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Film Reste un peu de Gad Elmaleh

Reste un peu

De Gad Elmaleh avec Gad Elmaleh, Régine Elmaleh, Judith Elmaleh

De Gad Elmaleh

Avec Gad Elmaleh, Régine Elmaleh, Judith Elmaleh

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On peut être tenté de ne pas aller voir un film loué par toute la presse et qui plus est par la presse catholique de peur d’y voir un film prosélyte surtout réalisé par un acteur comique et juif de surcroît. Un film qui veut nous raconter une conversion au catholicisme ? .

Et pourtant rien de tout cela dans ce film même si la figure de la Vierge Marie est omniprésente et si au cours de ce long métrage apparaissent des religieux juifs (rabbins) ou catholiques (un prêtre et une religieuse. Gad Elmaleh nous emmène dans une quête spirituelle, dans un chemin qui est le sien.

Tout démarre pour lui de son entrée dans une église à Casablanca alors qu’il était enfant et où il « tomba amoureux » de Marie à la vue d’une statue de la Vierge. Elle ne cessera pas de l’habiter toute sa vie.

Son retour dans sa famille après un séjour aux Etats-Unis va provoquer un séisme dans cette famille juive sépharade traditionnelle quand sa mère découvre par hasard dans ses affaires une statue de la Vierge puis quand ils apprennent qu’il veut se faire baptiser. Les arguments contre une telle décision ne manquent pas : pourquoi changer de religion et renier son appartenance à la foi juive ? comment oublier pour un juif l’expulsion des juifs d’Espagne en 1492 sous Isabelle la Catholique et la Shoah ?

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Ces questions vont devenir un tourment pour Gad Elmaleh ! Ce sera alors pour lui l’occasion de faire un long chemin peuplé de doutes et de questionnements Alors il se tourne vers les rabbins, les religieux catholiques pour tenter d’y voir clair et d’obtenir des réponses.

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Quand se pose le moment où il doit être baptisé il renonce à faire le dernier pas : c’est le mystère du chemin entrepris par le réalisateur Et dans une dernière scène émouvante on le voit dans l’église de Casablanca devant la statue de la Vierge où il prie ainsi : « Je te quitte, mais toi reste un peu ! ». Tout semble dit en apparence !

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Ce film émouvant mais avec aussi des scènes où l’acteur n’oublie pas de nous faire rire est aussi d’une grande pudeur : Gad Elmaleh ne nous dit pas tout de son cheminement mais nous invite à nous remettre en question sur bien des points.

Qu’est ce qu’une conversion au final ? Qu’est-ce qui amène quelqu’un à se convertir à une autre fois que la sienne ?

Qu’elles sont nos relations avec les autres religions : que peut nous dire le judaïsme sur le christianisme ?

Qu’est est l’accueil de l’Eglise catholique vis-à-vis d’un juif ou d’un musulman qui frappe à la porte de l’Eglise et demande le baptême ?

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Au final ce film nous invite à ne pas se sentir installé dans notre foi et dans notre Eglise. Le chemin de la foi n’est jamais fini et il ne doit pas rester figer dans une tradition, derrière des rites ou des liturgies aussi belles soient-elles.

On peut à ce propos méditer le magnifique texte de Charles Péguy qui disait dans son ouvrage Notes conjointes sur la philosophie de M Descartes (publié en 1914) : « Une âme morte est une âme  complètement habituée » 

Et si film au-delà de l’histoire personnelle de Gad Elmaleh venait justement nous « déshabituer » dans nos jugements et nos certitudes et « désinstaller » les croyants dans leur foi et les ouvrir à un autre regard sur l’autre ?

®Claude Tricoire

 « Reste un peu » ? Un film sur la foi, mais sans le Christ

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Que faut-il penser du film de Gad Elmaleh « Reste un peu » ? L’opinion nuancée du Père Pascal Ide, prêtre du diocèse de Paris, directeur du site pascalide.fr

« Il s’agit, et c’est déjà immense, d’un film sur une personne qui est en chemin et en chemin spirituel. »

En allant voir Reste un peu, trois craintes m’habitaient : que les acteurs amateurs soient aussi pleins de zèle que dénués de métier ; que l’intrigue soit à ce point autobiographique qu’elle se rapproche plus du documentaire que de la véritable narration ; que l’intention soit secrètement prosélyte.

Quand, dans la salle obscure où je fus agréablement surpris par le nombre de spectateurs, le film commença, les premières images empruntées aux archives familiales Elmaleh (des vidéos amateurs), puis celles prises à Casablanca sur fond de voix off du Gad d’aujourd’hui, n’ont fait qu’accroître ma peur d’être déçu. Mais très vite, je fus saisi par l’histoire. Non, je n’étais pas en train d’assister à une rétrospective de la quête spirituelle de ce si sympathique quinqua ou, pire, à un film de « patro ». Oui, le suspense est réel, le rythme alerte, les rebondissements nombreux, les retournements inattendus, le final vraiment surprenant. Oui, certaines répliques font mouche – comme celle, paraît-il improvisée, de Régine : « Tu changes de Dieu, tu changes de parents. Fais-toi adopter ».

Oui, les émotions sont au rendez-vous, chez les personnages, mais aussi, communicatives, chez les spectateurs : plus d’une fois, j’ai ri de bon cœur et la salle aussi ; plus d’une fois aussi, je fus ému, notamment lors des moments puissants de communion entre Gad, ses parents et sa sœur, plus encore, lorsque ceux-ci décident de le rejoindre à contrecœur mais avec cœur pour la cérémonie, ou lorsque Régine interpelle avec une rare vérité une autre mère qui, elle aussi, a perdu son fils. Et les discussions animées lorsque la lumière est revenue montraient bien l’intérêt des spectateurs, j’allais dire des participants.

Assurément, les jeux des acteurs sont parfois maladroits ; mais, très vite, je fus touché de leur implication personnelle et émotionnelle (comme l’émouvant aveu paternel, qui ne pouvait s’exprimer qu’en langue étrangère : « I am your father and you are my best friend »). De même qu’ils ont peu à peu oublié la caméra, de même j’ai progressivement oublié qu’ils faisaient partie de la famille ou des amis de Gad pour, paradoxalement, les identifier à cette famille, charnelle et/ou spirituelle. D’ailleurs, étais-je gêné lorsque je sentais ce côté emprunté chez les comédiens des films d’Éric Rohmer que j’aime tant ?

Assurément, certains détails manquent de rigueur et de vérité : a-t-on déjà vu l’équivalent d’un père abbé jouer au frère hôtelier et un frère hôtelier dont la mission est relationnelle aussi renfrogné ? ; les heures de l’office divin, comme « la » vêpre (sic !) sont-elles donc des messes ? ; les baptêmes d’adulte se déroulent-ils aujourd’hui hors de la veillée pascale ? Mais, je le répète, ces détails s’effacent devant l’exhortation roborative à cesser de refouler le religieux au nom de la sacrosainte laïcité et d’afficher avec honte son identité catholique.

Enfin, en visionnant le long-métrage, je n’ai jamais perçu cette bonne intention et ces bons sentiments qui ne font ni de la bonne littérature, ni du bon cinéma, ni d’ailleurs une œuvre d’art authentique. Certes, parce que Gad ne cherche pas à répondre aux objections sinon puissamment argumentées, du moins fortement lancées par le cousin Éric (Rony Kramer), ni à se défendre à la fine déconstruction proposée par la rabbine qui lui montre combien, dans ses sketchs, il est aussi prompt à se glisser dans la peau d’un autre (le blond, etc.) que lent à dire qui il est – parce que, justement, il est juif. Certes aussi, parce que Gad n’est jamais dans la réaction ou l’amertume, mais cherche constamment à sauvegarder le lien avec ses proches et la continuité avec ce qu’il en a reçu, à commencer par la foi juive – d’où son affinité avec le cardinal Jean-Marie Lustiger à qui il emprunte la citation finale du film.

Mais surtout, parce que, à chaque instant, l’on pressent que le protagoniste principal parle à partir de son expérience, avec une rare fidélité non seulement à l’événement fondateur (désormais cent fois raconté et bien connu) de la rencontre aimante et protectrice de la Vierge Marie, mais aussi à son histoire présente (« Elle m’accompagne depuis que je suis petit »). Également, parce qu’il ne cesse d’écouter avec attention chaque personne, chaque réflexion, chaque objection, jusqu’à se laisser déplacer – par exemple par ce paradoxe si typiquement rabbinique : « Bienheureux celui qui ne demande pas son chemin à celui qui le connaît, sinon, il perd la chance de se perdre ! ». Aussi, parce qu’il n’hésite pas à exprimer une vulnérabilité qui va jusqu’à la lâcheté et le mensonge (mais le mensonge le plus léger qui soit, celui qui est dicté par l’intention de ne pas faire souffrir ceux qu’il aime).

Il n’empêche que, en sortant du film, j’étais habité par une double frustration. La première, bien entendu (attention, spoil définitif…), parce que, au tout dernier moment et sans explication, Gad se dérobe au baptême. La seconde, parce que jamais Gad ne donne d’autre raison à sa conversion au catholicisme que la protection toujours éprouvée et jamais démentie de la Vierge.

Or, cette double impression d’inachèvement converge : ce ou plutôt celui qui manque le plus cruellement à l’histoire sainte de Gad, c’est le Christ lui-même. Le christianisme est une conversion au Christ par le Christ. Et si Marie intervient, c’est parce qu’elle intervient, comme une mère authentiquement mère qui, loin de garder son fils pour elle, la donne aux autres. De fait, si l’on voit Gad prier, jamais on ne le voit lire la Parole de Dieu, scruter l’unité des deux Testaments, participer à l’Eucharistie. Si c’est insuffisant d’en rester à ce « als ob, comme si », typiquement kantien « Vivre comme si Dieu existe et voir si cela change », si Gad a tort d’affirmer : « Avoir la foi, c’est avoir le doute », qu’il a raison de faire dire à Marie : « Je sais ce que tu te dis : je ne suis pas allé jusqu’au bout ». Gad nous en offre un gage discret, mais assuré : après la citation de l’archevêque de Paris, il dédie son film à un certain Guy Moign. Celui-ci s’identifie à Raymond, le vieil homme que visite Anna (Amélie Melkonian). Or, ce sceptique qui lui rappelle l’importance de l’antiseptique (c’est-à-dire le dogmatique !), offre à Gad un bel exemple d’évolution, en s’arrachant à sa fascination pour le complotisme. En accordant un poids particulier à cette figure, n’indique-t-il pas, suaviter et fortiter, combien, lui aussi, est en devenir ?

Celui qui s’attend à voir un film sur la foi, un plaidoyer pour la tolérance et, plus encore, le dialogue entre les religions, ne sera pas déçu. Mais il y a plus. Celui qui s’attend à voir un film sur la conversion sera déçu, car il y a moins. Il s’agit, et c’est déjà immense, d’un film sur une personne qui est en chemin et en chemin spirituel. D’un artiste connu et reconnu qui, aussi simple dans la vraie vie qu’en scène, a décidé de vivre au ras de ce désir inquiet de Dieu qui est promis au bonheur. Comment ne pas lui souhaiter de reconnaître que ce chemin porte un nom, celui-là même qu’il énonce un moment dans le film : « Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie » (Jn 14,6) !

Mais le Christ est-il si absent que je l’ai dit ? Quelques traces parmi beaucoup. Raymond, n’est-il pas celui aux pieds de qui Gad s’agenouille pour lui laver les pieds ? Et c’est aux pieds de Notre Dame que, dans la toute dernière scène du film qui fait inclusion avec la première, on le retrouve, nimbé d’une douce lumière bleutée. Lorsque, dans un geste inattendu de compassion, Anna donne une bougie à Gad, elle cite une parole de saint Paul : « Portez les fardeaux les uns des autres » (Ga 6,22). Or, la phrase se termine de cette manière : « et vous accomplirez ainsi la loi [Torah] du Christ ».

