BERNADETTE DE LOURDES, BERNADETTE SOUBIROUS (sainte ; 1844-1879), COMEDIE MUSICALE, LOURDES

« Bernadette de Lourdes » : la comédie musicale

 

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Une Bernadette de Lourdes plus vivante que jamais

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Durant quatre mois, la comédie musicale « Bernadette de Lourdes » se joue à Lourdes. Ce spectacle inédit raconte l’histoire de Bernadette Soubirous à partir de la première apparition dont elle est témoin, à la façon des comédies musicales de Broadway. Aleteia y a assisté.

Un brouhaha léger emplit la salle. Les premiers spectateurs s’installent tandis que les suivants parcourent le lieu du regard. Nous ne sommes pas au théâtre Mogador ou à la Comédie Française mais à Lourdes, dans l’espace Robert Hossein. Dans quelques minutes, les lumières s’éteindront et les spectateurs émerveillés découvriront l’histoire de Bernadette Soubirous, celle qui a vu la Vierge « en vrai ». Dans cette salle qui compte 1.500 places, 130 sont dédiées aux personnes en fauteuil roulant ou alitées. Ici, le carré or, ce sont d’abord les malades, installés au pied de la scène. Car ce show de 1h40 « façon Broadway », ainsi qu’aime à le dire Roberto Ciurleo, producteur du spectacle, fait la part belle aux invisibles de la société.

Bernadette Soubirous, fille d’un meunier que l’arrivée des moulins à vapeur a précipité dans l’indigence, n’était-elle pas l’une des leurs ? Dans cette salle de spectacle pas comme les autres, la présence de la Croix-Rouge et de soignants prêts à voler au secours des malades si nécessaire, ainsi qu’un poste de secours situé juste sous les gradins, attestent de l’esprit particulier de cette comédie musicale au budget monumental de 10 millions d’euros qui se joue depuis le 1er juillet et jusqu’au 27 octobre prochain dans la cité pyrénéenne. « Aujourd’hui, nous voulons rester à Lourdes car nous souhaitons y faire venir les gens », insiste le producteur.

 

De véritables tableaux vivants

Dans cette mise en scène bien ficelée qui réunit tous les ingrédients de la réussite, le dynamisme est de mise. Gilets, bretelles et redingotes pour ces messieurs de la ville, sabots, fichus, tabliers pour Bernadette et les siens… Les costumes des vingt-cinq personnes qui se succèdent sur scène nous font plonger dans l’atmosphère du milieu du XIXe siècle, palpable dans les quelques chorégraphies d’ensemble plutôt réussies. On apprécie la diversité des décors mis en valeurs par les changements à vue et qui permet de passer en un rien de temps de la place du village au bureau du commissaire Jacomet (interprété par Grégory Deck), à la grotte ou encore au beau milieu de la campagne pyrénéenne. Un tableau montre Bernadette discutant aux champs avec Jeanne et Toinette. Tendez l’oreille et peut-être ouïrez-vous le frémissement du vent au milieu des herbes folles, dans ce décor d’une beauté à couper le souffle. Lumières chaudes et contrastes projettent le spectateur dans un imaginaire digne des grands maîtres du clair-obscur.

FRANCE - COMEDIE  MUSICALE BERNADETTE DE LOURDES

Au milieu, Bernadette, inébranlable. Ici, point d’adolescente introvertie et craintive, mais une enfant de 14 ans à la détermination sans faille. « Je suis chargée de vous le dire, pas de vous le faire croire », lance-t-elle effrontément à ses détracteurs. Eyma, la chanteuse de 17 ans qui l’interprète, confie à Aleteia avoir été frappée par la ténacité de la sainte : « Elle garde son idée en tête et n’en change pas. Elle a du répondant et nous montre qu’il faut aller jusqu’au bout ». Bien dit.

En fait d’apparition mariale, dans la grotte de Massabielle magnifiquement reproduite en 3D à l’image de l’originale, une forme blanche qui ondule légèrement et dont la sobriété permet au spectateur d’imaginer ce qu’il veut, laissant parler son cœur et non ses yeux. Bernadette est bien là, en contemplation, et son regard en dit long. « Madame, Vous qui m’avez choisie un jour, Pour répandre vos mots d’amour, Vous qui un jour m’avez élue, Je vous bénis, je vous salue », lance-t-elle à l’adresse de « Aquero » (c’est-à-dire « Celle-ci » en occitan). À sa voix claire répondent au fil du spectacle celles de David Bán et Sarah Caillibot, qui interprètent ses parents, pauvres gens pris entre la pression sociale qu’ils subissent et leur fille qui appelle à la vérité, plus résolue que jamais. On n’oubliera pas non plus l’abbé Peyramale, auquel Christophe Héraut prête sa carrure de colosse et sa voix grave, particulièrement ovationné par le public à l’issue du show. Les chansons, dans lesquelles on reconnaît la touche de Grégoire, traduisent les doutes, les peurs et les certitudes de chacun des protagonistes.

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Noir. Les lumières s’éteignent et un tonnerre d’applaudissements vient saluer ce spectacle. Certains ont les larmes aux yeux, d’autres se lèvent pour saluer la prestation ou tambourinent à qui mieux mieux sur le sol, faisant trembler les gradins. Pas de doute, le spectacle a fait mouche. Le collectif final, « Allez dire », a quasi des allures d’envoi en mission. « Allez dire, Que chacun porte en lui, Enfoui et caché, Ce pourquoi il est là », chantent en chœur les artistes. Dans le fond de la scène, des photos des processions d’hier et d’aujourd’hui attestent de l’actualité permanente du mystère de Lourdes. Roberto Ciurleo cite d’ailleurs volontiers padre Nicolas, ce prêtre qui lui a attrapé le bras à l’issue d’une représentation, lui lançant de son bel accent italien : « Mais elle est vivante, elle est vivante, c’est Bernadette ! ». Ce soir, la foule qui mêle croyants et non-croyants semble partager cet avis, elle qui applaudit au rythme de la chanson finale, affichant des visages bouleversés mais heureux.

