Méditations sur le temps de l’Avent

Apprends-nous à attendre ; C’est l’Avent ; Vierge de l’attente ; Tu m’attends encore ; Pas étonnant, dit Dieu ; Merci de nous réveiller ; J’en ferai un petit enfant ; L’attente ; Tu es l’hôte annoncé
Apprends-nous à attendre

Dieu
Tu as choisi de te faire attendre
Tout le temps d’un Avent.
Moi je n’aime pas attendre
Dans les files d’attente.
Je n’aime pas attendre mon tour.
Je n’aime pas attendre le train.
Je n’aime pas attendre pour juger.
Je n’aime pas attendre le moment.
Je n’aime pas attendre un autre jour.
Je n’aime pas attendre
parce que je n’ai pas le temps
et que je ne vis que dans l’instant.
Tu le sais bien d’ailleurs,
Tout est fait pour m’éviter l’attente :
les cartes bleues et les libres services,
les ventes à crédit
et les distributeurs automatiques,
les coups de téléphone
et les photos à développement instantané,
les télex et les terminaux d’ordinateur,
la télévision et les flashs à la radio…
Je n’ai pas besoin d’attendre les nouvelles :
elles me précèdent.
Mais toi Dieu
tu as choisi de te faire attendre
le temps de tout un Avent.
parce que tu as fait de l’attente
l’espace de la conversion,
le face à face avec ce qui est caché,
l’usure qui ne s’use pas.
L’attente, seulement l’attente,
l’attente de l’attente,
l’intimité avec l’attente qui est en nous
parce que seule l’attente
et que seule l’attention
est capable d’aimer.
Tout est déjà donné dans l’attente,
et pour toi, Dieu,
attendre
se conjugue Prier.
Père Jean Debruyne
C’est l’Avent

Allume une braise dans ton cœur, c’est l’Avent.
Tu verras, l’attente n’est pas vaine quand on espère quelqu’un.
Allume une flamme dans tes yeux, c’est l’Avent.
Regarde autour de toi, on a soif de lumière et de paix.
Allume un feu dans tes mains, c’est l’Avent.
Ouvre-les à ceux qui n’ont rien, ta tendresse est à bout de doigts.
Allume une étoile dans ton ciel, c’est l’Avent.
Elle dira à ceux qui cherchent qu’il y a un sens à toute vie.
Allume un foyer en hiver, c’est l’Avent.
Les transis du cœur et du corps viendront et il fera chaud au cœur du monde.
II suffit d’une seule braise, pour enflammer le monde,
et réchauffer le cœur le plus froid.
Père Robert Riber
Vierge de l’attente

Sainte Marie, vierge de l’attente,
donne-nous de ton huile,
parce que nos lampes s’éteignent.
Vois : nos réserves se sont consumées.
Ne nous envoie pas chez d’autres marchands.
Allume à nouveau dans nos âmes les anciennes ardeurs
qui nous brûlaient de l’intérieur,
quand il suffisait d’un rien pour nous faire tressaillir de joie :
l’arrivée d’un ami lointain,
le rouge du soir après l’orage,
le crépitement de la bûche
qui en hiver surveillait les retours à la maison,
le son des cloches carillonnant les jours de fête,
l’arrivée des hirondelles au printemps,
l’arrondi tendre et mystérieux du ventre maternel,
le parfum de lavande qui faisait irruption quand on préparait un berceau.
Si aujourd’hui nous ne savons plus attendre,
c’est parce que nous sommes à court d’espérance.
Ses sources se sont asséchées.
Nous souffrons d’une crise profonde du désir.
Et, désormais satisfaits des mille succédanés qui nous assaillent,
nous risquons de ne plus rien attendre,
pas même ces promesses surnaturelles
qui ont été signées avec le Sang du Dieu de l’Alliance.
Sainte Marie, femme de l’attente,
soulage la douleur des mères souffrant pour leurs fils qui,
sortis un jour de la maison, n’y sont jamais revenus,
tués dans un accident ou séduits par les appels de la jungle ;
dispersés par la fureur de la guerre
ou aspirés par le tourbillon des passions ;
engloutis par la fureur de l’océan ou bouleversés
par les tempêtes de la vie.
Sainte Marie, vierge de l’attente, donne-nous une âme de veilleur.
Arrivés au seuil du troisième millénaire,
nous nous sentons malheureusement plutôt fils du crépuscule
que prophètes de l’Avent.
Sentinelle du matin,
réveille dans nos cœurs la passion de fraîches nouvelles
à porter à un monde qui se sent déjà vieux.
Apporte-nous enfin la harpe et la cithare,
afin qu’avec toi, matinale,
nous puissions réveiller l’aurore.
Face aux changements qui secouent l’histoire,
donne-nous de sentir sur notre peau les frissons des commencements.
Fais-nous comprendre qu’il ne suffit pas d’accueillir :
il faut attendre.
Accueillir est parfois un signe de résignation.
Attendre est toujours un signe d’espérance.
Rends-nous pour cela ministres de l’attente.
Quand le Seigneur viendra, ô Vierge de l’Avent,
qu’il nous surprenne,
grâce à ta complicité maternelle,
la lampe à la main.
Mgr Tonino Bello
Tu m’attends encore