  1. Pascal Ide

    « Reste un peu », comédie et biopic français de Gad Elmaleh, 2022. Avec Gad Elmaleh, David Elmaleh et Régine Elmaleh (ses parents).

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Film Notre-Dame brûle, un film de Jean-Jacques Annaud

Le film Notre-Dame brûle

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Dans Notre-Dame brûle: Annaud reconstitue minutieusement les faits

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Qui peut oublier où il se trouvait quand dans la soirée du lundi 15 avril 2019 en tout début de Semaine Sainte la nouvelle tombait que Notre-Dame de Paris brûlait ? Cette nouvelle avait vite fait de faire le tour du monde : les spectateurs assistaient avec stupeur et émotion à l’incendie de l’un des plus anciens patrimoines de la France : une cathédrale riche de souvenir historiques et l’héroïne d’un roman de Victor Hugo Notre-Dame de Paris. C’est se souvenir que Jean-Jacques Annaud avec l’aide de Jérôme Seydoux a décidé de nous montrer dans on film Notre-Dame brûle

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La journée du 15 avril avait pourtant commencé comme toutes les autres. Les visiteurs affluaient dans Notre-Dame. Une messe était entrain d’être célébrée vers 18 heures quand la première alerte a fait sortir tous les fidèles puis sont revenus tranquillement pour assister à la fin de la messe, messe interrompue quand on s’est aperçue qu’il y avait le feu à la cathédrale. A cela s’ajoutait le fait que malheureusement les poutres de bois étaient fragilisées, que l’entretien de la cathédrale de Paris était défectueux.

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Jean-Jacques Annaud détaille bien les faits qui ont provoqué cet incendie : un ouvrier qui fait tomber négligemment un mégot de cigarette, un stagiaire mal formée qui ignore le bon fonctionnement des alarmes. Quand les pompiers sont informés ils se précipitent mais leur arrivée est retardée par les embouteillages dans les rues de Paris et comme le montre bien le film feront tout leur possible pour circoncire le feu. Malheureusement on verra, comme le verront en direct des millions de téléspectateurs et les personnes agglutinées au pied de l’édifice, les différentes parties de l’édifice qui s’écroulent, la nef pleine de gravats et pour finir la flèche de la cathédrale qui s’effondre. Comme on le voit dans le film seront sauvés la plupart des objets précieux dont la Couronne d’épine du Christ rapportée de Terre Sainte par Louis IX.

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Jean-Jacques Annaud a réalisé pour son film une véritable prouesse technique et le soin apporté à la reconstitution des faits forcent le respect. Sont également perceptible l’émotion ressentie dans le monde et celui du peuple de Paris. Cependant on peut regretter certaines scènes : le conservateur des trésors de la cathédrale peinant à rejoindre Paris, celle de la vieille dame et son chat.. Ces scènes offrent au spectateur des moments de respiration, mais était-ce bien nécessaire ?

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Au final c’est un film qui rend hommage à la cathédrale Notre-Dame de Paris et aussi aux pompiers de Paris et des alentours mobilisées pour sauver l’édifice le plus visité au monde.

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©Claude Tricoire

ACTEUR FRANÇAIS, BIOGRAPHIES, CINEASTE FRANÇAIS, CINEMA, JEAN-PAUL BELMONDO (1983-2021)

Jean-Paul Belmondo (1933-2021)

Jean-Paul Belmondo

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Jean-Paul Belmondo né le 9 acril 1933 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), décédé le 6 septembre 2021 à 88 ans.

BIOGRAPHIE

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Issu d’une famille d’artistes (son père était un célèbre sculpteur et sa mère artiste peintre), il pense faire une carrière sportive puis s’oriente vers la comédie et entre au conservatoire national d’art dramatique en 1951. Il y côtoye notamment Jean-Pierre Marielle, Bruno Cremer, Jean Rochefort et Claude Rich et apparaît pour la première fois dans À pied, à cheval et en voiture (1957) de Maurice Delbez. S’ensuivront Sois belle et tais-toi (Marc Allegret) et Les Tricheurs (Marcel Carné) en 1958.

Son premier rôle important lui est confié par Claude Sautet dans Classe tous risques et la révélation naît surtout avec A bout de souffle de Jean-Luc Godard en 1959. Dès lors, il se révèle un acteur aux multiples facettes et tient des rôles variés, dirigé par les plus grands réalisateurs. En 1961 il est Léon Morin, prêtre pour Jean-Pierre Melville puis il joue dans Un singe en hiver de Henri Verneuil aux côtés de Jean Gabin.

Par ailleurs, il enchaîne les films à succès tels L’ Homme de Rio de Philippe de Broca (1964), Les tribulations d’un Chinois en Chine (1965), La Sirène du Mississippi de François Truffaut (1969), Borsalino de Jacques Deray (1970) ou Le Magnifique (1973). Il incarne même des rôles inattendus comme dans Pierrot le Fou de Godard en 1965 ou à contre-emplois tel Stavisky pour Alain Resnais en 1974. Il exécute toutes les cascades de ses films, notamment dans Peur sur la ville d’Henri Verneuil et multiplie au tournant des années 80 les triomphes au box-office, avec Georges Lautner pour Flic ou voyou   ou Le Professionnel ou encore avec Gerard Oury pour L’ As des As en 1982.

Claude Lelouch lui offre des rôles emblématiques (Itinéraire d’un enfant gâté en 1988 ou Les Misérables en 1995) mais il n’abandonne pas l’action ou ses anciens partenaires : on le retrouve auprès d’Alain Delon en 1998 dans Une chance sur deux de Patrice Leconte même si le succès est moins au rendez-vous qu’au théâtre où l’acteur rencontre un véritable triomphe. Ce qui ne l’empêche pas de répondre à l’appel de Bertrand Blier et de participer aux Acteurs en 2000. Près d’une décennie plus tard, Jean-Paul Belmondo fait son grand retour au cinéma, aux côtés de Francis Huster qui réalise aussi le film, dans Un homme et son chien (2009), drame dans lequel il interprète un homme qui se retrouve à la rue du jour au lendemain seul avec son chien.

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BERTRAND TAVERNIER (1941-2021), CINEASTE FRANÇAIS, CINEMA, CINEMA FRANÇAIS

Bertrand Tavernier

Bertrand Tavernier (1941-2021)

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BIOGRAPHIE

Fils de l’écrivain et résistant René Tavernier, le jeune Bertrand découvre le cinéma lors d’un séjour en sanatorium. Monté à Paris après-guerre, il y a pour camarade de lycée Volker Schlöndorff, qui lui fait connaître la Cinémathèque de la rue d’ULM. En cet âge d’or de la cinéphilie, il cofonde le ciné-club Nickel-Odeon, et collabore bientôt à différentes revues, notamment aux grandes rivales que sont les Cahiers et Positif. En 1961, il travaille comme attaché de presse auprès de Georges de Beauregard, le producteur de la Nouvelle vague, grâce auquel il réalise ses premiers courts métrages, Le Baiser de Judas et Une chance explosive, dans le cadre des films à sketchs Les Baisers et La Chance et l’amour, sortis en 1964. Après avoir poursuivi en indépendant son activité d’attaché de presse, il est co-scénariste pour Ricardo Freda, un cinéaste qu’il remplacera, 25 ans plus tard, sur le tournage de La Fille de d’Artagnan.

C’est seulement en 1973 qu’il tourne, dans le Lyon de son enfance, son premier long-métrage, L’ Horloger de Saint-Paul adapté de l’œuvre de Simenon. Ce polar aux accents sociaux, récompensé par le Prix Louis-Delluc et l’Ours d’argent à Berlin, marque aussi sa rencontre avec Philippe Noiret, qui deviendra son acteur-fétiche. Dès ses débuts, l’éclectique Tavernier alterne films d’époque (Que la fête commence, pour lequel il décroche le César du Meilleur réalisateur et du Meilleur scénario en 1976) et œuvres  contemporaines (Une semaine de vacances), en affichant une prédilection pour les sujets de société : il tourne en 1977 Le Juge et l’Assassin, réflexion sur les institutions et leurs excès répressifs avec un Galabru inattendu, puis en 1980 La Mort en direct, analyse prémonitoire des dérives de la télévision.

Imprégné de culture américaine -il est le co-auteur d’un dictionnaire de référence sur le cinéma d’outre-Atlantique-, Bertrand Tavernier adapte en 1980 un roman grinçant de Jim Thompson en resituant l’action dans l’Afrique coloniale (Coup de torchon), puis signe Autour de minuit, lettre d’amour au jazz. Si La Passion Béatrice a pour cadre la Guerre de Cent ans, ce sont des conflits plus contemporains qui hantent bientôt l’œuvre  du cinéaste : la Première Guerre mondiale dans La Vie et rien d’autre (1989) puis Capitaine Conan (1996), la Guerre d’Algérie dans le documentaire La Guerre sans nom, et l’Occupation dans Laissez-passer (2003), qui le voit également s’interroger sur son métier de cinéaste. Dans une veine plus intimiste, il tourne Un dimanche à la campagne, Prix de la mise en scène à Cannes en 1984, et Daddy Nostalgie, deux films tendres et pudiques sur les rapports filiaux -un thème qui lui est cher depuis son premier opus.

Dans les années 90, Bertrand Tavernier, qui déclara au critique Jean-Luc Douin que « les cinéastes sont des sismographes de leur époque », continue d’ausculter la société : dépeignant avec réalisme le quotidien de la Brigade des stups dans L 627 et celui d’un instituteur (Philippe Torreton) dans Ça commence aujourd’hui, il reçoit en 1995 l’Ours d’or à Berlin pour L’Appât, constat alarmant sur la violence d’une jeunesse désorientée. Très au fait des dossiers qui agitent sa profession (défense de l’exception culturelle, combat contre la censure), il s’engage sur bien d’autres fronts, comme vient encore en témoigner le documentaire sur la double peine qu’il signe avec son fils Nils. Avec sa fille Tiffany, il co-écrit Holy Lola (2004), exploration de l’univers de l’adoption au Cambodge, mais aussi -pour la première fois dans son œuvre – portrait sensible d’un couple d’aujourd’hui. C’est dans une Louisiane dévastée par l’ouragan Katrina qu’il part ensuite tourner Dans la brume électrique (2009), adaptation d’un polar de James Lee Burke avec Tommy Lee Jones. De retour de son escale américaine, il présente à la Compétition officielle de Cannes, sa Princesse de Montpensier, une plongée au cœur d’intrigues faites d’amour et de pouvoir dans la France du XVIe siècle, portée entre autres par Mélanie Thierry, Lambert Wilson et Gaspard Ulliel.

Trois ans plus tard, il adapte une bande-dessinée d’Antonin Baudry et Christophe Blain, Quai d’Orsay, et plonge le spectateur dans les coulisses du pouvoir politique français. En 2017, il consacre une saga documentaire au cinéma français, un récit didactique et pédagogique partant des années 30 jusqu’aux années 60, et ponctué d’anecdotes personnelles. Les deux premiers épisodes sortent en salles et sont acclamés par la critique. Huit autres sont ajoutés pour une version télévisée.

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Une œuvre riche et éclectique

FILMS

  1. L’Horloger de Saint-Paul.
  2. Que la fête commence…
  3. Le Juge et l’Assassin.
  4. Des enfants gâtés.
  5. La Mort en direct.
  6. Une semaine de vacances.
  7. Coup de torchon.
  8. Un dimanche à la campagne.
  9. Autour de minuit.
  10. La Passion Béatrice.
  11. La Vie et rien d’autre.
  12. Daddy nostalgie.
  13. La Guerre sans nom.
  14. L.627.
  15. La Fille de d’Artagnan.
  16. L’Appât.
  17. Capitaine Conan.
  18. Ça commence aujourd’hui.
  19. Histoires de vies brisées : Les « double peine » de Lyon.
  20. Laissez-passer.
  21. Holy Lola.
  22. Dans la brume électrique.
  23. La Princesse de Montpensier.
  24. Quai d’Orsay.
  25. Voyage à travers le cinéma français.

