ECRIVAIN ANGLAIS, LES VERSETS SATANIQUES, LITTERATURE, LITTERATURE BRITANNIQUE, LIVRE, LIVRES, LIVRES - RECENSION, ROMAN, ROMANS, SALMAN RUSHDIE (1947-....)

Les Versets sataniques de Salman Rushdie

Les versets sataniques

Salman Rushdie

Paris, Christian Bourgeois, 1989. 584 pages.

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Résumé :

Un jumbo jet explose au-dessus de la Manche. Au milieu de membres humains éparpillés et d’objets non identifiés, deux silhouettes improbables tombent du ciel : Gibreel Farishta, le légendaire acteur indien, et Saladin Chamcha, l’Homme aux Mille Voix. Agrippés l’un à l’autre, ils atterrissent sains et saufs sur une plage anglaise enneigée.
Gibreel et Saladin ont été choisis pour être les protagonistes de la lutte éternelle entre le Bien et le Mal. Mais par qui ? Les anges sont-ils des diables déguisés ? Tandis que les deux hommes rebondissent du passé au présent, se déroule un cycle extraordinaire de contes d’amour et de passion, de trahison et de foi avec, au centre, l’histoire de Mahound, prophète de Jahilia, la cité de sable – Mahound, frappé par une révélation où les versets sataniques se mêlent au divin.
Salman Rushdie nous embarque dans une épopée truculente, un voyage de larmes et de rires au pays du Bien et du Mal, si inséparablement liés dans le cœur des hommes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Versets_sataniques

Salman Rushdie

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Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Bombay , le 19/06/1947

Sir Ahmed Salman Rushdie est un essayiste et romancier britannique d’origine indienne. Salman Fredich Rushdie quitte son pays à l’âge de quatorze ans pour vivre au Royaume-Uni. Il y étudie à la Rugby School puis à King’s College.

Sa carrière d’écrivain débute avec Grimus, un conte fantastique, en partie de science-fiction qui sera ignoré de la critique littéraire. En 1981, il accède à la notoriété avec Les Enfants de minuit pour lequel il est récompensé du James Tait Black Memorial Prize et le Booker Prize. Les Enfants de minui  a été récompensé comme le meilleur roman ayant reçu le prix Booker au cours des 25 puis des 40 dernières années.

En 1988, la publication des Versets sataniques soulève une vague d’émotion. Par conséquent, il est objet d’une fatwa de l’ayatollah Rouhollah Khomeini, et devient ainsi un symbole de la lutte pour la liberté d’expression.

En novembre 1993, à la suite d’une vague d’assassinats d’écrivains en Algérie, il fait partie des fondateurs du Parlement international des écrivains, une organisation consacrée à la protection de la liberté d’expression des écrivains dans le monde. L’organisation est dissoute en 2003 et remplacée par l’International Cities of Refuge.

En 2004, il s’est marié (pour la quatrième fois) avec la top-model et actrice indienne Padma Lakshmi. Après 3 ans de mariage, Salman Rushdie et Padma Lakshmi divorcent.

Salman Rushdie s’oppose au projet du gouvernement britannique d’introduire en droit le crime de haine raciale et religieuse, ce qu’il a exposé dans sa contribution La libre expression n’est pas une offense, un recueil d’essais publié en novembre 2005.

Il continue d’écrire et de publier des romans et des contes, comme Shalimar le clown en 2005, L’Enchanteresse de Florence en 2008 ou encore Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits en 2016. Il est l’auteur aussi, d’une autobiographie intitulée Joseph Anton (2012). Son style narratif, mêlant mythe et fantaisie avec la vie réelle, a été qualifié de réalisme magique.

Populaire mais discret en Grande Bretagne, il a été anobli par la Reine Elisabeth II

Le 11 août 2022, Salman Rushdie est blessé au couteau alors qu’il allait tenir une conférence à New York

https://fr.wikipedia.org/wiki/Salman_Rushdie

ECRIVAIN ANGLAIS, LITTERATURE BRITANNIQUE, POEME, POEMES, RUDYARD KIPLINK (1865-1936), SI, TU SERAS UN HOMME MON FILS

Tu seras un homme mon fils

Si  : poème de Rudyard Kiplink

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Si, en anglais If—, est un poème de Rudyard Kipling, écrit en 1895, et publié en 1910 dans Rewards and Fairies. Il lui a été inspiré par le raid Jameson. Évocation de la vertu britannique de l’ère victorienne, comme Invictus de William Ernest Henley vingt ans plus tôt, ce poème est rapidement devenu très célèbre. Deux de ses vers (les 11 et 12) sont notamment reproduits à l’entrée des joueurs du court central de Wimbledon:  If you can meet with triumph and disaster / And treat those two impostors just the same ». » (Si tu peux rencontrer triomphe et désastre/ Et traiter ces deux imposteurs de la même manière.

Texte en anglais                           

If you can keep your head when all about you
Are losing theirs and blaming it on you,
If you can trust yourself when all men doubt you,
But make allowance for their doubting too;
If you can wait and not be tired by waiting,
Or being lied about, don’t deal in lies,
Or being hated, don’t give way to hating,
And yet don’t look too good, nor talk too wise:

If you can dream – and not make dreams your master;
If you can think – and not make thoughts your aim;
If you can meet with Triumph and Disaster
And treat those two impostors just the same;
If you can bear to hear the truth you’ve spoken
Twisted by knaves to make a trap for fools,
Or watch the things you gave your life to, broken,
And stoop and build ’em up with worn-out tools:

If you can make one heap of all your winnings
And risk it on one turn of pitch-and-toss,
And lose, and start again at your beginnings
And never breathe a word about your loss[es];
If you can force your heart and nerve and sinew
To serve your [or our] turn long after they are gone,
And so hold on [to it] when there is nothing in you
Except the Will which says to them: ‘Hold on!’

If you can talk with crowds and keep your virtue,
‘ Or walk with Kings – nor lose the common touch,
if neither foes nor loving friends can hurt you,
If all men count [on you,] with you, but none too much;
If you can fill the unforgiving minute
With sixty seconds’ worth of distance run,
Yours is the Earth and everything that’s in it,
And – which is more – you’ll be a Man, my son!  

Traduction française

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.

Adaptation d’André Maurois

 

Rudyard Kipling (1865-1936)

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Rudyard Kipling est un écrivain britannique, auteur de romans, de poèmes et de nouvelles.

Il est fils de John Lockwood Kipling, sculpteur et professeur à la Jejeebhoy School of Art and Industry de Bombay. À l’âge de six ans, il fut envoyé en pension en Angleterre pour recevoir une éducation britannique. Il y vécut cinq années malheureuses, qu’il évoqua plus tard dans Stalky et Cie (1899) et dans la Lumière qui s’éteint (The Light That Failed, 1890).

En 1882, il retourna en Inde où, jusqu’en 1889, il se consacra à l’écriture de nouvelles pour la Civil and Military Gazette de Lahore. Il publia ensuite Chants des divers services (1886), des poèmes satiriques sur la vie dans les baraquements civils et militaires de l’Inde coloniale, et Simples contes des collines (1887) un recueil de ses nouvelles parues dans divers magazines.

C’est par six autres récits, consacrés à la vie des Anglais en Inde et publiés entre 1888 et 1889, que Kipling se fit connaître : ces textes révélèrent sa profonde identification au peuple indien et l’admiration qu’il lui vouait.

En 1892, il épousa Caroline Balestier à Londres. Les jeunes mariés décidèrent de faire un voyage de noces qui les mènerait d’abord aux États-Unis. Il vécut pendant quatre ans dans le Vermont, où il écrivit le Livre de la jungle (1894) et le Second Livre de la jungle (1895). Ses recueils de contes animaliers et anthropomorphiques, considérés comme ses plus grandes œuvres, mettent en scène le personnage de Mowgli, petit d’homme qui grandit dans la jungle.

En 1903, s’installa définitivement en Angleterre. De ses nombreuses œuvres, beaucoup devinrent très populaires. Il fut le premier écrivain anglais à recevoir le prix Nobel de littérature en 1907.

En marge de cette littérature pour enfants, il écrivit encore des romans et des récits comme Capitaines courageux (1897), un récit maritime, et Kim (1901), un conte picaresque sur la vie en Inde, considéré comme l’un de ses meilleurs romans.

Il est également l’auteur de poèmes dont Mandalay (1890), Gunga Din (1865) et Si (If, 1910) sont parmi les plus célèbres et de nouvelles, dont L’Homme qui voulut être roi (1888) et le recueil Simples contes des colline (1888). Kipling continua à écrire jusqu’au début des années 1930.

