du Dieu inconnu mais proche puisque c’est Lui qui donne à tous vie, souffle et toutes choses et puisque il veut que tous les hommes soient sauvés. Ainsi, l’Eglise considère tout ce qui peut se trouver de bon et de vrai dans les religions « comme une préparation évangélique et comme un don de Celui qui illumine tout homme pour que finalement, il ait la vie ». (LG 16 ; NA 2 ; EN 53).

 

  1. – Mais dans leur comportement religieux, les hommes montrent aussi les limites et les erreurs qui défigurent en eux l’image de Dieu : « Bien souvent, trompés par le malin, ils se sont égarés dans leurs raisonnements, ils ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge, en servant la créature de préférence au Créateur ou bien vivant et mourant sans Dieu en ce monde, ils sont exposés à l’extrême désespoir » (LG 16)°.

 

  1. – C’est pour réunir de nouveau tous ses enfants que le péché a dispersés et égarés que le Père a voulu convoquer toute l’humanité dans l’Eglise de son Fils. L’Eglise est le lieu où l’humanité doit retrouver son unité et son salut. Elle est « le monde réconcilié » (S. Augustin, serm. 96, 7,9 : PL 38, 588). Elle est ce navire qui « navigue en ce monde au souffle du Saint-Esprit sous la pleine voile de la Croix du Seigneur » (S. Ambroise, virg. 18, 118 : PL 16, 297B) ; selon une autre image chère aux Pères de l’Eglise, elle est figurée par l’Arche de Noé qui seule sauve du déluge (cf déjà 1 P 3, 20-21). « Hors de l’Eglise pont de salut ».

 

  1. – Comment faut-il entendre cette affirmation souvent répétée par les Pères de l’Eglise ? Formulée de façon positive, elle signifie que tout salut vient du Christ- :

Appuyée sur la Sainte Ecriture et sur la Tradition, le Concile enseigne que cette Eglise en marche sur la terre est nécessaire au salut. Seul en en effet, le Christ est médiateur et voie de salut : or, il nous devient présent en son Corps qui est l’Eglise ; et en nous enseignant expressément la nécessité de la foi et du Baptême, c’est la nécessité de l’Eglise elle-même, dans laquelle les hommes entrent par la porte du Baptême, qu’il nous a confirmée en même temps. C’est pourquoi ceux qui refusent d’entrer dans l’Eglise catholique, soit d’y persévérer, alors qu’ils la sauraient fondée par Jésus-Christ comme nécessaire, ceux-là ne pourraient être sauvés » (LG 14).

 

  1. – Cette affirmation ne vise pas ceux qui, sans leur faute, ignorent le Christ et son Eglise :

En effet, ceux qui sans faute de leur part, ignorent l’Evangile du Christ et son Eglise, mais cherchent pourtant Dieu d’un cœur sincère et s’efforcent, sous l’influence de la grâce, d’agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, ceux là peuvent arriver au salut éternel » (LG 16 ; DS 3866-3872).

 

  1. – « Bien que Dieu puisse par des voies connues de lui seul amener à la foi sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu (He 11, 6) des hommes qui, sans faute de leur part, ignorent l’Evangile, l’Eglise a le devoir en même temps que le droit sacré d’évangéliser» (AG 7) tous les hommes.

 

 

La mission – une exigence de la catholicité de l’Eglise

  1. Le mandat missionnaire. « Envoyée par Dieu aux nations pour être le sacrement universel du salut, l’Eglise, en vertu des exigence intimes de sa propre catholicité et obéissant au commandement de son fondateur est tendue de tout son effort vers la prédication de l’Evangile à tous les hommes » (AG 1) : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous pour toujours, jusqu’à la fin du monde » (MT 28, 19-20)
  1. L’origine et le but de la mission. Le mandant missionnaire du Seigneur a sa source ultime dans l’amour éternel de la Très Sainte Trinité : « De par sa nature, l’Eglise, durant son pèlerinage sur terre, est missionnaire, puisqu’elle-même tire son origine de la mission du Fils et de la mission du Saint-Esprit, selon le dessein de Dieu le Père » (AG 2). Et le but dernier de la mission n’est autre que de faire participer les hommes à la communion qui existe entre le Père et le Fils dans leur Esprit d’amour. (Jean-Paul II, RM 23).

 

  1. – Le motif de la mission. C’est de l’amour de Dieu pour tous les hommes que l’Eglise a de tout temps tiré l’obligation et la force de son élan missionnaire : « car l’amour du Christ nous presse… » (2 Co 5, 14 ; AA 6 ; RM 11). En effet, « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tm 2, 4). Dieu veut le salut de tous par la connaissance de la vérité. Ceux qui obéissent à la motion de l’Esprit de vérité sont déjà sur le chemin du salut ; mais l’Eglise à qui cette vérité a été confiée, doit aller à la rencontre de leur désir pour la leur apporter. C’est parce qu’elle croit au dessin universel de salut qu’elle doit être missionnaire.

 

852. Les chemins de la mission. « L’Esprit Saint ’est le protagoniste de toute la mission ecclésiale » » (RM 21). « C’est lui qui conduit l’Eglise sur les chemins de la mission. Celle-ci continue et développe au cours de l’histoire la mission du Christ lui-même, qui fut envoyé pour annoncer aux pauvres la Bonne Nouvelle ; c’est donc par la même route qu’a suivi le Christ lui-même que, sous la poussée de l’Esprit du Christ, l’Eglise doit marcher, c’est-à-dire par

la route de la pauvreté, de l’obéissance, du service et de l’immolation de soi jusqu’à la mort, dont il est sorti victorieux par sa résurrection » (AG 5).  » (RM 21). C’est ainsi que « le sang des martyrs est une semence de chrétiens » (Tertullien, apol. 50).

 

  1. Mais dans son pèlerinage l’Eglise fait aussi l’expérience de la « distance qui sépare le message qu’elle révèle et la faiblesse humaine de ceux auxquels cet Evangile et confié » (GD 43, § 6). Ce n’est qu’en avançant sur le chemin de l »a pénitence et du renouvellement » (LG 8 ; 15) et par la « porte «étroite de la Croix » (AG 1) que le Peuple de Dieu peut étendre le règne du Christ (RM 12-20). En effet, « comme c’est dans la pauvreté et la persécution que le Christ a opéré la Rédemption, l’Eglise elle aussi est appelée à entrer dans cette voie pour communiquer aux hommes « les fruits du salut. (LG 8).

 

  1. – Par sa mission même « l’Eglise fait route avec toute l’humanité et partage le sot terrestre du monde ; elle est comme le ferment et, pour ainsi dire, l’âme de la société humaine appelée à être renouvelée dans la Christ et transformée en famille de Dieu » (G 40, § 2). L’effort missionnaire exige donc la patience. Il commence par l’annonce de l’Evangile aux peuples et aux groupes qui ne croient pas au Christ (RM 42-47) ; il se poursuit dans l’établissement de communautés chrétiennes qui soient des « signes de la présence de Dieu dans le monde » (AG 15), et dans la fondation d’Eglises locales (RM 48-49) ; il engage un processus d’inculturation pour incarner l’Evangile dans les cultures des peuples (RM52-54) ; il ne manquera pas de connaître aussi des échecs. « En ce qui concerne les hommes, les groupes humains et les peuples, l’Eglise ne les atteint et ne les pénètre que progressivement, et les assume ainsi dans la plénitude catholique » (AG 6).

