CHEMIN DE COMPOSTELLE, CHEMIN DE COMPOSTELLE : DE RONCEVAUX A BURGOS, CHJRISTIANISME, COMPOSTELLE, PELERINAGE A LOURDES, PELERINAGE SAINT JACQUES DE COMPOSTELLE, SAINT JACQUES DE COMPOSTELLE

Chemin de Compostelle : de Roncevaux à Burgos

RONCEVAUX-BURGOS

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Roncevaux

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Roncevaux (espagnol : Roncesvalles, basque : Orreaga), est une commune de la comarque d’Auñamendi, en Navarre, dans le nord de l’Espagne.

Roncevaux est aussi le nom du principal village de cette commune. Il compte quelques maisons groupées autour d’un monastère dont la fondation remonte au xiie siècle. Ce monastère comprenait une hôtellerie pour les pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle. Aujourd’hui, ce village des Pyrénées est aussi doté d’une église et d’un musée.

Roncevaux est connu dans l’histoire par la bataille de Roncevaux. C’est là que l’arrière-garde de l’armée de Charlemagne, au retour d’une expédition à Pampelune, fut détruite le 15 août 778 par un guet-apens vascon au cours duquel plusieurs personnalités du royaume franc furent tuées, dont le chevalier Roland. L’histoire est relatée par le moine Eginhard dans la Vita Karoli Magni (chapitre Ix), mais a surtout été édulcorée dans la Chanson de Roland, une des plus célèbres chansons de geste, composée au xie siècle, dont le personnage principal est le chevalier Roland, et qui fait notamment porter la responsabilité de l’attaque aux Sarrasins. Un mémorial célèbre aujourd’hui le fameux paladin dans la commune.

Géographie

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Le col de Roncevaux, situé à une cinquantaine de kilomètres au nord de Pampelune, correspond à l’ancien passage axial d’Ibañeta à 1 066 m d’altitude, voie de passage naturel utilisée depuis la préhistoire pour accéder à la péninsule Ibérique.

Le point culminant de cette commune est le mont Ortzanzurieta avec ses 1 567 m.

Cuisine de la posada de Roncevaux au milieu de xixe siècle

La légendaire brèche de Roland se trouve beaucoup plus à l’est dans les Pyrénées centrales, au-dessus du cirque de Gavarnie, dans le département des Hautes-Pyrénées.

Le Pas de Roland se trouve beaucoup plus au nord, sur la commune d’Itxassou dans le département des Pyrénées-Atlantiques, le long de la Nive.

Les pèlerins de Saint-Jacques trouvaient des maisons et institutions religieuses à Roncevaux pour les accueillir, au pied d’Ibañeta, où se déroula vraisemblablement la très célèbre bataille contre les Carolingiens ; l’arrière-garde de l’armée de Charlemagne y fut battue et mise en déroute par les Vascons.

Au fil du temps, le village continue d’être une étape fondamentale pour les pèlerins du chemin de Saint-Jacques. Le Camino navarro, prélude du Camino francés y passe, en venant d’Ibañeta. C’est le même chemin que parcourut Aimery Picaud au xiie siècle, en direction d’Obanos, près de Puente la Reina (Navarre), où il est rejoint par un autre itinéraire venant du Somport via Huesa (Aragon), connu comme le Camino aragonés.

Toponymie

Le toponyme Roncesvalles

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Roncevaux, mémorial de Roland.

Traditionnellement le toponyme Roncesvalles était traduit par « vallée d’aubépines », et le nom en basque se base sur cette interprétation : Orreaga « lieu de genévriers », c’est probablement la corruption de l’ancien toponyme « Orierriaga ». D’autres théories donnent comme origine le toponyme « Erro-zabal », la « plaine d’Erro », la vallée à laquelle Roncesvalles fut associée pendant plusieurs siècles.

Les successifs mouvements de pèlerins ont fini par franciser le nom : Rozabal, Ronzaval, Roncesvals, et enfin Roncevaux. Sans doute, l’influence française est aussi la conséquence du tragique souvenir de l’échec de l’armée de Charlemagne en 778.

Néanmoins, le nom de Roncevaux faisait originairement référence à la petite plaine ; puis, depuis le XIIè siècle, à la commune d’origine de l’actuelle Auritz-Burguete.

Quelques décennies plus tard, après la fondation de l’Église Collégiale, on a dû différencier la commune et l’hôpital. La première, connue comme « Bourg de Roncevaux » ou même « Roncevaux » pendant le Moyen Âge, et a finalement dû être connue par le toponyme « Burguete » (le « petit bourg »), à cause de sa taille. Bien qu’il ait été fondé plus tard, l’hôpital s’est approprié le vieux toponyme.