Il a été considéré comme un innovateur dans l’art de la nouvelle, un précurseur de la science-fiction et l’un des plus grands auteurs de la littérature de jeunesse.

Source : damienbe.chez.com

ECRIVAIN ANGLAIS, JOHN LE CARRE (1931-2020), L'ESPION QUI VENAIT DU FROID, LITTERATURE BRITANNIQUE, LIVRE, LIVRES, LIVRES - RECENSION

L’espion qui venait du froid de John le Carré

L’Espion qui venait du froid.

John le Carré ; traduit l’anglais par Marcel Duhamel et Henri Robillot. Paris, Gallimard, 1964. 239 pages.

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L’espion qui venait du froid, un titre familier, non pas en raison du film de Martin Ritt en 1965 mais du livre de John le carré dont la notoriété a outrepassé celle du film, ou plutôt je devrais dire le film dont la notoriété n’a pas éclipsé celle du roman.

L’espion est un plat qui se mange très froid

Après le Seconde guerre mondiale, dans les années 1950-1960, le mur qui sépare l’Allemagne de l’Ouest de l’Allemagne de l’Est devient le théâtre où les espions des deux camps se livrent une guerre sans merci. Dans cette période de Guerre froide qui bat son plein c’est l’Est contre l’Ouest. Les deux maîtres-espions que sont Alec Leamas et Hans-Dieter Mundt (un espion retourné qui travaille pour les Britanniques) se livrent un combat impitoyable : réseau d’espion contre réseau d’espion. Mais l’Allemand est fort, très fort Roman de la guerre froide, L’Espion qui venait du froid porte un regard sans merci sur une période où chacun des camps se livre une partie d’échecs impitoyable. John Le Carré, dans un livre qui est désormais LE classique du genre, décrit minutieusement le lent processus de la lutte des espions, des contre-espions et des fameux agents doubles. Tout débute par l’attente de Leamas, du côté occidental du mur de Berlin, du dernier espion de son réseau démonté pièce à pièce par Mundt. Il assiste impuissant à sa mort alors qu’il était à quelques mètres de la liberté. Leamas retourne en Grande-Bretagne. Et c’est là que le lecteur est emmené dans une partie d’écher ; si Leamas semble perdu pour le « Cirque » (nom donné au MI6 par l’auteur) le lecteur assiste à une transformation calculée du héros , qui fera qu’il sera contacté par des agents communistes, et qu’il deviendra le cheval de Troie dans l’organisation d’un Mundt, qui doit être décrédibilisé par ses supérieurs et, donc, exécuté. Mais Leamas ne se doute pas que dans ce terrible jeu d’échecs, il n’est qu’un pion parmi les autres dont la vocation est d’être sacrifié pour protéger la reine. John Le Carré, d’une écriture magistrale retrace l’atmosphère oppressante et angoissante de cette époque de la Guerre froide. Il réussit le tour de force de commettre un roman qui observe – en prenant le lecteur comme témoin – ce qui est vraiment un jeu, une murder party, en ne prenant absolument pas partie mais en mettant tous les pions dans le même sac. Les différents joueurs, ici l’Est et l’Ouest rivalisent d’effets retorses, de machiavélismes et surtout n’hésitent pas à donner à l’ennemi leurs propres agents sans aucun état d’âme. Et c’est ici que John Le Carré montre les limites de ce jeu avec Leamas : sûr d’être le combattant du Bien contre le Mal au début du roman et qui, peu à peu, prend conscience qu’il est le combattant d’un Mal contre un Mal, il va finalement se rendre compte de ce qui est en train de se jouer à son insu et de ce qui se trame à un niveau plus élevé. Il meurt au pied du mur qu’il devait franchir pour retourner en Angleterre en ayant vu  ses idéaux s’écrouler, comme le château de cartes que chacun des deux camps tente de dresser sur une table en plein vent. L’Espion qui venait du froid est le roman d’espionnage par excellence d’après la Seconde Guerre mondiale, de la lutte du cynisme contre les illusions.

Citations

Lénine lui-même préconisait les alliances temporaires ! Pour quoi prends-tu les espions ? Pour des prêtres, des saints, des martyrs ? Non ! C’est un minable défilé d’imbéciles vaniteux, de traîtres aussi, oui ; de pédés, de sadiques, d’ivrognes, de types qui s’amusent à jouer aux cow-boys et aux Indiens pour mettre un peu de sel dans leur triste existence.

Alors il eut la révélation de ce que Liz lui avait donné, de ce qu’il lui faudrait à tout prix retrouver s’il lui arrivait de retourner en Angleterre: ce souci des petits détails de l’existence, cette foi dans la vie quotidienne, cette simplicité qui vous faisait déchiqueter menu un bout de pain dans un sac de papier pour aller sur la plage le jeter aux mouettes.
C’était cela qui lui manquait, à lui, cette faculté de s’attacher à des banalités. Que ce fût du pain pour les mouettes, ou l’amour, il retournerait en Angleterre le chercher.

Nous avons une éthique, dans notre métier. Une éthique basée sur une seule présomption : que jamais nous ne serons les agresseurs. Si bien que nous faisons de temps à autre des choses désagréables, mais toujours strictement défensives, si je puis dire. Nous faisons des choses pas agréables pour que les gens puissent dormir en paix. […] Bien sûr, de temps en temps, nous commettons même des actes franchement répréhensibles. […] Je veux dire que vous ne pouvez pas vous montrer moins brutal que l’adversaire sous prétexte que votre gouvernement a adopté une politique disons… euh… tolérante, n’est-ce-pas ? Alors-là, ça ne ferait pas du tout l’affaire !

En soi, la pratique du mensonge n’a rien de particulièrement éprouvant : c’est une question d’habitude professionnelle, une ressource que la plupart des gens peuvent acquérir. Mais alors que l’aigrefin, l’acteur de théâtre ou le joueur professionnel peuvent rejoindre les rangs de leurs admirateurs après la représentation, l’agent secret, lui, ne peut pas se payer le luxe de la détente. Pour lui, l’imposture est avant tout de l’autodéfense. Il doit se protéger non seulement des dangers extérieurs, mais aussi du dedans, et contre les plus naturelles des impulsions ; bien qu’il gagne parfois des fortunes, son rôle peut lui interdire l’achat d’un rasoir. Erudit, il peut se voir astreint à ne prononcer que des banalités. Mari et père de famille dévoué, il lui faut, en toute circonstance, refréner son envie de se confier aux siens.

Pour quoi prends-tu les espions ? C’est un minable défilé d’imbéciles vaniteux, de traitres aussi oui ; tu les imagines… comme des moines dans leur chapelle en train de soupeser le Bien et le Mal ?… Je l’aurais tué si j’avais pu. Je le vomis. Mais pas maintenant car ils ont besoin de lui pour permettre à la masse imbécile que tu admires tant de dormir sur ses deux oreilles. Ils ont besoin de lui pour assurer la sécurité des gens ordinaires, des minables comme toi et moi. Ils ne se dressent pas…sur un podium pour nous adjurer de nous battre pour la Paix ou pour Dieu ou pour n’importe quoi donc. Ce sont de pauvres cons qui s’évertuent à empêcher les apôtres de toutes les religions de s’entredévorer.

John le Carré (1931-2020)

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John le Carré, de son vrai nom David John Moore Cornwell, est un romancier britannique.

Il a étudié à l’université de Berne en Suisse de 1948 à 1949 et à l’université d’Oxford au Royaume-Uni, puis enseigna quelque temps au collège d’Eton avant de rejoindre le Foreign Office pendant cinq ans. Il a été recruté par le MI6 alors qu’il était en poste à Hambourg, il écrivit son premier roman L’Appel du mort (Call for the Dead) en 1961, étant toujours en service actif. Sa carrière au sein du service de renseignement britannique prit fin après que sa couverture fut compromise par un agent double, Kim Philby, œuvrant pour le KGB.

Durant les années 1960, il a commencé à écrire des romans sous le pseudonyme de John Le Carré. Son troisième roman L’espion qui venait du froid (The Spy who Came in from the Cold, 1963) est devenu un best-seller international et demeure l’une de ses œuvres les plus connues, adaptée au cinéma en 1965 avec Richard Burton dans le rôle principal. Il a obtenu le Prix Edgar Allan Poe – Meilleur roman 1965.

En vingt-trois livres, Le Carré est devenu le maître incontesté du roman d’espionnage british. Il est l’auteur de nombreux romans se déroulant dans le contexte de la Guerre froide. Le Carré a trouvé, après la fin de la Guerre froide, à élargir son inspiration vers des sujets plus contemporains. Dix de ses romans ont été adaptés au cinéma et deux autres en série TV : Le Directeur de nuit (The Night Manager, 2016) et La petite fille au tambour (The Little Drummer Girl » 2018).