 

  1. – La mission de l’Eglise appelle l’effort vers l’unité des chrétiens (RM 50). En effet « les divisions entre chrétiens empêchent l’Eglise de réaliser la plénitude de catholicité qui lui est propre en ceux de ses fils qui, certes, lui appartiennent par le Baptême, mais se trouvent séparés de sa pleine communion. Bien plus, pour l’Eglise elle-même, il devient plus difficile d’exprimer sous tous ses aspects la plénitude de la catholicité dans la réalité même de sa vie » (UR 4).

 

  1. – La tâche missionnaire implique un dialogue respectueux avec ceux qui n’acceptent pas encore l’Evangile (RM 55). Les croyants peuvent tirer profit pour eux-mêmes de ce dialogue en apprenant à mieux connaître « tout ce qui se trouvait déjà de vérité et de grâce chez les nations comme une secrète présence de Dieu » (AG 9). S’ils annoncent la Bonne Nouvelle à ceux qui l’ignorent, c’est pour consolider, compléter et élever la vérité et le bien que Dieu a répandu parmi les hommes et les peuples, et pour les purifier de l’erreur et du mal pour la gloire de Dieu, la confusion du démon et le bonheur de l’homme » (AG 9).

 

  1. IV L’Eglise est apostolique

 

  1. – L’Eglise est apostolique parce qu’elle est fondée sur les apôtres, et ceci en un triple sens :

– elle a été et demeure bâtie sur le « fondement des apôtres » (Ep 2, 20 ; Ap 21, 14), témoins choisis et envoyés en mission par le Christ lui-même (Mt 28, 16-20 ; Ac 1, 8 ; 1 Co 9, 1 ; 15, 7-8 ; Ga 1,1 ; etc.)

– elle garde et transmet, avec l’aide de l’Esprit qui habite en elle, l’enseignement (Ac 2, 42), le bon dépôt, les saines paroles entendues des apôtres (Tm 1, 13-14) ;

– elle continue à être enseignée, sanctifiée et dirigée par les apôtres jusqu’au retour du Christ grâce à ceux qui leurs succèdent dan leur charge pastorale ; le collège des évêques, assisté par les prêtres, en union avec le successeur de Pierre, pasteur suprême de l’Eglise » (AG 5) :

Père éternel, tu n’abandonnes ton troupeau, mais tu le garde par tes bienheureux apôtres sous ta constante protection. Tu le diriges encore par ces mêmes pasteurs qui continuent aujourd’hui l’œuvre de ton Fils (MR, ¨Préface des apôtres).

 

La mission des apôtres

 

  1. – Jésus est l’Envoyé du Père. Dès le début de son ministère, il « appela à lui ceux qu’il voulut, et il en institua Douze pour être avec lui et pour les envoyer prêcher » (Mc 3, 13-14)

Dès lors, ils seront ses « envoyés » (ce que signifie le mot grec apostoloi). En eux continue sa propre mission : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jn 20, 21 ; 13, 20, 17,18). Leu ministère est donc la continuation de sa propre mission : « Qui vous accueille, M’accueille » dit-il aux Douze (MT 10, 40 ; Lc 10,16)..

 

  1. – Jésus les unit à sa mission reçue du Père : comme « le Fils ne peut rien faire de Lui-même » (Jn 5, 19,20), mais reçoit tout du Père qui l’a envoyé, ainsi ceux que Jésus envoie ne peuvent rien faire sans Lui (Jn 15, 5) de qui ils reçoivent le mandat de mission et le pouvoir de l’accomplir. Les apôtres du Christ savent donc qu’ils sont qualifiés comme « ministres d’une alliance nouvelle » (2 Co 3, 6), « ministres de Dieu » (2 Co 6, 4), « en ambassadeurs pour le Christ » (2 Co 5, 20), serviteurs du Christ et dispensateurs des mystères de Dieu » (1 CO 4,1).°

 

  1. 6 Dans la charge des apôtres, il y a un aspect intransmissible : être les témoins choisis de la Résurrection du Seigneur et les fondements de l’Eglise. Mais il y a aussi un aspect permanent de leur charge. Le Christ leur a promis de rester avec eux jusqu’à la fin des temps (Mt 28, 20). « La mission divine confiée par Jésus aux apôtres est destinée à durer jusqu’à la fin des siècles, étant donné que l’Evangile qu’ils doivent transmettre est pour l’Eglise principe de toute vie, pour toute la durée du temps. C’est pourquoi les apôtres prirent soin d’instituer (…) des successeurs » LG 20).

 

 

Les évêques successeurs des apôtres.

 

  1. – « Pour que la mission qui leur avait été confiée puisse continuer après leur mort, les apôtres donnèrent mandat, comme par testament, à leurs coopérateurs immédiats d’achever leur tâche et d’affermir l’œuvre commencée par eux, leur recommandant de prendre gare au troupeau dans lequel l’Esprit Saint les avait institués pour paître l’Eglise de Dieu. Ils instituèrent des hommes de ce genre, et disposèrent par la suite qu’après leur mort d’autres hommes éprouvés recueilleraient leur ministère » (LG 20 ; S. Clément de Rome, Cor 42 ; 44).

 

  1. – « De même que la charge confiée personnellement par le Seigneur à Pierre, le premier des apôtres, et destinée à être transmise à ses successeurs, constitue une charge permanente, permanente est également la charge confiée aux apôtres d’être les pasteurs de l’Eglise, charge dont l’ordre des évêques doit assurer la pérennité ». C’est pourquoi l’Eglise enseigne que « les évêques, en vertu de l’institution divine, succèdent aux apôtres, comme pasteurs de l’Eglise, en sorte que, qui les écoute, écoute le Christ, qui les rejette, rejette le Christ et celui qui a envoyé le Christ » (LG 20).

 

L’Apostolat 

 

  1. –Toute l’Eglise est apostolique en tant qu’elle demeure, à travers les successeurs de S. Pierre et des apôtres, en communion de foi et de vie avec son origine. Toute l’Eglise est apostolique en tant qu’elle « envoyée » dans le monde entier ; tous les membres de l’Eglise, toutefois de diverses manières, ont part à cet envoi. « La vocation chrétienne est aussi par nature vocation à l’apostolat ». On appelle « apostolat » « toute activité du Corps mystique » qui tend à « étendre le règne du Christ à toute la terre » (AA 2).

 

  1. – « Le Christ envoyé par le Père étant la source et l’origine de tout l’apostolat de l’Eglise », il est évident que la fécondité de l’apostolat, celui des ministres ordonnés comme celui des laïcs, dépend de leur union vitale avec le Christ (Jn 15, 5 ; AA 5). Selon les vocations, les appels du temps, les dons variés du Saint Esprit, l’apostolat prend les formes les plus diverses. Mais c’est toujours la charité, puisée surtout dans l’Eucharistie, « qui est comme l’âme de tout apostolat » (AA 3).