 

« Bernadette de Lourdes »,

dans les coulisses de la comédie musicale événement

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Le 1er juillet 2019 sera joué pour la première fois le nouveau spectacle musical « Bernadette de Lourdes ». Une comédie musicale poétique qui revient sur les apparitions mariales de la toute jeune Bernadette Soubirous. La rédaction d’Aleteia a assisté pour vous à son enregistrement et a rencontré son producteur, Roberto Ciurleo. Découverte.

C’est en région parisienne, dans un studio d’enregistrement situé au fond d’une petite cour pavée, que s’élabore en secret — ou presque — ce qui s’annonce être l’un des grands rendez-vous musicaux de 2019 : la comédie musicale Bernadette de Lourdes. « Quand on va à Lourdes, on oublie parfois la simplicité de la toute jeune Bernadette Soubirous », commence Roberto Ciurleo, ex directeur délégué de Virgin Radio et producteur des comédies musicales Robin des Bois et Les 3 mousquetaires. « Ce spectacle est l’occasion de reparler d’elle, de sa jeunesse, de son visage de 14 ans dans son petit village des Pyrénées. Son destin a changé tellement de choses pour des millions de personnes ! », s’enthousiasme Roberto Ciurleo. « Le témoignage qu’offre Bernadette est un cadeau exceptionnel pour un jeune d’aujourd’hui qui n’a pas eu l’occasion de se poser des questions, de s’interroger sur sa spiritualité ».

 

 « Ça sera grâce à Bernadette »

C’est avec des yeux rieurs et un sourire communicatif que Roberto Ciurleo évoque Bernadette Soubirous, sa Bernadette. Il faut remonter à fin novembre 2011 pour comprendre la genèse du projet. « À l’époque nous étions en plein dans Robin des Bois. Lors d’un workshop dans le Gers avec toute l’équipe, j’ai repensé à ma grand-mère Alice qui priait souvent Notre-Dame de Lourdes pour moi. J’ai alors dit à ma collaboratrice Éléonore : “J’en entends parler tout le temps… J’ai envie d’y faire un tour” », raconte l’ancien animateur radio. Finalement toute l’équipe — amis, compositeurs, metteurs en scène… — l’a accompagné. « Nous nous sommes retrouvés devant la grotte, un soir et… personne ne s’attendait à cela. Tout le monde était extrêmement ému, certains se sont mêmes mis à pleurer », raconte-t-il. Il décide alors d’appeler sa grand-mère et lui confie : « J’étais devant la grotte et pour une fois, c’est moi qui ai pu prier pour toi ». Un brin provocant, un brin convaincu Roberto Ciurleo lance alors à Eléonore : « Si Robin des bois est un succès, ça sera grâce à Bernadette ! » Plus de 800.000 spectateurs plus tard, le producteur avoue : « On a une dette immense ».

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« Vous avez trouvé les mots justes »

Un ange passe dans le studio d’enregistrement. C’est le moment que choisit le chanteur Grégoire pour faire son entrée. Après avoir salué chaleureusement son équipe, place au sérieux et à la concentration. C’est sur ses musiques et sous sa houlette que les chanteurs de la comédie musicale travaillent. Roberto Ciurleo reprend : « L’une des particularités de ce spectacle est le travail que nous avons mené conjointement avec le sanctuaire de Lourdes et le père Régis-Marie, chapelain au sanctuaire ». En effet, les dialogues de Bernadette sont directement tirées des procès-verbaux. « Le père Régis-Marie, c’est la mémoire de Bernadette. On en avait souvent entendu parler et je dois avouer que j’appréhendais un peu cette rencontre. À notre deuxième rencontre, nous avons diffusé quelques titres du spectacle. Et c’est alors qu’il m’a confié : “J’ai été très ému, vous avez trouvé les mots justes”. À partir de ce moment-là, il a été notre guide et nous a mis en confiance. Plus globalement, je dirais que toutes les personnes rencontrées à Lourdes ont été extrêmement bienveillantes à notre égard ».

 

Une technologie au service de l’authentique

À titre d’exemple, lors de leur premier showcase à Lourdes en février, Roberto Ciurleo raconte l’histoire de ces religieuses qui ont prié pour l’équipe et qui ont apporté une statue de la Vierge Marie dans la loge des artistes. « Nous avons eu tant d’encouragements que nous ne soupçonnions pas », reconnaît-il avec humilité. » « “On n’a jamais chanté devant un public en pleurs”, m’ont même avoué plusieurs comédiens ! ».

Et quelle place pour la technologie dans un spectacle qui retrace l’histoire même de l’humilité ? « Les technologies d’aujourd’hui nous permettent de recréer la grotte de Lourdes à l’identique… comme à son origine ! Les spectateurs vont se retrouver d’un seul coup à l’époque de Bernadette, il y a 160 ans. Cela va être bouleversant ! Il n’y a pas de jugement dans ce spectacle, c’est quelque chose de très heureux, de très vrai. Quand on est face à la grotte, on imagine cette gamine à genoux mais aujourd’hui tout est aménagé. Grâce aux technologies et à l’utilisation de l’eau, le spectacle est très poétique ; c’est en quelque sorte du théâtre musical. Je pense que ceux qui se rendront à la grotte après avoir vu le spectacle y trouveront quelque chose de différent. Peut -être qu’ils redécouvriront la simplicité et l’humanité qui se dégagent de Lourdes ». En ce dimanche de septembre, c’est aussi la simplicité qui domine le studio d’enregistrement, entre cafés, thés et croissants… Si c’est presque à regret que l’on quitte ce lieu, rendez-vous est pris pour le 11 février 2019, avec la sortie de l’album, et le 1erjuillet prochain avec la comédie musicale qui se jouera à Lourdes jusqu’à fin octobre.

