CHINE, LONGUE MARCHE (la), MAO ZEDONG (1893-1976), REPUBLIQUE POPULAIRE DE CHINE

La longue marche de Mao Zedong

19 octobre 1935

Fin de la Longue Marche

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Le 19 octobre 1935 s’achève la Longue Marche des communistes chinois et de leur chef Mao Zedong.

Après une épopée de douze mille kilomètres à travers la Chine, les communistes se réfugient au Shaanxi. Dans cette province montagneuse isolée du nord-ouest, ils échappent aux attaques du parti rival du Guomindang et de son chef, Chiang Kaï-shek.

C’est au cours de la Longue Marche que Mao Zedong s’est imposé comme le leader des communistes chinois avant de les mener à la victoire finale.

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De difficulté en difficulté

Fils d’un riche paysan, Mao est né le 28 décembre 1893 au Hounan, au coeur de la Chine. Il a participé au mouvement étudiant du 4 mai 1919 puis à la fondation du Parti communiste en 1921.

Au risque de mécontenter les alliés soviétiques, il cultive l’idée que les révolutionnaires chinois doivent s’appuyer en priorité sur la paysannerie des campagnes, si méprisée soit-elle, plutôt que sur la classe ouvrière des villes. Cette idée est longtemps combattue par les autres leaders du Parti, notamment le très influent Zhou Enlai.

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Mais les troupes du Guomindang, le grand parti républicain de Sun Yat-sen, désormais dirigé par Chiang Kaï-shek, lancent une offensive sur le bastion communiste. Voilà Mao et ses fidèles obligés de fuir vers le nord. Ils ne sont pas les seuls. Au total, 130 000 hommes répartis en trois colonnes armées tentent de fuir vers l’ouest ou le nord-ouest.

La principale colonne, le 1er front, auquel participent Mao et les principaux hiérarques du Parti communiste chinois, compte près de 90 000 hommes au départ du Jiangxi, en octobre 1934. S’étant dirigés vers l’ouest, ils arrivent à Zunyi Guizhou) le 15 janvier 1935.

Mais les chefs s’interrogent sur la marche à suivre. Fuir mais où et dans quel but ? Mao Zedong témoigne alors d’une clarté de vue qui lui vaut le ralliement de l’influent Zhou Enlai, l’un des chefs de l’insurrection ouvrière de Shanghai de 1927. Au terme de rudes débats, il impose l’idée de se diriger vers le nord et, pourquoi pas ? d’en profiter pour combattre les Japonais et rallier les patriotes chinois à leur cause.

La colonne poursuit donc sa route, toujours traquée par les troupes nationalistes et parfois mitraillés par leur aviation. La marche elle-même est épuisante, par les déserts et les montagnes enneigées. Les hommes doivent marcher environ quarante kilomètres par jour, avec une vingtaine de kilos sur le dos, ravitaillement et fusil compris. Autant dire que les effectifs fondent très vite, du fait des batailles, de la faim, des maladies… et plus que tout des désertions.

Après Zunyi, le 1er front tourne un moment en rond car Mao, qui voit son autorité s’affermir sur le groupe, ne veut pas rejoindre trop tôt l’autre colonne qui vient à leur rencontre, celle du général Zhang Guotao.

En février 1935, avec l’appui de Zhou Enlai, Mao se fait enfin élire président du Comité central du PCC (Parti communiste chinois). Quand les deux colonnes se rejoignent enfin, leurs chefs ne tardent pas à diverger sur la stratégie.

Zhang Guotao entraîne ses hommes vers le plein Ouest avec l’espoir de rejoindre la république bolchévique du Sinkiang. Presque tous ses hommes se feront massacrer avant le but, par les cavaliers Hui, des musulmans ralliés aux nationalistes. Lui-même finira par rejoindre le Guomindang !

Désormais chef incontesté de son groupe, Mao, quant à lui, est plus que jamais décidé à aller vers le nord. Incidemment, dans un village, il découvre en effet sur une coupure de presse qu’un soviet communiste s’est constitué au Shaanxi, une province misérable d’environ 200 000 km2 et 25 millions d’habitants.

Il y arrive le 19 octobre 1935, après un parcours de douze mille kilomètres en 368 jours, dont seulement cent jours de repos. Il n’est plus accompagné que de vingt à trente mille hommes, un cinquième des effectifs initiaux.

Aujourd’hui encore, la Longue Marche fait l’admiration de la plupart des Chinois. Elle est vue non sans raison comme un spectaculaire exploit collectif, une anabase des temps modernes. Entre autres moments épiques, le franchissement sous la mitraille du célèbre pont suspendu de Luding s’inscrit dans le roman national !

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