Livres

  1. 1970. Trente ans de cinéma américain, avec Jean-Pierre Coursodon.
  2. Cinquante ans de cinéma américain, avec Jean-Pierre Coursodon.
  3. 1993. Qu’est-ce qu’on attend ? etAmis américains. Entretiens avec les grands auteurs d’Hollywood.
  4. Ça commence aujourd’hui, avec Dominique Sampiero et Tiffany Tavernier.
  5. 2001. La Guerre sans nom. Les appelés d’Algérie 1954-1962, avec Patrick Rotman.
  6. Pas à pas dans la brume électrique.

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A retrouver un hommage à Bertrand Tavernier dans La Croix

https://www.la-croix.com/Culture/Mort-Bertrand-Tavernier-cineaste-passionne-lyrique-2021-03-25-1201147633?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_content=20210

ARTISTES FRANÇAIS, CINEMA, FILMS, FILMS FRANÇAIS, MICHAEL LONSDALE (1931-2020)

Michael Lonsdale (1931-2020)

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Michael Lonsdale (prénom écrit sans tréma et prononcé à l’anglaise /ˈmaɪkəl/), né le 24 mai 1931 à Paris, est un acteur français de théâtre, de cinéma, et de dramatiques radiodiffusées. Il est également artiste-peintre.

Né à Paris, le 24 mai 1931, d’une mère française et d’un père anglais — il est parfaitement bilingue —, il passe le début de son enfance à Londres puis au Maroc à partir de 1939. Il anime des émissions enfantines sur Radio-Maroc dès 1943. Revenu en France en 1947, il rencontre Roger Blin qui lui fait découvrir le théâtre.

La francisation de son prénom provient de l’acteur belge Raymond Rouleau qui ne parvenait pas à prononcer correctement Michael.

Il a tourné dans des films dits d’avant-garde (films de Marcel Hanoun) comme dans des productions hollywoodiennes (Munich de Steven Spielberg).


Dans sa carrière, il a aussi bien joué pour des metteurs en scène comme Orson Welles, François Truffaut, Joseph Losey, Louis Malle, Luis Buñuel, Jean-Pierre Mocky ou Jean Eustache que joué au théâtre des textes contemporains (Dürrenmatt, Beckett, Duras…) et participé à des films grand public, dont un James Bond, Moonraker en 1979, dans le rôle du méchant ou la comédie Ma vie est un enfer de Josiane Balasko, ainsi qu’à des téléfilms.

Il rencontre Michel Puig et ensemble ils fondent en 1972 le Théâtre musical des Ulis, compagnie de théâtre musical subventionnée par le ministère de la Culture
.

Michael Lonsdale a également mis en scène de nombreux textes, dont parmi les plus récents Marie Madeleine des Frères Martineau et La Nuit de Marina Tsvetaeva de Valeria Moretti en 2001.

Michael Lonsdale a aussi prêté sa voix à la lecture de grands textes de littérature et de philosophie (voir livres audio), ainsi qu’à Erik Satie au sein des Maisons Satie d’Honfleur.

Il met en scène en 2010 un spectacle sur Sœur Emmanuelle, après d’autres spectacles sur Thérèse de Lisieux et François d’Assise
.

Le 25 février 2011, il remporte le premier César de sa carrière en tant que meilleur second rôle masculin pour Des hommes et des dieux. Il reçoit une distinction, la Médaille Grand Vermeil de la Ville de Paris, la même année.

Catholique engagé, il participe au mouvement pour le Renouveau charismatique et a co-fondé un groupe de prière appelé «Magnificat», destiné plus spécialement aux artistes
.

Formation 

Après une enfance passée au Maroc, Michael Lonsdale s’installe avec sa mère à Paris et suit les cours de théâtre de Tania Balachova de 1952 à 1955. Il monte sur les planches pour la première fois en 1955 sous la direction de Raymond Rouleau dans Pour le meilleur et pour le pire qui se joue au Théâtre des Mathurins. Il débute au cinéma l’année suivante dans C’est arrivé à Aden de Michel Boisrond. En 1958, Gérard Oury, son partenaire de Pour le meilleur et pour le pire, passe à la mise en scène et lui offre un rôle dans La main chaude.

Carrière au cinéma

Michael Lonsdale débute au cinéma en 1956 dans C’est arrivé à Aden de Michel Boisrond. En 1959, Gérard Oury, son partenaire de Pour le meilleur et pour le pire, passe à la mise en scène et lui offre un petit rôle dans La main chaude. Lonsdale enchaîne les seconds rôles ou les rôles de figuration ; sa très haute taille, sa diction et sa voix si particulières le distinguent des jeunes premiers. Il tourne devant la caméra des grands réalisateurs de l’époque. En 1961 il joue pour Jean-Pierre Mocky dans Snobs ; leur collaboration s’étalera sur six autres films.
En 1962, Lonsdale apparaît sous la soutane d’un prêtre dans Le Procès d’Orson Welles ; pour un jeune comédien quasi inconnu, travailler pour Welles est une expérience unique. Le jeune homme timide, à la
sensibilité exacerbée (comme il se qualifie lui-même quand il évoque sa jeunesse) prend alors de l’assurance en même temps qu’il rencontre Truffaut – qui l’engage pour La Mariée était en noir (1967) où l’acteur est un politicien sûr de lui qui finit asphyxié, enfermé dans un cagibi par Jeanne Moreau puis pour Baisers volés (1968) où il joue un riche personnage tourmenté de ne pas être aimé. Louis Malle et Luis Buñuel se chargent quant à eux de faire émerger les côtés douteux de l’homme aux manières trop raffinées. Il est ainsi un confesseur pédophile dans Le souffle au coeur du premier (1970) ou un chapelier masochiste et exhibitionniste dans Le fantôme de la liberté (1974) du second. Michael Lonsdale devient alors tout naturellement l’un des plus célèbres seconds rôles du cinéma français ; travailleur infatigable du septième art, il apparaît dans plus de 130 longs métrages. Distillant un jeu minimaliste mais percutant, ses apparitions, même courtes ou elliptiques, ne s’oublient pas. La distanciation volontaire que Lonsdale insuffle à ses personnages ne les rend que plus forts, et l’acteur dispose d’un gros capital sympathie auprès des spectateurs, même lorsqu’il interprète des rôles de méchants ou des personnages ambigus.
Après Mocky, Welles, Bunuel et Truffaut, Michael Lonsdale fait une rencontre marquante avec Marguerite Duras, qui deviendra une grande amie. Elle le fait tourner sur Détruire dit-elle (1969), Jaune le soleil (1971) et India Song (1974) où il est le vice-consul de Lahore, l’un de ses seuls premiers rôles au cinéma. Jusque-là,
Lonsdale met son flegme britannique, sa diction posée et sa prestance au service presque exclusif des films « d’auteurs », travaillant pour Carné, Rivette, Hanoun, Lautner, Resnais, Joseph Losey etc. On l’avait tout de même vu dans la comédie populaire Hibernatus (Edouard Molinaro, 1969) dans le rôle du professeur Loriebat.
L’acteur se décide à réapparaître dans un film « commercial » dix ans plus tard : il incarne Hugo Drax, le méchant du James Bond signé Lewis Gilbert, Moonraker (1979). Ce rôle restera culte dans la filmographie de Lonsdale. Durant la décennie 80, l’acteur reste fidèle à son engagement en faveur des films d’avant-garde. Il apparaît sous les traits de saint Eloi dans Le bon Roi Dagobert (Dino Risi, 1984), revêt encore la robe ecclésiastique pour s’illustrer en père abbé obscurantiste dans Le nom de la rose de Jean-Jacques Annaud (1986).

Les années 90 voient moins souvent l’acteur sur grand écran (Lonsdale se consacre alors au théâtre). Claude Sautet le fait néanmoins jouer dans Nelly et monsieur Arnaud (1994) dans le rôle de Dollabella ; Lonsdale est même retenu pour le César du Meilleur second rôle.
Il est l’étrange professeur Stangerson dans Le Mystère de la chambe jaune (2002) et Le Parfum de la dame en noir (2004), signés Bruno Podalydès. De grands réalisateurs l’engagent, tel Milos Forman sur Les fantômes de Goya (2005) où Michael Lonsdale campe un grand inquisiteur, ou Spielberg sur Munich (2005). Catherine Breillat lui fait jouer le rôle du vicomte de Prony dans son adaptation de Une vieille maîtresse (2006).
Dans La Question humaine (Nicolas Klotz, 2006), l’acteur est tête d’affiche, au côté de Matthieu Almaric ; directeur général d’une multinationale, Lonsdale incarne un personnage inquiétant, au bord de la folie – un rôle qui lui vaut une nouvelle fois d’être sur la liste des prétendants au César du Meilleur acteur dans un second rôle. Ultime récompense, que Michael Lonsdale reçoit enfin en 2011 pour sa magistrale interprétation dans Des hommes et des dieux (2010). Devant la caméra de Xavier Beauvois, Lonsdale est l’humble frère Luc, l’un des huit moines français du monastère de Tibhirine en Algérie, retrouvés assassinés en 1996. Manoel de Oliveira lui confie un beau rôle dans Gébo et l’ombre (2011), un mélodrame où Lonsdale est un modeste père de famille âgé, qui continue à faire vivre sa famille malgré les difficultés.

Autres activités

Michael Lonsdale est autant comédien de théâtre qu’acteur de cinéma. Ses rôles sur les planches sont innombrables (plus de soixante-dix). Michael Lonsdale apparaît aussi dans plus de soixante-dix téléfilms ou documentaires pour la télévision. Il se lance aussi dans la mise en scène (spectacles musicaux et pièces du répertoire contemporains). Il prête sa voix si particulière à l’enregistrement de livres audio.
Michael Lonsdale est passionné par la peinture et expose ses toiles régulièrement. En 2012 paraît un livre, En chemin avec la bonté, où il présente les toiles et les photos qui ont influencé sa vie intérieure. Très croyant, Michael Lonsdale fait état de son engagement dans la religion catholique dans de nombreuses interviews et livres d’entretiens où il n’hésite pas à dire que sa foi est une composante essentielle de sa vie, comme dans un autre de ses livres, L’Amour sauvera le monde.

Prix

Prix

Meilleure interprétation masculine dans un 2d rôle, 2011 au Césars du Cinéma Français pour le film : Des hommes et des dieux

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ACTEUR FRANÇAIS, CINEASTE FRANÇAIS, CINEMA, MICHEL PICCOLI (1925-2020), THEATRE, THEATRE FRANÇAIS

Michel Piccoli (1925-2020)

Michel Piccoli

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Michel Piccoli est un acteur français, né le 27 décembre 1925 à Paris et décédé le 12 mai 2020 à Saint-Philibert-sur-Risle (Eure). Il fut acteur, prodctuer, réalisateur et scénariste.

 

Biographie

Enfance et formation

Fils d’Henri Piccoli, violoniste, de lointaine origine tessinoise et de Marcelle Expert-Bezançon (1892-1990), une pianiste française, Michel Piccoli a suivi une formation de comédien d’abord auprès de Andrée Bauer-Théraud, puis au cours Simon.

 

Carrière

Après une apparition en tant que figurant dans Sortilèges de Christian Jaque en 1945,  Michel Piccoli débute au cinéma dans Le Point du jour de Louis Daquin. Cependant, c’est surtout au théâtre qu’il s’illustre dans le début de sa carrière, avec les compagnies Renaud-Barrault et Grenier-Hussot ainsi qu’au Théâtre de Babylone (géré par une coopérative ouvrière et qui met en scène les pièces d’avant-garde de Ionesco ou Beckett). Bien que remarqué dans le film French Cancan en 1954, il poursuit sur les planches et travaille avec les metteurs en scène Jacques AudibertiJean VilarJean-Marie SerreauPeter BrookLuc BondyPatrice Chéreau ou encore André Engel.