Notes au sujet de la toponymie

Les toponymes latins et romains, employés depuis le Moyen Âge pour se référer à l’enclave pyrénéenne, sont nombreux et variés. Si bien que quelques-uns sont à considérer comme erronés à cause de mauvaises interprétations de copistes et de personnages éloignés de Navarre, aux orthographes dérivées et d’autres erronées ou supposées qu’ils étaient mal écrits. En voici quelques-unes : Errozabal, Roncidevallibus, Roncisdevalles, Roncisdevallis, Roncisvalle, Roncisvallis, Roncisvals, Ronsasvals, Ronzalsvals, Roscidavallis, Rozavalles, Runcevallis, Runciavallis, Runciavalle, Runzasvals, Rainchevaux, Rencelvals, Rencesvals, Renceval, Renchevax, Rescesval, Roncallis, Ronças, Ronçasvals, Roncavallis, Roncavalls, Roncavallus, Roncesvalls, Roncevall, Roncevallis, Roncesvalhes, Roncevax, Roncevaux.

Ibaéneta aussi a eu les mêmes interprétations imprécises dues à des réminiscences légendaires si spéciales de cette région : « Pyrenei jugo », « Pyrenei saltus summitate », « Summi Portus », « Vertex Pyrenei Wasconum », « Vertice montis qui dicitur Ronsasvals », « Summi montis verticae », « Mons qui dicitur Ronsasvals », « Montis qui dicitur Runciavallis », « Capella Caroli », « Capella Rotolandi », « Hospital Rollandi », « Hospitale Rotolandi », « Hospital de Summo Portu », « Hospital Sant Salvador de Summi Port », « Monasterium Sant Salvador de Ybenieta », « Monasterium Sanctus Salvator », « Hospitale de Sancti Salvatoris », « San Salvador de Ibañeta », « Ecclesia Sancti Salvatoris »…

Le haut de Valcarlos a été connu comme : « Portus Cisere », « Puerto de Císera », « Portus Ciséreos » et « Porz de Sizer », à ne pas confondre avec « Port de Cize » proposé par Picaud, en relation avec la traversée romaine des crêtes. Le Valcarlos proprement dit dérive de « Vallis Caroli » et « Karlestal », espace qui occupe la frontière internationale d’Arneguy et le col de Moccosalia, où la tradition suppose que Charlemagne a campé au milieu des vascons qui étaient en train d’anéantir l’arrière garde.

Division linguistique

En accord avec la Loi forale 18/1986 du 15 décembre sur le basque, la Navarre est linguistiquement divisée en trois zones. Cette municipalité fait partie de la zone bascophone où l’utilisation du basque est majoritaire. Le basque et le castillan sont utilisés dans l’administration publique, les médias, les manifestations culturelles et l’éducation ; cependant l’usage du basque y est courant et encouragé le plus souvent.

Histoire

Roncevaux a toujours été un passage pour accéder à la péninsule ibérique. De Roncevaux ont pénétré les Celtes, les Vandales (409), les Wisigoths qui s’établirent le long de la Ribera del Duero et, naturellement, Charlemagne avec la plus puissante armée du viiie siècle, en route vers Saragosse.

Charlemagne, après l’échec de son expédition à Saragosse, décida de réduire en cendres Pampelune, la capitale du royaume de Navarre. Il rentrait en France, via les Pyrénées et, entre le col d’Ibañeta et le ravin de Valcarlos, il dut subir une embuscade des natifs basques de cette région. Ce fut la bataille de Roncevaux. La Chanson de Roland, écrite quelque part en France à la fin du XIè siècle, attribue le désastre, localisé entre Roncevaux et Burguete, aux Sarrasins, tandis que les historiens s’accordent aujourd’hui à dire que les attaquants étaient Vascons.

L’ancienne chapelle et l’hôpital des pèlerins d’Ibañeta y furent transférés en 1132 sur ordre de l’évêque de Pampelune, Sanche Larrosa

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Cachet de passage à Roncevaux délivré par les hospitaliers pour les pèlerins de Compostelle

En quelques années, la grande charité des chanoines de Saint-Augustin chargés de l’accueil leur valut de nombreux dons venus des quatre coins de Navarre, d’Espagne et de plusieurs pays d’Europe. Les pèlerins, dont le flot pouvait osciller entre 30 000 et 50 000 à l’heure des jubilés, y étaient jusqu’au XVIIè siècle reçus, entretenus et nourris trois jours durant.

Sinistré par une avalanche au XVIè siècle, le monastère eut également à souffrir de l’armée impériale française lors de son reflux d’Espagne.

Quoi qu’il en soit, ce monument, point de départ du Camino francés, est l’un des hauts lieux du chemin européen de Saint-Jacques. Depuis une vingtaine d’années, la tradition hospitalière y a été restaurée par la petite communauté canoniale (désormais sécularisée) qui doit faire face à un afflux croissant de pèlerins.

C’est en 1982 que le monastère a été rouvert pour l’accueil des pèlerins.

Culture et patrimoine

Pèlerinage de Compostelle

Sur le Camino navarro du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, on vient de Luzaide-Valcarlos ou de Honto, les haltes suivantes sont Auritz-Burguete puis Aurizberri-Espinal.

