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Les douze fruits de l’Esprit-Saint

Les douze fruits de l’Esprit Saint

7. Le Saint-Esprit et le fruit de l’Esprit

Face aux sept dons, symboles de la re-création de l’homme, les douze fruits représentent la fécondité de la vie de l’Esprit

Tout comme les dons ont été «répandus dans nos coeurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné» (Romains 5,5), ainsi devons-nous nous aussi en prendre soin. C’est un peu comme une plante dont nous devons prendre soin en l’arrosant, en la taillant, en enrichissant la terre pour qu’elle donne du fruit. En effet, si  ces dons nous ont été donnés en totalité et sans retour, en revanche, nous avons à travailler pour les faire croître en nous. C’est par notre effort et notre persévérance qu’ils produiront leurs fruits. Il est d’ailleurs significatif que la Tradition de l’Église ait retenu une liste de douze fruits de l’Esprit. Là aussi, le nombre est symbolique.

Face aux sept dons, symboles de la re-création de l’homme, les douze fruits représentent la fécondité de la vie de l’Esprit, tout comme les douze patriarches nés de Jacob indiquent l’incarnation de la promesse faite à Abraham. Et le Saint Paul les réduit à trois groupes: 

– Les fruits qui concernent l’âme dans ses relations avec Dieu (la charité, la joie, la paix, la patience); 

– Les fruits qui concernent l’âme dans ses relations avec le prochain (la bénignité, la bonté, la longanimité, la mansuétude, la fidélité); 

– Les fruits qui concernent l’âme dans ses relations avec son propre corps: la modestie, la continence, la chasteté. 

Ces fruits, effets particuliers de la charité divine, sont autant de perfections habituelles et permanentes, qui règlent les mouvements de l’âme, et les maintiennent dans l’ordre; qui élèvent, perfectionnent, facilitent et couronnent les vertus dont ils portent le nom et qu’ils présupposent. Ainsi, en même temps qu’il nous accorde ses dons pour enrichir notre pauvreté, le Saint-Esprit, qui est une source inépuisable de trésors, nous présente aussi des fruits exquis et délicieux pour nourrir nos âmes. 

1°) LA CHARITÉ : elle est le principe de toutes les vertus car elle leur donne la vie et le mouvement pour la vie éternelle ; elle en est la fin, car les actions de toutes les vertus ne tendent qu’à nous unir à Dieu par la charité. Elle est la perfection de notre âme, car elle nous unit à Dieu qui est notre fin dernière; elle nous rend membres vivants de Jésus-Christ, et nous attache aux autres membres de l’Église, c’est-à-dire à notre prochain. C’est le Saint-Esprit, qui répand la charité dans nos cœurs  (Romains 5, 5); demandons-lui avec instance ce fruit précieux; nourrissons-en notre âme, et nous ressentirons sa douceur et ses délices.

2°) LA JOIE [EN DIEU] : elle est une disposition de l’âme, par laquelle nous nous réjouissons de toutes les perfections de Dieu et de tous les biens que nous savons avoir été donnés à notre prochain et à nous pour la gloire de Dieu. La joie des mondains, qui vient des prospérités passagères de cette vie, n’est qu’une fausse joie, parce qu’elle est mêlée de remords et de tribulations. Dieu seul, dit saint Augustin, doit faire toute notre joie. Voilà pourquoi Saint Paul nous exhorte à nous réjouir toujours dans le Seigneur (Phil.4,4). Cette joie spirituelle provient d’une conscience pure, et elle est pour l’âme une espèce de paradis anticipé. 

3°) LA PAIX [DU SEIGNEUR] : elle est la tranquillité de l’âme, elle nous rend paisibles nous-mêmes, par l’empire qu’elle nous donne sur les passions  qui troublent notre âme. La paix du Seigneur est un bien, qui surpasse tout sentiment. Que celui qui l’a reçue la conserve; que celui qui l’a perdue, la recherche. Celui-là ne pourra parvenir à l’héritage de Dieu, qui ne se sera pas appliqué à posséder le bien de la paix. 

4°) LA PATIENCE : c’est une vertu qui nous fait supporter avec résignation et courage tous les maux de cette vie, quelque grands et longs qu’ils soient. Elle a deux grands motifs qui l’animent: le premier est une espérance ferme et inébranlable d’en être récompensé dans le ciel ; le second, qui est le plus parfait, est celui de l’amour de Dieu. Ce fruit de l’Esprit-Saint semble ordinairement amer, mais l’âme qui sait s’en nourrir y trouve une véritable douceur.  

5°) LA BIENVEILLANCE : c’est une bonne disposition de l’âme qui nous porte à faire du bien à nos semblables, nous rend sensibles à leurs peines et à leurs embarras, et nous engage à chercher les moyens de les en tirer. Cette vertu, appelée encore humanité, obligeance, a paru avec éclat dans notre adorable Sauveur, dont il est écrit qu’il a passé en faisant le bien (Actes 10,38).Travaillons à l’acquérir ou à la perfectionner au dedans de nous, et pratiquons-en les œuvres  , qui sont de rendre service à nos frères, de compatir à leurs afflictions, comme si c’étaient nos propres disgrâces, de les secourir avec promptitude, autant qu’il est en notre pouvoir et sans écouter nos répugnances et notre délicatesse. 

6°) LA BONTÉ : c’est une qualité de l’âme, qui nous porte à faire toujours ce qui est bien. Elle nous rend attentifs et exacts à tous nos devoirs, fervents et dévots envers Dieu, tendres, affables, sincères, charitables à l’égard du prochain. Elle est opposée à la malice, et elle a pour compagnes inséparables la complaisance, l’indulgence, l’aménité. Celui qui possède cette bonté ne la conserve qu’autant qu’il travaille à devenir meilleur. 