Durant la même période, il se fait connaître dans des téléfilms populaires tels que Sylvie et le fantômeTu ne m’échapperas jamais ou encore L’Affaire Lacenaire de Jean Prat.

Devenu athée après un deuil familial, il rencontre en 1956 Luis Buñuel, réalisateur connu pour son anticléricalisme, et prend ironiquement le rôle d’un prêtre dans La Mort en ce jardin..

Les années 60 marquent le début de sa consécration, remarqué dans Le Doulos de Jean-Pierre Melville, il est révélé au grand public avec Le Mépris de Jean-Luc Godard aux côtés de Brigitte Bardot,.

Dès lors, il tourne avec beaucoup des plus grands cinéastes français (Jean RenoirRené ClairRené ClémentAlain Resnais, Agnès Varda, Jacques DemyAlain CavalierMichel Deville, Claude Sautet, Claude ChabrolLouis MalleJacques Doillon, Jacques Rivette, Léos CaraxBertrand Blier), européens (Luis BuñuelCosta-GavrasMarco FerreriAlfred HitchcockJerzy SkolimowskiMarco BellocchioEttore Scola, Manoel de Oliveira, Otar Iosseliani, Theo AngelopoulosNanni Moretti) et internationaux (Youssef ChahineRaoul Ruiz, Hiner Saleem).

Il devient l’un des acteurs fétiches de Marco Ferreri, avec sept films, de Dillinger est mort à Y’a bon les blancs en passant par Touche pas à la femme blanche ! — avec pour point d’orgue La Grande Bouffe —, de Luis Buñuel avec six films : Le Journal d’une femme de chambre (1964), Belle de jour (1967), La Voie lactée (1969), Le Charme discret de la bourgeoisie (1972), Le Fantôme de la liberté (1974) et Cet obscur objet du désir (1977) ainsi que de Claude Sautet, avec Les Choses de la vieMax et les FerrailleursMado et Vincent, François, Paul… et les autres. Il joue également dans le singulier Themroc.

Il débute la décennie 1980 par le prix d’interprétation au festival de Cannes en 1980, avec Le Saut dans le vide de Marco Bellocchio, et celui du festival de Berlin en 1982, avec Une étrange affaire de Pierre Granier-Deferre. Il travaille avec le jeune cinéma français, comme Jacques Doillon (La Fille prodigue en 1985), Leos Carax (Mauvais sang en 1986), n’hésitant pas à casser son image bienveillante avec des rôles provocateurs ou antipathiques, avant de s’essayer lui-même à la réalisation.

Il tourne également plusieurs films avec Manoel de Oliveira, de Party (1996) à Belle toujours (2006) en passant par Je rentre à la maison (2001)..

Habitué du festival de Cannes, il fait partie du jury de la compétition officielle du 60e festival en 2007 sous la présidence de Stephen Frears

Amateur de littérature, il a également enregistré la lecture des Fleurs du mal de Charles Baudelaire et de Gargantua de François Rabelais.  

En 2011, il joue dans Habemus Papam de Nanni Moretti, présenté en compétition à Cannes

 

Engagement politique

Engagé politiquement à gauche, membre du Mouvement de la Paix (communiste), il s’est souvent illustré par ses prises de position contre le Front national, et s’est mobilisé pour Amnesty International.

Après avoir soutenu François Mitterrand en 1974 puis en 1981, il reste fidèle au camp socialiste. En mars 2007, il signe avec cent cinquante intellectuels un texte appelant à voter pour Ségolène Royal, contre une droite d’arrogance, pour une gauche d’espérance9.

En mai 2009, il cosigne, avec Juliette Gréco, Maxime Le Forestier et Pierre Arditi, une lettre ouverte à l’intention de Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste, appelant les parlementaires socialistes à adopter la loi Création et Internet.

 

Mort

Michel Piccoli est mort le 12 mai 2020 à la suite d’un accident vasculaire cérébral dans son manoir à Saint-Philbert-sur-Risle dans l’Eure comme sa famille l’a annoncé six jours plus tard dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse..

 

Vie privée

En 1954, Michel Piccoli se marie avec l’actrice Éléonore Hirt avec qui il a une fille, Anne-Cordélia Piccoli ; en 1966, il épouse la chanteuse Juliette Gréco, puis en 1978 la scénariste Ludivine Clerc, avec qui il adopte deux enfants d’origine polonaise, Inord et Missia.

 

Théâtre

Comédien

1945 : L’Invasion de Léonid Léonov, théâtre des Carrefours

1946 : Les Pères ennemis de Charles Vildrac, mise en scène Georges Vitaly, théâtre Édouard VII

1948 : Le Matériel humain

1949 : La Perle du colorado de Michel de Ré, mise en scène de l’auteur, théâtre du Vieux-Colombier

1949 : Les Gaietés de l’escadron de Georges Courteline, mise en scène Jean-Pierre Grenier, théâtre de la Renaissance

1950 : L’Affaire Fualdès de Denis Marion, mise en scène Georges Douking, théâtre du Vieux-Colombier

1952 : La Jarre de Luigi Pirandello, mise en scène Jacques Mauclair, théâtre de Babylone

1952 : Spartacus de Max Aldebert, mise en scène Jean-Marie Serreau, théâtre de Babylone

1952 : Méfie-toi, Giacomino de Luigi Pirandello, mise en scène Jean-Marie Serreau, théâtre de Babylone

1952 : La Maison brûlée d’August Strindberg, mise en scène Frank Sundström, théâtre de Babylone

1952 : Velca de Tullio Pinelli, mise en scène José Quaglio, théâtre de Babylone

1953 : Les Aveux les plus doux de Georges Arnaud, mise en scène Michel de Ré, théâtre du Quartier latin

1953 : Les Naturels du bordelais de Jacques Audiberti, mise en scène Georges Vitaly, théâtre La Bruyère

1953 : L’Énigme de la chauve-souris de Mary Roberts Rinehart, mise en scène Georges Vitaly, théâtre du Grand-Guignol

1954 : Penthésilée d’Heinrich von Kleist, mise en scène Claude Régy, théâtre Hébertot

1954 : La Soirée des proverbes de Georges Schehadé, mise en scène Jean-Louis Barrault, théâtre Marigny

1955 : Clotilde du Nord de Louis Calaferte, mise en scène Michel de Ré, Comédie de Paris

1955 : Gaspar Diaz de Dominique Vincent, mise en scène Claude Régy, théâtre Hébertot

1955 : Protée de Paul Claudel, mise en scène Raymond Gérôme, Comédie de Paris

1955 : Entre chien et loup de Gabriel Arout d’après Légitime défense de Primo Levi, théâtre en Rond

1956 : La Reine et les Insurgés d’Ugo Betti, mise en scène Michel Vitold, théâtre de la Renaissance

1957 : Regrets éternels de Constance Coline, mise en scène Raymond Gérôme, théâtre de l’Œuvre

1957 : Phèdre de Racine, mise en scène Jean Vilar, TNP Festival de Strasbourg

1958 : La tour d’ivoire de Robert Ardrey, mise en scène Jean Mercure, théâtre des Bouffes-Parisiens

1958 : Romancero de Jacques Deval, mise en scène Jacques Deval, Comédie des Champs-Élysées

1959 : Connaissez-vous la Voie lactée ? d’après Karl Wittlinger, mise en scène Michel de Ré, théâtre des Mathurins

1961 : Le 10e Homme de Paddy Chayefsky, mise en scène Raymond Gérôme, théâtre du Gymnase

1962 : Les cailloux de Félicien Marceau, mise en scène André Barsacq, théâtre de l’Atelier

1962 : La nuit a sa clarté de Christopher Fry, mise en scène Jean-Louis Barrault, Odéon-Théâtre de France

1963 : Le vicaire de Rolf Hochhuth, mise en scène François Darbon, théâtre de l’Athénée

1965 : Dom Juan ou le Festin de Pierre, mise en scène Marcel Bluwal, téléfilm, 1965

1969 : Le Misanthrope de Molière, mise en scène Marcel Bluwal, théâtre de la Ville

1971 : Allo ! C’est toi Pierrot ? de Pierre Louki, mise en scène Roland Monod, théâtre Hébertot

1973 : Themroc de Claude Faraldo

1978 : Le Sucre réalisé par Jacques Rouffio, adaptation du livre éponyme de Georges Conchon. Michel Piccoli : Grezillo

1981 : La cerisaie d’Anton Tchekhov, mise en scène Peter Brook, théâtre des Bouffes du Nord ; reprise en 1983

1983 : Combat de nègre et de chiens de Bernard-Marie Koltès, mise en scène Patrice Chéreau, théâtre Nanterre-Amandiers, TNP Villeurbanne

1984 : Terre étrangère d’Arthur Schnitzler, mise en scène Luc Bondy, théâtre Nanterre-Amandiers (prix du Meilleur acteur du Syndicat de la critique dramatique)

1985 : Phèdre de Racine

1985 : La Fausse Suivante de Marivaux, mise en scène Patrice Chéreau, théâtre Nanterre-Amandiers, TNP Villeurbanne

1988 : Le Conte d’hiver de William Shakespeare, mise en scène Luc Bondy, théâtre Nanterre-Amandiers, Cour d’honneur du Palais des papes Festival d’Avignon, TNP Villeurbanne

1988 : Le retour au désert de Bernard-Marie Koltès, mise en scène Patrice Chéreau, Festival d’automne à Paris théâtre Renaud-Barrault

1993 : John Gabriel Borkman de Henrik Ibsen, mise en scène Luc Bondy, théâtre Vidy-Lausanne, Odéon-Théâtre de l’Europe

1995 : pour Pierre Boulez de Pierre Boulez, compositeur Arnold Schoenberg, Festival d’Avignon, lecteur

1996 : Poèmes et Proses de René Char, lecture au Festival d’Avignon avec Dominique Blanc

1997 : La maladie de la mort de Marguerite Duras, mise en scène Bob Wilson, MC93 Bobigny

1998 : À propos des géants de la montagne de Luigi Pirandello, mise en scène Klaus Michael Gruber, CNSM Paris

2001 : La Jalousie de Sacha Guitry, mise en scène Bernard Murat, théâtre Édouard VII

2003-2004 : Ta main dans la mienne de Carol Rocamora, mise en scène Peter Brook, théâtre des Bouffes du Nord puis Comédie des Champs-Élysées

2006-2007 : Le Roi Lear de William Shakespeare, mise en scène André Engel, Odéon-Théâtre de l’Europe Ateliers Berthier

2008-2009 : Minetti de Thomas Bernhard, mise en scène André Engel, théâtre Vidy-Lausanne puis Théâtre national de la Colline, Comédie de Reims, TNP Villeurbanne, MC2, Théâtre du Nord, Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées

 

Metteur en scène

1988 : Une vie de théâtre de David Mamet, adaptation Pierre Laville, théâtre des Mathurins

 

Discographie

1970 : Les choses de la vie – La chanson d’Hélène en duo avec Romy Schneider

1976 : L’art d’aimer

1983 : Narrateur dans l’enregistrement d’Œdipus rex d’Igor Stravinsky, avec Jessye Norman, Thomas Moser, Siegmund Nimsgern et l’Orchestre symphonique de la Radiodiffusion bavaroise sous la direction de Colin Davis (Orfeo)

2002 : Reprise du Déserteur sur Autour de Serge Reggiani, album hommage à Serge Reggiani

 

Publications

Dialogues égoïstes, écrit avec la collaboration d’Alain Lacombe, Olivier Orban éditeur, 1976

J’ai vécu dans mes rêves, écrit avec la collaboration de Gilles Jacob, Éditions Grasset, 2015

Distinctions

Récompenses

Festival international du film fantastique d’Avoriaz 1973 : Prix d’interprétation masculine pour Themroc

Festival de Cannes 1980 : Prix d’interprétation masculine pour Le Saut dans le vide

Berlinale 1982 : Ours d’argent du meilleur acteur pour Une étrange affaire

Prix du Syndicat de la critique 1984 : Meilleur comédien pour Terre étrangère

Prix Europe pour le théâtre 2001

Festival international du film de Locarno 2007 : Léopard de la meilleure interprétation masculine pour Les Toits de Paris

David di Donatello 2012 : David di Donatello du meilleur acteur pour Habemus papam

Nominations

César du cinéma 1982 : César du meilleur acteur pour Une étrange affaire

César du cinéma 1985 : César du meilleur acteur pour La Diagonale du fou

César du cinéma 1991 : César du meilleur acteur pour Milou en mai

César du cinéma 1992 : César du meilleur acteur pour La Belle Noiseuse

Molières 2006 : Molière du comédien pour Le Roi Lear

Molières 2007 : Molière du comédien pour Le Roi Lear

ACTEUR AMERICAIN, CINEMA, CINEMA AMERICAIN, KIRK DOUGLAS (1916-2020)

Kirk Douglas (1916-2020)

Kirk Douglas

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Kirk Douglas, né Issur Danielovitch Demsky le 9 décembre 1916 à Amsterdam dans l’État de New York aux États-Uniset mort le 5 février 2020 à Beverly Hillsen Californie aux États-Unis, est un acteur, producteur, réalisateur et écrivain américain.

