ABUS SEXUELS, ARCHE (L') DE JEAN VANIER, EGLISE CATHOLIQUE, JEAN VANIER (1928-...), JEAN VANIER (1928-2019), LE MYSTERE D'INIQUITE AUJOURD'HUI.... COMME HIER !, MEDITATIONS, SCANDALES DANS L'EGLISE

Le mystère d’iniquité aujourd’hui… comme hier !

Le mystère d’iniquité aujourd’hui… comme hier

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         Les révélations sur la part d’ombre que cachait la figure lumineuse de Jean Vanier choquent parce qu’elles fissurent l’image de celui que tout un chacun prenait pour un saint dans ses actes et dans ses paroles. Mais tout ceci nous en dit beaucoup du mystère de chaque être humain tout comme elle nous dit beaucoup sur notre besoin d’avoir des êtres à admirer, à idolâtrer même ; ce besoin d’avoir des héros entraîne aussi sans que l’on en prenne conscience chez l’être ainsi mis en avant une obligation de correspondre à ce que les autres attendent et également un isolement dans une sorte de tour d’ivoire qui enferme. Et chaque fois que le masque tombe c’est un sentiment de trahison que nous éprouvons : celui qui était tant loué devient l’objet d’une mise au ban de la société. L’histoire est pourtant riche de ses exemples : combien ont été l’objet d’un culte de leur vivant puis de condamnation lorsque leurs faiblesses ont été révélées. Toute société fonctionne ainsi et il n’est donc pas étonnant que l’église elle-même en soit affectée.

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         A travers les dernières révélations concernant le fondateur de l’Arche on peut se rappeler les mots de saint Paul parlant du « mystère de l’iniquité » (2 Th 2, 7) – inscrit dans le cœur de l’homme depuis le péché du premier homme –  tant il est vrai que depuis quelques temps il semble que se déchaîne une cascade de scandales qui entachent  le message que l’Eglise veut porter au monde sans oublier les persécutions dont sont l’objet les chrétiens dans le monde.

         A propos des scandales qui affectent l’Eglise on pourrait être tenté par une certaine forme de désespérance mais ce serait oublier d’une part que ceux-ci ne sont pas une exception dans toute l’histoire de l’église et d’autre part ce que nous disent les textes bibliques et les paroles même de Jésus au soir de son arrestation quand le « Mal » entre dans le cœur de Judas. Ce que l’on apprend depuis hier, à l’approche de ce temps de Carême, n’est qu’un appel de plus à une conversion radicale ; c’est aussi un avertissement quant à notre comportement vis-à-vis de certaines personnes que l’on a tendance à aduler au-delà du raisonnable de leur vivant. Il faut se garder de tomber dans l’idolâtrie envers tel ou tel : certes leurs actions sont louables, leurs œuvres ne sont à condamner dans la mesure où elles font le bien autour d’elles et sont sources d’exemples mais il ne faut oublier non plus que ce sont que des êtres humains. Ceux que l’on admire de leur vivant, que l’on canonise au moment de leur mort ne sont que des êtres humains qui ont eux aussi leur part d’ombre.

         Que les hommes d’église, que les fondateurs d’ordre ou d’œuvres diverses soient dans une certaine mesure des exemples c’est fort bien (parce que tout le monde a besoin d’êtres exceptionnels à admirer et à célébrer, de héros à aduler ou encore à idolâtrer quelque soit les périodes de l’histoire des hommes) si l’on n’oublie pas qu’ils ne sont que des messagers, qu’ils ne sont que les serviteurs d’un Autre, qu’ils ne sont, comme tout être humain, des « vases fragiles » dépositaires d’un message à transmettre qui vient de Quelqu’un : ce quelqu’un n’est autre que Dieu lui-même.

         Comme nous le rappelle l’apôtre Paul : Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé, mais c’est Dieu qui faisait croître. Ainsi, ce n’est pas celui qui plante qui importe, ni celui qui arrose, mais Dieu, qui fait croître. Celui qui plante et celui qui arrose ne sont qu’un, mais chacun recevra son propre salaire selon son propre travail. Car nous sommes des collaborateurs de Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, la construction de Dieu. Selon la grâce de Dieu qui m’a été accordée, comme un sage maître d’œuvre, j’ai posé les fondations, et quelqu’un d’autre construit dessus. Mais que chacun prenne garde à la façon dont il construit. Personne, en effet, ne peut poser d’autre fondation que celle qui est en place, à savoir Jésus–Christ. (1 Cor 3, 5-11)


Ces scandales ne doivent en aucun cas cependant nous plonger dans le désespoir ou la désespérance : « Garde courage, moi j’ai vaincu le mal » (Jn 16, 33). Nous le savons après le temps de la Passion, derrière et au-delà de la Croix et du tombeau il y a et il y aura toujours la lumière de Pâques.