 

  1. L’Eglise est une, sainte, catholique et apostolique dans son identité profonde et ultime, parce qu’elle c’est en elle qu’existe déjà et sera accompli à la fin des temps « le Royaume des cieux », « le Règne de Dieu » (Ap 19, 6), advenu dans la personne du Christ et grandissant mystérieusement au cœur de ceux qui Lui sont incorporés, jusqu’à sa pleine manifestation eschatologique. Alors tous les hommes rachetés par Lui, rendus en lui « saints et immaculés en présence de Dieu dans l’Amour, « l’Epouse de l’Agneau » (Ap 21, 9), « la Cité sainte descendant du Ciel, de chez Dieu, avec en elle la Gloire de Dieu » (Ap 21, 10-11) ; et « le rempart de la ville repose sur les douze assises portant chacune le nom de douze apôtres de l’Agneau» (Ap 21, 14).

 

 

EN BREF

 

  1. L’Eglise est une. Elle a un seul Seigneur, elle confesse une seule foi, elle naît d’un seul Baptême, elle ne forme qu’un Corps, vivifiée par un seul Esprit, en vue d’une unique espérance (Ep 4, 3-5) au terme de laquelle seront surmontées toutes les divisions.

 

  1. – L’Eglise est sainte :le Dieu très saint est son auteur, le Christ, son Epoux, s’est livré pour elle pour la sanctifier ; l’Esprit de sainteté la vivifie. Encore qu’elle comprenne des pécheurs, elle est « la sans péché faite de pécheurs ». Dans les saints brille sa sainteté ; en Marie elle déjà la toute sainte.

 

  1. – L’Eglise est catholique. Elle annonce la totalité de la foi ; elle porte en elle et administre la plénitude des moyens de salut ; elle est envoyée à tous les peuples ; elle s’adresse à tous les hommes ; elle embrasse tous les temps ; « elle est, de par s nature même, missionnaire » (AG 2).

 

  1. L’Eglise est apostolique : Elle est bâtie sur les assises durables : « les douze apôtres de l’Agneau » (Ap 21, 14) ; elle est indestructible (Mt 16, 18) ; elle est infailliblement tenue dans la vérité : le Christ la gouverne par Pierre et les autres apôtres, présents par leurs successeurs, le Pape et le collège des évêques.

 

  1. – L’unique Eglise du Christ, dont nous professons dans le Symbole qu’elle est une, sainte, catholique et apostolique, (…) c’est dans l’Eglise catholique qu’elle existe, gouvernée par le successeur de Pierre et par les évêques qui sont en communion avec lui, encore que des éléments nombreux de sanctification et de vérité subsisent hors de ses structures ». (LG 8).

 

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CATECHISME DE L'EGLISE CATHOLIQUE, EGLISE CATHOLIQUE, RESPECT DE LA VIE HUMAINE

Le respect de la vie humaine : Catéchisme de l’Eglise catholique

LE RESPECT DE LA VIE HUMAINE

TROISIEME PARTIE LA VIE DANS LE CHRIST

DEUXIÈME SECTION LES DIX COMMANDEMENTS

CHAPITRE DEUXIEME  » TU AIMERAS TON PROCHAIN COMME TOI-MEME « 

Article 5 LE CINQUIEME COMMANDEMENT

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Le témoignage de l’Histoire Sainte

 

 

  1. 2259. – L’Ecriture, dans le récit du meurtre Abel par son frère Caïn (Gn 4, 8-12), révèle, dès les débuts de l’histoire humaine, la présence dans l’homme de la colère et de la convoitise, conséquence du péché originel. L’homme est devenu l’ennemi de son semblable. Dieu dit la scélératesse de ce fratricide : « Qu’as-tu fait q ? La voix du sang de ton frère crie vers moi. Maintenant donc maudit sois-tu de par le sol qui ouvert sa bouche pour prendre de ta main le sang de ton frère » (Gn 4, 10-11).
  2. – L’alliance de Dieu et de l’humanité est tissée des rappels du don divin de la vie humaine et de la violence meurtrière de l’homme : « Je demanderai compte du sang de chacun de vous… Qui verse le sang de l’homme, par l’homme aura son sang versé. Car à l’image de Dieu l’homme a été fait » (Gn 9, 5-6). L’Ancien Testament a toujours considéré le sang comme un signe sacré de la vie (Lv 17, 14). La nécessité de cet enseignement est de tous les temps.
  3. – L’Ecriture précise l’interdit su cinquième commandement : « Tu ne tueras pas l’innocent ni le juste » (Ex 23, 7). Le meurtre volontaire d’un innocent est gravement contraire à la dignité de l’être humain, à la règle d’or et à la sainteté du Créateur. La lio qui le proscrit est universellement valable : elle oblige tous et chacun, toujours et partout.

 

  1. – Dans le Sermon sur la Montagne, le Seigneur rappelle le précepte ; « Tu ne tueras pas » (Mt 5, 21), il y ajoute la proscription de la colère, de la haine et de la vengeance. Davantage encore, le Christ demande à son disciple de tendre l’autre joue (Mt 5, 22-39),

 

La légitime défense

 

  1. – La légitime défense des personnes et des sociétés n’est pas une exception à l’interdit du meurtre de l’innocent que constitue l’homicide volontaire. L’action de se défendre peut entraîner un double effet : l’un est la conservation de sa propre vie, l’autre la mort de l’agresseur. L’un est voulu, l’autre ne l’est pas (S. Thomas d’A., s. th. 2-2, 64, 7).

 

  1. – L’amour envers soi-même demeure un principe fondamental de la moralité. Il est donc légitime de faire respecter son propre droit à la vie. Qui défend sa vie n’est pas coupable d’homicide même s’il est contraint de porter à son agresseur un coup mortel : .

Si pour se défendre on exerce une violence plus grande qu’il ne faut, ce sera illicite. Mais si l’on repousse la violence de façon mesurée, ce sera licite. Et il n’est pas nécessaire au salut que l’on omette cet acte de protection mesurée pour éviter de tuer l’autre ; car on est davantage tenu de veiller à sa propre vie qu’à celle d’autrui (S. Thomas d’A., s. th. 2-2, 64,7).

 

  1. – En plus d’un droit, la légitime défense peut être un devoir grave, pour qui est responsable de la vie d’autrui. La défense du bien commun exige que l’om mette l’injuste hors d’état de nuire. A ce titre, les détenteurs de l’autorité ont le droit de recourir aux armes pour repousser les agresseurs de la communauté civile confiée à leur responsabilité.

 

  1. – L’effort fait par l’Etat pour empêcher la diffusion de comportements qui violent les droits de l’homme et les règles fondamentales du vivre ensemble civil, correspond à une exgence de la protection du bien commun.

L’autorité publique a le droit et le devoir d’infliger des peines proportionnelles à la gravité du délit. La peine a pour premier but de réparer le désordre introduit par la faute. Quand cette peine est volontairement acceptée par le coupable, elle a valeur d’expiation. La peine, en plus de protéger l’ordre public et la sécurité des personnes, a un but médicinal : elle doit, dans la mesure du possible, contribuer à l’amendement du coupable.

