CLAUDE TRICOIRE (1951-...), NOUVEL AN, POEME, POEMES, POESIES, POUR L'ANNEE NOUVELLE, UNE AUBE NOUVELLE, VOEUX DE NOUVEL AN

Pour l’année nouvelle

Une aube nouvelle

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Voilà une année s’est ’éteinte

Dans la douceur de décembre

Au milieu des rires ou des larmes

Au milieu des décombres des guerres

Au milieu des instants de bonheur

L’année qui s’est éteinte

Pour les gueux et les riches

Pour les désespérés sans espérance

A laissé la place à une nouvelle aurore

Habillée de promesses neuves

Pour l’année qui juste de naître

Il faut s’habiller le cœur

Se dépouiller de nos vieilles haines

Laisser nos armes de mort aux portes

Revêtir les armes de la Paix

Une aube nouvelle vient de s’éclore

Cueillons dans nos mains

Tous ces instants de bonté

Tous ces gestes de paix

Comme pure offrande au jour nouveau

Dans l’aurore de cette année nouvelle

Une ère de joie et de bonheur

Une ère d’espérance peut jaillir

Sur les décombres de l’ancien monde

Il suffit de si peu !

Il suffit de si peu !

Prêtons l’oreille aux paroles de l’ange

Aux bergers dans la nuit de Noël :

« Gloire à Dieu et Paix aux hommes qu’Il aime »

Ecoutons la voix du psalmiste

« Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse,
que son visage s’illumine pour nous ;
et ton chemin sera connu sur la terre,
ton salut, parmi toutes les nations.

Que les nations chantent leur joie,
car tu gouvernes le monde avec justice ;
tu gouvernes les peuples avec droiture,
sur la terre, tu conduis les nations.

Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ;
qu’ils te rendent grâce tous ensemble !
Que Dieu nous bénisse,
et que la terre tout entière l’adore ! »

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©Claude Tricoire

1er janvier 2023

CLAUDE TRICOIRE (1951-...), NOUVEL AN, POEME, POEMES, POESIES, UN MONDE NOUVEAU EN DEVENIR

Un monde nouveau en devenir

Un monde nouveau en devenir

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Je veux un monde meilleur,
Je veux qu’il change son cœur ,
Que les injures se changent en paroles de bénédictions,
Qu’il n’y ait ici que du bonheur,
Devant nos yeux,
Que des sourires et des gens heureux,
Et des mercis,
Pour couvrir la vie de chaleur, de tendresse dans nos cœurs,
Plus de larmes, plus de peur,
Que des rires,

Et alors il fera bon vivre dans ce monde nouveau

Alors seulement nous ne serons plus les mêmes,
Personne n’aura plus de peine,
Tout peut encore changer

Si les hommes de bonne volonté s’unissent

Pour chasser les fantômes

Des années passées des malheurs d’autrefois

Il est encore temps d’écrire un chapitre nouveau

Dans le livre de nos vies 

Il est encore temps d’aplanir les chemins

Pour que revienne l’espérance

D’un monde nouveau

L’avenir est plein de possibles

Il faut juste y croire

Dans les yeux je lui dirai

A ce monde qui vient de naître :
Je me battrai,
Je lui dirai simplement

Que rien n’est perdu encore

Sans autre arme que l’amour et l’espérance,
On peut se battre,
Jusqu’au fond de nos larmes,
Jusqu’au fond de nos malheurs

Et le monde deviendra un oasis de paix

Qui aura détruit les murs de la haine

Pour que tous les hommes soient frères

Je veux un nouveau monde,
Je veux que le cœur du monde,
Range les injures au fond de l’enfer

Que les pleurs se changent en chansons

Que les deuils se changent en danse

Et je veux croire que le monde ainsi recréé

Revêtira des habits de lumière

A chaque heure du jour de l’année

®Claude Tricoire

1er janvier 2022

NOUVEL AN, POEME, POEMES, UNE ANNEE S'EN VA ... UNE ANNEE S'EN VIENT ...., VOEUX DE NOUVEL AN, VOEUX POUR 2021

Une année s’en va…. Une année s’en vient….

Une année s’en va…Une  année s’en vient….

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Une année s’en va

Une année s’envient

Une année s’en va

Sur le calendrier une page se tourne

Quittons nos habits de tristesse

Tournons les pages noircies

De nos regrets de nos remords

Refermons le cahier

Hier n’est plus

Et demain s’en vient dans l’aube naissante

Une année s’en va

Une année s’en vient

Une année s’en vient

Sur le calendrier une page nouvelle

Où naissent  dans la nuit

Les mots de nos rêves

Les mots de nos espoirs

Hier s’en est allé

Et demain s’habille déjà

Aux couleurs des jours à venir

Une année s’en va

Une année s’en vient

Une année s’en vient

Qui naît de nuit

Sous le firmament où dansent les étoiles

Et qui revêt déjà ses atours étincelants

Pour une vie renouvelée

Aux couleurs de l’Espérance

Pour se lover doucement

Aux creux de nos vies

Une année s’en va

Une année s’en vient

®Claude-Marie T.

31 décembre 2020

MEDITATIONS, NOUVEL AN, POUR L'ANNEE QUI S'ACHEVE, POUR L'ANNEE QUI VA COMMENCER, PRIERES

Pour l’année qui se termine, pour celle qui va commencer

Prières

pour l’année qui se termine et celle qui va commencer

prière

 

Seigneur Jésus,

Merci pour cette année qui finit

Et merci pour la nouvelle année qui vient.

Qu’elle apporte aux hommes de ce monde la paix

Qu’elle comble de grâces ceux que j’aime,

et qu’elle m’apporte la Force et l’Amour dont j’ai besoin.

 

Dans cette année qui finit,

Des hommes ont souffert;

Guérissez, si c’est possible,

Diminuez le mal ou le chagrin.