Il est le père de l’acteur et producteur Michael Douglas.

Figure majeure du cinéma américain, Kirk Douglas est un des acteurs les plus populaires au monde dans les années 1950 et 1960. Nombre de ses films deviennent des classiques, et il excelle dans tous les genres : la comédie (Au fil de l’épée en 1959), l’aventure (Vingt Mille Lieues sous les mers en 1954, Les Vikings en 1958), le western (Règlement de comptes à O.K. Corral en 1957), le péplum (Spartacus en 1960), les films de guerre (Les Sentiers de la gloire en 1957, Sept jours en mai en 1964, Les Héros de Télémark en 1965) et le drame (La Vie passionnée de Vincent van Gogh en 1956, Seuls sont les indomptés en 1962). Sur le plan physique, l’acteur est notamment reconnaissable à sa fossette très visible au menton.

Douglas tourne avec de nombreux réalisateurs réputés comme Brian De Palma, Stanley Kubrick, Vincente Minnelli, John Huston, Howard Hawks, Otto Preminger, Joseph L. Mankiewicz, Elia Kazan, Billy Wilder et King Vidor.

Plusieurs films dans lesquels il joue abordent des thèmes sensibles, comme celui des cours martiales lors de la Première Guerre mondiale avec Les Sentiers de la gloire, qui est interdit à sa sortie dans beaucoup de pays européens. Dans le genre du western avec La Captive aux yeux clairs (1952), La Rivière de nos amours (1955) et Le Dernier Train de Gun Hill (1959), il tourne des films qui réhabilitent la figure de l’Amérindien et dénoncent le racisme. Connu pour son engagement démocrate, il est un producteur courageux à une époque où le cinéma américain est en proie au maccarthysme, notamment en engageant Dalton Trumbo, le scénariste figurant sur la « liste noire d’Hollywood ».

Ambitieux, séducteur, mégalomane il est l’un des acteurs américains qui ont le plus marqué la mémoire du public. Sa grande popularité ne s’est jamais démentie et il fait partie des dernières légendes vivantes de l’Âge d’or de Hollywood avec Olivia de Havilland. En 1999, l’American Film Institute le class 17e plus grande star masculine du cinéma américain de tous les temps.

Retiré du cinéma en 2008, il s’occupe de sa fondation pour les enfants défavorisés, la « Anne & Kirk Douglas Playground Award » et poursuit son travail d’écriture, après avoir publié ses mémoires de 1988 à 2006.

 

Biographie

Jeunesse et débuts au cinéma

Issur Danielovitch est le quatrième enfant d’une famille qui en compte sept (il a six sœurs). Il est le fils de Bryna (« Bertha », née Sanglel) et de Herschel (« Harry ») Danielovitch (« Demsky »). Ses parents étaient des immigrants juifs de Tchavoussy, en actuelle Biélorussie, ayant fui le pays pour échapper à la pauvreté et à l’antisémitisme d’État de l’Empire russe. Son oncle paternel, qui avait émigré auparavant, avait utilisé le patronyme de « Demsky », que la famille Danielovitch adoptera aux États-Unis. En plus de leur nom de famille, ses parents changèrent leurs prénoms en Harry et Bertha. Issur adopte quant à lui le surnom d’« Izzy » : né sous le nom d’Issur Danielovitch, il grandit donc sous celui de Izzy Demsky.

Le père est chiffonnier et la famille vit modestement au 46 Eagle Street à Amsterdam, dans l’État de New York. C’est après avoir récité un poème à l’école et reçu des applaudissements que le jeune Issur décide de devenir acteur. Une ambition non partagée par sa famille. À l’Université St. Lawrence, il est victime d’ostracisme en raison de ses origines sociales, mais le jeune homme trouve une façon d’imposer le respect : la lutte.

En juin 1939, il décide de partir à New York pour se former au métier de comédien. Au théâtre Tamarak, un ami lui suggère de changer son nom. On lui propose Kirk et un nom commençant par un D, Douglas. Il entre ensuite à l’académie américaine d’art dramatique et suit les cours de Charles Jehlinger . Il y rencontre aussi Diana Dill, sa future première femme, et la jeune Betty Bacall, future Lauren Bacall. Après quelques rôles mineurs dans les pièces Spring Again (novembre 1941) et Les Trois Sœurs (décembre 1942), il s’engage dans la marine. Peu avant de s’enrôler, il effectue une démarche de changement de nom : Kirk Douglas, qui était initialement un nom de scène, devient alors son nom d’état civil.

Pendant la guerre, il se marie à Diana. Réformé à la suite d’une dysenterie chronique au printemps 1943, il retourne à New York puis de mars 1943 à juin 1945 il remplace sur scène Richard Widmark dans Kiss and Tell et en avril 1946 il joue dans Woman bites dog. Lauren Bacall, en intervenant auprès de Hal B. Wallis, lui permet d’obtenir le troisième rôle dans L’Emprise du crime où il joue le mari de Barbara Stanwyck. Il donne la réplique à Robert Mitchum dans La Griffe du passé et rencontre Burt Lancaster dans L’Homme aux abois. Alors qu’il est père de deux enfants et qu’il se sépare de sa femme, il prend le choix audacieux de tourner Le Champion (alors qu’on lui proposait une superproduction produite par la MGM). Sorti en juillet 1949, le film est un succès inespéré.

La gloire internationale

Kirk Douglas signe alors un contrat avec la Warner et enchaîne plusieurs films (La Femme aux chimèresLe Gouffre aux chimères…) qui lui permettent de rencontrer et de séduire un grand nombre de stars féminines, dont Rita Hayworth ou Gene Tierney. Las de l’emprise du studio, il décide de ne pas renouveler son contrat après le film La Vallée des géants. Libre, il tourne un western de Howard Hawks, La Captive aux yeux clairs, puis Les Ensorcelés de Vincente Minnelli, film pour lequel il manque de remporter l’Oscar du meilleur acteur.

Pour les beaux yeux de l’actrice italienne Pier Angeli, il accepte un contrat de trois films qui l’amène en Europe. Le JongleurUn acte d’amour et enfin Ulysse des jeunes producteurs Dino De Laurentiis et Carlo Ponti. À cette époque il rencontre Anne Buydens, une assistante dont il tombe amoureux et qu’il épouse le 29 mai 1954, la même année que la superproduction Disney Vingt mille lieues sous les mers. Après L’Homme qui n’a pas d’étoile, l’acteur à succès devient producteur et crée la Bryna, du nom de sa mère, et produit La Rivière de nos amours, un succès.

En 1955 il achète les droits du roman Lust for life et confie la réalisation à Vincente Minnelli. La Vie passionnée de Vincent van Gogh entraîne Kirk Douglas aux limites de la schizophrénie, l’acteur ayant du mal à entrer sans conséquences dans l’âme tourmentée du peintre. Là encore, il est nommé pour l’Oscar du meilleur acteur sans toutefois l’obtenir. Il tourne alors avec son ami Burt Lancaster un western de légende, Règlement de comptes à O.K. Corral. Sa composition du personnage de Doc Holliday reste dans toutes les mémoires. La même année, il s’investit dans la production et l’écriture d’un autre film de légende, Les Sentiers de la gloire qui permet à Stanley Kubrick de faire ses preuves. Le film ne rapporta pas beaucoup d’argent puisqu’interdit dans un grand nombre de pays européens. Avec la Bryna, il produit Les Vikings, fresque épique qui l’emmène tourner un peu partout dans le monde (dont en France). Le film avec Tony Curtis et Janet Leigh est un gros succès. L’année suivante, après le film Au fil de l’épée, sa mère meurt le jour de son anniversaire.

Vexé de ne pas avoir été choisi pour interpréter Ben-Hur, il choisit de faire son propre film épique en adaptant au cinéma l’histoire de Spartacus, l’esclave qui fit trembler Rome. Une préparation longue et compliquée, un tournage long et difficile (le réalisateur Anthony Mann est remplacé par Stanley Kubrick), mais un immense succès et un rôle qui place définitivement Kirk Douglas au panthéon des stars de Hollywood. En 1962, toujours sur un scénario de Dalton Trumbo, il interprète un cow-boy perdu dans le monde moderne dans Seuls sont les indomptés, son film préféré de toute sa carrière cinématographique. Il triomphe aussi au théâtre dans la pièce Vol au-dessus d’un nid de coucou, qu’il comptait jouer au cinéma. Après quelques échecs commerciaux, dont un ambitieux, Le Dernier de la liste, il revient aux films engagés avec Sept jours en mai. Dans Les Héros de Télémark il est un scientifique qui tente de stopper la progression industrielle allemande pendant la guerre. Sur la même période, il enchaîne avec Première Victoire et L’Ombre d’un géant. Après un petit rôle dans Paris brûle-t-il ? de René Clément, il retrouve John Wayne pour un western à succès La Caravane de feu.

En 1969, il tourne L’Arrangement sous la direction de Elia Kazan puis sous celle de Joseph L. Mankiewicz pour un western original et déroutant, Le Reptile aux côtés de Henry Fonda. Après une autre adaptation d’un roman de Jules Verne (assez sombre), Le Phare du bout du monde, Kirk Douglas décide de passer à la réalisation.

Déclin progressif et retrait du cinéma

En 1973, Kirk Douglas réalise Scalawag, adapté de L’Île au trésor sur un sujet qu’il pense rentable avec un budget correct. Le tournage est catastrophique, comme en témoigne le journal de bord. Le film est un échec total. Deux ans plus tard, il réitère l’opération avec La Brigade du Texas (1975), western qui ne trouve pas son public. Ce dernier film l’incite à abandonner la réalisation.

Ne voulant plus tourner que des films qui l’intéressent, il produit Holocauste 2000 (1977), et Saturn 3 (1980), ce dernier étant nommé aux Razzie Awards. En 1978, Furie lui permet de se frotter au Nouvel Hollywood avec Brian De Palma, et Nimitz, retour vers l’enfer (1980) de retrouver le film de guerre, mâtiné cette fois de science-fiction.

En 1986, il retrouve son ami Burt Lancaster pour Coup double. Victime d’un grave accident d’hélicoptère en Californie duquel il réchappe miraculeusement, il réduit son activité cinématographique, freinée par une attaque cérébrale en 1996.