 

  1. – L’enseignement traditionnel de l’Eglise n’exclut pas, quand l’identité et la responsabilité du coupable sont pleinement vérifiées, le recours à la peine de mort, si celle-ci est l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste la vie d’êtres humains. Mais si des moyens non sanglants suffisent à défendre et protéger la sécurité des personnes contre l’agresseur, l’autorité s’en tiendra à ces moyens, parce que ceux-ci correspondent mieux aux conditions concrètes du bien commun et sont plus conformes à la dignité de la personne humaine.

Aujourd’hui, en effet, étant données les possibilités dont l’Etat dispose pour réprimer efficacement le crime en rendant incapable de nuire celui qui l’a commis, sans lui enlever définitivement la possibilité de se repentir, les cas d’ absolue nécessité de supprimer le coupable sont désormais assez rare, sinon même inexistants (Evangelium vitae, n. 56).

 

  1. Pendant longtemps, le recours à la peine de mort de la part de l’autorité légitime, après un procès régulier, fut considéré comme une réponse adaptée a la gravité de certains délits, et un moyen acceptable, bien qu’extrême, pour la sauvegarde du bien commun.

Aujourd’hui on est de plus en plus conscient que la personne ne perd pas sa dignité, même après avoir commis des crimes très graves. En outre, s’est répandue une nouvelle compréhension du sens de sanctions pénales de la part de l’État. On a également mis au point des systèmes de détention plus efficaces pour garantir la sécurité à laquelle les citoyens ont droit, et qui n’enlèvent pas définitivement au coupable la possibilité de se repentir.

C’est pourquoi l’Église enseigne, à la lumière de l’Évangile, que « la peine de mort est une mesure inhumaine qui blesse la dignité personnelle » [1]et elle s’engage de façon déterminée, en vue de son abolition partout dans le monde.

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[1] François, Discours aux Participants à la Rencontre organisée par le Conseil Pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Évangélisation, 11 octobre 2017.

 

L’homicide volontaire

 

  1. – Le cinquième commandement proscrit comme gravement peccamineux l’homicide direct et volontaire. Le meurtrier et ceux qui coopèrent volontairement au meurtre commettent un péché qui crie vengeance au ciel (Gn 4, 10).

L’infanticide (GS 51, § 3), le fratricide, le parricide et le meutre du conjoint sont des crimes spécialement graves en raison des liens naturels qu’ils brisent. Des préoccupations d’eugénisme ou d’hygiène publique ne peuvent justifier aucun meurtre, fût-il commandé par les pouvoirs publics.

 

  1. – Le cinquième commandement interdit de ne rien faire dans l’intention de provoquer indirectement la mort d’une personne. La loi morale défend d’exposer sans raison grave quelqu’un à un risque mortel ainsi que de refuser l’assistance à une personne en danger.

L’acceptation par la société humaine de famines meurtrières sans s’efforcer d’y porter remède est une scandaleuse injustice et une faute grave. Les trafiquants, dont les pratiques usurières et mercantiles provoquent la faim et la mort de leurs frères en humanité, commettent indirectement un homicide. Celui-ci leu est imputable (Am. 8, 4-10).

L’homicide involontaire n’est pas moralement imputable. Mais on n’est pas excusé d’une faute grave, si, sans raisons proportionnés, on agit de manière à entraîner la mort, même sans l’intention de la donner.

  

L’avortement

 

  1. – La vie humaine doit être respectée et protégée de manière absolue depuis le moment de la conception. Dès le premier moment de son existence, l’être humain doit se voir reconnaître les droits de la personne, parmi lesquels le droit inviolable de tout être innocent à la vie (CDF, inst. Donum vitae 1, 1).

Avant d’être façonné dans le ventre maternel, je te connaissais. Avant ta sortie du sein, je t’ai consacré (Jr 1, 5 ; Jb 10, 8-12 ; Ps 22, 10-11).

Mes os n’étaient point cachés devant toi quand je fus dans le secret, brodé dans les profondeurs de la terre (Ps 139, 15).

 

  1. – Depuis le premier siècle, l’Eglise a affirmé la malice morale de tout avortement provoqué. Cet enseignement n’a pas changé. Il demeure invariable. L’avortement direct, c’est-à-dire voulu comme une fin ou un moyen, est gravement contraire à la loi morale : . Tu ne tueras pas l’embryon par l’avortement et tu ne feras pas périr le nouveau-né (Didaché 2, 2 ; Barnabé ép. 19, 5 : Epître à Diognète 5, 5 ; Tertullien, apol. 9).

Dieu, maître de la vie, a confié aux hommes le noble ministère de la vie, et l’homme doit s’en acquitter d’une manière digne de lui. La vie doit donc être sauvegardé avec soin extrême dès sa conception : l’avortement et l’infanticide sont des crimes abominables (GS 1, § 3).

 

  1. – La coopération formelle à un avortement constitue une faute grave. L’Eglise sanctionne d’une peine canonque d’excommunication ce délit contre la vie humaine. « Qui procure un avortment, si l’effet s’en suit, encourt l’excommunication latae sententiae » (CIC, can. 1398) « par le fait même de la commission du délit » (CIC, can. 1314) et aux conditions prévues par le Drot (CIC, can. 1323-1324). L’Eglise n’entend pas restreindre le ° champ de la miséricorde. Elle manifeste la gravité du crime commis, le dommage irréparable causé à l’innocent mis à mort, à ses parents et à toute la société.

 

  1. – Le droit inaliénable à la vie de tout individu humain innocent constitue un élément de la société civile et de sa législation; « Les droits inaliénables de la personne devront être reconnus et respectés par la société civile et l’autorité politique. Les droits de l’homme ne dépendent ni des individus, ni des parents, et ne représentent pas même une concession de la société et de l’Etat ; ils appartiennent à la nature humaine et son inhérents à la personne en raison de l’acte créateur dont elle tire son origine. Parmi ces droits fondamentaux, il faut nommer le droit à la vie et à l’intégrité physique de tout être humain depuis la conception jusqu’à la mort » (CDF, instr. Donum vitae 3).

 Dans les moments où une loi positive prive une catégorie d’êtres humains de la protection que le législation civile doit leur accorder, l’Etat en vient à nier l’égalité de tous devant la loi. Quand l’Etat ne met pas sa force au service des droits de tous les citoyens, et en particulier des plus faibles, les fondements même d’un état de droit se trouvent menacés. Comme conséquence du respect et de la protection qui doivent être assurés à l’enfant dès le moment de sa conception, la loi devra prévoir des sanctions pénales appropriées pour toute violation délibérée de ses droits » (CDF, instr. « Donum vitae », 3).

 

2274. – Puisqu’il doit être traité comme une personne, dès la conception l’embryon devra être défendu dans son intégrité, soigné, et guéri, dans la mesure du possible comme tout autre être humain.