 

Patrimoine religieux

La Real colegiata de Santa Maria

La Cruz de los Peregrinos

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Croix des pèlerins de Compostelle.

Cette « croix des Pèlerins » se trouve à environ 300 mètres au sud de Roncevaux, sur le côté gauche de la route de Burguete.

Il s’agit d’un calvaire gothique en pierre du XIVè siècle, orné de l’image de la Vierge et des effigies du roi Sanche VII le Fort et de son épouse Clémence.

 

Patrimoine civil

Musée de la Collégiale

Installé dans les anciennes écuries, il possède de très belles pièces (d’orfèvrerie ancienne : coffret mudéjar, évangéliaire roman, reliquaire émaillé du xive siècle, etc.).

Au rez-de-chaussée, la bibliothèque où sont exposées de remarquables pièces d’orfèvrerie, comme l’évangéliaire des rois de Navarre du xiie siècle, ou un reliquaire enrichi d’argent, d’or et d’émail, dit échiquier de Charlemagne, sans doute à cause de sa disposition en petits compartiments géométriques du xive siècle.

On peut y voir une masse d’arme, dite de Roland, qui imite celles de l’époque de Sanche le Fort. On montre aussi les chaînes dont on raconte que le roi les rapporta de la Bataille de Las Navas de Tolosa, ce sont celles qui figurent sur le blason de la Navarre, ainsi qu’une émeraude qui aurait orné le turban du sultan Miramamolín le Vert.

Parmi les belles peintures sur bois, il faut citer la Sainte Famille de Luis de Morales du xviie siècle, et le triptyque de la Crucifixion, œuvre néerlandaise de l’atelier de Jérôme Bosch du xvie siècle.

L’objet le plus important du musée de la Real colegiata est une statue de la Vierge de Roncevaux, en bois de cèdre, dorée et argentée, datant du xiiie siècle. Selon la légende, elle aurait été révélée par un cerf, dans les montagnes voisines.

La collégiale.

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Le portail

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Sanche Le Fort

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Chapelle Santiago

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Sépulcre

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Chapelle Sancti Spiritus

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Zubiri

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Zubiri (en basque et en espagnol) est un village situé dans la commune d’Esteribar dans la Communauté forale de Navarre, en Espagne. Il est doté du statut de concejo.

Zubiri est situé dans la zone linguistique bascophone de Navarre.

Histoire

Il y eut à Zubiri, dès 1042, un monastère dépendant de celui de Leyre.

Culture et patrimoine

Pèlerinage de Compostelle

Sur le Camino navarro du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, on vient de Lintzoain dans la commune d’Erro. La prochaine halte est Ilárraz dans la commune d’Esteribar.

 

Patrimoine religieux

Patrimoine civil

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L’hôpital que l’on voit avant le pont fut probablement une léproserie transformée en une imposante usine, les Magnésitas de Navarra, une usine de magnésite.

A l’entrée de Zubiri, un ouvrage médiéval à la puissante étrave franchit le rio Arga. On l’appelait el puente de la rabia, car, disait-on, un animal qui passait trois fois dessous, guérissait de la rage. Pour certains pèlerins, il fut aussi le pont du paradis, peut-être à cause de l’aspect verdoyant de la vallée du rio Arga, I’Esteribar, que l’on va suivre jusqu’à Pampelune, et que l’on retrouvera à Puente la Reina.

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Pampelune

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Pampelune (en espagnol : Pamplona /pamˈplona/ ; en basque : Iruña /iɾuɲa/, officiellement, ou Iruñea /iɾuɲea/, selon l’académie de la langue basque), est une ville et une commune espagnole, capitale de la communauté forale de Navarre. C’est la troisième plus grande ville du Pays basque.

Elle se situe à 440 mètres d’altitude. Elle a une population de 204 000 habitants et c’est la ville principale de la cuenca de Pampelune, aire urbaine de plus de 350 000 habitants. Elle est située dans la zone linguistique mixte de la province.

Géographie

Situation

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Représentations cartographiques de la commune

Histoire

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Les murailles vues de la citadelle (le 18 octobre 2008).

D’origine romaine, Pompaelo aurait été fondée vers 75 av. J.-C. par Pompée qui lui aurait donné son nom. Elle fut occupée par les Wisigoths en 476. Au viiie siècle, les Maures occupent la ville. Ils en sont chassés en 778 avec l’aide des troupes de Charlemagne qui profite de la faiblesse de ses alliés pour démanteler leurs remparts. Pour se venger, les Vascons contribuent à l’écrasement de l’arrière-garde des armées impériales au col de Roncevaux lors de la bataille de Roncevaux. Le royaume de Pampelune, constitué en 905, fut le noyau de celui de Navarre.

Sous Alphonse VII (1126-1157), des francos s’établirent dans le bourg de San Cernin. Un autre bourg franc, San Nicolas, fut créé à la fin du xiie siècle.