Faîtes que quelque chose

vienne apaiser leur peine,

Faites que quelqu’un s’en aille les aider,

et que cette nouvelle année leur fasse du bien.

 

Dans cette année qui finit,

Je n’ai pas été ce que j’aurais dû être.

Faites-moi meilleur, mon Dieu :

Moins dur avec les autres,

Plus patient, plus fort,

Plus exigeant avec moi-même,

Plus vrai dans mes paroles,

Plus actif dans mes travaux,

Plus obéissant, plus rieur aussi;

et que demain soit plus beau qu’aujourd’hui,

Plus grand.

 

Merci de cette année qui finit,

Merci pour cette nouvelle année qui vient.

 

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TERMINER L’ANNÉE AVEC JÉSUS     

« L’amour du Seigneur n’est pas épuisé,

sa compassion chaque matin se renouvelle. »

(antienne Office)   

Businessman jump between 2019 and 2020 years.

Me voici, Seigneur, une année s’achève,
Et en ce dernier jour, je veux passer un peu de temps avec toi.

Seigneur Jésus, je te contemple au dernier jour de ta vie ici-bas,
je t’adore et je t’aime !
Je te contemple en tes dernières pensées, paroles, actions,
En tes souffrances.
En ce dernier jour, je vois que tu aimes ton Père jusqu’au bout,
Tu le remercies des grâces qu’Il t’a faites, et par toi au monde entier !
Tu demandes pardon pour nous.

Béni sois tu !
Seigneur, je te remercie
pour tout ce que tu as fait pour moi et pour toute l’humanité,
au long de cette année.

Pardon de t’avoir si souvent déçu,
pardon pour toutes les fois où j’ai refusé
le « jusqu’au bout » de ton amour.
Pardon de l’indifférence des hommes.

Que le désir de t’appartenir désormais, à tout moment,
soit le plus fort, et que jamais je ne fasse obstacle à ton amour.
Que tout mon être, toute ma vie, soient une louange à ta gloire !

Ô Mère de Jésus, toi qui as tant aimé ton Fils,
Unis-moi aux dispositions de ton cœur au dernier jour de ta vie.
Prie pour moi, que le dernier soir de cette année,
et le dernier moment de ma vie
soient un acte d’amour envers Jésus.                 

À partir d’un texte de St Jean Eudes OCI, 366-369  

2020 

FRANÇOIS (pape), NOUVEL AN, VOEUX POUR 2019

Des voeux pour l’année 2019

Pour 2019 ; décider d’être heureux !

celebration_meilleurs-voeux-2019_chretienshowbiz3 «

ÊTRE HEUREUX N’EST PAS UNE FATALITÉ DU DESTIN, MAIS UNE RÉUSSITE POUR CEUX QUI PEUVENT VOYAGER EN EUX-MÊMES »

« Vous pouvez avoir des défauts, être anxieux et toujours en colère, mais n’oubliez pas que votre vie est la plus grande entreprise au monde. Seulement vous pouvez l’empêcher d’échouer. Beaucoup vous apprécient, vous admirent et vous aiment. Rappelez-vous qu’être heureux ce n’est pas avoir un ciel sans tempête, une route sans accidents, un travail sans fatigue, des relations sans déceptions.

Être heureux c’est trouver la force dans le pardon, l’espoir dans les batailles, la sécurité dans les moments de peur, l’amour dans la discorde. Ce n’est pas seulement de goûter au sourire, mais aussi de réfléchir à la tristesse. Ce n’est pas seulement pour célébrer les succès, mais pour apprendre les leçons des échecs. Ce n’est pas seulement de se sentir heureux avec les applaudissements, mais d’être heureux dans l’anonymat.

Être heureux n’est pas une fatalité du destin, mais une réussite pour ceux qui peuvent voyager en eux-mêmes. Être heureux c’est arrêter de devenir une victime et devenir l’auteur de votre destin. C’est traverser les déserts pour pouvoir encore trouver une oasis au fond de notre âme. C’est pour remercier Dieu pour chaque matin, pour le miracle de la vie.

 

Être heureux ne craint pas tes propres sentiments. C’est pouvoir parler de vous. C’est avoir le courage d’entendre un «non». La confiance est à l’affût des critiques, même si elles ne sont pas justifiées. C’est d’embrasser vos enfants, de choyer vos parents, de vivre des moments poétiques avec des amis, même s’ils nous blessent.

Être heureux c’est laisser vivre la créature qui vit dans chacun d’entre nous, libre, joyeuse et simple. Il faut avoir la maturité pour pouvoir dire: «J’ai fait des erreurs». C’est avoir le courage de dire « Je suis désolé ». C’est d’avoir la sensibilité de dire « J’ai besoin de toi ». C’est avoir la capacité de dire « Je t’aime ».

Que votre vie devienne un jardin d’opportunités pour le bonheur … Au printemps, un amoureux de la joie. En hiver, un amoureux de la sagesse. Et lorsque vous faites une erreur, recommencez. Car seulement alors, vous serez amoureux de la vie. Vous constaterez que le fait d’être heureux n’est pas d’avoir une vie parfaite. Mais utilisez les larmes pour irriguer la tolérance. Utilisez vos pertes pour raffermir la patience. Utilisez vos erreurs pour sculpter la sérénité. Utilisez la douleur comme plâtre du plaisir. Utilisez les obstacles pour ouvrir les fenêtres d’intelligence.