Le diagnotic prénatal est moralement licite « s’il respecte la vie et l’intégrité de l’embryon et du foetus humain, et s’il orienté à sa sauvegarde ou à sa guérison individuelle. ..Il est gravement en opposition avec la loi morale, quand il prévoit, en fonction des résultats, l’éventualité de provoquer un avortement. Un diagnostic ne doit pas être l’équivalent d’une sentence de mort (CDF, intr. « Donum viatea », 1, 2)

 

 

  1. – « On doit considérer comme licite les interventions sur l’embryon humain à condition qu’elles respectent la vie et l’intégrité de l’embryon et qu’elles ne comportent pas pour lui de risques disproportionnés, mais qu’elles visent à sa guérison, à l’amélioration de ses conditions de santé, ou à sa survie individuelle » (CDF, intr. « Donum vitae », 1,3).

« Il est immoral de produire des embryons humains destinés à être exploités comme un matériau biologique disponible » (CDF, instr. « Donum vitae », 1, 5).

« Ceraines tentatives d’intervention sur la patrimoine chromosomique ou génétique ne sont pas thérapeutiques, mais tendent à la production d’être humains sélectionnés selon le sexe ou d’autres qualités préétablies.  Ces  manipulations sont contraires à la dignité personnelle de l’être humain, à son intégrité et à son identité unique, non réitérable (CDF, instr. « Donum vitae », 1, 6).

 

 L’euthanasie

  1. – Ceux dont la vie est diminuée ou affaiblie réclament un respect spécial. Les personnes malades ou handicapées doivent être soutenues pour mener une vie aussi normale que possible.

 

  1. – Quels qu’en soient les motifs et les moyens, l’euthanasie directe consiste à mettre fin à la vie des personnes handicapées, malades ou mourantes. Elle est moralement irrecevable. Ainsi une action ou une omission qui, de soi ou dans l’intention, donne la mort afin de supprimer la douleur, constitue un meurtre gravement contraire à la dignité de la personne humaine et au respect du Dieu vivant, son Créateur. L’erreur de jugement dans laquelle on peut tomber de bonne foi, ne change pas la nature de cet acte meurtrier, toujours à proscrire et à exclure.

 

  1. – La cessation de procédures médicales onéreuses, périlleuses, extraordinaires ou disproportionnées avec les résultats attendues peut être légitime. C’est le refus de l’ »acharnement thérapeutique ». On ne veut pas ainsi donner la mort ; on accepte de ne pas pouvoir l’empêcher. Les décisions doivnet être prises par le patient s’il en a la compétence et la capacité, ou sinon par les ayant droit légaux, en respectant toujours la volonté raisonnable et les intérêts du patient.

 

2279 – Même si la mort est considérée comme imminente, les soins ordinairement dus à une personne malade ne peuvent être légitiment interrompus.  L’usage des analgésiques pour alléger les souffrances du moribond, même au risque d’abréger ses jours, peut être moralement conforme à la dignité humaine si la mort n’est pas voulue, ni comme fin, ni comme moyen, mais seulement prévue et tolérée comme  inévitable. Les soins palliatifs constituent une forme privilégiée de la charité désintéressée. A ce titre ils doivent être encouragés.

  

Le suicide

 

  1. – Chacun est responsable de sa vie devant Dieu qui la lui a donnée. C’est Lui qui en reste le souverain Maître. Nous sommes tenus de la recevoir avec reconnaissance et de la préserver pour son honneur et le salut de nos âmes. Nous sommes les intendants et non les propriétaires de la vie que Dieu nous a confiée. Nous n’en disposons pas.

 

  1. Le suicide contredit l’inclination naturelle de l’être humain à conserver et à perpétuer sa vie. Il est gravement contraire au juste amour de soi. Il offense également l’amour du prochain, parce qu’il brise injustement les liens de solidarité avec les sociétés familiale, nationale et humaine à l’égard desquelles nous demeurons obligés. Le suicide est contraire à l’amour du Dieu vivant.

 

  1. – S’il est commis dans l’intention de servir d’exemple, notamment pour les jeunes, le suicide prend encore la gravité d’un scandale. La coopération volontaire au suicide est contraire à la loi morale. Des troubles psychiques graves, d’angoisse ou la crainte de l’épreuve, de la souffrance ou de la torture peuvent diminuer la responsabilité du suicidaire.

 

  1. On ne doit pas désespérer   du salut éternel des personnes qui se sont donné la mort. Dieu peut leur ménager par les voies que lui seul connait, l’occasion d’une salutaire repentance. L’Eglise prie pour les personnes qui ont attenté à leur vie.
ABOLITION DE LA PEINE DE MORT, CATECHISME DE L'EGLISE CATHOLIQUE, EGLISE CATHOLIQUE, PEINE DE MORT

Peine de mort : nouveau texte du Catéchisme de l’Eglise catholique

Oui à la vie, non à la peine de mort :

nouveau texte du Catéchisme catholique

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 « L’Église enseigne, à la lumière de l’Évangile, que « la peine de mort est une mesure inhumaine qui blesse la dignité personnelle » et elle s’engage de façon déterminée, en vue de son abolition partout dans le monde », enseigne désormais le n. 2267 du Catéchisme de l’Église catholique.

Au cours d’une audience accordée le 11 mai 2018 au préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Luis Ladaria Ferrer sj, le pape François a approuvé la nouvelle version de ces paragraphes du Catéchisme concernant la peine de mort, et il a demandé qu’ils soient traduits dans les différentes langues et inclus dans toutes les éditions du Catéchisme.

C’est ce qu’indique le Saint-Siège qui a publié cette nouvelle version en français le 2 août 2018:

Peine de mort

  1. Pendant longtemps, le recours à la peine de mort de la part de l’autorité légitime, après un procès régulier, fut considéré comme une réponse adaptée a la gravité de certains délits, et un moyen acceptable, bien qu’extrême, pour la sauvegarde du bien commun.

Aujourd’hui on est de plus en plus conscient que la personne ne perd pas sa dignité, même après avoir commis des crimes très graves. En outre, s’est répandue une nouvelle compréhension du sens de sanctions pénales de la part de l’État. On a également mis au point des systèmes de détention plus efficaces pour garantir la sécurité à laquelle les citoyens ont droit, et qui n’enlèvent pas définitivement au coupable la possibilité de se repentir.

C’est pourquoi l’Église enseigne, à la lumière de l’Évangile, que « la peine de mort est une mesure inhumaine qui blesse la dignité personnelle » [1]et elle s’engage de façon déterminée, en vue de son abolition partout dans le monde.

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[1] François, Discours aux Participants à la Rencontre organisée par le Conseil Pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Évangélisation, 11 octobre 2017.

[Texte original: Italien]

ABOLITION DE LA PEINE DE MORT, CATECHISME DE L'EGLISE CATHOLIQUE, EGLISE CATHOLIQUE, FRANÇOIS (pape), PAPE FRANÇOIS, PEINE DE MORT

Le Pape François dit non à la peine de mort !

 Le non catégorique du pape à la peine de mort

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Le pape François a inscrit jeudi 2 août dans le Catéchisme de l’Église catholique une opposition catégorique à la peine de mort, jugée « inadmissible ».

Il souhaite que l’Église s’engage « de façon déterminée » à l’abolir partout dans le monde.