Tout au long du Moyen Âge, la vie de la cité sera troublée par des luttes entre les habitants du vieux quartier, la Navarreria, partisans de l’alliance avec la Castille, et les francos des faubourgs de San Cernin et San Nicolàs, favorables au maintien de la couronne navarraise sous une dynastie française, chacun protégé de murailles. Ces conflits ne freinèrent pas le développement généré par le passage des pèlerins.

Ces luttes se terminent en 1423 avec le privilège del Fuero (charte) ou de l’Union promulgué par Charles III le Noble. Les trois municipalités se fondent alors en une seule et Pampelune connaît son apogée.

La ville est prise par les troupes de Ferdinand le Catholique à Jean III d’Albret le 25 juillet 1512. Celui-ci tente de reconquérir son royaume et met le siège devant Pampelune le 3 novembre, mais en vain. Son fils Henri II de Navarre fait reprendre la ville le 19 mai 1521 (siège de Pampelune (1521)), mais son chef militaire André de Foix est battu à la bataille de Noain. En 1571, sous le règne de Philippe II, débute la construction de la citadelle. Au xvie siècle, des murailles cernèrent l’agglomération et les jacquets pénétraient dans son enceinte par la porte de France, proche de la cathédrale Sainte-Marie. Elle fut prise par les Français en 1808.

Pour certains partisans du nationalisme basque, Pampelune serait la capitale historique d’Euskal Herria (littéralement le « pays de l’euskara » ou plus communément le « Pays basque » au sens large).

 

Guerre civile

Aux élections de février 1936, Pampelune avait vu le « bloc de droite » remporter les élections localement avec près de cinq fois plus de votes que le front populaire.

Cela permit au général rebelle Mola de réaliser sans difficulté la prise du pouvoir de la ville. La seule opposition sérieuse fut celle du commandant de la guardia civile, fidèle à la République. Celui-ci fut assassiné par un de ses hommes.

Les rebelles tuèrent 303 habitants de Pampelune dont les élus de gauche de la municipalité.

La citadelle fut le lieu d’exécution pendant toute la durée de la guerre civile.

 

Culture locale et patrimoine

Édifices religieux

La ville compte plusieurs églises, parmi lesquelles :

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la cathédrale Santa Maria de Pampelune ;

l’église Saint-Nicolas ;

l’église San-Saturnino (ou de San-Cernín, ou San-Sernín) au nom de San Saturnino (ou San Cernín, ou San Sernín) l’évangélisateur de la ville. Elle garde une tradition du pèlerinage de Compostelle. En plein cœur d’un quartier ancien aux rues étroites, cet édifice composite mêle les styles roman (tours de brique) et gothique (porche et voûtes du xiiie siècle) à de nombreux ajouts postérieurs. Elle a un aspect de forteresse flanquée par des tours robustes.

Édifices civils

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L’hôtel de ville (Ayuntamiento) de Pampelune xviie siècle.

L’hôtel de ville (Ayuntamiento) possède une façade baroque de la fin du xviie siècle, qui fut reconstruite avec ses statues, balustrades et frontons ;

Le musée de Navarre est élevé à l’emplacement d’un hôpital du xvie siècle, dont il a conservé la porte Renaissance. L’époque romaine est représentée par des vestiges lapidaires : stèles funéraires, inscriptions et pavements de mosaïques provenant de « villas » des iie siècle et ive siècle. L’art roman est en vedette avec les chapiteaux du xiie siècle de l’ancienne cathédrale de Pampelune : l’artiste inconnu qui sculpta les trois scènes bibliques des chapiteaux exposés au milieu de la salle – Passion, Résurrection et Histoire de Job – se montre aussi minutieux dans les détails que puissant dans la composition et génial dans l’invention. Peinture gothique et Renaissance. Les trois premières salles reconstituent l’intérieur du palais d’Oriz décoré de panneaux peints en grisaille du xvie siècle, relatant l’histoire d’Adam et Ève et les guerres de Charles Quint. Les salles suivantes exposent de nombreux fragments de peintures murales venues de toute la province : Artalz (xiiie siècle), Artajona et Pampelune (xiiie – xive siècle), Gallipienzo (xive – xve siècle), Dilate (xve siècle). Si les genres apparaissent divers, on retrouve le trait légèrement appuyé, l’accumulation des personnages, le hanchement prononcé, hérités de la miniature française et illustrés par Juan Oliver qui décora en 1330 le réfectoire de la cathédrale (salle 24.) Parmi les chefs-d’œuvre exposés dans ce musée, citons le coffret hispano-arabe de Leyre en ivoire venant de Cordoue du début du xie siècle, et le portrait du marquis de San Adrian peint par Goya. En sortant, voir, dans la cour, la grande mosaïque de la villa de Liédena du iie siècle ;

la Chambre des Comptes de Navarre ;

le Palais des Rois de Navarre ;

le Palais épiscopal ;

le Théâtre Gayarre.