Seigneur, si Tu veux m’attendre encore,
je serai le quatrième mage,
parti de nulle part,
parti sans étoile aux cieux
pour un voyage au bout du temps,
pour un voyage au bout de moi…
Quand les ténèbres brouillent toutes pistes,
quand ma boussole intérieure bat la chamade,
quand ma route s’emballe sur elle-même,
Tu me montres quelque part dans la nuit
l’étoile inconnue que Tu fais lever pour moi.
Tu me dis que je n’ai pas perdu ma vie,
ce temps que j’avais rêvé tout autre !
Tu me dis que Tu m’attends encore,
car la fête ne commencera pas sans moi.
Et je T’offrirai mon enfance
tapie sous les décombres de mon passé…
J’adorerai l’Enfant de Noël
comme on s’agenouille émerveillé
devant le miracle fragile
d’une Parole enfin devenue vraie.
Maintenant, je Te vois en l’Enfant de Noël
T’agenouiller devant moi
pour que je devienne enfin Ton enfant.
Lytta Basset
Pas étonnant, dit Dieu

Pas étonnant, dit Dieu.
que notre histoire soit tissée de rendez-vous manqués !
Vous m’attendez dans la toute-puissance,
et je vous espère dans la fragilité d’une naissance !
Vous me cherchez dans les étoiles du ciel,
et je vous rencontre dans les visages qui peuplent la terre !
Vous me rangez au vestiaire des idées reçues
et je viens à vous dans la fraîcheur de la grâce !
Vous me voulez comme une réponse,
et je me tiens dans le bruissement de vos questions !
Vous m’espérez comme un pain
et je creuse en vous la faim !
Vous me façonnez à votre image,
et je vous surprends dans le dénuement d’un regard d’enfant !
Mais, dit Dieu, sous le pavé de vos errances,
un Avent de tendresse se prépare,
où je vous attends comme la nuit attend le jour.
Francine Carillo
Merci de nous réveiller

Dieu, merci de venir réveiller
notre attente endormie sous les soucis,
la bousculade des jours et nos ennuis.
Dieu, merci de venir réveiller notre attente endormie
sous le poids des choses.
Nous sommes si pressés que nous ne prenons plus le temps d’attendre.
Nous avons tant à faire, à penser.
Nos agendas, nos heures, nos vies sont remplis.
Nous sommes si occupés, envahis, pressés
que nous n’avons jamais plus le temps.
Dieu, merci de venir réveiller notre attente.
Toi, tu nous fais cadeau de ce temps neuf.
Voici les temps nouveaux !
D’un temps qui ne peut se gagner ni se perdre.
D’un temps pour respirer, pour espérer, pour vivre.
Dieu, merci pour ce temps d’Avent.
Merci d’arriver à l’improviste,
visiteur inattendu !
Car si Noël est programmé sur nos calendriers,
Toi, Dieu, tu n’as jamais fini de nous surprendre !
Anonyme
J’en ferai un petit enfant

Et toi, Dieu, que feras-tu de tes pouvoirs ?
Que feras-tu de tes trompettes ?
De tes chevaux fumant de sang ?
Des cornes d’or de tes prophètes ?
Ta parole chauffée à blanc ?
Et toi, Dieu, que feras-tu de tes pouvoirs ?
Que feras-tu de tes archanges ?
Que feras-tu de tes légions ?
De tes orchestres de louanges ?
Des pouvoirs de ta religion ?
Que feras-tu de tes tonnerres ?
De tes pesants chandeliers d’or ?
Du feu du ciel et de la terre ?
Tes pouvoirs d’amour et de mort ?
Et toi, Dieu, que feras-tu de tes pouvoirs ?
J’en ferai un petit enfant…
Père Jean Debruyne
L’attente

Viens dans l’obscurité
quand le ciel est fermé.
Viens sur la paille du cœur,
sois Noël et que tout devienne
ton doux visage qui brûle.
Viens en plein désespoir
quand le cœur est gelé.
Toi, le tué de chaque jour
qui chaque nuit nous rends
la vie avec l’amour,
sois Noël indéfiniment
qui jamais ne nous déprend.
Sois Noël indéfiniment
qui fait de chaque instant
un bel arbre de lumière.
Sois ce recommencement,
ce doux visage qui brûle
et qui nous rend l’amour avec la vie.
Vaïno Hamnström
Tu es l’hôte annoncé

Tu es l’hôte annoncé
Ô mon Dieu, je t’attends.
Tu es Celui qui doit venir.
Laisse-moi te donner ce nom.
Il est voilé, mais il est sans fard.
Tu es l’hôte annoncé
dont chaque jour j’attends l’évidence.
Tu es la joie que ma prière voudrait accueillir.
Je t’attends. Tu es Celui qui doit venir.
En t’attendant, le temps est long,
et il a fallu le meubler d’agissements,
j’ai appris la solitude, le rire et la peine
et la violence du monde déchu.
J’ai déchiffré les visages et les gestes
de mes compagnons de routine,
j’ai construit des machines de rien,
je me suis affairé à des jeux d’enfant pauvre,
et je me suis débrouillé, livré à moi-même.
Je t’attends. Tu es Celui qui doit venir.
Mais déjà la nuit descend vers l’horizon.
Je suis prêt, pour Toi.
En moi la paix descend d’au-delà des collines
comme une naissance seconde
qui fait tout éternel.
Je t’attends. Tu es Celui qui doit venir.
Pasteur Alain Houziaux
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