Ne jamais abandonner … Ne jamais abandonner les gens qui vous aiment. Ne jamais abandonner le bonheur, car la vie est une manifestation (performance) incroyable. »

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Pape François

DOCUMENTS PONTIFICAUX, FRANÇOIS (pape), JOURNEE MONDIALE DE LA PAIX, LA BONNE POLITIQUE AU SERVICE LA PAIX, NOUVEL AN

La bonne politique au service de la Paix

LA BONNE POLITIQUE EST AU SERVICE DE LA PAIX

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JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX

1er JANVIER 2019

 

Dans son message intitulé “La bonne politique est au service de la paix” le pape François insiste sur le respect des droits de l’homme et de la parole donnée dans les relations internationales.

La bonne politique est au service de la paix

 

  1. ‘‘Paix à cette maison !’’

En envoyant ses disciples en mission, Jésus leur dit : « Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : ‘‘Paix à cette maison’’. S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra vers vous » (Lc 10, 5-6).

Offrir la paix est au cœur de la mission des disciples du Christ. Et cette offre est adressée à tous ceux qui, hommes et femmes, aspirent à la paix au milieu des drames et des violences de l’histoire humaine[1]. La ‘‘maison’’ dont parle Jésus, c’est chaque famille, chaque communauté, chaque pays, chaque continent, dans sa particularité et dans son histoire ; c’est avant tout chaque personne, sans distinctions ni discriminations. C’est aussi notre ‘‘maison commune’’ : la planète où Dieu nous a mis pour y vivre et dont nous sommes appelés à prendre soin avec sollicitude.

C’est donc également mon vœu au début de l’année nouvelle : ‘‘Paix à cette maison !’’.

 

  1. Le défi de la bonne politique

 

La paix est comme l’espérance dont parle le poète Charles Péguy [2]; elle est comme une fleur fragile qui cherche à s’épanouir au milieu des pierres de la violence. Nous le savons : la recherche du pouvoir à tout prix porte à des abus et à des injustices. La politique est un moyen fondamental pour promouvoir la citoyenneté et les projets de l’homme, mais quand elle n’est pas vécue comme un service à la collectivité humaine par ceux qui l’exercent, elle peut devenir un instrument d’oppression, de marginalisation, voire de destruction.

« Si quelqu’un veut être le premier, dit Jésus, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous » (Mc 9, 35). Comme le soulignait saint Paul VI : « Prendre au sérieux la politique à ses divers niveaux – local, régional et mondial –, c’est affirmer le devoir de l’homme, de tout homme, de reconnaître la réalité concrète et la valeur de la liberté de choix qui lui est offerte pour chercher à réaliser ensemble le bien de la cité, de la nation, de l’humanité »[3].

En effet, la fonction et la responsabilité politique constituent un défi permanent pour tous ceux qui reçoivent le mandat de servir leur pays, de protéger les habitants et de travailler pour asseoir les conditions d’un avenir digne et juste. Accomplie dans le respect fondamental de la vie, de la liberté et de la dignité des personnes, la politique peut devenir vraiment une forme éminente de charité.

 

  1. Charité et vertus humaines pour une politique au service des droits humains et de la paix.

 

Le Pape Benoît XVI rappelait que « tout chrétien est appelé à vivre cette charité, selon sa vocation et selon ses possibilités d’influence au service de la pólis. […] L’engagement pour le bien commun, quand la charité l’anime, a une valeur supérieure à celle de l’engagement purement séculier et politique […] Quand elle est inspirée et animée par la charité, l’action de l’homme contribue à l’édification de cette cité de Dieu universelle vers laquelle avance l’histoire de la famille humaine »[4]. C’est un programme dans lequel peuvent se retrouver tous les politiciens, de n’importe quelle appartenance culturelle ou religieuse, qui souhaitent œuvrer ensemble pour le bien de la famille humaine, en pratiquant ces vertus humaines qui sous-tendent le bon agir politique : la justice, l’équité, le respect réciproque, la sincérité, l’honnêteté, la fidélité. 

À ce sujet, méritent d’être rappelées les ‘‘béatitudes du politique’’, proposées par le Cardinal vietnamien François-Xavier Nguyễn Văn Thuận, mort en 2002, qui a été un témoin fidèle de l’Évangile :

Heureux le politicien qui a une haute idée et une profonde conscience de son rôle.

Heureux le politicien dont la personne reflète la crédibilité.

Heureux le politicien qui travaille pour le bien commun et non pour son propre intérêt.

Heureux le politicien qui reste fidèlement cohérent.

Heureux le politicien qui réalise l’unité.

Heureux le politicien qui s’engage dans la réalisation d’un changement radical.

Heureux le politicien qui sait écouter.

Heureux le politicien qui n’a pas peur.[5]

Chaque renouvellement des fonctions électives, chaque échéance électorale, chaque étape de la vie publique constitue une occasion pour retourner à la source et aux repères qui inspirent la justice et le droit. Nous en sommes certains : la bonne politique est au service de la paix ; elle respecte et promeut les droits humains fondamentaux, qui sont aussi des devoirs réciproques, afin qu’entre les générations présentes et celles à venir se tisse un lien de confiance et de reconnaissance.

 

  1. Les vices de la politique

 

À côté des vertus, malheureusement, ne manquent pas non plus dans la politique les vices, dus soit à une inaptitude personnelle soit à des déformations dans l’entourage et dans les institutions. Il est clair pour tous que les vices de la vie politique ôtent de la crédibilité aux systèmes dans lesquels elle s’exerce, ainsi qu’à l’autorité, aux décisions et à l’action des personnes qui s’y consacrent. Ces vices, qui affaiblissent l’idéal d’une authentique démocratie, sont la honte de la vie publique et mettent en danger la paix sociale : la corruption – sous ses multiples formes d’appropriation indue des biens publics ou d’instrumentalisation des personnes –, la négation du droit, le non-respect des règles communautaires, l’enrichissement illégal, la justification du pouvoir par la force ou par le prétexte arbitraire de la ‘‘raison d’État’’, la tendance à s’accrocher au pouvoir, la xénophobie et le racisme, le refus de prendre soin de la Terre, l’exploitation illimitée des ressources naturelles en raison du profit immédiat, le mépris de ceux qui ont été contraints à l’exil.