Festivités

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Encierro (le 8 juillet 2013).

Fêtes de San Fermin

Du 6 au 14 juillet, les fêtes de la Saint-Firmin donnent lieu à de bruyantes réjouissances populaires. Une atmosphère de liesse règne alors dans la ville qui voit doubler le nombre de ses habitants. De nombreuses attractions sont proposées aux Navarrais et aux touristes : concerts de musique folklorique, de jazz, de txistu (flûte basque à trois trous), bals, procession de la statue de saint Firmin, etc.

De grandes courses de taureaux sont organisées mais la manifestation la plus spectaculaire et la plus prisée des Pamplonicas reste l’encierro qui a lieu tous les matins à 8 h. Les taureaux qui combattront le soir même sont lâchés dans les rues suivant un itinéraire précis, long de 800 m, qui les mène aux arènes en quelques minutes. Les jeunes gens vêtus de blanc avec foulard et ceinture rouges et vestes de différentes couleurs vont à la rencontre des puissants taureaux fonçant toutes cornes en avant, et se mettent à courir devant eux.

Il y existe une version allégée de cette fête appelée : San Fermin txiki. La date est fixée autour du 25 septembre, et il est dépourvu de touristes, mais aussi de taureaux.

Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle

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Chemin de Saint-Jacques (Camino de Santiago) en Navarre :
jonction des Camino navarro et Camino aragonés à Puente la Reina.

Pampelune est située sur le Camino navarro du Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, entre Villava et Cizur Menor. C’est la deuxième étape d’après le Guide du Pèlerin d’Aimery Picaud. Le pèlerin jouissait à Pampelune d’une protection spéciale grâce au privilège de l’Union. Dans les rues de Dormitalería au no 13 et Compañía au no 3, il existait des hospices pour les pèlerins. Au xvie siècle on a construit un hôpital général, aujourd’hui le musée de Navarre.

 

Le miracle de l’âne

C’est le sixième miracle du De miraculi sancti Jacobi. En 1100, un pèlerin français de Poitiers arrive à Pampelune avec sa famille. Ils font halte dans cette ville pour se reposer et reprendre des forces.

Ils se logent dans un « hostal ». La femme du pèlerin tombe alors malade et ils doivent rester plus longtemps que prévu. Cette dernière décède finalement des suites de sa maladie. L’hôtelier, voyant que son hôte risquait de partir sans payer, lui réclame une grosse somme en alléguant que le séjour avait été long. N’ayant pas suffisamment d’argent, le pèlerin lui laisse son cheval et se remet en route avec ses deux fils en bas âge. Chemin faisant il s’arrête pour prier saint Jacques et lui demander de l’aide.

À la sortie de Pampelune, une personne vénérable l’aborde et lui prête un âne pour l’aider dans son voyage. Quand ils arrivèrent enfin à Santiago, le pèlerin eut une vision de l’Apôtre en qui il reconnut la personne vénérable de Pampelune. De retour à Pampelune, il prit des nouvelles de l’aubergiste et apprit qu’il avait trouvé la mort dans un accident. Les gens de l’hostal déclarèrent qu’il avait subi une punition divine à cause de son manque de charité envers les pèlerins.

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Puente la Reina-Gares

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Puente la Reina en espagnol, ou Gares en basque est une ville et une municipalité de la communauté forale de Navarre, dans le Nord de l’Espagne.

Elle est le chef-lieu de la comarque de Puente la Reina. Son nom officiel, juxtaposition des noms castillan et basque, est Puente la Reina-Gares. C’est aussi le nom de la ville chef-lieu de la municipalité.

Le Camino navarro des chemins de Compostelle rejoint en amont de cette ville (cf. infra) le Camino aragonés pour former le Camino francés. Elle est située dans la zone linguistique mixte de la province.

Histoire

Il ne fait aucun doute que le site de Gares ait été peuplé dès l’antiquité, en effet une voie unissait la ville de Pampelune à la vallée de l’Èbre et la cité romaine d’Andelos est toute proche. Il est vrai que les sources écrites sont inexistantes et que cela reste des hypothèses. Jusqu’à l’an mil, au débouché de la Valdizarbe, vallée qui longe la rivière Arga, affluent de l’Èbre, de Pampelune à Puente la Reina en passant par Echarri, il y avait ici un gué redouté des pèlerins, tant à cause des crues que des passeurs.

Gares tout entière s’est tournée vers les revenus du pèlerinage, avec la construction d’un pont pour faciliter le passage des pèlerins. L’ancien site a été par la suite abandonné pour une ville neuve au plan rigoureux. Elle est enfermée dans une enceinte avec une église.

À l’intérieur de cette enceinte, des parcelles ont été définies de part et d’autre de la route. À l’extérieur et pendant au pont, l’hospice et le monastère avec sa chapelle ont été édifiés à l’attention des pèlerins rejetés.