Spectacle " Bernadette de Lourdes "

Source : Site Aleteia

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Lourdes :le film

Lourdes – la critique du film

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En nous faisant partager la vie de tous ceux qui font vivre cette ville à la réputation kitsch, Thierry Demaizière et Alban Teurlai rendent attrayant ce lieu de processions, de messes et de maladies, mais aussi d’espoir et de fraternité. Un vrai miracle !

 Réalisateurs : Thierry Demaizière – Alban Teurlai

 Genre : Documentaire

 Nationalité : Français

 Distributeur : Mars Films

 Date de sortie : 8 mai 2019

 Durée : 1h31mn

 Festival : Festival 2 Valenciennes 2019

 

Résumé : Le rocher de la grotte de Lourdes est caressé par des dizaines de millions de personnes qui y ont laissé l’empreinte de leurs rêves, leurs attentes, leurs espoirs et leurs peines. A Lourdes convergent toutes les fragilités, toutes les pauvretés. Le sanctuaire est un refuge pour les pèlerins qui se mettent à nu, au propre – dans les piscines où ils se plongent dévêtus – comme au figuré – dans ce rapport direct, presque charnel à la Vierge.

Notre avis : L’évocation de Lourdes, cette ancienne résidence des Ducs de Bigorre devenue un immense pôle d’attraction spirituel depuis 1858, date à laquelle Bernadette Soubirous assiste à plusieurs apparitions de la Vierge, suscite souvent quelques a priori que Thierry Demaizière et Alban Teurlai surpassent avec élégance.

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Si quelques fictions (on se souvient de Lourdes, le long métrage subtilement cruel de Jessica Hausner porté par une Sylvie Testud divine) et de nombreux reportages télévisés ont été consacrés aux sanctuaires ou à l’aspect marchand des rues, aucun documentaire ne s’est encore jamais intéressé aux pèlerins et à leurs accompagnateurs. Troublé par le témoignage d’une amie hospitalière, le journaliste Thierry Demaizière, qui s’est fait connaître grâce aux portraits qu’il a longtemps réalisés dans le cadre de l’émission de TF1 Sept sur sept, avant de s’associer avec Alban Teurlai pour tracer ceux de nombreux comédiens ou couturiers célèbres, pose un regard sensible sur ce creuset d’humanité qui, bien au-delà de la foi, nous interroge sur notre rapport à la souffrance et à la mort. Pourtant, aucune tristesse ne se dégage de l’énumération de ces parcours fracassés. Elle est, au contraire, avantageusement remplacée par une solidarité évidente, d’autant plus frappante qu’elle est ailleurs devenue si rare. Du départ en convoi, où tout est minutieusement organisé pour un confort maximum, à l’accueil fait par des bénévoles (souvent des jeunes qui sacrifient leur temps libre, non pas pour s’acheter une bonne conscience, mais pour recevoir autant qu’ils donnent), au dévouement sans faille, jusqu’à ces scènes merveilleusement filmées, au cours desquelles les pèlerins s’immergent dans les piscines, le respect et l’entraide dominent.

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Issus de tous les coins de France et de toutes les catégories sociales, les malades sont unis par le même besoin viscéral d’espérer. Cette détermination absolue touche droit au cœur. Du militaire en uniforme, vibrant d’une volonté inflexible à adoucir les derniers jours de son tout jeune fils, au chef d’entreprise atteint de la maladie de Charcot, doté d’une force de caractère si puissante, qu’il aborde sereinement l’idée de sa mort toute proche, en passant par le travesti qui n’aspire qu’à une fin de vie paisible ou par Jean-Louis qui, après une tentative de suicide, a perdu l’usage de la parole et de la mobilité, mais pas le sens de l’humour, les histoires s’enchaînent, tantôt drôles, parfois incongrues, toujours émouvantes. 

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Une mise en scène délicate atténue la lourdeur des tragédies relatées et réussit même à occulter ces invalidités, dérangeantes pour nos yeux accoutumés à la dictature de l’apparence, et parvient à nous époustoufler, à partir d’une atmosphère qui suscite admiration et émotion. La caméra accorde la même attention aux intervenants et nous livre sans détour leurs réactions, leurs doutes et leurs craintes, leur maladresse, mais souligne aussi ce lien indéfectible d’amitié tissé entre malades et bénévoles, sans que jamais ne pointe la moindre once de pitié ou de servilité. Si Thierry Demaizières et Alban Teurlai font le choix de privilégier la condition humaine plutôt que la dimension spirituelle, la religion s’invite pourtant de manière décomplexée, par l’intermédiaire d’un jeune curé chaleureux et décontracté, dont le franc-parler savoureux fait allégrement voler en éclats les clichés d’une religion chrétienne compassée. On lui doit assurément les plus fervents instants de gaieté.
En accrochant tous ces morceaux de vie tragi-comiques les uns aux autres, Lourdes ne se contente pas de donner la parole à ceux que la société préfère habituellement cacher, mais en profite pour clamer haut et fort que face à l’adversité, l’union fait la force, et se transforme ainsi en un hymne au pouvoir de réconfort du vivre-ensemble.