En 2017, John le Carré publie un nouveau polar, L’Héritage des espions (A Legacy of Spies). Cet ouvrage est la suite de L’Espion qui venait du froid.

Son fils Nicholas Cornwell (1972) est un écrivain de science-fiction et de fantasy, connu sous le pseudonyme de Nick Harkaway.

Depuis « La Maison Russie » (The Russia House, 1989), ses ouvrages sont traduits en français « à quatre mains » par l’ancienne chanteuse de jazz Mimi Perrin (1926-2010), qui fonda le groupe vocal les Double-Six, et sa fille, Isabelle.

CATHEDRALE DE PARIS, ECRIVAIN ANGLAIS, KEN FOLLETT (1949-...), LITTERATURE BRITANNIQUE, LIVRE, LIVRES, LIVRES - RECENSION, NOTRE-DAME, NOTRE-DAME DE PARIS

Notre-Dame de Paris par Ken Follett

Notre-Dame

Ken Follett

Paris, Robert Laffont, 2019. 73 pages.

Notre-Dame

Tout ce que Ken Follett a mis dans « Notre-Dame »

D’abord « stupéfait » et « chaviré », Follett, l’émotion passée, s’est mis à raconter sa nuit du drame, et quelques épisodes marquants de l’histoire de Notre-Dame de Paris.

 

« Si les murs ne sont pas tombés, c’est qu’ils sont encore suffisamment forts. Suffisamment forts pour commencer la reconstruction. Aujourd’hui, je note la présence de grues. Ce qui veut dire que le travail énorme a déjà commencé. Ce sera difficile, mais pas impossible, du moins, je l’espère. » Ken Follett, deux mois après le drame, confiait, en ces termes, au micro de RTL « la tragédie » qu’avait été pour lui la nuit de l’embrasement de Notre-Dame. Au lendemain de ce traumatisme survenu le lundi 15 avril 2019, à la demande de son éditrice française, le maître ès cathédrales, auteur de la trilogie Les Piliers de la terre et Une colonne de feu, s’est attelé à lui dédier un petit livre. Les droits d’auteur et les bénéfices de ce récit, dont 100 000 euros versés par l’éditeur britannique Pinguin, seront reversés pour sa reconstruction à la Fondation du patrimoine.

 

Ce que Follett a choisi de mettre dans son Notre-Dame  ? De l’histoire, de l’héroïsme, des envolées, et une bonne dose d’humour british, fidèle à son habitude, dont voici 5 temps forts :

Tweet nocturne « Le tweet qui a suscité la réaction la plus sincère des abonnés cette nuit-là disait simplement : Français, Françaises, nous partagons votre tristesse. J’aurais dû écrire nous partageons, avec un e, mais personne ne m’en a fait grief. »

La taille, ça compte : « La cathédrale était trop petite en 1163. La population parisienne s’accroissait. Sur la rive droite du fleuve, le commerce prenait un essor sans égal dans le reste de l’Europe médiévale, tandis que, sur la rive gauche, l’université attirait des étudiants de nombreux pays. Entre les deux, sur une île du fleuve, se dressait la cathédrale, et l’évêque Maurice de Sully regrettait qu’elle ne fût pas plus grande. »

La victoire de Hugo : « Les descriptions dithyrambiques de Victor Hugo, bouleversé par la beauté de Notre-Dame, et ses protestations outragées à propos de son état d’abandon émurent les lecteurs de son livre. Ce best-seller mondial attira touristes et pèlerins vers la cathédrale, et le bâtiment délabré qu’ils découvrirent fit honte à la ville. L’indignation d’Hugo fut contagieuse. Le gouvernement décida d’agir. »

Viollet-le-Duc et des reproches : « Ses gargouilles n’étaient pas très médiévales. […] Le déambulatoire et ses chapelles étaient, déclara-t-on, surchargés de décors, un curieux reproche à faire à une cathédrale gothique, un peu comme si on regrettait qu’une robe de soirée soit trop jolie. […] Pis encore, la nouvelle flèche était résolument moderne. »

De Gaulle le magnifique, en 1944 : « Ayant atteint la place de la Concorde, de Gaulle d’approchait d’une Hotchkiss décapotable – une voiture de luxe de fabrication française – qui l’attendait pour le conduire à Notre-Dame, quand on entendit des coups de feu. Des milliers de spectateurs se jetèrent à plat ventre. […] De Gaulle demeura impavide. Il ne se baissa pas, ne se mit pas à couvert et n’interrompit même pas sa progression majestueuse. […] Ce fut un chef-d’œuvre de théâtre politique. »

 

Ken Follett (1949-…)

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Nationalité : Royaume-Uni 
Né(e) à : Cardiff, Pays de Galles , le 05/06/1949

Ken Follett est un écrivain gallois spécialisé dans les romans d’espionnage et historiques.

Il fait des études de philosophie à l’University College de Londres dont il sort titulaire d’une licence en 1970. En septembre 1970, il entreprend les études de journaliste et obtient le diplôme après un cours accéléré de trois mois. Il commence à travailler en tant que reporter au « South Wales Echo » à Cardiff et ensuite travaillera pour l’ « Evening News » à Londres. N’étant pas arrivé à être un reporter d’investigation reconnu, Ken Follett se met à écrire des romans de fiction la nuit et pendant les week-ends ; en 1974, il quitte définitivement ses emplois de journaliste et rejoint les éditions « Everest Books ».

Ses ouvrages littéraires, rédigés après ses heures de travail, l’ont amené à publier plusieurs livres se vendant relativement bien et ce, grâce aux conseils de son agent littéraire. Puis arrive enfin LE roman à succès « Eye of the Needle » (L’Arme à l’œil), par lequel Follett acquiert le statut d’auteur reconnu ; le livre publié en 1978 gagna le Prix Edgar et fut vendu à plus de 10 millions d’exemplaires. Il déménage ensuite à Grasse en France où il vit pendant trois ans avec sa famille. 

De retour en Angleterre en 1982, il s’installe à Surrey et travaille pour le Parti travailliste. Il rencontre la secrétaire du parti, Barbara Broer, qu’il épousera en 1985. Il est déjà père de deux enfants issus d’un premier mariage, de 1968 à 1985.

En 1989, il publie un roman historique, « Les Piliers de la Terre » (The Pillars of the Earth). Deux suites, intitulées « Un monde sans fin » (World Without End) et « Une colonne de feu » (A Column of Fire), sont parues en 2007 et 2017. « Les Piliers de la Terre » a été vendu à 15 millions d’exemplaires à travers le monde, ce qui en fait un best-seller. 

La technique narrative mise au point par Ken Follett est parfaitement contemporaine, elle s’apparente à l’écriture du cinéma et des séries télévisées. Les effets narratifs sont très visuels avec des descriptions détaillées, la psychologie des personnages est aisément mémorisable, et le découpage s’accélère progressivement jusqu’au dénouement final.
Ken Follett ne s’est pas cantonné à un genre ni à une époque, outre des romans d’espionnage comme « Le Réseau Corneille » et des fresques historiques, il a signé des thrillers très actuels.

AUX ELEVES DU LYCEE STANISLAS, ECRIVAIN ANGLAIS, EDMOND ROSTANT (1898-1918), EDMOND ROSTANT A DES ELEVES, POEME, POEMES

Edmond Rostant à des élèves

Aux élèves du collège Stanislas

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Merci. – Je voudrais vous parler. – Mais qu’on me laisse,
Avant de vous parler, vous regarder encor.
Laissez que je regarde un peu cette jeunesse,
Et laissez que je reconnaisse
Ces képis et ces boutons d’or !

Nous vous ressemblions quand nous avions vos âges.
Mais quoi ! ce Stanislas, c’est celui de mon temps !
Tes classes, vieux collège, ont les mêmes visages,
Comme ton parc a des feuillages
Toujours les mêmes au printemps !

Je ne comprends plus bien. Hier, j’étais cet élève !
Je crois me voir, là-bas, moi-même, au dernier rang.
Je ne m’applaudis pas, – mais, pâle, je me lève,
Et tout ceci me semble un rêve,
Et je me regarde en pleurant.

Oui, ce sont là vraiment des minutes uniques.
Il me semble sentir, et c’est attendrissant,
Tant à ce que je fus je vous trouve identiques,
Sous chacune de vos tuniques,
Battre mon cœur d’adolescent !