Puente la Reina qui signifie littéralement Pont de la Reine, tire son nom du pont à six arcs brisés et piliers ajourés que fit bâtir au xie siècle une souveraine pour les pèlerins, mais laquelle ? Les historiens ne se sont toujours pas prononcés, hésitant entre Doña Elvira, dite Doña Mayor, épouse de Sanche III el Mayor (le grand) (981-roi 1000-1035) et Doña Estefania, épouse de Garcia de Nàjera (1021-roi 1035-1054). Ce pont est mentionné dans la chronique du Pseudo-Turpin, Charlemagne étant venu, selon le texte, « usque ad pontem Arge » .

En 1090, à la demande de l’abbé du monastère d’Irache, des Francs construisirent des moulins sur la rivière et, en 1121, Alphonse Ier d’Aragon, dit le Batailleur (1073-roi 1104-1134) confiait, à un certain Monètario, la responsabilité de fonder, en cet endroit, une ville nouvelle en accordant aux jacquets qui s’y fixent des privilèges identiques à ceux d’Estella. Pour encourager ceux qui souhaitaient venir s’y installer, il leur céda des terrains entre l’Arga et le pré d’Obanos. Dès lors, un noyau de Francs s’y fixa pour l’accueil des pèlerins.

La charte signée (fors) entre Alphonse Ier d’Aragon et les villageois va permettre un grand développement économique, et le nom de la ville Gares change son nom basque pour celui de Puente la Reina, nom du pont déjà construit depuis près d’un siècle.

Le plan rectangulaire et régulier de la ville, organisé autour de l’axe central que constitue la Calle Mayor, rappelle celui de certaines bastides d’Aquitaine et du Languedoc, de fondation plus tardive. Puente la Reina prend alors cette disposition si caractéristique de ville rue du Camino.

Le carlisme, sous la devise « Dieu, Patrie et Roi » fut très bien accueilli en Navarre. Plusieurs localités navarraises situées prinicipalement au nord et au centre furent le théâtre d’affrontaments et de rencontres depuis 1833 jusqu’à 1876. Lors des conflits carlistes, la région de Puente la Reina-Gares devint un lieu de passage vers la conquête de Pampelune, et fut le scénario de nombreuses batailles ; cette localité était sous le pouvoir des libéraux lorsque les carlistes commencèrent à l’asséger en juillet 1835. Les libéraux, se voyant traqués, sortirent du siège et reussirent à tuer par surprise les artilleurs carlistes qui étaient en train de les canonner, ce qui obligea ces derniers à se retirer.

 

Les Templiers et les Hospitaliers

Des Templiers furent invités à s’établir dans la ville dès 1142 et reçurent, du roi Garcia V Ramírez de Navarre (1107-roi 1134-1150), le droit de vendre du pain et du vin. Ils firent construire, à l’entrée de la ville, l’église de Santa Maria de las Huertas, appelée aujourd’hui, l’église du Crucifix car elle abrite un magnifique Christ rhénan du xive siècle.

Après la dissolution de l’Ordre du Temple par le roi de France, Philippe le Bel, en 1312, ce furent les Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem qui reprirent ses biens.

En 1442, Jean de Caumont, le prieur des Hospitaliers, fonda, à proximité de l’église du Crucifix, un grand hôpital de pèlerins.

Culture et patrimoine

Patrimoine civil

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Le pont des pèlerins.

La rúa Mayor

La grande rue garde une atmosphère médiévale avec ses maisons à portes gothiques et à chapiteaux, ses fréquentes églises… Elle traverse toute la ville jusqu’au fameux pont des pèlerins.

Le pont des pèlerins

Il enjambe le rio Arga, un affluent de l’Èbre. Avec ses six arches, il a conservé son aspect d’origine, à l’exception de la porte fortifiée, construite postérieurement, où les pèlerins devaient acquitter un péage, et celle de la chapelle Notre-Dame, aujourd’hui disparue.

 

Patrimoine religieux

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L’église del Crucifijo

Christ de bois

L’église du Crucifix, d’allure carrée, coiffée d’un fort clocheton ajouré en plein cintre, garde la marque des Templiers qui la bâtirent et y tinrent un hôpital, auquel a aujourd’hui succédé un collège.

Le portail ogival est décoré de coquilles et de plantes.

L’intérieur de l’église est à l’image du dépouillement voulu par les « moines-soldats, » le silence est propice au recueillement face à la statue romane de Santa Maria de las Huestas. La simple nef romane d’origine du xiie siècle, a été doublée au xive siècle, d’une autre nef à trois travées sous laquelle se trouve un Christ de bois du xive siècle, cloué sur la croix en position de Y, œuvre sans doute apportée par un pèlerin allemand.

L’église de Santiago

Elle se trouve à mi-rue de la rúa Mayor, mentionnée dès 1142, restaurée au xvie siècle, garde de ses origines un portail roman qui fut exécuté à la fin du xiie siècle, à cinq voussures. Elle offre l’exemple de l’un des rares emprunts effectués par les portails navarrais à l’art musulman. Il s’agit du dessin polylobé et ajouré de la voussure centrale. On retrouve cette particularité à San Pedro de la Rúa à Estella, ainsi qu’à San Román de Cirauqui.