 Nul ne l’ignore, l’Église catholique est résolument « pro vie ». Mais, si elle n’admet aucune exception pour le début de la vie, il demeurait encore, jusqu’à jeudi 2 août, quelques ambiguïtés concernant sa fin. Ainsi, le Catéchisme de l’Église catholique permettait encore le recours à la peine de mort, « si celle-ci est l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste agresseur la vie d’êtres humains » (article 2267). Dans sa version corrigée de 1997, le Catéchisme précisait néanmoins que ces « cas d’absolue nécessité » sont désormais « assez rares, sinon même pratiquement inexistants ».

 Le pape François est allé plus loin jeudi 2 août, en approuvant une nouvelle modification du Catéchisme qui qualifie d’« inadmissible » la peine de mort. « L’Église enseigne, à la lumière de l’Évangile, que “la peine de mort est une mesure inadmissible qui blesse la dignité personnelle” et elle s’engage de façon déterminée, en vue de son abolition partout dans le monde », peut-on lire dans le texte modifié de l’article 2267.

Annoncée le 11 octobre, lors d’une conférence organisée à Rome pour le 25anniversaire de la première publication du Catéchisme en 1992, cette modification permet de prendre en compte dans la doctrine les efforts répétés de Jean-Paul II puis de Benoît XVI pour faire évoluer la vision de l’Église en la matière. Dans une lettre aux évêques également publiée hier, le cardinal Luis Ladaria Ferrer, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, explique en quoi cette formulation « ne contredit pas les enseignements antérieurs » du Magistère. « Cette décision est encore un exemple que le pape actuel n’a pas peur de faire évoluer la doctrine », note le théologien néerlandais Hendro Munsterman.

 

« C’est une avancée très importante, on l’attendait depuis si longtemps! »

 Ce spécialiste remarque également que la modification de l’article 2267 ne s’appuie pas tant sur des avancées exégétiques ou théologiques que sur « une prise de conscience qui vient de l’intérieur de notre société, et qui n’a pas forcément besoin de Dieu pour se dire humaniste ». On lit en effet dans l’article modifié« Aujourd’hui, on est de plus en plus conscient que la personne ne perd pas sa dignité, même après avoir commis des crimes très graves. » Il est également précisé que des « systèmes de détention plus efficaces » ont été mis en place pour garantir la sécurité des citoyens tout en sauvegardant la vie du coupable.

« C’est une avancée très importante, on l’attendait depuis si longtemps! » se réjouit Bernadette Forhan, présidente de l’Acat France (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture). Ainsi modifié, le Catéchisme pourrait constituer une « autorité morale » offrant davantage de légitimité au discours abolitionniste de son association. « Quand on fait des interventions dans des églises, on entend régulièrement des paroissiens dire qu’il faudrait, dans certains cas, revenir à la peine de mort… Ce type de discours a notamment pris de l’ampleur après les attentats », dit-elle.

En ce qui concerne les autres pays du monde (ils sont encore 57 à appliquer la peine de mort), Bernadette Forhan veut croire qu’un tel changement dans la doctrine catholique pourrait avoir un impact politique. « C’est d’autant plus important aujourd’hui qu’un certain nombre de pays envisagent un retour en arrière sur ce point, explique-t-elle. Aux Philippines, par exemple, le président Rodrigo Duerte  veut rétablir la peine de mort pour les trafiquants de drogue… On pourra désormais lui dire: vous, pays catholique, entrez une fois de plus en contradiction avec le Catéchisme! »

 «  Jésus est celui qui donne toujours une chance à chacun »

 « La peine de mort et sa logique de rétribution ne sont pas compatibles avec l’Évangile, soutenait déjà en octobre Mgr Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg et président de la Comece (Commission des épiscopats de la commission européenne). Jésus est celui qui donne toujours une chance à chacun. Cet amour infini de Dieu donne à chaque homme une dignité que même des crimes ne sauraient enlever. »

Par le passé, l’Église s’est méfiée des mouvements abolitionnistes apparus au XVIIIe siècle. Ceux-ci lui apparaissaient comme une concession à l’esprit des Lumières, opposé à la tradition chrétienne. Mais en 1969, soit douze ans avant la France, l’État du Vatican avait aboli la peine capitale, et toutes les déclarations officielles du Saint-Siège marquent, depuis plus de vingt ans, un refus très net de l’usage de cette sentence.

 

 Peine de mort : l’évolution du « Catéchisme »

 Le Catéchisme de l’Église catholique (CEC) est un ouvrage d’instruction à la doctrine catholique, résumant la foi, l’enseignement et la morale de l’Église catholique. Cette somme de plus de 650 pages a été publiée le 7 décembre 1992 puis rééditée, dans sa version définitive, en août 1997.

► 1992

La première version du Catéchisme n’exclut pas le recours à la peine de mort « dans les cas d’extrême gravité ». Elle la justifie « si celle-ci est l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste agresseur la vie d’êtres humains » (§2267).

► 1997

Parmi la centaine de modifications que comporte l’édition définitive du Catéchisme par rapport à la version de 1992, la plus notable concerne la peine de mort. Le Catéchisme reprend désormais la position de l’encyclique « Evangelium vitae » de 1995 (§56), qui rend la peine capitale inapplicable en raison du progrès de nos sociétés. « Aujourd’hui, en effet, étant données les possibilités dont l’État dispose pour réprimer efficacement le crime en rendant incapable de nuire celui qui l’a commis, sans lui enlever définitivement la possibilité de se repentir, les cas d’absolue nécessité de supprimer le coupable « sont désormais assez rares, sinon même pratiquement inexistants » (Evangelium vitae, n. 56) »

► 11 octobre 2017

Le pape a estimé mercredi 11 octobre que la doctrine exprimée par le Catéchisme de l’Église catholique n’était pas figée et qu’elle devait pouvoir évoluer, notamment sur la peine
de mort.

 

 Peine de mort, ce qu’en disent les religions et les confessions chrétiennes

 

Le pape François a estimé, mercredi 11 octobre, que la doctrine de l’Église catholique devait pouvoir évoluer, notamment sur la peine de mort.

La question de la peine capitale interroge profondément les religions tant elle touche à la définition même de la vie. Le point sur les positions des confessions chrétiennes et des religions monothéistes sur la peine de mort.