En 1999, Diamonds est l’occasion pour l’acteur de retrouver Lauren Bacall et de recevoir au festival de Deauville un hommage pour l’ensemble de sa carrière. Une attaque cardiaque en 2001 lui enlève tout espoir de retourner au cinéma ; il accepte de tourner dans Une si belle famille aux côtés de son ex-femme Diana, de leur fils Michael et leur petit-fils Cameron. Trois générations de Douglas sont réunies pour un film sorti de façon discrète et qui ne connaîtra pas un grand succès.

Depuis le milieu des années 1990, Kirk Douglas est fréquemment honoré dans le monde entier pour l’ensemble de sa carrière. Écrivain, il avait publié plusieurs ouvrages et se consacrait à sa fondation en faveur des enfants défavorisés. Il fête ses 100 ans le 9 décembre 2016 au Beverly Hills Hotel, entouré de sa famille et de deux amis de longue date, l’acteur Don Rickles et le réalisateur Steven Spielberg.

Mort

Kirk Douglas meurt dans la nuit du 5 février 2020 à l’âge de 103 ans à sa résidence de Beverly Hills.

Vie privée

Kirk Douglas s’est marié deux fois : la première fois avec Diana Dill (née le 22 janvier 1923, divorcée en 1951 et morte le 3 juillet 2015) avec qui il a eu deux fils, l’acteur Michael Douglas et Joel Douglas ; la seconde fois en 1954 avec la Belge francophone Anne Buydens — née Hannelore Marx le 23 avril 1919 — avec qui il a eu également deux fils, le producteur Peter Vincent Douglas, né le 23 novembre 1955, et l’acteur Eric Douglas, né le 21 juin 1958 et mort le 6 juillet 2004 d’une overdose.

Il a sept petits-enfants (trois enfants de Michael Douglas, dont l’aîné Cameron Douglas est également acteur, et quatre enfants de Peter Douglas). Il a une arrière-petite-fille (un enfant de Cameron Douglas, son petit-fils).

Kirk Douglas parlait français, une langue qu’il avait apprise en 1953 pour les besoins de la version française du film Un acte d’amour. Après son mariage avec Anne Buydens, il a continué à pratiquer le français, jusqu’à le parler très couramment. Toutefois, il a été doublé à cause de son accent.

Filmographie

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Années 1940

1946 : L’Emprise du crime de Lewis Milestone

1947 : La Griffe du passé ou Pendez-moi haut et court (Out of the Past) de Jacques Tourneur

1947 : Le deuil sied à Électre de Dudley Nichols

1948 : L’Homme aux abois de Byron Haskin

1948 : La Ville empoisonnée de John M. Stahl

1949 : My Dear Secretary de Charles Martin

1949 : Chaînes conjugales de Joseph L. Mankiewicz

1949 : Le Champion de Mark Robson

Années 1950

1950 : La Femme aux chimères de Michael Curtiz

1950 : La Ménagerie de verre d’Irving Rapper

1951 : Une corde pour te pendre de Raoul Walsh

1951 : Le Gouffre aux chimères de Billy Wilder

1951 : Histoire de détective de William Wyler

1952 : La Vallée des géants de Felix E. Feist

1952 : La Captive aux yeux clairs de Howard Hawks

1952 : Les Ensorcelés de Vincente Minnelli

1953 : Histoire de trois amours (film à sketches, épisode « Equilibrium ») réalisé par Gottfried Reinhardt

1953 : Le Jongleur d’Edward Dmytryk

1953 : Un acte d’amour d’Anatole Litvak

1954 : Vingt Mille Lieues sous les mers de Richard Fleischer

1954 : Ulysse de Mario Camerini

1955 : Le Cercle infernal de Henry Hathaway

1955 : L’Homme qui n’a pas d’étoile de King Vidor

1955 : La Rivière de nos amours de André de Toth

1956 : La Vie passionnée de Vincent van Gogh de Vincente Minnelli et George Cukor

1957 : Affaire ultra-secrète de H. C. Potter

1957 : Règlements de comptes à OK Corral de John Sturges

1957 : Les Sentiers de la gloire de Stanley Kubrick

1958 : Les Vikings de Richard Fleischer

1959 : Le Dernier Train de Gun Hill de John Sturges : Matt Morgan

1959 : Au fil de l’épée de Guy Hamilton

1959 : Premier Khrushchev in the USA (documentaire)

Années 1960

1960 : Liaisons secrètes de Richard Quine

1960 : Spartacus (aussi producteur exécutif) de Stanley Kubrick

1961 : Ville sans pitié de Gottfried Reinhardt

1961 : El Perdido de Robert Aldrich

1962 : Seuls sont les indomptés de David Miller

1962 : Quinze jours ailleurs de Vincente Minnelli

1963 : Un homme doit mourir de George Seaton

1963 : Le Dernier de la liste de John Huston

1963 : Trois filles à marier de Michael Gordon

1964 : Sept jours en mai de John Frankenheimer

1965 : Les Héros de Télémark d’Anthony Mann

1965 : Première Victoire d’Otto Preminger

1966 : L’Ombre d’un géant de Melville Shavelson

1966 : Paris brûle-t-il ? de René Clément

1967 : La Route de l’Ouest d’Andrew V. McLaglen

1967 : La Caravane de feu de Burt Kennedy

1968 : Rowan & Martin at the Movies (court métrage)

1968 : Once Upon a Wheel (documentaire)

1968 : Un détective à la dynamite de David Lowell Rich

1968 : Les Frères siciliens (aussi producteur), de Martin Ritt

1969 : L’Arrangement d’Elia Kazan

Années 1970

1970 : Le Reptile de Joseph L. Mankiewicz

1971 : Les Doigts croisés de Dick Clement

1971 : Le Phare du bout du monde (aussi producteur) de Kevin Billington

1971 : Dialogue de feu de Lamont Johnson

1972 : Un homme à respecter de Michele Lupo

1973 : Scalawag (réalisé par lui-même)

1975 : Une fois ne suffit pas de Guy Green

1975 : La Brigade du Texas (aussi réalisateur et producteur)

1976 : Les Hommes d’argent (Arthur Hailey’s MoneyChangers) (mini-série)

1977 : Holocauste 2000 d’Alberto De Martino

1978 : Furie de Brian De Palma

1979 : Cactus Jack de Hal Needham

Années 1980

1980 : Saturn 3 de Stanley Donen

1980 : Home Movies de Brian De Palma

1980 : Nimitz, retour vers l’enfer de Don Taylor

1982 : L’Homme de la rivière d’argent de George Miller

1983 : Un flic aux trousses de Jeff Kanew

1984 : Le Duel des héros (Draw !), téléfilm de Steven Hillard Stern

1985 : Meurtre au crépuscule de Michael Tuchner (téléfilm)

1986 : Coup double de Jeff Kanew

1987 : Queenie, la force d’un destin de Larry Peerce (téléfilm)

1988 : Procès de singe (Inherit the Wind), téléfilm de David Greene

Années 1990 et 2000

1991 : L’embrouille est dans le sac de John Landis

1991 : Veraz de Xavier Castano

1994 : A Century of Cinema de Caroline Thomas (documentaire)

1994 : Greedy de Jonathan Lynn

1999 : Diamonds de John Mallory Asher

2003 : Une si belle famille de Fred Schepisi

2004 : Illusion de Michael A. Goorjian

2008 : Meurtres à l’Empire State Building (téléfilm)

Engagement politique

L’image de Kirk Douglas est indéniablement liée à la politique, puisqu’il fut un producteur audacieux et très souvent engagé. Démocrate affirmé, il a voyagé dans le monde entier pour le compte des gouvernements successifs sous l’impulsion du président Kennedy. Bien que démocrate, il fut reçu par l’ancien acteur Ronald Reagan à la Maison-Blanche et fut proche de sa femme, Nancy.

Au cinéma, dans le western, il prend la défense des Indiens : La Captive aux yeux clairs d’Howard Hawks en 1952, La Rivière de nos amours d’André de Toth en 1955 et Le Dernier Train de Gun Hill de John Sturges en 1959. Évoquant la Première Guerre mondiale, il fustige l’imbécilité meurtrière des militaires avec Les Sentiers de la gloire de Stanley Kubrick en 1958. Il produit aussi un thriller politique avec Sept jours en mai en 1964. Le film raconte le coup d’État d’un général d’extrême droite qui tente de renverser le gouvernement démocrate américain, désireux de signer un traité de paix avec l’URSS.

Sa collaboration avec le scénariste Dalton Trumbo (victime de la liste noire et que défend Kirk Douglas pour qu’il soit signé au générique de Spartacus, dans le contexte du maccarthysme) s’étend sur trois films : Spartacus (1960), El Perdido (The Last Sunset) en 1961 et Seuls sont les indomptés (1962). Ce dernier film est le préféré de Kirk Douglas.

En septembre 2016, alors qu’il s’apprête à fêter ses 100 ans, l’ancien acteur publie une tribune intitulée « La route à suivre », dans laquelle il évoque son passé pour souligner les similitudes entre la Grande Dépression, la montée du nazisme et « la stratégie de la peur » mise en œuvre par le candidat Donald Trump, et cherche à alerter l’opinion sur les dangers d’une répétition d’un désastre historique.

Kirk Douglas l’écrivain

Outre quelques romans de fiction (The GiftLast tango in BrooklynDance with the Devil), Kirk Douglas publie la première partie de son autobiographie, Le Fils du chiffonnier, en 1988.

Douglas se décrit étouffé par une multitude de grandes sœurs et en quête pathétique de reconnaissance vis-à-vis d’un père indifférent. Le ton est souvent critique et caustique envers lui-même. Il y raconte de nombreux tournages, des anecdotes sur les vedettes américaines, ses joies et ses colères. Son cœur abrite toujours Issur Danielovitch Demsky, le fils du chiffonnier. C’est ce que ce livre démontre. Derrière la vedette du cinéma américain se cache le petit garçon peureux. L’ouvrage est un succès mondial lors de sa sortie.

La deuxième partie, Climbing The Mountain: My Search For Meaning, parue en 2000, est un texte sur la découverte par l’acteur de sa propre judéité.

La troisième partie, My Stroke Of Luck, en 2002, raconte l’accident vasculaire cérébral dont il est victime en 1996. Diminué et incapable d’émettre le moindre mot, il raconte la violente dépression qui suivit et la redécouverte de l’amour, de la vie et des siens. Le livre se clôt par un « Manuel de survie ».

En 2006, il publie à quatre-vingt-dix ans le dernier tome de son autobiographie, Let’s face it: Ninety years of Living, Loving, and Learning. Il y parle de l’équilibre et de la quiétude avec laquelle il aborde désormais l’existence et parle pour la première fois de la disparition tragique par overdose de son plus jeune fils, Eric.

En 2012, il publie I Am Spartacus ! : Making a Film, Breaking the Blacklist, récit de l’élaboration puis du tournage du film réalisé par Stanley Kubrick, mais qui est en fait, de bout en bout, le projet de Kirk Douglas. Le livre se situe dans le contexte de la fin du maccarthysme, ce qui en fait aussi un témoignage sur le contexte politique de l’époque. La préface du livre a été écrite par l’acteur George Clooney.

Distinctions

Récompenses et nominations

Oscars

1950 : nomination à l’Oscar du meilleur acteur pour Le Champion.

1953 : nomination à l’Oscar du meilleur acteur pour Les Ensorcelés.

1957 : nomination à l’Oscar du meilleur acteur pour La Vie passionnée de Vincent van Gogh.

1996 : Oscar d’honneur « pour 50 ans de force créative et morale dans la communauté cinématographique ».

Golden Globes

1952 : nomination au Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique pour Histoire de détective.

1957 : Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique pour La Vie passionnée de Vincent van Gogh.

1968 : Cecil B. DeMille Award pour l’ensemble de sa carrière.

1986 : nomination au Golden Globe du meilleur acteur dans une mini-série ou un téléfilm pour Amos.

Primetime Emmy Awards

Primetime Emmy Awards 1986 : Nomination à l’Emmy Award du meilleur acteur dans une mini-série ou un téléfilm pour Amos (1985).