Sur les voussures historiées du portail de l’église de Santiago le décor disposé dans le sens de la courbure des arcs, s’ordonne de part et d’autre de sujets placés à la clef. Le nombre des sujets approche quatre-vingt-dix.

À l’intérieur de l’église Saint-Jacques, le retable baroque raconte la vie de saint Jacques. Face à l’entrée, on admirera la splendide statue, taillée dans le cèdre, de saint Jacques pèlerin, pieds nus, bourdon en main, coquilles sur le chapeau, le visage émacié et extatique. On l’appelait beltza, le noir en basque, car la fumée des cierges l’avait noirci, et, récemment, il fut sauvé de justesse du bois de chauffage auquel il était promis… Derrière le maître-autel plusieurs scènes illustrent la vie de l’apôtre, patron de l’église.

L’église San Pedro Apostol

Avant d’atteindre le pont, une ruelle sur la gauche conduit à l’église Saint-Pierre Apôtre. Récemment restaurée, l’église avec sa croisée d’ogives simple, est du début du xve siècle, avec de nombreuses adjonctions baroques. Les chapelles, le retable et les orgues sont de 1694.

Elle succéda sans doute à une première église Saint-Pierre qui appartenait déjà en 1174 au monastère de Leyre. Dans la première chapelle du côté de l’autel, le retable de Notre-Dame du Puy ou du Txori, de l’oiseau, conserve la statue de pierre qui, jusqu’en 1834, se trouvait sur le pont.

 

Pèlerinage de Compostelle

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L’entrée de la ville et le clocher de l’église du Crucifix.

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La statue moderne du Pèlerin.

Comme au Moyen Âge, l’entrée dans la ville se fait entre deux tours, vestiges d’une des portes qui s’ouvraient dans les murailles, dont il ne reste pratiquement rien. Puis on passe sous la voûte reliant l’ancien hôpital, qui accueillait les pèlerins, à la « Iglesia del Crucifijo » (l’église du Crucifix), fondée par les Templiers.

Le chemin de Saint-Jacques se confond avec la rue principale, la rúa Mayor ou calle de los Romeus.

Les étapes adjacentes

Puente la Reina se trouve sur le chemin du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Les pèlerins qui ont pris le Camino navarro arrivent d’Obanos ; ceux qui ont pris le Camino aragonés arrivent d’Eunate.

La prochaine halte est Mañeru, puis Cirauqui, qui signifie « nid de vipère » en basque, et son église San Roman (Saint-Romain).

Un seul chemin

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Chemin de Saint-Jacques (Camino de Santiago) en Navarre :
Jonction des Camino navarro et Camino aragonés à Puente la Reina-Gares.

À l’entrée de Puente la Reina en venant d’Obanos, une statue moderne du pèlerin, érigée en 1965, porte une plaque rappelant qu’ici « el Camino aragones » et « el Camino navarro » se fondent en un seul « Camino frances, » le chemin français : « Y desde aqui, todos los caminos a Santiago se hacen uno solo. » (et à partir d’ici, tous les chemins à Santiago ne font plus qu’un.)

Cette inscription reprend le Guide du Pèlerin d’Aimery Picaud au Chapitre Premier, Les Chemins de Saint-Jacques. « La route qui passe par Sainte-Foy, celle qui traverse Saint-Léonard et celle qui passe par Saint-Martin se réunissent à Ostabat et après avoir franchi le col de Cize, elles rejoignent à Puente la Reina celle qui traverse le Somport ; de là un seul chemin conduit à Saint-Jacques. »

Mais elle comporte deux erreurs :

d’une part, elle oublie que d’autres chemins de Saint-Jacques commencent à être mieux connus, comme celui du littoral cantabrique, celui du littoral français qui le rejoint à Vitoria-Gasteiz, ou bien la Ruta mozarabe et la Víafoulard de la Plata, par Séville et Salamanque.

d’autre part, concernant le chemin français, elle est également inexacte, car elle a été reportée à l’actuel carrefour des routes nationales, carrefour qui se situait en fait à 1 500 mètres en amont. Les pèlerins venus par l’Aragon rejoignaient le Camino navarro à la sortie d’Obanos, très exactement à l’ermitage San Salvador.