 

Alors que la peine capitale était reconnue par la tradition rabbinique selon quatre modalités (lapidation, bûcher, épée et strangulation), elle a évolué avec le changement des mentalités. « La peine capitale n’a pas été déclarée abolie, mais les conditions de son application sont tellement complexes qu’elle est impossible », explique Jean-Christophe Attias, directeur d’études à l’École pratiques des hautes études et spécialiste du judaïsme. En Israël, la peine capitale est retenue dans le cadre de crime de génocide et d’actes de trahison mais le seul cas d’exécution dans le pays fut celui du criminel nazi Adolph Eichmann en 1962. « Si la peine de mort n’est, en principe, pas jugée illégitime, il y a quand même la volonté de ne pas s’arroger une prérogative divine et un tel respect de la vie humaine qu’on répugne à la retirer. »

  

Islam

Parmi les cinq pays où Amnesty International a recensé le plus grand nombre d’exécutions en 2016, quatre sont majoritairement musulmans: l’Arabie saoudite, l’Iran, l’Irak et le Pakistan. « Et, sauf en droit, ne tuez point la vie qu’Allah a rendue sacrée. Quiconque est tué injustement, alors Nous avons donné pouvoir à son proche [parent]. Que celui-ci ne commette pas d’excès dans le meurtre car il est déjà assisté par la loi », est-il écrit dans le Coran (17,33). « La loi islamique est claire en ce qui concerne le meurtre: la peine capitale est prononcée par l’autorité centrale selon la loi du’un pour un’selon des conditions strictes; de même pour ceux qui prennent les armes contre des innocents à l’image de Daech, explique Tarik Abou Nour, imam et théologien. La loi du talion est faite pour protéger la vie. Il s’agit de faire prendre conscience qu’on risque sa vie en attentant à celle d’autrui. Mais la peine est rarement mise à exécution. »

Au Maghreb par exemple, la peine capitale n’est plus appliquée depuis plus de 20 ans mais demeure très répandue au Moyen-Orient. « La peine de mort fait débat depuis longtemps puisque dans l’islam la vie est sacrée et perçue comme un dépôt de Dieu en nous puisqu’il a créé la vie et la mort », souligne Tarik Abou Nour.

 

 Protestantisme

« La peine de mort a longtemps été admise comme légitime par la tradition éthique protestante (Luther ou Calvin l’approuvent) au nom d’une compréhension littérale du pouvoir de l’autorité politique d’user du « glaive » (Rom. 13, 4) comme anticipation du jugement de Dieu, ou au nom d’une théorie de l’expiation réparatrice. » (Encyclopédie du protestantisme, Cerf/Labor et Fides, 1995). Les débats éthique et théologique ont pris de l’ampleur sur cette question au XIXe et XXe siècle. Un courant abolitionniste gagne les milieux théologiques protestants et de nombreux fidèles s’engagent dans différents mouvements contre la peine de mort. En août 1989, l’Alliance réformée mondiale affirme ainsi clairement sa position: « Là où la peine de mort est préconisée, l’amour rédempteur et réconciliateur de Dieu est violé. »« L’idée d’une incompatibilité entre l’Évangile et l’espérance qui existe pour chaque personne avec la peine capitale s’est imposée, assure le pasteur Louis Schweitzer, ancien membre du Comité consultatif national d’éthique. Seuls une minorité d’évangéliques trouvent qu’elle est bibliquement acceptable. »

  

Orthodoxie

Les Églises orthodoxes n’ont pas de position unifiée sur la question. En mai 1998, Alexis II, patriarche de Moscou, affirmait que « la peine capitale constitue un homicide avec préméditation et une violation du commandement biblique enjoignant de ne pas tuer ». De même, l’Église orthodoxe d’Amérique s’est clairement prononcée contre la peine de mort dans une résolution du Concile de 1989. En Russie, où la dernière exécution remonte à 1999, l’Église orthodoxe russe a assuré, en 2000, qu’elle « croit que la décision d’abolir ou de ne plus appliquer la peine de mort doit être prise librement par la société, en prenant en considération le taux de criminalité et l’état de développement de son système judiciaire et plus encore le besoin de protéger la vie de ses membres. » Certains religieux orthodoxes se sont exprimés pour la suppression du moratoire sur la peine de mort dans le cas d’actes terroristes.

  

Catholicisme

La première version du Catéchisme n’exclut pas le recours à la peine de mort « dans les cas d’extrême gravité ». Elle la justifie « si celle-ci est l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste agresseur la vie d’êtres humains » (§2267). Mercredi 11 octobre, le pape a estimé que la doctrine exprimée par le Catéchisme de l’Église catholique n’était pas figée et qu’elle devait pouvoir évoluer, notamment sur la peine de mort.

 

https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/France/Peine-mort-levolution-Catechisme-2017-10-12-1200883780

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Fin du monde et Jugement dernier

LA FIN DU MONDE ET LE JUGEMENT DERNIER

CATECHSISME DE L’EGLISE CATHOLIQUE

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Article 7

« D’OU IL VIENDRA JUGER LES VIVANTS ET LES MORTS« 

 

 

  1. Il reviendra dans la gloire.
  2. Le Christ règne déjà par l’Eglise….

 

668 – « Le Christ est mort et revenu à la vie pour être le Seigneur des morts et des vivants » (Rm 14, 8). L’Ascension du Christ au Ciel signifie sa participation, dans notre humanité, à la puissance et à l’autorité de Dieu lui-même. Jésus*Christ est Seigneur : il possède tout pouvoir dans les cieux et sur la terre. Il est « au dessus de toute autorité, pouvoir, puissance et souveraineté, car le Père a tout remis sous ses pieds » (Ep 1, 20-22). Le Christ est le Seigneur du cosmos (Ep 4, 10 ; 1 Cor 15, 24.27-28) et de l’histoire. En lui, l’histoire de l’homme et même de toute création trouve leur « récapitulation » (Ep 1, 10), leur achèvement transcendant.

 669 – Comme Seigneur, le Christ est aussi la tête de l’Eglise qui est son Corps (Ep 1, 22). Elevé au ciel et glorifié,  ayant ainsi accompli pleinement sa mission, il demeure sur la terre dans son Eglise. La Rédemption est la source de l’autorité que le Christ, en vertu de l’Esprit Saint, exerce sur l’Eglise (Ep 4, 11-13).  « Le règne du Christ est déjà mystérieusement présent dans l’Eglise », « germe et commencement de ce Royaume sur la terre »  (LG 3 ; 5).

 670 – Depuis l’Ascension, le dessein de Dieu est entré dans son accomplissement. Nous sommes déjà à « la dernière heure » (1 Jn 2, 18 ; 1 P 4,7). Ainsi donc déjà les derniers temps sont arrivés pour nous. Le renouvellement du monde est irrévocablement acquis et, en toute vérité, anticipé dès maintenant : en effet, déjà sur la terre l’Eglise est parée d’une sainteté imparfaite mais véritable (LG 48). Le Royaume du Christ manifeste déjà sa présence par les signes miraculeux (Mc 16, 17-18)° qui accompagnent son annonce par l’Eglise (Mc 16, 20).

 

 … en attendant que tout Lui soit soumis

671 – Déjà présent dans son Eglise, le Règne du Christ n’est cependant pas encore achevé « avec puissance et grande gloire » (Lc 21, 27 ; Mt 25, 31) par l’avènement du Roi sur la terre. Ce Règne est encore attaquée par les « puissances mauvaises » (2 Th 2, 7) même si elles ont été déjà vaincues à la base par ma Pâque du Christ.  « Jusqu’à l’heure où seront réalisés les « nouveaux cieux et la terre nouvelle où la justice habite, l’Eglise en pèlerinage porte dans ses sacrements et ses institutions, qui relèvent de ce temps, la figure du siècle qui passe ; elle vit elle-même parmi les « créatures qui gémissent présentement dans les de l’enfantement et attendent la manifestation des fils de Dieu » (LG 48). Pour cette raison les  chrétiens prient, surtout dans l’Eucharistie (1 Cor 11, 26), pour hâter le retour de Christ (2 P 3, 11-12) en lui disant : « Viens, Seigneur » (1 Cor 16, 22 ; Ap 22, 17.20).

