« Les morts dont on se souvient vivent aussi heureux que s’ils n’étaient point morts » (Maurice Maeterlinck)
Et qui nous dit que les morts sont morts?
Qu’ils ne nous attendent pas dehors,
À la porte de nos souvenirs,
Avec une gerbe d’Avenir;
Qui nous dit qu’ils ne sont pas tout près,
Ne jouent pas à cache-cache exprès
Pour voir jusqu’à quel point on les cherche,
Si on arrive à saisir leur perche
Pour sortir de nos vaines douleurs,
De nos bains de chagrins et de pleurs,
Discerner à travers le brouillard
De nos soucis, leur brillant regard;
Qui nous dit qu’ils ne sont pas partout,
Que ce n’est pas eux qui prient pour nous,
Qu’après avoir emprunté la Route
Ils ne s’attristent pas de nos doutes;
Qui dit qu’ils ne sont pas les vivants
Et nous les mourants, en attendant
Que ces hiers et demains s’en aillent
Pour céder la place aux retrouvailles.
Maurice Maeterlinck
Maurice Maeterlinck
Maurice Polydore Marie Bernard Maeterlinck, dit Maurice Maeterlinck est en août 1862 à Gand en Belgique et mort en mai 1946 à Nice en France. Ecrivain francophone belge il reçut le Prix Nobel de littérature en 1911. Figure de proue du symbolisme belge , il est célèbre pour ses pièces Pelléas et Mélissandre (1892) et L’Oiseau bleu (1908). Il est aussi connu pour son essai La vie des abeilles (1902) dans le cycle d’essais La vie de la nature (composée de L’Intelligence des fleurs en 1910, La vie des termites en 1926, La vie de l’espace en 1930. Il a composé de nombreux essais mystiques inspirés de Ruysbroek (Le Trésor des humbles) ainsi que de nombreux poèmes.