 

  1. La bonne politique promeut la participation des jeunes et la confiance dans l’autre

 

Quand l’exercice du pouvoir politique vise uniquement à sauvegarder les intérêts de certains individus privilégiés, l’avenir est compromis et les jeunes peuvent être tentés par la méfiance, parce que condamnés à rester en marge de la société, sans possibilité de participer à un projet pour l’avenir. Quand, au contraire, la politique se traduit, concrètement, dans l’encouragement des jeunes talents et des vocations qui demandent à se réaliser, la paix se diffuse dans les consciences et sur les visages. Elle devient une confiance dynamique, qui veut dire ‘‘j’ai confiance en toi et je crois en toi’’, dans la possibilité de travailler ensemble pour le bien commun. La politique est pour la paix si elle se manifeste donc, dans la reconnaissance des charismes et des capacités de chaque personne. « Quoi de plus beau qu’une main tendue ? Elle a été voulue par Dieu pour offrir et recevoir. Dieu n’a pas voulu qu’elle tue (cf. Gn 4, 1sv) ou qu’elle fasse souffrir, mais qu’elle soigne et qu’elle aide à vivre. À côté du cœur et de l’intelligence, la main peut devenir, elle aussi, un instrument du dialogue »[6].

Chacun peut apporter sa pierre à la construction de la maison commune. La vie politique authentique, qui se fonde sur le droit et sur un dialogue loyal entre les personnes, se renouvelle avec la conviction que chaque femme, chaque homme et chaque génération portent en eux une promesse qui peut libérer de nouvelles énergies relationnelles, intellectuelles, culturelles et spirituelles. Une telle confiance n’est jamais facile à vivre, car les relations humaines sont complexes. En particulier, nous vivons ces temps-ci dans un climat de méfiance qui s’enracine dans la peur de l’autre ou de l’étranger, dans l’angoisse de perdre ses propres avantages, et qui se manifeste malheureusement aussi, au niveau politique, par des attitudes de fermeture ou des nationalismes qui remettent en cause cette fraternité dont notre monde globalisé a tant besoin. Aujourd’hui plus que jamais, nos sociétés ont besoin d’‘‘artisans de paix’’ qui puissent être des messagers et des témoins authentiques du Dieu Père, qui veut le bien et le bonheur de la famille humaine.

 

  1. Non à la guerre et à la stratégie de la peur

Cent ans après la fin de la Première Guerre Mondiale, alors que nous nous souvenons des jeunes tombés durant ces combats et des populations civiles lacérées, aujourd’hui plus qu’hier nous connaissons la terrible leçon des guerres fratricides, à savoir que la paix ne peut jamais être réduite au seul équilibre des forces et de la peur. Maintenir l’autre sous la menace veut dire le réduire à l’état d’objet et en nier la dignité. C’est pourquoi nous réaffirmons que l’escalade en termes d’intimidation et la prolifération incontrôlée des armes sont contraires à la morale ainsi qu’à la recherche d’une vraie concorde. La terreur exercée sur les personnes les plus vulnérables contribue à l’exil d’entières populations en quête d’une terre de paix. Les discours politiques qui tendent à accuser les migrants de tous les maux et à priver les pauvres de l’espérance ne sont pas justifiables. Au contraire, il faut réaffirmer que la paix se fonde sur le respect de chaque personne, quelle que soit son histoire, sur le respect du droit et du bien commun, de la création qui nous a été confiée et de la richesse morale transmise par les générations passées.

Notre pensée va aussi, à titre particulier, aux enfants qui vivent dans les zones actuelles de conflit, et à tous ceux qui s’engagent afin que leurs vies et leurs droits soient protégés. Dans le monde, un enfant sur six est touché par la violence de la guerre ou par ses conséquences, quand il n’est pas enrôlé pour devenir lui-même soldat ou otage de groupes armés. Le témoignage de ceux qui œuvrent pour défendre la dignité et le respect des enfants n’en est que plus précieux pour l’avenir de l’humanité.

  1. Un grand projet de paix

Nous célébrons ces jours-ci le soixante-dixième anniversaire de la Déclaration Universelle des droits de l’homme, adoptée au lendemain du deuxième conflit mondial. Souvenons-nous, à ce propos, de l’observation de saint Jean XXIII : « Maintenant, à mesure que l’homme devient conscient de ses droits, germe comme nécessairement en lui la conscience d’obligations correspondantes : ses propres droits, c’est avant tout comme autant d’expressions de sa dignité qu’il devra les faire valoir, et à tous les autres incombera l’obligation de reconnaître ces droits et de les respecter »[7].  

La paix, en effet, est le fruit d’un grand projet politique qui se fonde sur la responsabilité réciproque et sur l’interdépendance des êtres humains. Mais elle est aussi un défi qui demande à être accueilli jour après jour. La paix est une conversion du cœur et de l’âme ; et il est facile de reconnaître trois dimensions indissociables de cette paix intérieure et communautaire :

– la paix avec soi-même, en refusant l’intransigeance, la colère et l’impatience et, comme le conseillait saint François de Sales, en exerçant ‘‘un peu de douceur avec soi-même’’, afin d’offrir ‘‘un peu de douceur aux autres’’ ;

– la paix avec l’autre : le proche, l’ami, l’étranger, le pauvre, le souffrant… ; en osant la rencontre et en écoutant le message qu’elle porte avec elle ;

– la paix avec la création, en redécouvrant la grandeur du don de Dieu et la part de responsabilité qui revient à chacun d’entre nous, en tant qu’habitant du monde, citoyen et acteur de l’avenir.