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Claudine Levanneur

https://www.avoir-alire.com/lourdes-la-critique-du-film

DOCUMENTAIRES, FILMS, LOURDES

« Lourdes », un film bouleversant sur la ferveur des pèlerins — Aleteia : un regard chrétien sur l’actualité, la spiritualité et le lifestyle

Le nouveau documentaire des réalisateurs Thierry Demaizière et Alban Teurlai est consacré aux pèlerins du sanctuaire de Lourdes, l’un des lieux d’apparition mariale les plus connus au monde. Dans ce long-métrage, le sanctuaire est magnifié tout autant par les images et les acteurs que la musique. Un travail admirable en salles le 8 mai.En février…

via « Lourdes », un film bouleversant sur la ferveur des pèlerins — Aleteia : un regard chrétien sur l’actualité, la spiritualité et le lifestyle

AVE MARIA DE LOURDES, CANTIQUES RELIGIEUX, JEAN GAGNET (1839-1914), LOURDES

Les Ave Maria de Lourdes

L’Ave Maria de Lourdes

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L’abbé vendéen Jean Gaignet (1839-1914) est auteur méconnu de l’« Ave Maria » L’  « Ave Maria » est l’un des trois chants catholiques les plus connus dans le monde entier avec « Minuit chrétiens » et « Il est né le divin enfant »

Cependant on ne sait  pas grand-chose de ce prêtre érudit et discret, mort un 1er février en 1914.

Composé en 1873, ce chapelet dédié à la Vierge Marie a été créé en deux temps. Jean Gaignet est professeur au grand séminaire de Luçon lorsqu’il crée le Salut d’arrivée, un cantique de huit couplets destiné aux pèlerins vendéens qui se rendent à la grotte de Lourdes. Sur place, le chant séduit de nombreux fidèles.

L’évêque de Luçon lui demande alors d’écrire une version longue. Jean compose 68 couplets qui décrivent toutes les apparitions de la Vierge.

Le succès est immédiat. Depuis, l’œuvre est devenue incontournable. Ses textes ont été réécrits en 1969, mais sans toucher au refrain, le fameux « Ave, ave, ave Maria ».

Mais qui était Jean Gaignet ? Un ecclésiastique érudit, indépendant et extrêmement dévot. Celui qui deviendra supérieur du Grand séminaire de Limoges entre 1885 et 1905 est décrit comme grand et costaud, austère mais bienveillant, ouvert d’esprit.

Il est fragile, aussi. Car il n’est pas au mieux, physiquement et moralement, lorsqu’il achève l’écriture de son cantique en 1873. Il se remet mal de la perte de ses deux frères, victimes de la guerre franco-allemande de 1870. « Il est allé un temps se reposer dans le Sud et s’est inspiré des airs qu’il y a entendus. »

Les mélodies ramenées de la Bigorre seront le socle de son inspiration. Dont il ne retirera aucune gloire.  En 1925, onze ans après sa mort, on pouvait mesurer à la fois la popularité de cette œuvre et la fierté de son origine à la lecture du bulletin diocésain de Luçon : « L’Ave Maria n’existerait pas sans Lourdes. Mais on peut dire que les pèlerins du monde ne sauraient imaginer Lourdes sans l’Ave Maria. »

 

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Le premier cantique composé en 1873

1 – Les saints et les anges
En chœur glorieux
Chantent vos louanges
Ô Reine des cieux.

Ave, Ave, Ave Maria (bis)

2 – Au salut du monde
Pour mieux travailler
Qu’une foi profonde
Nous aide à prier.

3 – Soyez le refuge
Des pauvres pécheurs
Ô Mère du Juge
Qui connaît nos cœurs

4 – Avec vous, ô Mère
Nous voulons prier
Pour sauver nos frères
Et les sanctifier

5 – Voyez la misère
De tous les humains.
Pitié douce Mère
Tendez leur la main.

6 – A l’heure dernière,
Fermez-nous les yeux ;
A votre prière
S’ouvriront les cieux

 

 

 

Les 60 couplets de l’Ave Maria de Lourdes  également composés mais remaniés en 1969 (il y en avait 68 à l’origine) par l’abbé Jean Gagnet : 

Tous les soirs, à Lourdes, la procession aux flambeaux égrène quelques strophes du cantique traditionnel. Son refrain est universellement connu et tous les pèlerins peuvent le chanter en chœur et en latin. Il n’en va pas de même pour les couplets. Les langues se succèdent. Il est bon qu’il en soit ainsi pour que chaque groupe ait la possibilité de chanter dans sa langue. Mais avec cette méthode, on dépasse rarement le premier couplet. Sauf le 18 février, quand la procession des Lourdais descend de l’église paroissiale jusqu’à la Grotte : c’est le temps nécessaire pour chanter les 60 couplets. Il vaut la peine de connaître les 60 couplets car ils racontent l’histoire et chantent la spiritualité de Lourdes. 

1 – Ô Vierge Marie Le peuple chrétien A Lourdes vous prie Chez vous il revient. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

2 – Chantons votre histoire Dans votre Cité Du haut de la gloire Daignez l’écouter. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

3 – Un jour Bernadette Ramasse du bois Avec deux fillettes Qui pleurent de froid. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

4 – Jusqu’à Massabielle L’enfant veut passer Mais elle est si frêle Comment traverser ? 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

5 – Un froid l’a saisie Un bruit la surprend Mais sur la prairie Ne souffle aucun vent. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria

6 – Le fond de la roche S’éclaire l’instant La Dame s’approche Fait signe à l’enfant. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

7 – La blanche apparence Paraît à ses yeux Comme une présence Qui parle de Dieu. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

8 – Avec la parure D’un lys immortel Elle a pour ceinture Un ruban du ciel. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

9 – Au pied de sa Mère L’enfant qui la voit Apprend à bien faire Le signe de croix. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

10 – Les grains d’un rosaire Courraient dans sa main Et de la prière Traçaient le chemin. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

11- Longtemps Bernadette Devant le rocher Joyeuse, répète Le chant de l’Ave. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