Primetime Emmy Awards 1992 : nomination à l’Emmy Award du meilleur acteur dans une série télévisée dramatique pour Les Contes de la crypte (1992).

Primetime Emmy Awards 2000 : nomination à l’Emmy Award du meilleur acteur invité dans une série télévisée dramatique pour Les Anges du bonheur (2000).

Festival international du film de Berlin

Festival international du film de Berlin 1975 : nomination pour l’Ours d’or du meilleur film pour La Brigade du Texas.

Festival international de San Sebastián

1958 : Meilleur acteur pour Les Vikings.

New York Film Critics Circle Award

1956 : Meilleur acteur pour La Vie passionnée de Vincent van Gogh.

Césars du cinéma

1980 : César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.

Décoration

En 1985, Kirk Douglas est fait chevalier de la Légion d’honneur par Jack Lang, ministre de la Culture

Hommages

Le festival du film américain de Deauville lui rend un hommage en 1978 et 1999.

Il reçoit en 1981 la médaille présidentielle de la Liberté.

Souvent nommé aux Oscars, Kirk Douglas n’a jamais reçu la statuette du meilleur acteur ; en 1996, il est honoré d’un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.

Toujours en 1996, il reçoit le prix Carl Foreman par la fondation du cinéma américain.

Pour l’ensemble de sa carrière, il est récompensé par le National Board Of Review en 1988 et par l’American Film Institute (AFI) en 1991. La Convention ShoWest lui attribue quant à elle un prix honorifique en 1994. En 1997, c’est au tour du festival de cinéma de Hollywood de le récompenser. En 1999, la Guilde des Acteurs de cinéma le récompense d’un Screen Actors Guild Life Achievement Award.

En 2001, il reçoit le prix Milestone au prix PGA L’Orel d’or ; la même année, il est récompensé par le festival de cinéma de Wine Country et par celui de Berlin.

Bande dessinée

Il a été représenté sous le nom de Spartakis — pastiche de son rôle dans Spartacus — dans l’album La Galère d’Obélix, de la série Astérix.

Voix françaises

En France, Roger Rudel fut la voix régulière de Kirk Douglas pendant plus de 50 ans. Il y eut aussi d’autres comédiens comme Michel Gatineau, Raymond Loyer ou encore Marc Cassot qui ont doublé l’acteur de manière plus occasionnelle.

CINEMA, CINEMA FRNÇAIS, FILM GLORIA MUNDI, FILMS, FILMS FRANÇAIS, GLORIA MUNDI (film français), ROBERT GUEDIGUIAN

Gloria Mundi, film de Robert Guédiguian

Gloria Mundi***

de Robert Guédiguian

Film français, 1h47

 

 « Gloria Mundi »,

le présent désenchanté de Robert Guédiguian

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Dans un Marseille gris et froid, le réalisateur raconte une famille recomposée aux prises avec la violence sociale du monde d’aujourd’hui. Une tragédie sombre et puissante qui a valu à Ariane Ascaride le prix d’interprétation à Venise.

Les réjouissances autour de la naissance de Gloria laissent poindre les difficultés et la rancœur.

 

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Ce n’est pas un hasard si, à quelques semaines d’intervalle, Ken Loach et Robert Guédiguian nous livrent le même diagnostic sur l’état du monde. À savoir le constat amer du triomphe de l’ultralibéralisme avec la réussite individuelle pour seul horizon, et la destruction des dernières solidarités, y compris au sein de l’ultime refuge que constitue la cellule familiale. Dans un style très différent, Sorry We Missed You, de Ken Loach, réquisitoire implacable contre l’ubérisation de la société, et ce Gloria Mundi, qui confronte une famille modeste et recomposée avec la dure réalité sociale du monde d’aujourd’hui, se ressemblent.

Pour le cinéaste marseillais, il y a les comédies destinées à nous montrer le monde tel qu’il pourrait être, et les tragédies qui le montrent tel qu’il est. Son 21e film, sans doute l’un des plus sombres et des plus puissants, se classe résolument dans la deuxième catégorie. Mais, au constat quasi clinique dressé par le Britannique, Robert Guédiguian préfère les sentiments et la dramaturgie. Celle qui donne à cette chronique sociale et familiale des allures de drame shakespearien et fait de sa morale un refus de la fatalité.

Une économie de la survie

Au commencement, d’ailleurs, est la vie. Le film s’ouvre sur une naissance, celle de Gloria, fille de Mathilda (Anaïs Demoustier) et de Nicolas (Robinson Stévenin). Elle réunit toute la famille à la maternité en ce jour heureux où les compliments sont d’usage. Au même moment, Daniel (Gérard Meylan), le père de Mathilda, sort d’un long séjour en prison. Son ex-femme Sylvie (Ariane Ascaride), qui s’épuise dans une société de nettoyage industriel, et Richard (Jean-Pierre Darroussin), son second mari conducteur de bus, l’invitent à revenir à Marseille et à faire connaissance avec sa petite-fille.

Mais derrière les réjouissances pointent déjà les difficultés et les rancœurs. Les jeunes parents tirent le diable par la queue. Elle, est à l’essai comme vendeuse dans un magasin de vêtements et ne supporte pas l’autorité tatillonne de sa patronne. Lui s’est mis à son compte comme chauffeur Uber dans l’espoir de s’enrichir, mais n’a fait qu’endetter le couple. «Nous sommes des moins que rien», clame Mathilda qui jalouse sa demi-sœur, Aurore (Lola Naymark) et son compagnon Bruno (Grégoire Leprince-Ringuet).

Eux se sont enrichis en rachetant pour une bouchée de pain les objets du quotidien que de plus pauvres qu’eux bradent pour boucler les fins de mois difficiles. Dans cette économie de la survie, ils sont ceux qui s’en sont sortis et ne cessent de se contempler dans le miroir de leur propre réussite. Jusqu’à ce que l’engrenage fatal de la pauvreté et de la violence vienne tout remettre en cause.

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Le portrait sombre d’une jeunesse perdue

Dans un Marseille très éloigné de la carte postale, où les quartiers du port ont été livrés aux promoteurs immobiliers, où les solidarités syndicales ont laissé la place à la loi du plus fort, Robert Guédiguian dresse le portrait sombre d’une jeunesse perdue, reflet du monde impitoyable dans lequel elle vit.

Celui où «les dominés soutiennent le discours des dominants» et où «la nécessité du partage a cédé la place à ce fléau mortel quest la volonté de chacun de posséder ce que les autres possèdent», explique le réalisateur en colère. À cette génération, il oppose celle des parents (la sienne), personnages bienveillants et remplis de sagesse mais qui assistent impuissants à la défaite de tous leurs idéaux.

Dans le rôle de Sylvie, toujours digne malgré un travail éreintant, qui refuse de faire grève parce qu’elle n’a pas le choix, Ariane Ascaride, prix d’interprétation à Venise, est magnifique de retenue et d’humanité blessée. À ses côtés, le personnage poétique de Gérard Meylan, en ex-taulard réfugié dans l’écriture de haïkus, apporte la seule lumière de ce film noir et fera en sorte, par son geste sacrificiel, de briser la spirale de pauvreté et de violence dans laquelle est enfermée la famille. À la tête de sa troupe habituelle de comédiens talentueux, Robert Guédiguian, en militant jamais résigné, force parfois le trait. Mais n’est-ce pas là toute l’essence de la tragédie ?

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Repères

Ariane Ascaride, fidèle interprète

10 octobre 1954 : Naissance à Marseille.

1975 : Entre au Conservatoire national d’art dramatique et épouse Robert Guédiguian.

1977 : Premier rôle au cinéma dans La Communion solennelle de René Féret.

1980 : Joue dans Dernier été, le premier film de son mari. Elle sera son interprète dans tous ses films sauf un, Le Promeneur du Champ-de-mars, consacré aux derniers jours de François Mitterrand. Elle se partage depuis entre le théâtre et le cinéma.

1998 : César de la meilleure actrice pour Marius et Jeannette.

2019 : Coupe Volpi de la meilleure actrice à la Mostra de Venise pour Gloria Mundi.

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https://www.la-croix.com/Culture/Cinema/Gloria-Mundi-present-desenchante-Robert-Guediguian-2019-11-26-1201062820

 

AFFAIRE DREYFUS, ALFRED DREYFUS (1859-1935), CINEMA, CINEMA FRANÇAIS, CINEMA FRNÇAIS, FILM J'ACCUSE, FILMS, J'ACCUSE, FILM DE ROMAN POLANSKI, MARIE-GEORGES PICQUART (1854-1914), ROMAN POLANSKI (1933-...)

J’accuse, film de Roman Polanski

J’accuse de Roman Polanski

L’Affaire Dreyfus vue par celui qui l’a lancée

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Avec « J’accuse », en salles le 13 novembre 2019, Roman Polanski signe un excellent film historique sur la plus célèbre affaire judiciaire de l’histoire de France, l’Affaire Dreyfus.

Il a pris le parti non de la raconter mais de la montrer à travers le regard de celui sans qui elle n’aurait pas existé, le colonel Picquart, un officier déluré et antisémite qui a placé sa conscience au-dessus de sa carrière et de ses  préjugés (Jean Dujardin, excellent dans ce rôle).

Ce point de vue, c’était déjà celui de Robert Harris, auteur du roman qui a inspiré le film, D. (2013), avec qui Polanski a co-écrit le scénario.

 Une plongée réussie dans une affaire judiciaire complexe

Le film s’ouvre sur la dégradation du capitaine Alfred Dreyfus dans la cour de l’École militaire, à Paris, le 5 janvier 1895. Officier juif déclaré coupable de haute trahison par un tribunal de guerre, il aurait fourni des éléments confidentiels à l’ennemi allemand. Louis Garrel, bien grimé, fait un Dreyfus très convaincant. Ses insignes et épaulettes lui sont violemment arrachées, son épée cassée en deux et sa casquette et ses médailles sont jetés à terre et piétinées. C’est le summum de la disgrâce.

Derrière les grilles, une foule haineuse vocifère insultes et propos antisémites. Dreyfus clame son innocence.

Roman Polanski (86 ans) s’est inspiré pour ce film du roman D., de Robert Harris, lequel a été associé à l’écriture du scénario.  Il met en avant le point de vue d’un personnage central de l’Affaire, le lieutenant-colonel Georges Picquart.

Jean Dujardin, fidèle à lui-même, entre sans grande difficulté dans la peau du personnage. On assiste à l’ascension de ce lieutenant-colonel brillant, qui atterrit à la direction du service de renseignements.  Il prend son rôle très à cœur et exerce ses missions dans le respect des valeurs militaires.

La « preuve » accablant Dreyfus est un bordereau découvert le 26 septembre 1894 et adressé au major allemand Schwartzkoppen, dans lequel les officiers du renseignement et même le célébrissime expert de la police judiciaire Adolphe Bertillon (Matthieu Amalric) ont cru reconnaître l’écriture du capitaine…

Un jour de mars 1896, alors qu’il consulte les documents fournis par Madame Bastian, femme de ménage-espionne qui transmet le contenu des corbeilles en papier de l’ambassade allemande à l’armée française, Picquart fait une découverte qui change le cours de sa vie, et de l’Histoire.

Il tombe sur « le petit bleu », un mot d’un officier français d’origine hongroise, le commandant Esterhazy, adressé à Schwartzkoppen. Tiens donc, l’écriture du mot ressemble étrangement à celle du bordereau. Dès lors, Picquart se met en quête de vérité et se rend compte que le dossier à charge est très, très mince…

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C’est un homme à la personnalité ambigüe. Célibataire libertin comme beaucoup de ses homologues, qui entretient une liaison avec une femme mariée, Pauline Monnier (Emmanuelle Seigner), il place la justice et l’honneur militaire au-dessus de tout. Il partage aussi un antisémitisme de salon très courant en son temps, allant jusqu’à déclarer sans sourciller à Dreyfus qu’il n’aime pas les juifs mais n’accepte pas pour autant qu’un innocent soit condamné !