La politique de la paix, qui connaît bien les fragilités humaines et les assume, peut toujours se ressourcer dans l’esprit du Magnificat que Marie, Mère du Christ Sauveur et Reine de la Paix, chante au nom de tous les hommes : « Sa miséricorde s’étend d’en âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles […] ; il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais » (Lc 1, 50-55).

 

Du Vatican, le 8 décembre 2018

François

 

[1] Cf. Lc 2, 14 : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’il aime ».

[2] Cf. Le Porche du mystère de la deuxième vertu, Paris 1986.

[3] Lett. ap. Octogesima adveniens (14 mai 1971), n. 46.

[4] Enc. Caritas in veritate (29 juin 2009), n. 7.

[5] Cf. Discours à l’exposition-colloque ‘‘Civitas’’ de Padoue, ‘’30 giorni’’, n. 5 de 2002.

[6] Benoît XVI, Discours aux Autorités du Bénin, 19 novembre 2011.

[7] Enc. Pacem in terris (11 avril 1963), n. 44.

 

MEDITATIONS, NOUVEL AN, UNE ANNEE POUR AIMER ET SE LAISSER AIMER, VOEUX DE NOUVEL AN

Une année pour aimer et se laisser aimer

Une année pour aimer et se laisser aimer

 

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Comment aimer ? Se laisser d’abord aimer !

 

Pourquoi l’homme se prend-il si fréquemment à douter de ce qui est vrai et à croire ce qui est faux ?

Les plus grandes évidences sont souvent les réalités les plus oubliées. Ainsi cette vérité : il n’y a qu’avec de l’amour que l’on peut aimer. Or celui-ci ne germe pas spontanément ni ne jaillit facilement de notre propre cœur. Il vient de plus loin et descend de plus haut. Dès lors, si cet amour, supérieur et antérieur, n’est pas accueilli en nous, avec quoi va-t-on aimer en retour ? Il faut donc commencer par se convaincre qu’on est aimé. Afin de vivre de cette grâce et de partager ce don reçu.

De même les plus grandes certitudes sont souvent les vérités les moins fondées. Ainsi la plus grande tentation de l’homme est de croire qu’il n’est pas aimé. Or rien n’est moins vrai ! Nul ne peut dire qu’il est laissé pour compte. On doit s’arracher de toute force à cette contre-vérité. Chacun doit même croire, à l’encontre des allégations de l’Adversaire, qu’il est follement aimé. « Qu’aimerions-nous si nous n’aimions pas l’amour ? » interroge Marthe Robin (‘Prends ma vie Seigneur’ B. Peyret). Et avec quel amour aimerions-nous si ce n’est avec celui qui en est la source en nous ? pourrait-on ajouter.

 

Il est frappant de voir combien, tout à la fois et paradoxalement, l’homme cherche désespérément à être aimé tout en refusant obstinément de se laisser aimer ! Comment dès lors pourrions-nous parvenir à nous aimer, tant entre nous qu’au-dedans de nous ? Là est pourtant la clef de l’amour. La source de la charité. Le secret de la vraie tendresse. Ce n’est pas en tout cas par hasard si après le premier impératif redisant simplement « Aime », il y a cette phrase « Accueille de tout ton être l’amour que Dieu te porte le premier. » (Livre de vie). Là est bien notre premier devoir de baptisés et le premier pas qui oriente la route de nos vies.

 

Nous sommes divinement aimés.

 

L’amour est si inscrit en nous qu’on pourrait le croire constitutif de notre être. Et il l’est effectivement. Mais il l’est, parce qu’il est Quelqu’un qui antérieurement l’a déposé en nous. « Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés le premier. » (1 Jn 4, 10.19). On peut donc dire que si « l’amour vient de Dieu, alors quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. » (4,7) C’est en revenant inlassablement à cette source originelle que chacun puisera la force et trouvera la manière d’aimer « en acte et en vérité ». (1 Jn 3,18)

 

Il faut se faire à cette vérité première. L’amour est plus que la caractéristique de l’homme créé, « l’incomparable remède à son incomplétude », comme on l’a dit. « Il nous est révélé que cet élan suprême est une réalité divine. » Oui, au cœur de Dieu où, entre le Père, le Fils et l’Esprit, tout est Amour, jaillit pour nous et jusqu’en nous la source de notre propre amour, non seulement pour cette vie mais encore en vie éternelle. Tel est le don que Dieu nous a fait (Jn 4, 10-14).

 

On peut donc dire : « Je suis parce que je suis aimé. » A partir de quoi on peut ajouter : « Je vis parce que j’aime. » Celui qui est aimé est donc bel et bien né de Dieu et devient d’autant plus qui il est qu’il connaît Dieu. La foi en son amour donne d’exister et d’aimer à notre tour. Telle est la source et la base de toute capacité humaine d’aimer qui fait dire si magnifiquement à l’apôtre Paul que nous devons toujours rester « enracinés et fondés sur l’amour » (Ep 3,17). Voilà la vérité première : nous sommes tous aimés en premier. Nous sommes vraiment et grandement aimés. Nous sommes divinement aimés !

 

Un Père de tendresse

 

Nous sommes tous nécessairement un peu frustrés et peut-être même déçus par l’amour imparfait que notre père de la terre nous a témoigné ou n’a pas su nous donner. Les sciences humaines nous disent à l’envi combien cela a pu nous blesser. Mais la vérité ultime n’est pas là ! Notre vrai Père est au-delà. Il est Celui « de qui toute paternité au ciel et sur la terre tire son nom » (Ep 3,15). Et ce Père-là, nous révèle Celui qui vient du ciel, oui, ce « Père lui-même nous aime » (Jn 16,27).