12 – Elle était si belle Comment la revoir ? De moi que veut-elle ? Comment le savoir ? 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

13 – Elle est revenue Sans dire son nom L’enfant tout émue A peur du démon. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

14 – D’un geste rapide L’eau sainte a jailli A l’enfant timide La Dame a souri. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

15 – « Vous êtes venue à Lourdes chez nous Pauvresse inconnue Qui suis-je pour vous ? » 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

16 – « Venez je vous prie Ici quinze fois Avec vos amies Entendre ma voix ». 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

17 – « Enfant généreuse Un jour, je promets De vous rendre heureuse Au ciel, à jamais ». 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

18 – La foule croyante Revient chaque jour De l’humble voyante Guettant le retour. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

19 – Ses yeux s’illuminent Son front a pâli Car elle devine Un monde infini.
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

20 – Le peuple fidèle Pressent qu’aujourd’hui Une ère nouvelle Commence pour lui. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

21- La Dame est partie Comment la revoir ? L’enfant éblouie Conserve l’espoir. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

22 – Deux fois la Bergère Revient pour prier: Aucune lumiére Au roc n’a brillé. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

23 – « On dit qu’à la Grotte J’ai tout inventé Ma mère sanglote On veut m’arrêter ». 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

24 – La Dame inconnue Bientôt réapparaît L’enfant à sa vue Retrouve la paix. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

25 – « Sachez que l’orage Un jour passera Que votre courage Plus fort reviendra ». 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria !

26 – L’enfant la supplie: « Que dit votre cœur? – Je veux que l’on prie Pour tous les pécheurs ». 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

27 – Avec insistance La Dame trois fois A dit : « Pénitence » Chrétien, c’est pour toi ! 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

28 – « Mangez l’herbe amère Qui sort du limon Et dans la poussière Courbez votre front ». 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

29 – « A cette fontaine Venez et buvez; Dans l’eau pure et saine Allez vous laver ». 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

30 – Le Gave est tout proche L’attire un instant Un signe à la roche Ramène l’enfant. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

31 – Tandis qu’elle creuse Bientôt elle voit Jaillir l’eau bourbeuse Du sol dans ses doigts. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

32 – Ô source de vie Qui rend la santé Fontaine bénie Comment te chanter ? 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

33 – « Je veux qu’ici même Au pied de ces monts Le peuple que j’aime Vienne en procession ». 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

34 – « Et qu’une chapelle Bâtie en ce lieu Aux hommes rappelle Qu’il faut prier Dieu ». 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

35 – « Allez dire aux prêtres Le vœu de mon cœur Allez le soumettre A votre pasteur ». 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

36 – Le prêtre réclame Un signe parlant : « Quelle est cette Dame ? Son nom, je l’attends ». 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

37 – « Demande pour gage A dit le pasteur Qu’au rosier sauvage Il pousse une fleur ». 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

38 – Avec un sourire Accueillant ce vœu La Dame veut dire : « Je donnerai mieux ». 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

39 – La terre est en fête Dieu vivant vient nous sauver; L’Eglise répète Le chant de l’« Ave ». 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

40 – Ô vous dont la terre Admire le don Quel est ce mystère De votre saint nom ? 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

41 – Trois fois la Bergère Refait humblement La même prière : La Dame l’entend. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria !

42 – Marie à la terre Livra son secret Par cette bergère Que tous ignoraient. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

43 – Vierge Immaculée En vous nous croyons Enfin révélée Par votre vrai nom. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

44 – Le cierge qui brûle Epargne ses doigts Survient l’incrédule Qui doute et qui croit. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

45 – La Vierge fidèle Revient mais se tait Elle est bien plus belle Alors que jamais. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

46 – Fidèle au message L’Eglise a parlé Rendant témoignage A la vérité 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

47 – « Marie est venue chez nous 18 fois L’enfant qui l’a vue Est digne de foi ». 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

48 – La foule innombrable Depuis ce grand jour Revient inlassable Chanter son amour. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

49 – La Grotte où l’on prie Dispense la paix C’est là que Marie Répand ses bienfaits. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

50 – On voit la fontaine Couler sans tarir Et la foule humaine Passer sans finir. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

51 – Aux grâces nouvelles Sachons obéir Car Dieu nous appelle A nous convertir. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

52 – On dit son rosaire On vit dans la foi Avec vous ô Mère On porte sa croix.
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

53 – Le Dieu qui pardonne Absout le pécheur La grâce rayonne Au nom du Sauveur. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

54 – Sans cesse ô Marie Au Christ menez-nous Le Dieu de l’Hostie Triomphe chez vous. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

55 – Nos croix sont bien lourdes Quand Dieu est lointain La grâce de Lourdes Est notre soutien. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

56 – Avec tous les nôtres Dans notre cité Soyons les apôtres De paix, d’unité 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

57 – Salut ô Marie Le fils du Dieu Saint Qui vous a choisie Bénit votre sein. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

58 – A l’heure dernière Pour nous les pécheurs Veuillez Sainte Mère Prier le Sauveur. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

59 – Ô Vierge Marie Vivons dans l’espoir Après cette vie Au ciel de vous voir. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

60 – Que votre louange Redise sans fin Le chant que l’Archange Apprit aux humains. 
Ave, Ave, Ave Maria ; Ave, Ave, Ave Maria ! 

 

 

 Version de l’Ave Maria également chanté à Lourdes pendant la procession mariale

 

  1. ô, Vierge Marie, le peuple chrétien,
    A Lourdes vous prie, chez vous il revient.

Ave. Ave, Ave Maria (bis)

  1. Le fond de la roche s’éclaire un instant :
    La Dame s’approche, fait signe à l’enfant

  1. «Venez, je vous prie, ici, quinze fois,
    Avec vos amies, entendre ma voix.»