Ah ! Stanislas ! Je vois tout. Je me rappelle.
J’entends la cloche encor nous tirer de nos draps ;
Et par la longue cour où l’on bat la semelle,
Je crois partir pour la chapelle,
Mon petit tapis sous le bras.

Le ronron glorieux du palmarès m’enivre ;
Je fais le geste encor de me serrer au flanc,
Avant d’aller chercher, sur l’estrade, mon livre,
Le ceinturon bouclé de cuivre
Où luit une S en métal blanc.

Stanislas ! maîtres chers ! rires sous les portiques !
Bruits des feuillets tournés à l’étude du soir !
La Fête-Dieu ! le parc envahi de cantiques,
Et les chassepots pacifiques
Qu’on présentait à l’ostensoir !

Tout est resté pareil, me dit-on : les concierges,
Les portes, le parloir au parquet bien frotté.
Dans la chapelle, aux murs, mêmes croix, mêmes Vierges,
Seulement un peu moins de cierges,
Un peu plus d’électricité.

Pour tous ces souvenirs, merci. Que vous dirai-je ?
Vous m’avez rassuré. Sur mon âme, soudain,
Les mots des envieux fondent comme de neige :
Si j’ai des amis au collège,
Je serai donc aimé demain ? …

Je voudrais vous parler. Oui, vos maîtres s’étonnent,
Je n’ai nul titre. Je le sais. Vous m’excusez ?
Je n’ai que l’amitié dont vos cœurs me couronnent,
Et cette gravité que donnent
Quelques rêves réalisés.

Monsieur de Bergerac est mort ; je le regrette.
Ceux qui l’imiteraient seraient originaux.
C’est la grâce, aujourd’hui, qu’à tous je vous souhaite.
Voilà mon conseil de poète :
Soyez des petits Cyranos.

S’il fait nuit, battez-vous à tâtons contre l’ombre.
Criez éperdument, lorsque c’est mal : C’est mal !
Soyez pour la beauté, soyez contre le nombre !
Rappelez vers la plage sombre
Le flot chantant de l’Idéal !

L’Idéal est fidèle autant que l’Atlantique ;
Il fuit pour revenir, – et voici le reflux !
Qu’une grande jeunesse ardente et poétique
Se lève ! On eut l’esprit critique ;
Ayez quelque chose de plus !

Ayez une âme ; ayez de l’âme ; on en réclame !
De mornes jeunes gens aux grimaces de vieux
Se sont, après un temps de veulerie infâme,
Aperçus que, n’avoir pas d’âme,
C’est horriblement ennuyeux.

Balayer cet ennui, ce sera votre tâche.
Empanachez-vous donc ; ne soyez pas émus
Si la blague moderne avec son rire lâche
Vient vous dire que le panache
À cette heure n’existe plus !

Il est vrai qu’il va mal avec notre costume,
Que, devant la laideur des chapeaux londoniens,
Le panache indigné s’est enfui dans la brume,
En laissant sa dernière plume
Au casoar des saint-cyriens.

Il a fui. Mais malgré les rires pleins de baves
Qui de toute beauté furent les assassins,
Le panache est toujours, pour les yeux clairs et graves,
Aussi distinct au front des braves
Que l’auréole au front des saints.

Sa forme a pu céder, mais son âme s’entête !
Le panache ! et pourquoi n’existerait-il plus ?
Le front bas, quelquefois, on doute, on s’inquiète…
Mais on n’a qu’à lever la tête :
On le sent qui pousse dessus !

Une brise d’orgueil le soulève et l’entoure.
Il prolonge en frissons chaque sursaut de cœur.
On l’a dès que d’un but superbe on s’enamoure,
Car il s’ajoute à la bravoure
Comme à la jeunesse sa fleur.

Et c’est pourquoi je vous demande du panache !
Cambrez-vous. Poitrinez. Marchez. Marquez le pas.
Tout ce que vous pensez, soyez fiers qu’on le sache,
Et retroussez votre moustache,
Même si vous n’en avez pas !

Ne connaissez jamais la peur d’être risibles ;
On peut faire sonner le talon des aïeux
Même sur des trottoirs modernes et paisibles,
Et les éperons invisibles
Sont ceux-là qui tintent le mieux !

3 mars 1898.

(Edmond Rostand, Le Cantique de l’Aile, 1922)

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Nationalité : France 
Né(e) à : Marseille , le 1/4/1868
Mort(e) à : Paris , le 2/12/1918
Biographie : 

Edmond Eugène Alexis Rostand est un auteur dramatique. 

Issu d’une famille bourgeoise commerçante et banquière, il passe plus de vingt-deux étés à Luchon, qui lui inspire ses premières œuvres. Il y écrit notamment une pièce de théâtre en 1888, « Le Gant rouge », et surtout un volume de poésie en 1890, « Les Musardises« . C’est dans cette station thermale et touristique qu’il se lie d’amitié avec un homme de lettres luchonais, Henry de Gorsse avec lequel il partage le goût pour la littérature.

Après des premières études au lycée de sa ville natale, il les complète à Paris au collège Stanislas. Muni de son baccalauréat, son père le dirige vers l’école de Droit car il souhaite en faire un diplomate. Il passe sa licence, puis s’inscrit au barreau sans y exercer avant de se décider à se consacrer à la poésie.

En 1888, il fonde avec son ami Maurice Froyez le « Club des natifs du premier avril ».

Le 8 avril 1890, Edmond épouse Rosemonde, poétesse elle aussi. Ils auront deux fils, Maurice, né en 1891, et Jean, né en 1894. Or, Edmond quitte Rosemonde en 1915 pour son dernier amour, l’actrice Mary Marquet.

Edmond Rostand obtient son premier succès en 1894 avec « Les Romanesques », pièce en vers présentée à la Comédie-Française, mais le triomphe vient avec « Cyrano de Bergerac », dès la première en 1897. En 1900, il connaît un nouveau succès avec « L’Aiglon ». 

Mal remis d’une pleurésie après la première représentation de cette pièce, il part, quelques mois après, en convalescence à Cambo-les-Bains. Séduit par le lieu, il y acquiert des terrains sur lesquels il fait édifier sa résidence, la villa Arnaga. Dans les années 1910, il collabore à La Bonne Chanson, Revue du foyer, littéraire et musicale, dirigée par Théodore Botrel.

Pendant plusieurs années, il travaille irrégulièrement à la pièce « Chantecler », dont la première a lieu le 7 février 1910. Après son relatif insuccès critique, Rostand ne fait plus jouer de nouvelles pièces. À partir de 1914, il s’implique fortement dans le soutien aux soldats français.

Associé au courant néoromantique, ses pièces offraient au public une alternative au théâtre naturaliste, populaire à la fin du XIXe siècle. 

 

ECRIVAIN ANGLAIS, ECRIVAIN CHRETIEN, LE MAITRE DE LA TERRE, LITTERATURE CHRETIENNE, LIVRE, LIVRES, LIVRES - RECENSION, ROBERT HUGH BENSON (1871-1914)

Le Maître de la terre de Robert Hugh Benson

Le Maître de la terre. La crise des derniers temps

Robert Hugh Benson

Paris, Téqui, rééd. 2000. 422 pages.

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Ce roman vieux d’un siècle en dit beaucoup sur notre époque

Parmi les œuvres originales de la littérature chrétienne du XXe siècle, figure « Le Maître de la Terre ». Ce roman apocalyptique imagine les temps modernes sous le règne d’une religion laïque universelle débarrassée du christianisme. Le pape François en a conseillé la lecture aux journalistes qui l’accompagnaient aux États-Unis pour comprendre ce qu’est la « colonisation idéologique ».

Il y a des hommes visionnaires. L’intelligence de leur époque, de ses courants de pensée et de leurs conséquences à long terme présente indéniablement quelque chose d’impressionnant. L’auteur du Maître de la Terre est anglais, prêtre catholique (1871-1914) venu de l’anglicanisme en 1903 par souci de vérité intellectuelle quant à sa foi chrétienne. Prédicateur et écrivain, l’auteur de ce roman sur la crise des derniers temps est à la fin de sa vie, à la veille de la Grande Guerre, lorsqu’il tente de faire percevoir ce qui va arriver durant le siècle à venir si ce qu’il a compris de la pensée de son époque n’est arrêté par rien ni personne, par aucune force pouvant se mesurer à l’humanitarisme devenue religion universelle.