 672  – Le Christ a affirmé avant son Ascension que ce n’était pas encore l’heure de l’établissement glorieux du Royaume messianique attendu par Israël (Act 1, 6-7) qui devait apporter à tous les hommes, selon les prophètes (Is 11, 19), l’ordre définitif de la justice, de l’amour et de la paix. Le temps présent est, selon le Seigneur, le temps de l’Esprit et du témoignage (Act 1,8), mais aussi un temps marqué par la détresse (1 Co 7, 26) et l’épreuve du mal (Ep 5, 16) qui n’épargne pas l’Eglise (1 P 4, 17) et inaugure les combats des derniers jours (1 Jn 2, 18 ; 4, 3 ; 1 Tm 4, 1^). C’est un temps d’attente et de veille (Mt 25, 1.13 ; Mc 13, 33-37)

 

L’avènement glorieux du Christ, espérance d’Israël 

 673 – Depuis l’Ascension, l’avènement du Christ dans la gloire est imminent (Ap 22, 20) même s’il ne « nous appartient de connaître les temps et les moments que le Père a fixé de sa seule autorité » (Ac1, 17 ; Mc 13, 32). Cet avènement eschatologique peut s’accomplir à tout moment (Mt 24, 44 ; 1 Th 5,2) même s’il est « retenu », lui et l’épreuve finale qui le précédera »  (Th 2, 3-12).

 674 – La venue du Messie glorieux est suspendue à tout moment de l’histoire (Rm 11, 31) à sa reconnaissance par « tout Israël » (Rm 11, 26 ; Mt 23, 39) dont « une partie s’est endurcie » (Rm 11, 25) dans « l’incrédulité » (Rm 11, 20) envers Jésus. S. Pierre le dit aux Juifs de Jérusalem après la Pentecôte : « Repentez-vous et convertissez-vous, afin que vos péchés soient effacés et qu’ainsi le Seigneur fasse venir le temps de répit. Il enverra alors le Christ qui vous est destiné, Jésus, celui  que le Ciel doit garder jusqu’au temps de la restauration universelle dont Dieu a parlé dans la bouche de ses saints prophètes » (Ac 3, 19-21). Et S. Paul lui fait écho : Si leur mise à l’écart ut une réconciliation pour le monde, que sera leur assomption, sinon la vie sortant des morts ? » (Rm 11, 15). L’entrée de « la plénitude des juifs » (Rm 11, 12) dans le salut messianique, à la suite de « la plénitude des païens (Rm 11, 25 ; Lc 2, 24), donnera au  Peuple de Dieu de « réaliser la plénitude du Christ » (Ep 4, 13) dans laquelle « Dieu sera tout en tous » (1 Cor 15, 28)

  

L’Epreuve ultime de l’Eglise

 

675 – Avant l’avènement du Christ, l’Eglise doit passer une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants (Lc 18, 8 ; Mt 24, 12). La persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre (Lc 21,  12 ; Jn 15, 19-20) dévoilera le « mystère d’iniquité » sous la forme d’une imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes au prix de l’apostasie de la vérité. L’imposture religieuse suprême est celle de l’Anti-Christ, c’est-à-dire celle d’un pseudo-messianisme où l’homme se glorifie lui-même à la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair (2 Th 2, 4-12 ; 1 Th 5,2-3 ; 2 Jn 7 ; 1 J 2, 18.22).

 676 – Cette imposture antichristique se dessine déjà dans le monde chaque fois que l’on prétend accomplir dans l’histoire l’espérance messianique qui ne peut s’achever qu’au-delà d’elle à travers le jugement eschatologique : même sous sa forme mitigée, l’Eglise a rejeté cette falsification du Royaume à venir sous le nom de millénarisme (DS 3839),  surtout sous la forme politique d’un messianisme sécularisé, « intrinsèquement perverse » (Pie XI, enc. « Divini Redemptoris » condamnant le « faux mysticisme de cette « contrefaçon de la rédemption des humbles » (GS 20-21).

 677 – L’Eglise n’entrera dans la gloire du Royaume qu’à travers cette ultime Pâques où elle suivra son Seigneur dans sa mort et sa Résurrection (Ap 19, 1-9). Le Royaume ne s’accomplira donc pas par un triomphe historique de l’Eglise (Ap 13, 8) selon un progrès ascendant mais par une victoire de Dieu sur le déchainement ultime du mal (Ap 20, 7-10) qui fera descendre du Ciel son Epouse (Ap 21, 2-4). Le triomphe de Dieu sur la révolte du mal prendra la forme du Jugement dernier (Ap 20, 12) après l’ultime ébranlement cosmique de ce monde qui passe (2 P 3, 12-13).

  

II – Pour juger les vivants et les morts

 678 – A la suite des prophètes (Dn 7, 10 ; Jl 3-4 ; MI 3, 19) et de Jean-Baptiste (Mt 3, 7-12), Jésus a annoncé dans sa prédiction le Jugement du dernier Jour. Alors seront mis en lumière la conduite de chacun (Mc 12, 38-40) et le secret des cœurs (Lc 12, 1-3 ; Jn 3, 20-21 ; Rm 2, 16 ; 1 co 4, 5). Alors sera condamnée l’incrédulité coupable qui a tenu pour rien la grâce offerte par Dieu (Mt 11, 20-24 ; 12, 41-42). L’attitude par rapport au prochain révèlera l’accueil ou le refus de la grâce et de l’amour divin (Mt 5, 22 ; 7, 1-5). Jésus dira au dernier jour : « Tout ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40).

 679 – Le Christ est Seigneur de la vie éternelle. Le plein droit de juger définitivement les œuvres et les cœurs des hommes appartient  à Lui en tant que Rédempteur du monde. Il a « acquis » ce droit par sa Croix. Aussi le Père a-t-il remis « le jugement tout entier au Fils » (Jn 5, 26). C’et par le refus  de la grâce en cette vie que chacun se juge déjà lui-même (Jn 3, 18 ; 11, 48), reçoit selon ses œuvres (1 Co 3, 12-15) et peut même se damner pour l’éternité en refusant l’Esprit d’amour (Mt 12, 32 ; He 6, 4-6 ; 10, 26-31).

   

EN BREF 

 680 – Le Christ Seigneur règne déjà par l’Eglise, mais toutes choses de ce monde ne lui sont pas encore soumises. Le triomphe du Royaume du Christ ne de fera pas sans un dernier assaut des puissances du mal.

 681.- Au Jour du Jugement, lors de la fin du monde, le Christ viendra dans la gloire pour accomplir le triomphe définitif du bien sur le mal qui, comme le grain et l’ivraie, auront grandi ensemble au cours de l’histoire.

 682 – En venant à la fin des temps pour juger les vivants et les mots, le Christ glorieux révèlera la disposition secrète des cœurs et rendra à chaque homme selon ses œuvres et selon son accueil ou son refus de la grâce.

 

 

http://www.vatican.va/archive/FRA0013/1I.HTM