Mais la hiérarchie militaire et le ministre ne veulent rien entendre. Dans une période de grande tension internationale, il n’est pas question selon eux de laisser planer le doute sur l’infaillibilité de l’armée et de ses tribunaux !

Le colonel Picquart s’oppose aussi à son subordonné, le commandant Henry (Grégory Gadebois). Un militaire obsédé par le respect des ordres et de la hiérarchie qui en vient à produire en octobre 1896 un bordereau qui accable Dreyfus.

Picquart est finalement affecté loin de Paris, jusque dans les confins de la Tunisie. Mais comme Dreyfus sur l’île du Diable, il a le « tort » de survivre à l’épreuve et revient à Paris pour reprendre son enquête. Il rencontre les principaux dreyfusards, Matthieu Dreyfus, frère du condamné, Georges Clemenceau , patron de L’Aurore, et Émile Zola.

Esterhazy, de son côté, demande à être jugé. Contre toute attente, le 11 janvier 1898, il est acquitté et c’est Picquart qui est condamné et exclu des cadres de l’armée ! Mais l’Affaire est lancée et ne s’arrêtera plus.

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Du « faux » au célèbre « J’Accuse »

Le 13 janvier 1898, alors que Picquart part en fourgon pour un an d’incarcération, L’Aurore publie à la Une le célèbre « J’Accuse »..

Peu de temps après, le 30 août 1898, Henry avoue être à l’origine du faux. Il est incarcéré à son tour… et se suicide au grand soulagement de sa hiérarchie.

Un procès en révision s’ouvre enfin à Rennes le 9 septembre 1899. À la stupéfaction générale, Dreyfus est à nouveau condamné mais « seulement » à dix ans de réclusion ! Dix jours plus tard, le président Loubet le gracie. Las et usé, Dreyfus accepte la grâce et renonce à faire appel de son jugement à la grande déception de ses partisans et de Picquart en particulier…

En à peine 2h12, Polanski parvient à reconstituer l’atmosphère de l’époque, avec ses préjugés et ses enjeux. Les femmes y tiennent une place très réduite malgré l’excellente prestation d’Emmanuelle Seigner dans le rôle de l’amante.

Et même si l’on connaît la fin de l’histoire, le spectateur est tenu en haleine par un suspens bien mené autour des débats intérieurs qui agitent le héros et des pressions qui pèsent sur lui… Hier comme aujourd’hui, il n’est pas aisé d’affronter sa hiérarchie et l’opinion publique au nom de l’idée que l’on se fait de la justice et de la vérité !

L’épilogue nous montre Picquart en 1906, de retour dans les cadres de l’armée avec le grade de général et nommé ministre de la Guerre par le nouveau Président du Conseil, un certain Clemenceau. Il reçoit Dreyfus qui a été enfin réhabilité. Lui aussi est de retour dans les cadres de l’armée mais seulement en qualité de commandant,  son ancienneté n’ayant pas été prise en considération.

Picquart  lui refuse le grade de lieutenant-colonel pour ne pas réveiller de polémique. La réalité reprend le dessus. Lui et Dreyfus ne se verront plus jamais. Une fin douce-amère qui montre les limites de la justice d’un point de vue tant politique que moral et psychologique.

 

Le cinéma, ça reste du cinéma…

On peut regretter le titre du film, allusion à l’article de Zola, car, à l’exception de Picquart, les autres dreyfusards (Mathieu Dreyfus, Bernard Lazare, Émile Zola, Auguste Scheurer-Kestner…) n’apparaissent qu’en filigrane ou pas du tout. On peut regretter plus sûrement l’héroïsation du personnage central. La réalité est beaucoup plus nuancée ainsi que le rappelle l’historien Philippe Oriol (Le Faux ami du capitaine Dreyfus, Grasset, 2019).

Picquart, quand il a découvert la vérité sur le procès Dreyfus, a songé d’abord à sauver sa carrière et pendant près de deux ans a louvoyé en retenant les informations qu’il détenait. C’est seulement quand il a compris que l’armée le briserait malgré tout qu’il s’est engagé à corps perdu du côté des dreyfusards jusqu’à devenir pour l’opinion publique le vrai héros de l’Affaire !

Après l’amnistie du capitaine Dreyfus, dans le désir de soigner sa popularité, Picquart a suggéré à Dreyfus d’aller de suite en cassation et demander un nouveau procès devant le Conseil de Guerre. Mais Dreyfus et ses proches s’y sont refusés avec raison, préférant attendre que des faits nouveaux et sérieux leur garantissent une cassation du jugement de Rennes, ce qui fut fait le 12 juillet 1906.

Une scission durable et violente s’est alors installée dans le camp dreyfusard, attisée par Picquart qui ne s’est pas privé d’en informer la presse antidreyfusarde… Concluons avec l’écrivain Octave Mirbeau, que cite Philippe Oriol : « Je dirai du colonel Picquart que c’est un homme. Dans les temps de déchéance et d’avilissement que nous traversons, être un homme, cela me paraît quelque chose de plus émouvant et de plus rare que d’être un héros. L’humanité meurt d’avoir des héros, elle se vivifie d’avoir des hommes » (1899).

Publié ou mis à jour le : 2019-11-13 14:27:54

 

 

 

CINEMA, FRANCO ZEFFERELLI (1923-2019), REALISATEUR ITALIEN, THEÂTRE ITALIEN

Franco Zeffirelli (1923-2019).

Franco Zeffirelli

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Franco Zeffirelli (prononcé  né le 12 février 1923 à Florence, mort le 15 juin 2019 à Rome, est un réalisateur, scénariste et producteur italien. Il serait issu de la famille de Léonard de Vinci.

 

Biographie

Enfant abandonné et confié à l’orphelinat des Innocenti, il arrive le jour des Z. Sa mère, amoureuse de Mozart, décide alors de l’inscrire sous le patronyme Zeffiretti, mais une erreur de la secrétaire, le transforme en Zeffirelli. Très tôt, il a la chance d’être pris en main par une vieille Anglaise de la communauté installée à Florence qui lui enseigne sa langue et lui fait découvrir Shakespeare, le choc de sa vie.

Florentin dans l’âme, Franco Zeffirelli commence sa carrière artistique comme assistant de Luchino Visconti avec qui il entretiendra toujours des rapports orageux et passionnels. Il le suit d’abord au théâtre, puis au cinéma pour les films La Terre tremble (La Terra trema) et Senso . Visconti est incontestablement celui qui lui ouvre le chemin. Leurs rapports se dégradent malheureusement et plus tard Visconti supporte mal que Zeffirelli puisse voler de ses propres ailes et surtout lui « vole » Maria Callas.

Vers la fin des années 1950, Zeffirelli amorce une carrière de metteur en scène d’opéras qui s’échelonne sur plusieurs décennies et le conduit à travailler régulièrement pour La Scala de Milan et le Metropolitan Opera de New York. Il dirige notamment Maria Callas dans La Traviata à Dallas en 1959, Tosca à Londres et Paris en 1964 et Norma à Paris en 1964 et 1965. En 1966, à New York, il inaugure la salle d’opéra du Lincoln Center en dirigeant la création de l’opéra Anthony and Cleopatra de Samuel Barber dont il écrit également le libretto. La réaction critique est unanimement négative.

En 1967, il réalise une adaptation cinématographique de la pièce de Shakespeare La Mégère apprivoisée mettant en vedette Elizabeth Taylor et Richard Burton. Le film connaît un succès appréciable, ce qui l’encourage à adapter Roméo et Juliette l’année suivante, avec Leonard Whiting et Olivia Hussey, deux jeunes inconnus dans les rôles titres, lui est un acteur britannique, né le 30 juin 1950 à Londres ;  elle une actrice argentine, née le 17 avril 1951 à Buenos Aires. Pour la première fois, un metteur en scène prenait des acteurs ayant l’âge réel des rôles. La musique de Nino Rota contribue à faire de ce film un chef-d’œuvre absolu. C’est le plus gros succès de la carrière de Zeffirelli. Roméo et Juliette reçoit quatre nominations aux Oscars, et en remporte deux (meilleure photographie et meilleurs costumes).

Pendant les années 1970 il dirige deux films d’inspiration religieuse : François et le Chemin du soleil (sur la vie de saint François d’Assise) avec Graham Faulkner et la mini-série Jésus de Nazareth dans laquelle l’acteur anglais Robert Powell interprète le rôle-titre au sein d’une distribution particulièrement imposante (Laurence OlivierRod SteigerChristopher Plummer entre autres). Ce film centré sur la vie de Jésus, réalisé à la demande du pape Paul VI, connaît un succès considérable (27 millions de spectateurs en Italie; 2,5 milliards dans le monde). Quand le cinéaste Martin Scorsese traitera le même sujet dans La Dernière Tentation du Christ, Zeffirelli prendra position sur le mode polémique contre le film de son confrère américain, le qualifiant de « pur produit de la chienlit culturelle juive de Los Angeles qui guette la moindre occasion de s’attaquer au monde chrétien3 ».

À la fin des années 1970 il se rend aux États-Unis où il réalise Le Champion et Un amour infini, deux mélodrames froidement reçus par la critique. Pendant les années 1980, il dirige des opéras filmés comme La Traviata en 19824 et Othello en 1986. Il revient à Shakespeare en 1990 avec une version de Hamlet mettant en vedette Mel Gibson dans le rôle-titre et Helena Bonham Carter en Ophélie. Il tourne en fin de carrière Un thé avec Mussolini, film largement autobiographique sur son enfance à Florence ; une nouvelle version cinématographique de Jane Eyre, d’après le roman de Charlotte Brontë, avec Charlotte Gainsbourg dans le rôle-titre, et enfin le film biographique Callas Forever avec Fanny Ardant.

Contrairement à Luchino Visconti, son premier mentor, connu pour sa proximité avec le Parti communiste italien, Franco Zeffirelli est nettement engagé à droite ; il a été élu en 1994 sénateur sous l’étiquette Forza Italia, puis réélu en 1996.

En 1996, il fait son coming out comme homosexuel, mais demeure par la suite très discret sur sa vie privée.

 

Théâtre

1963 : Roméo et Juliette au Théâtre Sarah Bernard à Paris, dans le cadre du Théâtre des Nations (Roméo: Gianfranco Giannini ; la nourrice : Ave Ninchi)

1964 : Qui a peur de Virginia Woolf ? d’Edward AlbeeThéâtre de la Renaissance

1976 : Lorenzaccio d’Alfred de MussetComédie-Française

1978 : Carmen, téléfilm de Brian Large captant une représentation scénique de la mise en scène de Zeffirelli

 

Filmographie

Comme acteur

1947 : L’Onerevole Angelina: Filippo Carrone

Comme réalisateur

1958 : Camping

1966 : Per Firenze, film-documentaire sur les inondations de Florence avec la voix de Richard Burton,

1967 : La Mégère apprivoisée (The Taming of the Shrew) – également scénariste et producteur

1968 : Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) – également scénariste

1972 : François et le Chemin du soleil (Fratello sole, sorella luna) – également scénariste

1977 : Jésus de Nazareth (mini-série télévisée) – également scénariste

1979 : Le Champion (The Champ)

1981 : Un amour infini (Endless Love)

1982 : La Bohème

1982 : Pagliacci

1983 : La Traviata – également scénariste

1986 : Othello – également scénariste

1988 : Toscanini (Il giovane Toscanini)

1989 : 12 registi per 12 città

1990 : Hamlet – également scénariste

1992 : Don Carlo (TV)

1993 : Mémoire d’un sourire (Storia di una capinera)

1996 : Jane Eyre – également scénariste

1999 : Un thé avec Mussolini (Tea with Mussolini)

2002 : Callas Forever

2009 : Omaggio a Roma (documentaire)