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Dans le style du roman d’aventure

L’intrigue se passe en Angleterre mais concerne toute l’Europe unifiée et la géopolitique mondiale. Sous le joug d’une pensée relativiste maximale, une nouvelle « religion » s’établit et s’impose, transcendant les frontières européennes : la religion de l’homme qui a pour seule doxa que « l’homme est dieu ». Immanentisme, panthéisme, universalisme et relativisme se mêlent pour guider toute action politique et économique sous l’autorité d’un maître adulé et mystérieux, un certain Felsenburgh. La religion « humanitariste » a ses temples et ses rites dans toute l’Europe. Le monde de l’Orient avec ses autres religions fait peur car on craint avec lui un affrontement mortel alors que le catholicisme, seul encore à croire en un surnaturel révélé, est en pleine décomposition dont on ne voit pas ce qui pourrait l’arrêter.

Dans ce trouble univers, Olivier Brand est un député anglais influent complétement épris par cette pensée mondialiste universelle. Sa femme Mabel n’en est pas moins férue que lui. Le décor de leur vie de couple sert de salon au dialogue sur les grands événements qui se préparent. Parallèlement, les échanges entre deux prêtres d’intelligence remarquable servent aussi la cause de cette mise en scène de l’avènement de l’humanitarisme. Le père Percy Franklin a pour mission d’informer l’archevêque de Westminster et le Saint Siège sur l’évolution des événements. Quant au père Francis, nous le voyons très vite passer à la nouvelle religion d’État pour quitter sa foi chrétienne et l’Église, comme tant d’autres prêtres.

Sur le sol des États pontificaux le Vatican est le seul reste d’un temps désormais révolu au sein de tous les pays européens. La foi chrétienne y demeure vivante comme sa pratique, ainsi qu’un style de vie qui dénote avec l’universalisme qui s’impose à tous au-delà des frontières du petit État des bords du Tibre.

 

Quand la machine se grippe

La machine parfaitement huilée de l’idéologie bien-pensante au goût de messianisme purement terrestre, vient tout de même se gripper au cœur du couple de la bonne société du nouveau monde. La mère d’Olivier, avant de mourir de mort naturelle, demande secrètement les derniers sacrements. Puis, devant la résistance opiniâtre et pleine de ferveur des fidèles restés proches du pape, le grand Maître décide l’anéantissement pur et simple des restes de l’Église catholique. Le pape se réfugie secrètement à Nazareth avec quelques cardinaux pour continuer son ministère à travers le monde par des voies secrètes dignes des liaisons militaires en temps de guerre.

Mabel, l’épouse fidèle du député, ne peut se résoudre à croire que la nouvelle religion dont elle était persuadée qu’elle allait établir un règne de paix et de lumière humano-divine puisse en arriver à une telle barbarie. Passe encore que la belle-mère soit restée accrochée aux superstitions du catholicisme, mais que le grand Maître ordonne la destruction impitoyable de ses pires ennemis, c’est tout l’ensemble de sa « foi » humanitariste qui s’écroule. Elle décide de sa fin en se rendant dans « une maison de l’euthanasie ». Pas si facile que cela d’aborder froidement la mort, en cachette de son mari, et en continuant de se persuader qu’au-delà, c’est le vide.

 

L’Homme de l’impiété

Le Pape quant à lui n’a pas d’autres armes à opposer à l’idéologie régnante sur la vieille Europe et ses prétentions mondialistes que la création d’un ordre religieux sans vœux particuliers : l’Ordre du Christ-Crucifié. Tout baptisé peut s’y engager en faisant simplement le vœu d’accepter le martyre. Les persécutions ouvertes ne manquent pas. Beaucoup versent leur sang. Sa Sainteté le Pape Sylvestre réfugié à Nazareth finira par être découvert par le grand Maître, lequel n’hésite pas à envoyer un commando « d’aériens » pour en finir définitivement avec le catholicisme. Mais ce sera sans compter avec le retour définitif du Christ… On croit lire saint Paul : « Ne laissez personne vous égarer d’aucune manière. Car il faut que vienne d’abord l’apostasie, et que se révèle l’Homme de l’impiété, le fils de perdition, celui qui s’oppose, et qui s’élève contre tout ce que l’on nomme Dieu ou que l’on vénère, et qui va jusqu’à siéger dans le temple de Dieu en se faisant passer lui-même pour Dieu. […] La venue de l’Impie, elle, se fera par la force de Satan avec une grande puissance, des signes et des prodiges trompeurs, avec toute la séduction du mal, pour ceux qui se perdent du fait qu’ils n’ont pas accueilli l’amour de la vérité, ce qui les aurait sauvés »  (2 Th 1-12).

 

L’excellence des martyrs

Les grands enseignements des derniers papes analysant l’époque contemporaine nous conduisent sans conteste à faire des rapprochements avec ce récit imaginaire. Benoît XVI dira que la lecture de ce roman fut pour lui « un fait de grande importance ». Qu’il nous suffise ici de reprendre les quatre fondamentaux donnés pas saint Jean-Paul II dans sa lettre d’entrée dans le IIIe millénaire. Pour être témoin aujourd’hui face à la culture de mort et à son relativisme absolu le pape en appelait à un regard toujours porté sur la personne du Christ, à la vocation de tout baptisé au martyre jointe à une prière continuelle et à une spiritualité de la communion, sans laquelle, ajoutait-il, tout ce que nous ferons ne servira pas à grand-chose. Au cardinal Jean-Marie Lustiger constatant l’apostasie généralisée de l’Europe actuelle, un évêque posa la question de savoir comment nous en sortirons. « Par une catastrophe ou par l’excellence des martyrs » répondit le cardinal.

Le roman de Robert Hugh Benson est une affirmation de foi digne du livre de l’Apocalypse de saint Jean, qui affirme la force du témoignage des martyrs et que c’est Dieu qui trône aux destinées de l’histoire du monde. De façon abrupte, le happy end de l’aventure pose la question de notre foi dans le retour du Christ. Ce roman, dont le pape François a fait l’« une de ses lectures préférées », explique puissamment la logique de ce qu’il appelle « le drame de la colonisation idéologique ». Autant dire que le Maître de la Terre, au regard de l’actualité, nous appelle à l’évangélisation des cultures loin des querelles religieuses stériles ou des luttes de pouvoir.

Source Aleteia

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Robert Hugh Benson

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Robert Hugh Benson, né le 18 novembre 1871 et mort le 19 octobre 1914 (à 42 ans), est un ecclésiastique et homme de lettres britannique. Il est le plus jeune fils d’Edward White Bensonarchevêque de Cantorbéry. Il est le frère cadet d’Arthur Christopher Benson et d’Edward Frederic Benson.

 

Biographie

Après ses études au collège d’Eton puis à Trinity College (Cambridge), Robert Hugh Benson fut ordonné prêtre dans l’Église anglicane par son propre père.

Lors d’un séjour au Proche-Orient, il commença à s’interroger sur les liens entre l’Église anglicane et le catholicisme. Attiré par la High Church, il finit par être admis dans la communauté de la Résurrection en 1901, sans avoir l’intention de se convertir au catholicisme. Puis, à mesure qu’il étudiait les différentes communautés anglicanes, Benson trouva sa place dans l’Église catholique, où il fut admis le 11 septembre 1903.

Ordonné prêtre l’année suivante, il fut envoyé à Cambridge, où il exerça son ministère sacerdotal tout en poursuivant une carrière littéraire.

 

Publications

Ouvrages traduits en français

La Lumière invisible, scènes et récits de la vie mystique, 1909, trad. de Téodor de Wyzewa

Le Maître de la terre, 1910, trad. de Téodor de Wyzewa

La Vocation de Frank Guiseley, 1912, trad. de Téodor de Wyzewa

Les Confessions d’un converti, 1914, trad. de Téodor de Wyzewa

L’Epreuve de Marion Tenterden, 1929, trad. de René Philippon et Maurice-Pierre Boyé

 

Ouvrages en langue anglaise

Science-fiction

The Light Invisible

The Mirror of Shalott

Lord of the World

Dawn of All 

 

Romans historiques

By What Authority?

Come Rack! Come Rope! 

Initiation.

Oddsfish! by Robert Hugh Benson .

The King’s Achievement . (Sir I. Pitman and sons, ltd., 1908)

The History of Richard Raynal, Solitary .

 

Fiction contemporaine

The Sentimentalists

The Conventionalists

The Necromancers . (B. Herder, 1909)

None Other Gods 

The Winnowing

Loneliness

 

Littérature pour la jeunesse

Alphabet of Saints, with Reginald Balfour and Charles Ritchie (Burns, Oates & Washbourne, 1905)

A Child’s Rule of Life, illustrated by Gabriel Pippet

Old Testament Rhymes, illustrated by Gabriel Pippet

Ouvrages religieux

Friendship of Christ

Life in the World unseen

More About Life in the World Unseen

More Light

Facts

Here and Hereafter

Apologétique

Confessions of a Convert

Religion of the Plain Man

Paradoxes of Catholicism.