 

  1. Avec insistance, la dame, trois fois,
    A dit «pénitence». Chrétien, c’est pour toi!

  1. À cette fontaine venez et buvez;
    Dans l’eau pure et Sainte allez vous laver.

  1. «Je veux qu’ici même, au pied de ces monts,
    Le peuple que j’aime vienne en procession.»

 

  1. «Et qu’une chapelle bâtie en ce lieu
    Aux hommes rappelle qu’il faut prier Dieu.»

  1. «Marie est venue chez nous, dix-huit fois;
    L’enfant qui l’a vue est digne de foi.»

  1. La grotte où l’on prie, dispense la paix;
    C’est là que Marie répand ses bienfaits.

  1. On voit la fontaine, couler sans tarir,
    Et la foule humaine passer sans finir.

  1. Aux grâces nouvelles, sachons obéir.
    Car Dieu nous appelle à nous convertir.

  1. La terre est en fête, Dieu veut nous sauver,
    L’Eglise répète le chant de l’Ave.
  2. Sans cesse, ô Marie, au Christ menez-nous,
    Le Dieu de l’Hostie triomphe en nous.

 

Procession-mariale

 

 

 

CLAUDE TRICOIRE (1951-...), CONVERSION, LOURDES, TEMOIGNAGE

Lourdes : Joie de la conversion

TEMOIGNAGE POUR LOURDES

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LOURDES ;

MARIE NOUS PREND PAR LA MAIN POUR NOUS CONDUIRE A SON FILS

 

« Marie douce lumière

Temple de l’Esprit

Mère des pauvres et des tous petits

Conduit vers Jésus et vers le Père »

 

Il faut remonter quelques années en arrière – au moins une dizaine d’années – pour s’apercevoir que Lourdes aura été le lieu par lequel je devais passer pour cheminer vers la foi.

Au départ je me suis engagé pour aller à Lourdes en tant qu’Hospitalière de l’Hospitalité Sainte-Marthe uniquement pour faire plaisir à quelqu’un qui me sollicitait en ce sens depuis longtemps ! Ma simple motivation pour accepter ce fut d’être enfin tranquille et de passer une bonne semaine, certes en faisant une bonne action !

Mais une fois là-bas on se rend compte au fil des journées (même si j’espérais bien échapper à quelques célébrations quand même !) que l’on reçoit beaucoup de ceux que l’on croit aider ; dans le sanctuaire on se rend compte que là il n’existe aucune différence : croyants, incroyants, riches, pauvres, bien-portants ou malades, tout le monde semble sur le même d’égalité.

On ne revient pas comme on était parti : partie sans me poser trop de questions, quelque chose commençait à faire son chemin ; des questions se sont posées non pas peut-être sur la foi elle-même mais pourquoi il y avait tant de joie et d’espérance dans un lieu où l’on rencontrait tant de souffrances !  Où était la source de cette joie et de cette espérance ?

Mais le questionnement et le désir d’aller plus loin étaient vite étouffés par la reprise du train-train quotidien ! Mais malgré tout année après année je retournais à Lourdes comme si quelque chose (ou quelqu’un) me faisait signe ! Année après année, à tous les retours de pèlerinage je savais que devais changer quelque chose, je savais que je devais faire quelque chose pour donner une suite à ces pèlerinages ! Mais on oublie vite ! La routine étouffe bien les bonnes résolutions !

Ce n’est que deux mois après le pèlerinage de 2013 que j’ai enfin décider ne plus me dérober, que j’ai enfin le courage (ou l’inconscience !) d’affronter enfin ces questions en commençant d’abord à aller à la messe tous les dimanches, de me plonger dan la Bible et de commencer un chemin avec un prêtre. Pendant trois mois qui me parurent une éternité le chemin fut rude, le combat pour sire « Oui : »  Mais mystérieusement j’avais conservé un chapelet de Lourdes que je disais tous les jours  et surtout dans les moments difficiles alors que je détestais que l’on me parle de prière !

De septembre à fin décembre 2013 Marie fut ma bouée de secours, presque l’unique soutient au milieu des tempêtes ! Marie finalement aura eu le dernier mot la nuit de Noël 2013. Deux versets d’Evangile où Marie est présente auront suffi pour faire basculer ma vie :

 

« Elle mit au monde son fils premier-né » (Luc, 2,7

« Or près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie de Magdala. Jésus donc voyant sa mère et, se tenant près d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « voici ta mère. » Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui. » (Jean 19, 25-27)

 Comme par hasard (mais le hasard existe-t-il ?) le thème du pèlerinage de 2014 pour Lourdes était : « La joie de la conversion » : Ce fut un pèlerinage d’action de grâces… mais qui se renouvelle chaque année maintenant !

 

©Claude-Marie T.

13 juillet 2018

LOURDES, PELERINAGE A LOURDES, PRIERES

Retour de pèlerinage à Lourdes

RETOUR

Neuvaine à Notre-Dame du retour, pour prolonger sa prière, après un pèlerinage à Lourdes.

 

Neuvaine à Notre Dame du Bon Retour

Dans les jours qui suivent un pèlerinage à Lourdes, il peut être bon de revenir sur les aspects principaux du message en se posant, à chaque fois, cette question : «Comment vais-je en vivre, maintenant ?»

 

L’ordre des neuf jours n’a aucune importance.