 

Croix

 

L Espérance Ch.Peguy

 

La foi que j’aime le mieux, dit Dieu, c’est l’Espérance

La foi, ça ne m’étonne pas, ça n’est pas étonnant. J’éclate tellement dans ma création.

La charité, dit Dieu, ça ne m’étonne pas, ça n’est pas étonnant… Ces pauvres créatures sont si malheureuses qu’à moins d’avoir un coeur de pierre, comment n’auraient- elles point charité les unes envers les autres ..

Mais l’Espérance, dit Dieu, voilà ce qui m’étonne….Moi-même…. ça , c’est étonnant….

Que ces pauvres enfants voient comme tout ça se passe, et qu’ils croient que demain ça ira mieux. Qu’ils voient comme ça se passe aujourd’hui et qu’ils croient que ça ira mieux demain matin ….ça c’est étonnant, et c’est bien la plus grande merveille de notre grâce.

 Et j’en suis étonné moi-même !

 Quelle ne faut-ill pas que soit ma grâce et la force de ma grâce pour que cette petite espérance, vacillante au souffle du péché, tremblante à tous les vents, anxieuse au moindre souffle, soit aussi invariable, se tienne aussi fidèle, aussi droite, aussi pure et invincible, et immortelle,

et impossible à éteindre que cette petite flamme du sanctuaire qui brûle éternellement dans la lampe fidèle…

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©Claude-Marie T.

23 février 2020

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Film Jean Vanier, le sacrement de la tendresse

Film : Jean Vanier, le sacrement de la Tendrese

film de Frederique bedos

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Aux côtés de mère Teresa, de l’abbé Pierre, de sœur  Emmanuelle, Jean Vanier fait aujourd’hui figure de prophète dans un monde dominé par la compétition, le pouvoir et l’argent. Il a fondé les communautés de l’Arche autour de la pire des exclusions, celle dont sont victimes les personnes qui souffrent d’un handicap mental. 
Ce film rend hommage à Jean Vanier, fondateur de l’Arche et humaniste. 

Promis à une brillante carrière militaire, ce fils de Gouverneur Général du Canada fait le choix de mettre sa vie au service des plus faibles. L’Arche est née en 1964 d’une rencontre entre Jean Vanier et deux hommes avec un handicap mental. A l’époque, les personnes présentant des troubles mentaux sont considérées comme le rebut de l’humanité et enfermées à vie dans des asiles psychiatriques où la vie n’est pas tendre. Profondément touché par leur détresse, Jean Vanier décide de vivre avec eux dans une petite maison du village de Trosly Breuil dans l’Oise. C’est le début de l’aventure… Aujourd’hui en France, L’Arche accueille plus de 1200 personnes en situation de handicap mental dans 33 communautés. La fédération internationale est présente dans près de 35 pays avec 147 communautés sur les 5 continents. Le message de Jean Vanier bouscule les tabous et rend hommage à la vulnérabilité. Ce film au message puissant et universel est un véritable plaidoyer pour la Paix.

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L’arche

Jean Vanier a fait la rencontre de Raphaël Simi et Philippe Seux, deux personnes ayant une déficience intellectuelle. Ils ont appris à se connaître, à s’entraider, à construire leur vie ensemble jour après jour. Ils ont attiré des amis, qui à leur tour ont désiré partager la simplicité de cette vie communautaire. L’Arche a grandi de manière organique , la sève étant cette rencontre bouleversante, entre des personnes qui ont une déficience intellectuelle et des personnes ordinaires. 

Aujourd’hui, les 147 communautés de L’Arche sont implantées dans 35 pays sur les 5 continents. Elles offrent des foyers, ateliers, programmes ou réseaux de soutien et s’entourent de professionnels pour s’assurer de proposer un accompagnement compétent et de qualité. Elles sont gérées par des associations à but non lucratif et financées pour la plupart par des fonds publics ou, pour les pays les plus pauvres, par des organismes de solidarité internationaux. 

Les communautés de L’Arche sont des lieux de vie où les personnes qui ont une déficience intellectuelle et ceux qui sont venus les aider partagent leur quotidien. Ensemble, les membres de L’Arche, qu’ils aient ou non une déficience intellectuelle, construisent leur vie communautaire : participation aux tâches, aux décisions, aux réflexions, aux fêtes et rassemblements, se souciant les uns des autres. Chacun est invité à contribuer à la vie ensemble, selon ses aptitudes et ses désirs.

Nos sociétés ont besoin que tous, y compris les plus faibles, s’engagent dans la construction d’un monde plus humain. À L’Arche, depuis plus de 50 ans, de nouvelles voies de fraternité sont ouvertes : être différents et pourtant ensemble, faire la fête en intégrant les difficultés, approfondir sa vie spirituelle dans le respect des philosophies et des religions de chacun… L’Arche peut témoigner que l’art de vivre ensemble naît de l’accueil créatif de la diversité et de la fragilité humaine.

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