Papers of a Pariah

Christ in the Church: A Volume of Religious Essays

Non-Catholic Denominations1

Théâtre

Cost of a Crown, a Story of Douay & Durham; a Sacred Drama in Three Acts

A Mystery Play in Honour of the Nativity of Our Lord (Longmans, Green, and Co., 1908)

The Upper Room, a drama of Christ’s passion

The Maid of Orleans, a drama of the life of Joan of Arc

 

Source : Wikipédia

 

ECRIVAIN ANGLAIS, LITTERATURE BRITANNIQUE, Vidiadhar Surajprasad Naipaul (1932-2018)

Vidiadhar Surajprasad Naipaul (1932-2018)

 

Vidiadhar Surajprasad Naipaul (1932-2018)

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Sir Vidiadhar Surajprasad Naipaul, plus connu sous la signature V. S. Naipaul, né en août 1932 à Chaguanas (Trinité et Tobago) et mort le 11 août à Londres (Royaume-Uni). C’était un écrivain britannique, lauréat du prix Noble de littérature en 2001.

 

Biographie

Né à Trinitad dans une famille d’ascendance hindoue (ses ancêtres provenaient de l’Inde du Nord et ont émigré vers les Antilles afin de remplacer, sur les plantations, les esclaves noirs affranchis à partir de 1834), Vidiadhar Surajprasad Naipaul se rend à 18 ans en Angleterre pour suivre des études littéraires. Il obtient une licence de lettres au University College d’Oxford en 1953 et devient journaliste, collaborant avec plusieurs magazines. Il assure également une chronique littéraire pour la BBC

Il se consacre ensuite à l’écriture de romans et de nouvelles   mais publie aussi des récits documentaires.

Ses premiers romans se déroulent aux Antilles. Le Masseur mystique (The Mystic Masseur, 1957) et The Suffrage of Elvira (1958) qui ont pour cadre la Trinidad, exposent les ravages causés par des politiciens locaux incultes et cyniques. Le recueil de nouvelles Miguel Street (1959) révèle son talent d’humoriste et de peintre du quotidien dans une série de vignettes inspirées de Rue de la sardine de John Steinbeck. Il met en scène plusieurs habitants d’un quartier populaire de Port-of-Spain, illuminés, rusés, attachants ou hauts en couleur mais aliénés par la pensée coloniale.  Naipaul connaît ensuite un énorme succès avec Une maison pour Monsieur Biswas (A House for Mr. Biswas, 1961), roman biographique inspiré par la figure de son père. Dans La Traversée du milieu (The Middle Passage, 1962), il livre plusieurs brefs aperçus des sociétés postcoloniales britannique, française et néerlandaise aux Caraïbes et de leur dérive vers une américanisation galopante.

Écrivain cosmopolite, Naipaul élargit ensuite son champ d’inspiration géographique, évoquant les effets pervers de l’impérialisme américain et du nationalisme dans le tiers monde, notamment dans Guérilleros (Guerillas, 1975) et À la courbe du fleuve (A Bend in a River, 1979), comparé à l’époque par certains critiques au Cœur des Ténèbres Heart of Darkness) de Joseph Conrad.

L’auteur relate ses impressions de voyage en Inde dans L’Inde : un million de révoltes (India: A Million Mutinies Now, 1990) et livre une analyse critique et désabusée de l’intégrisme musulman dans les pays non arabes comme l’Indonésie, l’Iran, la Malaisie, et le Pakistan et le  am (Among the Believers, 1981) puis Jusqu’au bout de la foi(Beyond Belief, 1998).

Son roman L’Énigme de l’arrivée (The Enigma of Arrival, 1984) et son recueil de nouvelles Un chemin dans le monde (A Way in the World, 1994) sont largement autobiographiques. Dans le premier, Naipaul relate avec le souci d’un anthropologue le déclin puis l’anéantissement d’un domaine du sud de l’Angleterre et de son propriétaire : événement qui reflète l’effondrement de la culture colonialiste dominante dans les sociétés européennes. Le second évoque le mélange des traditions antillaise et indienne et de la culture occidentale que l’auteur découvrit lorsqu’il s’installa en Angleterre. Le recueil Letters Between a Father and Son (1999) replace dans un contexte intime la relation trouble avec son père Seepersad Naipaul, journaliste et auteur de Port of Spain Les ouvrages de Naipaul n’hésitent pas à pointer les ravages de la corruption politique et de l’aliénation au fondamentalisme dans les États postcoloniaux. Souvent, ses œuvres ont désespéré les tiers-mondistes et la critique littéraire qui lui reprochaient leur pessimisme et leur point de vue conservateur, voire raciste. Edward Said et Derek Walcott les ont même qualifiées de néo-colonialistes. Maintenant, nombreux sont ceux qui ont reconnu leur triste caractère prémonitoire. L’auteur a affirmé, quant à lui, ne s’en tenir qu’à la rigueur de ses observations et à l’authenticité des témoignages recueillis, niant avoir des opinions politiques car « celles-ci sont préjudiciables. ». Il a pourtant parlé de l’ancien premier ministre Tony Blair comme d’un « pirate à la tête d’une révolution socialiste » qui a « détruit toute idée de civilisation en Grande-Bretagne » ayant laissé libre cours à une « insupportable culture de la plèbe. »

En mai 2011, il tient, dans une interview, des propos jugés misogynes : « Les femmes écrivains sont différentes […] Je lis un extrait de texte et en un paragraphe ou deux, je sais si c’est de la main d’une femme ou non. Je pense que ce n’est pas à mon niveau », ajoutant qu’aucune d’elles, y compris Jane Austen n’a la compétence pour écrire car trop « sentimentales » et empêtrées dans leur condition.

Naipaul est reconnaissable pour un style singulier, alliant le réalisme documentaire à une vision satirique du monde contemporain. Moraliste et tourmondiste éloigné des modes littéraires, l’écrivain se saisit au plus près du réel et donne à sa matière historique et ethnique une forme romanesque qui perpétue la tradition des Lettres persanes dans le besoin d’exprimer, avec l’approche d’un conteur, les disparités culturelles et politiques d’une société mondiale marquée par l’instabilité et le chaos. Il a aussi été rapproché de Conrad pour sa peinture de l’effondrement des empires coloniaux.

Naipaul a reçu plusieurs prix littéraires dont en 2001 le prix Nobel de littérature, « pour avoir mêlé narration perceptive et observation incorruptible dans des œuvres qui nous condamnent à voir la présence de l’histoire refoulée. ».

 

Œuvre

 Romans et nouvelles

The Mystic Masseur (1957)

Publié en français sous le titre Le Masseur mystique, traduit par Marie-Lise Marlière, Paris, Gallimard, 1965 ; réédition, Paris, 10/18 no 2468, 1994 ; réédition, Paris, Grasset, « Les Cahiers rouges », 2009

The Suffrage of Elvira (1958)

Miguel Street (1959)

Publié en français sous le titre Miguel Street, traduit par Pauline Verdun, Paris, Gallimard, « Du monde entier », 1971 ; réédition, Paris, 10/18 no 2530, 1994 ; réédition, Paris, Gallimard, « L’Imaginaire » no 410, 1999 ; réédition dans une traduction révisée par Claude Demanuelli, Paris, Gallimard, « L’Imaginaire » no 620, 1999

A House for Mr Biswas (1961)

Publié en français sous le titre Une maison pour monsieur Biswas, traduit par Louise Servicen, Paris, Gallimard, « Du monde entier », 1967 ; réédition, Paris, Gallimard, no 152, 1985

Mr. Stone and the Knights Companion (1963)

Publié en français sous le titre Mr. Stone, traduit par Annie Saumont, Paris, Albin Michel, 1985 ; réédition, Paris, Seuil, Points. Roman no 588, 1993

The Mimic Men (1967)

Publié en français sous le titre Les Hommes de paille, traduit par Suzanne Mayoux, Christian Bourgois, 1981; réédition, Paris, Grasset, « Les Cahiers rouges », 2014

A Flag on the Island (1967)

Publié en français sous le titre Un drapeau sur l’île, traduit par Pauline Verdun, Paris, Gallimard, « Du monde entier », 1971 ; réédition, Paris, Gallimard, « L’Imaginaire » no 648, 2013

In a Free State (1971)

