EUGENIE (Impératrice des Français ; 126-1920), EUGENIE DE MONTIJO (1826-1920), FRANCE, HISTOIRE DE FRANCE, L'IMPERATRICE EUGNENIE, UNE VIE POLITIQUE, LIVRE, LIVRES, LIVRES - RECENSION, MAXILE MICHELET, NAPOLEON III (Empereur des Français ; 1808-1873)

L’impératrice Eugénie (1826-1920)

L’impératrice Eugénie, dernière souveraine de France

L’impératrice Eugénie, une vie politique

Maxime Michelet

Paris, Editions du Cerf, 2020. 408 pages.

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Et si l’impératrice Eugénie n’était pas seulement l’épouse de Napoléon III mais aussi sa conseillère ? Et si cette première dame, dont on a vanté le raffinement, était d’abord une redoutable stratège politique ? Et si la dernière de nos souveraines était, en fait, une de nos plus illustres femmes d’État ?

C’est ce portrait inattendu que dessine ici le jeune historien Maxime Michelet. De son mariage avec le nouvel empereur des Français, événement de premier plan, à l’organisation de sa fonction où son charme, sa bonté et son intelligence en firent une des plus fascinantes têtes couronnées d’Europe, en passant par ses années de régence, où elle dévoila un caractère de fer et une droiture sans égale, ce livre restitue la vie de la dernière impératrice au plus près de la construction politique du Second Empire.

Une fresque historique entre luxe et charité, politique et mondanités, guerres, triomphes et défaites.

Maxime Michelet consacre ses recherches à la Deuxième République et au Second Empire. Il est président du Comité d’organisation du Centenaire de l’impératrice Eugénie. Il signe ici son premier livre.

 

Eugénie (1826 – 1920)

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Impératrice et trois fois régente

Eugénie de Montijo fut la dernière souveraine des Français. D’origine espagnole, rien ne prédestinait cette jeune aristocrate à épouser Napoléon III, neveu de Napoléon Ier et empereur des Français de 1852 à 1870.

Peu connue, méprisée, vilipendée, son rôle historique a longtemps été sous-estimé.

Pourtant, Eugénie fut la première des « Premières dames » à exercer un rôle politique. Par son intelligence et ses jugements avisés, elle gagna la confiance de son mari qui lui délégua par trois fois la régence.

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Louis-Napoléon Bonaparte, de président à empereur

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LouisNapoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier, devient le premier président de la République française élu au suffrage universel masculin.

Faute de pouvoir briguer un deuxième mandat, il se fait proclamer empereur des Français sous le nom de Napoléon III le 2 décembre 1852.

Toujours célibataire malgré de nombreuses conquêtes féminines, il cherche à nouer une alliance politique en épousant une princesse européenne mais essuie refus sur refus. À défaut de quoi, il demande la main d’Eugénie, l’une des plus belles femmes de la bonne société parisienne.

Au lendemain de son mariage, le 30 janvier 1853, la nouvelle impératrice n’est qu’une jeune femme de 26 ans sans formation politique. Elle n’a d’autre mission que de faire resplendir l’éclat de sa beauté et donner un héritier à la dynastie.

Sur le premier point, la réussite est totale. En ce qui concerne la mission dynastique, les choses s’annoncent plus compliquées. Le couple doit patienter trois ans avant la naissance d’un héritier. Enfin,  Eugène-Louis Napoléon Bonaparte voit le jour le 16 mars 1856, pendant le congrès de Paris qui consacre le retour de la France sur la scène internationale.

Apprentie souveraine  

Le 17 juillet 1856, trois jours après le baptême de son fils à Notre-Dame de Paris, Napoléon III institutionnalise la régence. En cas de décès de l’empereur, ce serait à Eugénie d’exercer la puissance impériale jusqu’à la majorité de son fils. L’impératrice démontrera ses capacités à remplir ce rôle puisque Napoléon III la nommera régente intérimaire à trois reprises.

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La première fois,  c’est en 1859 quand l’Empereur part aux armées lors de la guerre d’Italie. L’impératrice se retrouve investie de la présidence du Conseil privé et du Conseil des ministres mais son pouvoir est encadré. Eugénie assiste plus qu’elle ne participe aux conseils et ne prend aucune décision.

L’année 1865 est une année essentielle pour l’impératrice Eugénie puisqu’elle va exercer de nouveau, pendant un mois, les prérogatives de régente, à l’occasion de la visite en Algérie de Napoléon III. Cette régence permet aussi à la famille impériale de montrer son unité.

Cette fois, la souveraine s’investit davantage. Elle reçoit aux Tuileries les membres des commissions parlementaires.

Dans le domaine charitable, elle soutient l’abandon des prisons pour enfant, remet en fonctionnement la Société de Charité maternelle, une institution caritative fondée en 1787 par Marie-Antoinette, et fonde un orphelinat.

La chute et l’exil 

Le 19 juillet 1870, la guerre est déclarée à la Prusse et à ses alliés. L’impératrice retrouve pour la troisième fois la fonction de régente mais ses prérogatives sont extrêmement limitées et tout repose sur le cabinet des ministres dirigé par Émile Ollivier.

Le 4 septembre, en pleine nuit,  le Corps législatif est réuni pour apprendre la défaite de Sedan et la capture de l’Empereur. Jules Favre, député républicain, prend aussitôt la tête d’une coalition réclamant sa déchéance et dans la journée, se rend à l’hôtel de Ville de Paris pour y proclamer la IIIème République accompagné d’une foule de Parisiens.

Eugénie doit quitter la France en toute hâte. Elle trouve refuge en Angleterre, sous la protection bienveillante de la reine Victoria. Son fils l’y rejoint ainsi que l’ex-empereur, une fois libéré de sa captivité en Allemagne. Le couple emménage à Camden Place, à Chislehurst, non loin de Londres.

C’est là que Napoléon III meurt le 9 janvier 1873 au cours d’une intervention chirurgicale destinée à le guérir de la maladie de la pierre (calculs dans les reins). En 1879, le fils du couple impérial part avec l’armée britannique combattre les Zoulous en Afrique du Sud. Il est tué le 1er juin en faisant front à une troupe ennemie, laissant sa mère ravagée de chagrin. C’est le premier Bonaparte tué au combat.

Infatigable voyageuse, Eugénie va passer le restant de sa vie entre l’Angleterre et la côte d’Azur. Elle s’éteint, le 11 juillet 1920, à l’âge de 94 ans à Madrid.