 

La prière

Marie,  toi qui conservais avec soin toutes choses et les méditais dans ton cœur , garde-moi de l’oubli.  Toi qui as vécu dans la discrétion de Nazareth, donne-moi d’aimer ma vie de tous les jours.  Toi qui as veillé sur la croissance de Jésus, fais grandir en moi ce que j’ai vécu dans ce pèlerinage.  Je te prie aussi pour tous ceux que j’ai rencontrés à Lourdes, en particulier les personnes atteintes dans leur santé.  Toi qui as demandé de construire une chapelle, je te prie pour la communauté dont je suis membre.  Et continue de veiller sur moi, toi l’Immaculée Conception, Mère de miséricorde. Amen

 

JOUR 1 « Il était facile de prier»

A Lourdes, quels ont été les lieux et les moments qui ont favorisé votre prière ? Le plus souvent, c’est à la Grotte, dans le silence, que les pèlerins ont préféré prier. «Oui, justement, à Lourdes, il y avait la Grotte !» Un crucifix, une reproduction d’icône, une statue de la Vierge, une bible sont aussi des signes du sacré. Et toutes les églises ne sont pas fermées…

Réflexion : Quelle est ma vie de prière ? Comment aller plus loin ?

Méditer l’annonce du Royaume : « Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes et celui qui nous a donné le « Notre Père », Jésus, votre Enfant, est béni, Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen»

 

JOUR 2 «A Lourdes, je me suis confessé»

A Lourdes, qu’est-ce qui vous a aidé à faire cette démarche ? Ces circonstances ne se reproduiront pas. Mais si vous avez éprouvé le bienfait du sacrement, réfléchissez dès maintenant aux occasions de le recevoir dans l’année qui vient.

Réflexion : Utilisez-vous les possibilités données par votre paroisse ? Dans la plupart des grandes villes, l’une ou l’autre église a reçu mission de proposer en permanence la possibilité de se confesser : renseignez-vous ! N’oubliez pas, non plus, la demande du « Notre Père » («pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi…»), le «Je confesse à Dieu», les prières pénitentielles de la Messe. Evitons de les dire mécaniquement.

Méditer la mort du Christ sur la croix :  » … et celui qui nous a délivrés du péché, Jésus, votre Enfant, est béni… »

 

JOUR 3 «J’ai été frappé par le témoignage des malades et des hospitaliers»

Autrefois, la présence des malades à Lourdes était très spectaculaire. Elle l’est moins de nos jours, grâce à l’évolution de la médecine. Peu importe : la question de la souffrance et des limites humaines est bien posée à Lourdes. Ce qui frappe, à Lourdes, c’est aussi la connivence entre les malades et les hospitaliers. Ceux-ci aiment à dire qu’ils reçoivent plus qu’ils ne donnent. La maladie ne doit pas nous enlever le goût de vivre mais elle nous fait considérer toutes choses comme provisoires. La santé n’est pas la plénitude du bonheur.

Réflexion : Dans notre entourage, les personnes atteintes dans leur santé ne manquent pas. Y faisons-nous attention ? Avons-nous peur ? Leur consacrons- nous du temps gratuitement ?  Malade ou handicapé, comment surmonter les tentations contre la foi («Dieu m’a abandonné»), l’espérance («Je vais vers la mort »), la charité («Je me replie sur moi-même») ?

Méditer la Visitation :  » … et celui qui a guéri les malades, Jésus, votre Enfant, est béni… » 

 

JOUR 4 «Un des moments forts a été le passage au cachot»

Le cachot… Dans ces quelques mètres carrés, obscurs et humides, vivaient les parents de Bernadette et leurs quatre enfants. A ce spectacle, nous sommes émus. Nous admirons la prédilection de Dieu pour les petits et les humbles. Mais nous risquons de considérer l’histoire de Bernadette comme un conte de fées : la petite fille pauvre, malade et analphabète qui, depuis 150 ans, a fait venir un demi-milliard de pèlerins!

Réflexion  : Si nous avions habité Lourdes en 1858, comment aurions-nous considéré les Soubirous ? Aurions-nous fait attention à eux ? Aurions-nous ajouté foi aux rumeurs qui circulaient sur eux ? Qu’aurions-nous fait pour les aider ? Evidemment, nous ne sommes plus en 1858. Mais les Soubirous ne manquent pas : qui sont-ils pour nous?

Méditer la flagellation de Jésus :  » … et celui qui a été flagellé, Jésus, votre Enfant, est béni… »

 

JOUR 5 «Trouver ma place dans l’Eglise»

La Dame avait chargé Bernadette d’un message : aller dire aux prêtres qu’on vienne en procession et qu’on bâtisse une chapelle. La procession rappelle que l’Eglise est en marche, au long de l’Histoire, vers le Royaume. La chapelle est le lieu du rassemblement, surtout pour l’Eucharistie.  A Lourdes, vous avez participé à la procession, symbole de l’Eglise en marche. Vous avez formé une communauté internationale de prière, notamment aux Messes du mercredi et du dimanche. «Mais la vie chez moi, dans ma paroisse, n’est pas facile. Je ne suis pas à l’aise». La paroisse de Lourdes en 1858 n’était certainement pas parfaite. Mais c’est à la paroisse que Bernadette était devenue chrétienne par le baptême et c’est à la paroisse que la Vierge l’envoie porter son message.

Réflexion : Que demandez-vous à l’Eglise et qu’êtes-vous prêt à faire pour qu’elle réponde mieux à sa mission ?

Méditer la Pentecôte :  » … et celui qui vit dans son Eglise, Jésus, votre Enfant, est béni… « 

 

JOUR 6 «Bernadette, quel courage !»

Bernadette a trouvé sur son chemin ses parents, le commissaire de police, les religieuses chez qui elle allait à l’école, le juge, le procureur, le maire, le clergé : tous s’opposent à elle pour des motifs divers, et parfois compréhensibles. Bernadette tient bon. Comment ne pas évoquer la parole de Pierre et de Jean, la première fois qu’ils comparurent devant le sanhédrin : «Nous ne pouvons pas ne pas publier ce que nous avons vu et entendu» ? On prête à Bernadette la formule : «Je ne suis pas chargée de vous le faire croire. Je suis chargée de vous le dire».