Publié en français sous le titre Dis-moi qui tuer, traduit par Annie Saumont, Paris, Albin Michel, « Les Grandes Traductions », 1983 ; réédition, Paris, Seuil, Points. Roman no 644, 1994 ; réédition, Paris, 10/18 no 2682, 1995 ; réédition sous le titre Dans un État libre, Paris, 10/18 no 2948, 1998 ; réédition sous le nouveau titre, Paris, Albin Michel, « Les Grandes Traductions », 2001 ; réédition sous le nouveau titre dans Œuvres romanesques choisies, Paris, Robert Laffont, « Bouquins », 2009

Guerrillas (1975)

Publié en français sous le titre Guérilleros, traduit par Annie Saumont, Paris, Albin Michel, « Les Grandes Traductions », 1981 ; réédition dans Œuvres romanesques choisies, Paris, Robert Laffont, « Bouquins », 2009 ; réédition, Paris, Grasset, « Les Cahiers rouges », 2012

A Bend in the River (1979)

Publié en français sous le titre A la courbe du fleuve, traduit par Gérard Clarence, Paris, Albin Michel, « Les Grandes Traductions », 1982 ; réédition, Paris, Le Livre de poche no 5879, 1984 ; réédition, Paris, 10/18 no 2616, 1995 ; réédition dans Œuvres romanesques choisies, Paris, Robert Laffont, « Bouquins », 2009

The Enigma of Arrival (1987)

Publié en français sous le titre L’Énigme de l’arrivée, traduit par Suzanne Mayoux, Paris, C. Bourgois, 1991 ; réédition, Paris, 10/18 no 2282, 1992 ; réédition, Paris, Le Livre de poche no 5665, 1982; réédition dans Œuvres romanesques choisies, Paris, Robert Laffont, « Bouquins », 2009

A Way in the World (1994)

Publié en français sous le titre Un chemin dans le monde, traduit par Suzanne V. Mayoux, Paris, Plon, « Feux croisés » 1995 ; réédition, Paris, 10/18 no 3348, 2001

Half a Life (2001)

Publié en français sous le titre La Moitié d’une vie, traduit par Suzanne V. Mayoux, Paris, Plon, « Feux croisés » 2002 ; réédition, Paris, 10/18 no 3700, 2004; Réédition, Grasset, « Les Cahiers rouges », 2014

The Nightwatchman’s Occurrence Book: And Other Comic Inventions (2002)

Magic Seeds (2004)

Publié en français sous le titre Semences magiques, traduit par Suzanne V. Mayoux, Paris, Plon, « Feux croisés » 2005

 

Autres publications

The Middle Passage: Impressions of Five Societies – British, French and Dutch in the West Indies and South America (1962)

Publié en français sous le titre La Traversée du milieu : aperçus de cinq sociétés, britanniques, françaises et hollandaises, aux Indes occidentales et en Amérique, traduit par Marc Cholodenko, Paris, Plon, « Feux croisés », 1994 ; réédition, Paris, 10/18. no 3068, 1999

An Area of Darkness (1964)

Publié en français sous le titre L’Inde sans espoir, traduit par Jeanine Michel et révisée par Gabrielle Rolin, Paris, Gallimard, « Témoins » no 8, 1968 ; réédition sous le titre L’Illusion des ténèbres, Paris, 10/18 no 2006, 1989

The Loss of El Dorado (1969)

The Overcrowded Barracoon and Other Articles (1972)

India: A Wounded Civilization (1977)

Publié en français sous le titre L’Inde brisée, traduit par Bernard Géniès, Paris, Christian Bourgois, 1989

North of South: an African Journey, (1980)

Publié en français sous le titre Au nord du Sud, traduit par Valérie Barranger et Catherine Belvaude, Monaco, Éditions du Rocher, 1992 ; réédition sous le titre Sortilège africain, Montpelier, « Anatolia », 1995 ; réédition, Paris, 10/18. Odysées no 2864, 1992

A Congo Diary (1980)

The Return of Eva Perón and the Killings in Trinidad (1980)

Publié en français sous le titre Le Retour d’Eva Peron, traduit par Isabelle di Natale, Paris, 10/18 no 2005, 1989

Among the Believers: An Islamic Journey (1981)

Publié en français sous le titre Crépuscule sur l’islam : voyage au pays des croyants, traduit par Natalie Zimmermann et Lorris Murail, Paris, Albin Michel, 1981 ; réédition, Paris, Grasset, « Les Cahiers rouges », 2011

Finding the Centre: Two Narratives (1984)

A Turn in the South (1989)

Publié en français sous le titre Une virée dans le Sud, traduit par Béatrice Vienne, Paris, 10/18 no 2301, 1992

India: A Million Mutinies Now (1990)

Publié en français sous le titre L’Inde : un million de révoltes, traduit par Béatrice Vienne, Paris, Plon, 1992 ; réédition, Paris, 10/18. Odyssées no 2521, 1994

Beyond Belief: Islamic Excursions among the Converted Peoples (1998)

Publié en français sous le titre Jusqu’au bout de la foi, traduit par Philippe Delamare, Paris, Plon, « Feux croisés » 1998 ; réédition, Paris, 10/18 no 3569, 2003 ; réédition, Paris, Grasset, « Les Cahiers rouges », 2013

Between Father and Son: Family Letters (1999)

Reading and Writing, a personal account, (2001)

Publié en français sous le titre Comment je suis devenu écrivain, traduit par Philippe Delamare, Paris, 10/18 no 3467, 2002

Looking ans Not Seeing : the Indian Way (2007)

Publié en français sous le titre Le Regard de l’Inde, traduit par François Rosso, Paris, Grasset, 2009

A Writer’s People (2007)

Publié en français sous le titre Le Regard et l’Écrit, traduit par Bernard Turle et François Rosso, Paris, Grasset, 2013

The Masque of Africa (2010)

Publié en français sous le titre Le Masque de l’Afrique, traduit par Philippe Delamare, Paris, Grasset, 2011.

Source : Wikipedia

ECRIVAIN ANGLAIS, JEAN-PAUL SARTRE (1905-1980), NOËL, NOEL

Quand Sartre méditait sur Noël (1940)

LE NOËL DE JEAN-PAUL SARTRE EN 1940

 

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Quelques mois après le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale Jean-Paul Sartre est fait prisonnier (mai 1940) et transféré dans un camp de prisonniers en Allemagne avec 25 000 autres combattants.  Ainsi pour ce Noël 1940 des prêtres lui demandent d’écrire une méditation sur Noël. Il accepte et écrit une pièce de théâtre : , Baronia ou le Fils du Tonnerre.

 

« Vous avez le droit d’exiger qu’on vous montre la Crèche, la voici.
Voici la Vierge, voici Joseph et voici l’Enfant Jésus. L’artiste a mis tout son amour dans ce dessin, vous le trouverez peut-être naïf, mais écoutez.
Vous n’avez qu’à fermer les yeux pour m’entendre et je vous dirai comment je les vois au-dedans de moi.
La Vierge est pâle et elle regarde l’enfant. Ce qu’il faudrait peindre sur son visage, c’est un émerveillement anxieux, qui n’apparut qu’une seule fois sur une figure humaine, car le Christ est son enfant, la chair de sa chair et le fruit de ses entrailles. Elle l’a porté neuf mois. Elle lui donna le sein et son lait deviendra le sang de Dieu.

Elle le serre dans ses bras et elle dit : « Mon petit ! » Mais à d’autres moments, elle demeure toute interdite et elle pense : « Dieu est là », et elle se sent prise d’un crainte religieuse pour ce Dieu muet, pour cet enfant, parce que toute les mères sont ainsi arrêtées par moment, par ce fragment de leur chair qu’est leur enfant, et elles se sentent en exil devant cette vie neuve qu’on a faite avec leur vie et qu’habitent les pensées étrangères.
Mais aucun n’a été plus cruellement et plus rapidement arraché à sa mère, car Il est Dieu et Il dépasse de tous côtés ce qu’elle peut imaginer. Et c’est une rude épreuve pour une mère d’avoir crainte de soi et de sa condition humaine  devant son fils. Mais je pense qu’il y a aussi d’autres moments rapides et glissants où elle sent à la fois que le Christ est  son fils, son petit à elle et qu’il est Dieu. Elle le regarde et elle pense : « Ce Dieu est mon enfant ! Cette chair divine est ma chair, Il est fait de moi, Il a mes yeux et cette forme de bouche, c’est la forme de la mienne. Il me ressemble, Il est Dieu et Il me ressemble ».

 

Et aucune femme n’a eu de la sorte son Dieu pour elle seule. Un Dieu tout petit qu’on peut prendre dans ses bras et couvrir de baisers, un Dieu tout chaud qui sourit et qui respire, un Dieu qu’on peut toucher et qui vit, et c’est dans ces moments là que je peindrais Marie si j’étais peintre, et j’essayerais de rendre l’air de hardiesse tendre et de timidité avec lequel elle avance le doigt pour toucher la douce petite peau de cet enfant Dieu dont elle sent sur les genoux le poids tiède, et qui lui sourit.