Il nous a tous « élus en lui, dès avant la création du monde, pour être saints et immaculés en sa présence dans l’amour » (Ep 1,4). Quelle révélation pour nos âmes et quelles racines pour nos vies ! L’amour n’a pas permis à Dieu de rester seul. En créant « l’homme à son image et comme sa ressemblance », Dieu n’a pu que mettre en nous une part de cet Amour qui, par nature, le constitue. « Et Dieu vit que cela était très bon » (Gn 1,26.31). On peut dire, avec saint Basile de Césarée, que « nul n’est exclu de la bonté de Dieu », puisque tous, sans exception aucune, nous sommes le fruit et le réceptacle de son propre amour. (Basile de Césarée, Petites Règles, 253). Chacun peut donc s’entendre dire par ce même Dieu Père : « Tu comptes beaucoup à mes yeux, car tu as du prix et moi je t’aime » (Is 43,4). Plus tendrement qu’une mère ne chérit l’enfant de ses entrailles, il nous aime. Notre propre nom est « gravé sur les paumes de ses mains divines » (49,14-16). Plus solide que les montagnes posées sur leur base, « son amour pour nous » ne saurait être ébranlé (54,10). Il est bien ce Dieu de tendresse qui a lui-même voulu livrer en ces termes à Moïse la révélation de son nom (Ex 34,6-7).

 

Comme il nous est bon d’entendre le Christ en personne nous révéler que « nul ne peut rien arracher de la main du Père » (Jn 10,29). Cette main divine « à l’ombre de laquelle il nous tient en sûreté » (Is 51,16). Ainsi entourés, habités, remplis d’un tel amour, comment ne pas le partager en retour et alentour ? « De quelque côté que je me tourne, constate enthousiasmée à cette pensée, sainte Catherine de Sienne, je ne trouve que l’abîme de feu de ton amour. » (Catherine de Sienne, ‘Dialogues’, p134) Et elle s’écrie dans un élan du cœur : « Je suis aimée ! Je suis cherchée ! » Avec saint Ambroise de Milan, chacun peut redire : « Si la mémoire m’a été donnée, c’est pour que je me souvienne de ton nom ». On ne peut oublier en effet qu’on est aimé. Paternellement. Tendrement. Pour ce temps et pour l’éternité !

La question de savoir comment aimer dès lors ne se pose déjà plus. Il suffit de laisser déborder l’amour dont Dieu veut nous combler. « Fais-toi capacité, je me ferai torrent ! » De ce faire un cœur filial pour aimer le Seigneur de toute notre âme et, par là même, un esprit fraternel pour aimer nos frères et sœurs du même amour dont il nous aime tous, lui qui préfère chacun. On sait au moins où puiser la force et l’élan d’une telle affection filiale et d’une telle charité fraternelle. Savoir que « rien alors ne peut nous séparer de l’amour de Dieu » (Rm 8,39), nous garde dans sa joie et nous grandit en sa paix. « J’ai rencontré bien des gens qui se sont repentis de n’avoir pas aimé Dieu », confie le saint curé d’Ars. Et il ajoute : « Je n’en ai jamais rencontré un seul qui fût triste et se repentir de l’aimer ! » (Nodet, ‘Le curé d’Ars’ p94). Au trop-plein de son amour, on apprend à aimer à son tour.

 

Un Frère de fol amour

 

Si d’aventure quelqu’un se plaisait à objecter – et à juste titre – que le Père, on ne l’a « jamais vu ni entendu », on pourrait répondre que, dans son Fils, ce même amour nous a été « manifesté ». Mieux encore qu’il nous a été « prouvé » (Rm 5,8).

Nous n’en finirons pas de contempler celui qui « s’est fait en tout semblable à nous» et a été assez fou d’amour pour se faire « péché pour nous ». (1 Co 1, 21.25 ; 2 Co 5,21 ; Ph 2,6-8 ; He 2,17). En une phrase qui évoque tout, l’apôtre Paul sur ce plan répond effectivement à tout : « Il m’a aimé et s’est livré pour moi (Ga 2,20). » « Que dire après cela ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rm 8,31). Voilà jusqu’où nous avons été aimés et à partir de quoi nous pouvons, à notre tour, apprendre à aimer. « Chrétiens, s’exclame saint Bernard de Clairvaux, apprenez du Christ de quelle manière il vous faut aimer Jésus-Christ. Apprenez à l’aimer tendrement, prudemment, fortement. Tendrement pour ne pas être charmés par la volupté ; prudemment, pour ne pas être trompés par l’erreur ; fortement pour ne pas être abattus par la souffrance. Afin que vous ne soyez pas entraînés par la gloire du monde aussi bien que par les plaisirs de la chair, il faut que Jésus-Christ, qui est la sagesse même, ait pour vous un charme plus sensible que ces choses passagères. » (Saint Bernard ‘Sermon 20 sur le Cantique des Cantiques’)

Nous savoir aimés ne peut que nous stimuler pour aimer à notre tour. Lui qui « reste avec nous jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20) ; lui qui, en son eucharistie, nous assure qu’il « demeure en nous et nous en lui » (Jn 6,56) ; lui qui marche devant nous puisqu’il nous dit : « Si quelqu’un m’aime, qu’il me suive » (Jn 12,26), il est sûr que Celui-là nous a aimés ! Et s’il nous a aimés au prix fort, nous ne pouvons l’aimer à bas prix. Lui aussi nous en donne la certitude : « Je connais mes brebis et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle ; elles ne périront jamais et nul ne les arrachera de ma main » (Jn 10,27-28).