7°) LA LONGANIMITÉ : c’est une vertu qui nous fait supporter longtemps et sans nous plaindre les peines du corps et les sécheresses de l’âme, et attendre avec une foi vive et une confiance parfaite le secours du Ciel. Cette vertu est une partie de la patience; mais elle en diffère en ce que, si la patience supporte les maux, la longanimité fait quelque chose de bien plus difficile, car elle supporte les maux pendant un long temps, et attend toujours la consolation, même quand elle est différée pendant des jours, des mois et des années. Le Seigneur nous exhorte à cette vertu, quand il dit par le roi-prophète: «Attendez le Seigneur, et, en attendant, agissez avec courage et que votre cœur  prenne de nouvelles forces» (Ps.26,20).  

8°) LA MANSUÉTUDE : c’est une vertu par laquelle nous réprimons la colère que nous éprouvons contre ceux qui nous outragent. Elle fait qu’au lieu de répondre injure pour injure à ceux qui nous attaquent, nous ne perdons pas même la sérénité de notre visage, ni la tranquillité de notre cœur, ni la paix de notre âme. Mon fils, dit l’Esprit-Saint, faites vos actions dans la mansuétude, et vous vous attirerez l’estime et l’affection des hommes (Eccles.3,19). 

9°) LA BONNE FOI : elle consiste en une fidélité candide, sans défiance, sans subterfuge, sans artifice, à tout engagement contracté. Cette vertu est la base des relations sociales. 

10°) LA MODESTIE : elle est une vertu aimable et rare, qui semble craindre d’être remarquée, et qui fait le plus digne ornement du mérite réel. Elle compose l’extérieur de l’homme, et règle ses mouvements avec bienséance et honnêteté, eu égard aux personnes, aux affaires, aux temps, aux lieux et autres circonstances. Elle contribue singulièrement à la pureté de l’âme et aux progrès dans la vertu; et elle est d’un grand poids pour procurer l’édification du prochain. Car, ainsi que l’a dit le Sage, «on connaît l’homme sensé à l’air de son visage: ses vêtements, son ris, son allure, rendent témoignage de ce qu’il est» (Eccles.19,26-27).  

11°) LA CONTINENCE : c’est une vertu austère, qui nous fait résister à l’attrait des passions et à tous les désirs charnels. On l’appelle ainsi, parce que l’homme étant porté par la corruption de sa nature à l’appétit des plaisirs sensuels, il faut qu’il se contienne pour vaincre les tentations. 

12°) LA CHASTETÉ : cette vertu provient de la précédente, et en est la perfection. Elle préserve le corps et l’âme de toute souillure, et s’effraie de la moindre pensée contraire à la pureté. Par elle, le corps s’approche de la nature angélique et devient un vrai temple du Saint-Esprit, qui est l’auteur et le principe de cette vertu comme il en est le rémunérateur. Dieu, qui est la pureté même, se plaît parmi les âmes chastes, tandis que les âmes impures sont en abomination devant ses yeux.  

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 MAIS, COMMENT FAIRE LA DIFFÉRENCE ENTRE CE QUI VIENT DE L’ESPRIT ET CE QUI RELÈVE DE NOS ETATS D’ÂME? 

Il est vrai que l’Esprit est parfois difficile à remarquer tant il est discret et humble, et qu’il ne cherche pas à attirer nos regards sur lui. Faire la différence entre ce qui vient de L’esprit et ce qui Relève de nos états d’âme c’est l’objet du discernement. En fait, ce qui est simplement d’ordre psychologique est superficiel et ne laisse guère de trace en nous, même si notre réaction première est assez vive. Ce qui vient de l’Esprit touche profondément notre coeur et change quelque chose pour de bon.  

L’Esprit Saint ne fait pas forcément du bruit, mais il se révèle dans la manière dont nous vivons. C’est ainsi qu’il nous apprend l’humilité. Toutefois, il donne du courage, de la force d’âme, il apaise le coeur et donne de l’imagination dans les moments difficiles. Il augmente la confiance en Dieu et donne le désir d’en savoir plus sur lui, approfondit la prière et, surtout, accroît l’amour et l’espérance. L’Esprit change profondément le cœur  de chacun. 

INVOQUONS LE SAINT-ESPRIT: « VIENS ESPRIT SAINT DANS NOS COEURS »

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Viens, Esprit-Saint, en nos cœurs , 

et envoie du haut du ciel 

un rayon de ta lumière. 

Viens en nous, père des pauvres.

Viens, dispensateur des dons.

Viens, lumière en nos cœurs . 

Consolateur souverain,

hôte très doux de nos âmes,

adoucissante fraîcheur. 

Dans le labeur, le repos ;

dans la fièvre, la fraîcheur ;

dans les pleurs, le réconfort. 

O lumière bienheureuse,

viens remplir jusqu’à l’intime 

le cœur  de tous tes fidèles. 

Sans ta puissance divine,

il n’est rien en aucun homme,

rien qui ne soit perverti. 

Lave ce qui est souillé,

baigne ce qui est aride,

guéris ce qui est blessé. 

Assouplis ce qui est raide,

réchauffe ce qui est froid,

rends droit ce qui est faussé. 

A tous ceux qui ont la foi 

et qui en toi se confient,

donne tes sept dons sacrés. 

Donne mérite et vertu

donne le salut final

donne la joie éternelle. 

Amen.