Et voilà pour Jésus et pour la Vierge Marie. Et Joseph. Joseph ? Je ne le peindrais pas. Je ne montrerais qu’une ombre au fond de la grange et aux yeux brillants, car je ne sais que dire de Joseph. Et Joseph ne sait que dire de lui-même. Il adore et il est heureux d’adorer. Il se sent un peu en exil. Je crois qu’il souffre sans se l’avouer. Il souffre parce qu’il voit combien la femme qu’il aime ressemble à Dieu. Combien déjà elle est du côté de Dieu. Car Dieu est venu dans l’intimité de cette famille. Joseph et Marie sont séparés pour toujours par cet incendie de clarté, et toute la vie de Joseph, j’imagine, sera d’apprendre à accepter. Joseph ne sait que dire de lui-même : il adore et il est heureux d’adorer. »

 

 Jean-Paul Sartre (1905-1980)

CLIVE STAPLE LEWIS (1898-1963), CONVERSION, ECRIVAIN ANGLAIS, Surpris par la Joie

Surpris par la Joie : Clive Staple Lewis

Surpris par la Joie : le profil de mes jeunes années

Clive Staple Lewis

Le Mont-Pèlerin (Suisse), EditionsRaphaël, 2006. 305 pages.

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Présentation du livre

 

 « Chacun des pas que j’avais fais, de l’absolu à l’esprit, et de l’esprit à l’absolu, et de l’esprit à Dieu, avait été un pas vers le plus concret, le plus imminent, le plus inéluctable. Avec chaque nouveau pas disparaissait une chance de prétendre que mon âme m’appartenait. Accepter l’incarnation était un autre dans la même direction… » (page 302).

 « Je m’étais trompé en supposant que c’était la Joie elle-même que je désirais. La Joie, considérée simplement comme un évènement survenant dans mes pensées, ne s’avéra finalement aucune espèce de valeur. Toute valeur résidait dans ce dont la Joie était le désir. » (page 282).

 

C.S. Lewis a été découvert en France grâce à au film et à son livre Le monde de Narnia.  Ici on est face au récit de sa conversion écrit

pour répondre à de nombreuses demandes pour savoir comment il était passé de l’athéisme au christianisme. Il entreprend dès lors d’écrire son autobiographie où la joie est le fil conducteur : une joie trouvée dans son enfance irlandaise puis perdue au fil des années. Mais tout au long de ses années il ne cessera sa quête pour la retrouver.

La jeunesse de l’auteur est peuplée de tout un monde imaginaire, des contes et des mythes celtiques et nordiques. Au cours de ses années de collèges il se laisse attirée par un surnaturel romantique ténébreux et tourné vers l’occultisme qui lui font délaisser la foi de son enfance (sans trop de regret comme il l’avoue lui-même). Au cours de ses années de collège, d’étudiant il ne cessera pas de chercher cette Joie perdue, que ce soit dans ses études et surtout dans ses nombreuses lectures. Au cours de ses années comme étudiant en Angleterre (après une interruption due à la guerre de 1914-1918) il se tourne vers la philosophie qui lui apporte quelque réconfort et qui conforte son athéisme.

Mais sa rencontre avec un futur grand de la littérature anglaise J.R.R. Tolkien jouera un grand rôle : progressivement il abandonne ses réticences face au christianisme et ébranleront ses certitudes .  Cette rencontre le conduira à la source même de la Joie : « Ce que j’avais tellement redouté m’arrivait enfin. « Pendant le trimestre de la Trinité, en cette année 1929, je cédai, j’admis que Dieu était Dieu, je me mis à genoux et je priai… « Comme il l’admet il ne s’agit encore qu’une forme de théisme même s’il met à fréquenter de manière assidue les offices anglicans. Il faudra encore quelque temps pour qu’il puisse croire véritablement en Lui et surtout en l’Incarnation de Jésus. Par la suite il deviendra un fervent défenseur du christianisme bien que son ami Tolkien ait eu beaucoup de mal à admettre qu’il n’intègre pas le catholicisme romain.

Une autobiographie pleine de sincérité où l’on découvre un itinéraire vers la foi à travers un parcours de vie.

 

Biographie de l’auteur

Né à Belfast en 1898, Clive Staple Lewis fut professeur de littérature du Moyen Age et de la Renaissance au Magdalen College d’Oxford et à Cambridge. Il est mort à Oxford en novembre 1963. Elevé dans une ambiance anglo-catholique, il s’est émancipé en se cultivant. A Oxford, il est teinté de romantisme et tenté par l’occultisme. Mais il réagit et se veut réaliste. En France, pendant la guerre de 1914, il se croit encore athée. Mais il ne perd jamais le sens des valeurs les plus pures et il sait rester critique à l’égard de lui-même. Peu à peu, par des chemins imprévus, il redécouvre la foi en Dieu et finalement la foi au Christ. Sa vie privée a été traversée de dures épreuves et de joies profondes, dont il a peu parlé, mais dont il suffira de dire qu’il a accueilli les unes et les autres en conformité avec ses convictions. C.S Lewis nous a laissé de brillants ouvrages de critique littéraire ainsi qu’une très riche œuvre narrative. Toutefois le public francophone l’a véritablement découvert au travers du Monde de Narnia, qui forme l’arrière-plan de sept chroniques pour enfants.

 

 

ECRIVAIN ANGLAIS, WILLIAM SHAKESPEARE (1564-1616)

WILLIAM SHAKESPEARE (1564-1616)

shakespeareWilliam Shakespeare

Biographie

Poète et dramaturge, William Shakespeare est une figure éminente et incontournable de la littérature anglo-saxonne et en particulier du théâtre élisabéthain (du nom de la reine Elisabeth 1re, 1588-1603)

 William Shakespeare est né en 1564 à Stratford-upon-Avon.

Si des doutes ont existés sur son existence historique, ils sont aujourd’hui sans fondements sérieux .Il n’en reste pas moins que de nombreuses périodes de sa vie nous restent méconnues.

Il a écrit 37 pièces que l’on classe généralement en quatre catégories : les pièces historiques comme Richard III (1591-1592), les comédies dont Le Songe d’une nuit d’été (1600), les grandes tragédies telles Hamlet (1603) et enfin les dernières pièces parmi lesquelles on compte La Tempête (1611). Dans les années 1600, la troupe de cet acteur et écrivain (tout comme Molière il fut acteur et écrivain), considérée comme une des meilleures de Londres, devient résidente du Théâtre du Globe. William

 Shakespeare meurt en 1616.

 Parmi ses qualités de dramaturge que tous ont unanimement saluées, sa capacité à mettre en scène les différentes facettes de la nature humaine ainsi que sa maitrise du langage lui valent tous les honneurs. Tout comme l’expression française « la langue de Molière » sacre le père du Malade imaginaire, la langue anglaise est appelée : « la langue de Shakespeare », tant le talent et la renommée de ce dernier marquèrent les esprits.

 Traduit dans de nombreuses langues, l’une de ses pièces Le Roi Lear inspirera notamment l’œuvre de Balzac (Le Père Goriot).

 Citations de William Shakespeare

« Dès que nous naissons, nous pleurons d’être venus sur ce grand théâtre de fous… » (Le Roi Lear)

« Eteins-toi, brève lampe ! La vie n’est qu’une ombre qui passe, un pauvre acteur Qui s’agite et parade une heure, sur la scène, Puis on ne l’entend plus. C’est un récit Plein de bruit, de fureur, qu’un idiot raconte Et qui n’a pas de sens. » (Macbeth)

« Doute que les étoiles soient de feu, Doute que le Soleil se meut, Doute que la vérité mente elle-même Mais ne doute pas que je t’aime. » (Hamlet)

« L’amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l’âme ; et voilà pourquoi l’ailé Cupidon est peint aveugle ; l’âme de l’amour n’a aucune idée de jugement : des ailes, et point d’yeux, voilà l’emblème d’une précipitation inconsidérée ; et c’est parce qu’il est si souvent trompé dans son choix, qu’on dit que l’Amour est un enfant. Comme les folâtres enfants se parjurent dans leurs jeux, l’enfant amour se parjure en tous lieux. » (Le Songe d’une nuit d’été)

« Ô Roméo, Roméo ! Pourquoi es-tu Roméo ! Renie ton père et abdique ton nom ; Ou si tu ne le veux pas, jure de m’aimer, Et je ne serai plus une Capulet. » (Roméo et Juliette)