Au trop-plein de son amour, nous puisons donc la force d’aimer à notre tour. Au contact de l’amour du Père, nous nous sommes faits un cœur filial. Au contact de l’amour du Fils, nous nous faisons une âme fraternelle. Ce Jésus peut vraiment nous dire de le faire car : « Vous êtes tous frères » (Mt 23,8). Ce n’est qu’à partir du moment où l’on reconnaît dans la foi qu’il est présent dans « le plus petit de ses frères » (25,40) que l’on apprend du Christ comment aimer en acte et en vérité. Avoir le cœur bouleversé de se savoir et de se voir, par lui, autant aimés, ne peut que nous conduire à notre tour à « nous aimer les uns les autres comme lui nous a aimés » (Jn 15,12). Il est certain en tout cas qu’il n’est de plus sûr et de meilleur chemin que lui pour nous conduire à l’amour et de son Père et notre Père, et de ses frères qui sont nos frères.

 

Un Esprit plus intime à nous-mêmes que nous

 

Comme nous voilà comblés ! Non seulement le Père nous a créés de sa tendresse, non seulement le Fils nous a sauvés dans son amour, mais encore, voici que l’Esprit habite au plus intime de nous ! Fils et filles du Père, frères et sœurs du Fils, nous sommes aussi les amis du Saint Esprit. Lui-même, nous est-il dit, « se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfants de Dieu et cohéritiers du Christ » (Rm 8, 16-17).

Nous n’avons plus à nous demander davantage d’où peut venir cet amour dont on sent la présence, le mouvement, le désir ou l’élan en nous. La réponse nous est donnée par l’Ecriture et confirmée par ce que chacun peut ressentir, par l’expérience, au plus profond de son être : « L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous a été donné » (Rm 5,5). La conclusion logique qui en ressort est donc bien : « Puisque l’Esprit est votre vie, que l’Esprit aussi vous fasse agir ! (Ga 5,25). Il restera sans doute assez difficile d’aimer. Mais cela n’est plus compliqué. Il suffit de laisser aimer en nous Celui qui est, en nous, plus nous-mêmes que nous. Comme dit Bossuet : « L’amour s’apprend par l’amour, il ne faut pas se mettre en peine de ce que c’est ». (Devroye, ‘Bossuet directeur d’âmes’, p164)

 

L’Esprit est là qui peut nous aider autant à aimer qu’il nous apprend à prier. Encore faut-il le laisser remonter du tréfonds de notre cœur pour nous conduire à être cet « homme spirituel pour qui l’amour est ce don supérieur et cette voie qui les dépasse toutes. » (1 Co 2,15). Nul ne saurait mieux aimer alors, par nous, que le Dieu qui habite en nous. Ainsi que le dit tout simplement Guy de Larigaudie : « Il faut avoir le cœur plein de Dieu comme un fiancé a le cœur plein de la femme qu’il aime ». N’est-il pas là en effet, avec la plénitude de ses neuf fruits (Is 11,2 ; 1 Co 13, 4-7 ; 2 Co 6,6 ; Ga 5,22 ; Ep 5,9 ; 1 Tm 4,12 ; 2 P 1,5-7) qui ne sont au total que des variantes concrètes du seul Amour « en qui se noue la perfection » (Col 3,14) ?   

La conclusion qui ressort de tout cela est fort simple. Mais elle est extrêmement forte. Nous sommes tous, personnellement, infiniment et éternellement aimés. Si vraiment nous le croyons au point de pouvoir redire avec saint Jean : « Nous aussi nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru » (1 Jn 4,16), alors nous ne pouvons pas ne pas désirer aimer à notre tour.

Etant créés par l’amour, nous sommes faits pour aimer. Voilà la clé première et dernière. Il n’y a qu’auprès de Dieu que l’on peut vraiment apprendre à aimer. La pire tentation du diable serait de nous faire croire que nous ne sommes pas aimés. Car alors, il est sûr que rien ne nous pousserait à aimer Dieu et ne nous inciterait à aimer les hommes. Mais non ! Ce n’est pas vrai. Rien n’est plus faux. Si ! Nous sommes aimés. Rien n’est plus vrai.

Pour savoir comment aimer, il faut donc d’abord, et peut-être essentiellement, se laisser aimer. Par celui-là même qui, le premier, nous a aimés, chaque jour continue de nous aimer et, éternellement, nous aimera à tout jamais. Alors, peu à peu, pas à pas, le Seigneur en personne nous donne envie d’aimer et nous apprend à le faire. « C’est un fait naturel, écrit magnifiquement saint Thomas d’Aquin, que le cœur aimant est habité par ce qu’il aime. Qui aime Dieu le possède en soi. Car qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. » Et il conclut par cette belle formule : « Telle est la nature de l’amour : il transforme en l’être aimé. Aimez Dieu et vous serez tout divins ». (St Thomas d’Aquin, ‘Sermon sur la charité’) Qu’importe alors si Dieu seul, en finale, sait véritablement aimer. De cet amour authentique et parfait qui consiste à « donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15,13). Le débordement de son amour, accueilli en nous, finit par nous faire un peu participer à sa grande œuvre d’amour. Il suffit de se laisser aimer. Car c’est déjà l’aimer et par là même, aimer. Alors comme dit si joliment saint Jean de la Croix, « l’âme ennamourée ni ne fatigue ni ne se fatigue. » (Saint Jean de la Croix, ‘Maximes’)

 

Frère Pierre Marie (1995)

 

ANTONIO GRAMSCI (1891-1937), ECRIVAIN ITALIEN, JE HAIS LE NOUVEL AN, NOUVEL AN

Je hais le nouvel an par Antonio Gramsci

JE HAIS LE NOUVEL AN, PAR ANTONIO GRAMSCI.