Réflexion : Dans quelles occasions ai-je à rendre témoignage ? Que Bernadette me donne son courage tranquille !

Méditer Jésus devant Pilate :  » … et celui qui a comparu devant Pilate, Jésus, votre Enfant, est béni… »

 JOUR 7 «Lourdes, la ville fraternelle»

Depuis le début, le pèlerinage a mélangé les groupes sociaux : non seulement les classes, mais aussi les malades et les bien-portants, les ruraux et les urbains, les jeunes et leurs parents ou grands parents. A Lourdes, bien des échanges se passent dans la discrétion, voire le silence : ce sont des regards, des sourires, les gestes simples de l’entraide. Comme ils sont beaux, les visages éclairés, le soir, par les cierges de la procession : chacun éclaire plutôt son voisin que lui-même.

Réflexion : Comment la vie fraternelle est-elle possible dans un monde qu’on dit de plus en plus individualiste ? Par l’attention à l’autre et un a priori favorable envers lui ? En laissant à l’autre la liberté d’exister ? En pardonnant ? En me faisant pardonner ?

Méditer le couronnement de Marie, reine de la Paix : « … et celui qui a fait de vous la reine de la paix, Jésus, votre Enfant, est béni…»

 

JOUR 8 «Je suis le Pain de vie»

Au centre de la Grotte, l’autel. Au milieu de l’après-midi, la procession eucharistique. Lourdes a bien mérité son nom de «trône eucharistique». Bernadette a fait sa première communion le 3 juin 1858. A partir de cette date, l’Eucharistie fut la vraie nourriture de sa vie spirituelle. Dans le service des malades et dans sa propre souffrance, elle s’unissait à l’offrande du Christ. Car la vie eucharistique ne se limite pas à la célébration.

Réflexion : Quelles sont les conditions pour que l’Eucharistie soit notre nourriture ? Est-ce une question d’organisation ? de préparation personnelle ? de motivation ? L’adoration du Saint-Sacrement, en dehors de la messe ou la prière devant le tabernacle, sont une aide pour vivre plus intensément de l’Eucharistie : en profitons-nous ?

Méditer l’institution de l’Eucharistie : « … et celui qui est le pain de vie, Jésus, votre Enfant, est béni…»

 

JOUR 9 «Faites tout ce qu’il vous dira»

Marie est honorée dans tous les sanctuaires du monde. La parole du Magnificat se réalise : «Toutes les générations me diront bienheureuse». Mais elle a d’abord vécu dans l’obscurité de Nazareth et, de sa vie auprès des apôtres, nous ne savons pas grand-chose. Marie restera donc avec nous quand nous reviendrons à la banalité de notre vie quotidienne. Avec Marie, nous serons toujours unis à son Fils et à l’Eglise. Un des moyens de resserrer ce lien, c’est la prière du chapelet ; à chaque dizaine, nous méditons un moment de la vie du Christ et nous prions en communion avec des catholiques de tous pays : la radio, l’internet, la télévision permettent de concrétiser ce lien.

Réflexion : Que m’apporte Marie dans ma vie chrétienne ? Dans quelles circonstances m’arrive-t-il de penser à elle ? de la prier ? La prière du chapelet m’est-elle familière ? Pourrait-elle le devenir ?

Méditer Cana : « … et celui qui vous a exaucée à Cana, Jésus, votre Enfant, est béni…»

 

http://fr.lourdes-france.org/prier/neuvaines/neuvaine-a-notre-dame-du-bon-retour 

FRANCIS JAMMES, LOURDES, PELERINAGE A LOURDES, POEME, POEMES

J’allais à Lourdes

J’allais à Lourdes…

 

 

J’allai à Lourdes par le chemin de fer,
le long du gave qui est bleu comme l’air.

Au soleil les montagnes semblaient d’étain.
Et l’on chantait : sauvez ! sauvez ! dans le train.

Il y avait un monde fou, exalté,
plein de poussière et du soleil d’été.

Des malheureux avec le ventre en avant
étendaient leurs bras, priaient en les tordant.

Et dans une chaire, où était du drap bleu,
Un prêtre disait : « un chapelet à Dieu ! »

Et un groupe de femmes, parfois passait,
qui chantait : sauvez ! sauvez ! sauvez ! sauvez !

Et la procession chantait. Les drapeaux
se penchaient avec leur devises en or.

Le soleil était blanc sur les escaliers.
dans l’air bleu, sur les clochers déchiquetés.

Mais sur un brancard, portée par ses parents,
son pauvre père tête nue et priant,

et ses frères qui disaient : « ainsi soit-il »,
une jeune fille sur le point de mourir.

Oh ! qu’elle était belle ! elle avait dix-huit ans,
et elle souriait ; elle était en blanc.

Et la procession chantait. Les drapeaux
se penchaient avec leurs devises en or.

Moi je serrais les dents pour ne pas pleurer,
et cette fille, je me sentais l’aimer.

Oh ! elle m’a regardé un grand moment,
une rose blanche en main, souriant.

Mais maintenant où es-tu ? dis, où es-tu ?
Es-tu morte ? je t’aime, toi qui m’as vu.

Si tu existes, Dieu, ne la tue pas :
elle avait des mains blanches, de minces bras.

Dieu, ne la tue pas ! — et ne serait-ce que
pour son père nu-tête qui priait Dieu.

 

Francis Jammes (1889)

Extrait du recueil De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir

 
Francis Jammes est né à Tournay (Hautes-Pyrénées) en 1868 et mort à Hasparren (Pyrénées-Atlantiques) en 1938. Poète français, également romancier, dramaturge et critique. Il passa la majeure partie de son existence dans le Béarn et le Pays basque, ses principales sources de son inspiration.lourdes