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Chaque matin, à me réveiller encore sous la voûte céleste, je sens que c’est pour moi la nouvelle année. C’est pourquoi je hais ces nouvel an à échéance fixe qui font de la vie et de l’esprit humain une entreprise commerciale avec ses entrées et sorties en bonne et due forme, son bilan et son budget pour l’exercice à venir. Ils font perdre le sens de la continuité de la vie et de l’esprit. On finit par croire sérieusement que d’une année à l’autre existe une solution de continuité et que commence une nouvelle histoire, on fait des résolutions et l’on regrette ses erreurs etc. etc. C’est un travers des dates en général. On dit que la chronologie est l’ossature de l’Histoire; on peut l’admettre. Mais il faut admettre aussi qu’il y a quatre ou cinq dates fondamentales que toute personne bien élevée conserve fichée dans un coin de son cerveau et qui ont joué de vilains tours à l’Histoire. Elles aussi sont des nouvels ans. Le nouvel an de l’Histoire romaine, ou du Moyen Âge, ou de l’Époque moderne. Et elles sont devenues tellement envahissantes et fossilisantes que nous nous surprenons nous-mêmes à penser quelquefois que la vie en Italie a commencé en 752, et que 1490 ou 1492 sont comme des montagnes que l’humanité a franchies d’un seul coup en se retrouvant dans un nouveau monde, en entrant dans une nouvelle vie. Ainsi la  date devient un obstacle, un parapet qui empêche de voir que l’histoire continue de se dérouler avec la même ligne fondamentale et inchangée, sans arrêts brusques, comme lorsque au cinéma la pellicule se déchire et laisse place à un intervalle de lumière éblouissante. Voilà pourquoi je déteste le nouvel an. Je veux que chaque matin soit pour moi une année nouvelle. Chaque jour je veux faire les comptes avec moi-même, et me renouveler chaque jour. Aucun jour prévu pour le repos. Les pauses je les choisis moi-même, quand je me sens ivre de vie intense et que je veux faire un plongeon dans l’animalité pour en retirer une vigueur nouvelle. Pas de ronds-de-cuir spirituels. Chaque heure de ma vie je la voudrais neuve, fût-ce en la rattachant à celles déjà parcourues. Pas de jour de jubilation aux rimes obligées collectives, à partager avec des étrangers qui ne m’intéressent pas. Parce qu’ont jubilé les grands-parents de nos grands-parents etc., nous devrions nous aussi ressentir le besoin de la jubilation. Tout cela est écœurant.

 

(Antonio Gramsci, 1er janvier 1916 sur l’Avanti!, édition de Turin, rubrique « Sotto la Mole ») Traduit par Olivier Favier.

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Antonio Gramsci (1891-1937) est un écrivain et théoricien politique italien d’origine albanaise.

En 1911, ayant obtenu une bourse, il entame des études de philologie à l’université de Turin. Il fréquente les cercles socialistes dans lesquels se regroupent les émigrants sardes.

Au cours de l’été 1913, il adhère à la fédération de la jeunesse du Parti socialiste, puis au Parti socialiste italien l’année suivante. Dès 1914, il écrit dans des revues socialistes comme Il Grido del Popolo.

À partir de 1915, il s’investit dans le combat politique au travers de la formation politique des jeunes ouvriers. Il est parmi les plus fervents fondateurs du Parti communiste d’Italie (PCd’I), section italienne de la IIIe internationale.

Gramsci devient le Secrétaire général du Parti communiste italien en 1925. Il est élu député de Turin de 1924 à 1926 et crée le quotidien l’Unità. 

Il est arrêté par les fascistes le 8 novembre 1926 et condamné pour conspiration. En captivité pendant onze années, il écrit ses Carnets de prison. 

Malade, il meurt quelques jours après être sorti de prison, dans la nuit du 26 au 27 avril 1937. 

Sa conception de l’hégémonie culturelle comme moyen du maintien de l’État dans une société capitaliste a fait date.

Elsa Morante lui rend hommage dans son roman « La Storia ». 

IL PLEURERA DES LARMES DE JOIE, NOUVEL AN, POEME, POEMES

Il pleurera des larmes de joie

DES LARMES DE JOIE …. POUR UNE NOUVELLE ANNEE !

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Il pleurera des larmes de joie

Dans le jardin du monde

Pour tous les matins du monde

Pour la rosée du matin

Pour le soleil accroché au firmament

Pour la nature qui sort du sommeil

Pour la fleur qui s’épanouit

Pour l’Angélus qui sonne au loin

Pour qui sort de la torpeur de la nuit

Pour qui découvre la beauté du monde

Pour qui s’émerveille d’être

 

Il pleurera des larmes de joie

Au cœur du monde

Pour un amour naissant

Pour le rire de l’enfant

Pour un sourire partagé

Pour le réfugié qui retrouve une patrie

Pour le sans-abri qui trouve un toit

Pour toutes mains ouvertes largement

Pour les armes qui se taisent

Pour la paix retrouvée

Pour un pardon donné

Pour une Espérance retrouvée

 

Il pleurera des larmes de joie

Au cœur de l’homme

Pour l’Eternité reçue

  

Claude-Marie T.

29 décembre 2017monde de joie

NOUVEL AN, POEME, POEMES

les souhaits pour une nouvelle année

année 2016

 

Je vous souhaite de souhaiter. Je vous souhaite de désirer. Le bonheur, c’est déjà vouloir. Comme en droit pénal, l’intention vaut l’action. Le seul fait de rêver est déjà très important. Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques uns. Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer et d’oublier ce qu’il faut oublier. Je vous souhaite des passions. Je vous souhaite des silences. Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants. Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence, aux vertus négatives de notre époque. Je vous souhaite surtout d’être vous. 

Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques uns. Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer et d’oublier ce qu’il faut oublier. Je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences, Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants. Je vous souhaite de respecter les différences des autres, parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir. Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence et aux vertus négatives de notre époque, Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à l’aventure, à la vie, à l’amour, car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille. Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être et heureux, car le bonheur est notre destin véritable.

Jacques Brel