 

L’étape du Codex Calixtinus

Dans le Guide du Pèlerin, Aimery Picaud cite au Chapitre VI, Fleuves bons et mauvais que l’on rencontre sur le chemin de Saint-Jacques : « Voici les fleuves que l’on rencontre depuis le port de Cize et le Somport jusqu’à Saint-Jacques : […] du port de Cize jaillit un fleuve sain que beaucoup appellent la Runa, et qui traverse Pampelune. À Puente la Reina coulent à la fois l’Arga et la Runa ; […] dont les eaux sont saines. »

 

Légende

La Vierge et le petit oiseau

Jusqu’au siècle dernier, se dressait au milieu du pont une Vierge Renaissance, la statue de Nuestra Señora del Puy (Notre-Dame du Puy), témoignage des liens du pèlerinage de Compostelle avec le grand sanctuaire marial du Puy-en-Velay. Or selon la légende, un petit oiseau remontait le fleuve en s’y mouillant les ailes pour laver ensuite le visage de la Vierge. Devant la foule des habitants, il répétait son manège jusqu’à ce que le visage fût parfaitement propre, puis disparaissait.

Tous les habitants voyaient là un signe d’abondance et de prospérité. Hélas ! Victime de l’outrage des ans, la statue, fort abîmée, fut transportée en 1846 à l’église San Pedro, où elle est connue sous le nom de la Vierge du « Chori » ou « Txori » (oiseau en basque).

Depuis cette année-là, jamais le petit oiseau ne reparut.

 

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Estella-Lizarra

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Estella en espagnol, ou Lizarra en basque, est une municipalité située dans le Nord de l’Espagne, chef-lieu de la Comarque de Tierra Estella (Lizarrerria), dans la communauté forale de Navarre.

Elle est située dans la zone linguistique mixte de la province. Le Camino francés du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle passe par cette ville.

Géographie

Dispersée sur un terrain accidenté de part et d’autre de l’Ega, Estella est morcelée en « paroisses » qui ont grandi sans perdre leur personnalité.

Située à 426 mètres d’altitude, elle est entourée par les monts : MontejurraPeñagudaCruz de los CastillosSanta Bárbara et Belástegui. Ce cercle de montagnes la protège des vents.

Estelle est située sur la rivière Ega, affluent de l’Èbre.

Toponymie

Dans les archives diplomatiques d’Iratxe, village situé à 3 km de la ville, les références à ce toponyme sont fréquentes dans des documents du xie siècle, et selon les cas, on y trouve les noms suivants: « Leizarrara », « Lizarrara », « Liçarrara », « Lizarara », « Liçarra » et « Lizarra ». Le toponyme, évidemment basque, a été interprété dans certains cas comme ilizar, « ancienne ville », et aussi comme elizar, « ancienne église »; toutefois il paraît y avoir une plus grande solvabilité étymologique pour « Lizar », frêne en euskera, donc « Lizarra », « le frêne ». Cette étymologie est en rapport avec la possible abondance de cet arbre à cet endroit.

Ce village existait déjà au temps des romains sous le nom basque de Lizarra qui signifie L’étoile (Izarra). Quand Sancho Ramirez de Navarre décida d’y installer une colonie de francs, il décréta un fuero en 1090 qui déclarait la ville sous le nom d’Étoile en espagnol: Estrella.

La légende rapporte qu’en 1085, des bergers alertés par une pluie d’étoiles, miraculeuse, découvrirent la statue dite de Notre-Dame-du-Puy. Et depuis ce temps-là, le bourg primitif, dont il est fait mention, à l’époque romaine sous le nom de Gebalda, fut appelé Estella, nom proche du terme castillan estrella, étoile. En tout cas, pour les pèlerins, la ville était Estella Bella, Estella la belle et la Basilique de la Vierge du Puy veille sur la ville.

Histoire

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Estella, site d’intérêt militaire vers 1840

La cité est établie près du bourg primitif de Lizarra, reconquise en 914 par Sancho Garcés.

En 1090 le roi Sanche Ramirez, (Sanche Ier d’Aragon, roi de Navarre et d’Aragon) décide de développer et de susciter un repeuplement afin de pourvoir la cité de commerçants, d’hommes libres et d’ecclésiastiques. Cette population s’occuperait de l’afflux croissant des pèlerins de Compostelle. Pour cela il a dévié le chemin primitif du pèlerinage et construit un château sur la rive droite du rio Ega, au pied d’un petit relief rocheux. La même année il a accordé un « fuero » (charte), basé celui de Jaca, en autorisant l’installation de « Francos », mais en soumettant les Navarrais au pouvoir royal.

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Estella et le rio Ega

En 1187, Sanche le Sage (Sanche VI de Navarre, 1150-1194) décide de repeupler la cité avec des Navarrais, en accordant aux nouveaux habitants un juridiction identique à celle qui avait été rédigée en 1164 pour les « Francos ». En 1188 il a accordé la même juridiction au quartier de Arenal. Ont coexisté, par conséquent, trois noyaux de population différents, qui ont été réunis en une seule commune en 1266.

Sa situation sur le chemin de Compostelle a attiré des commerçants, principalement des « francos » et des juifs, provenant du Puy-en-Velay et de Tours, comme l’ont montré les récentes fouilles et études des églises et cimetières.

Dans Estella des commerces et des hospices se sont établies, ce qui a engendré un essor économique, qui a eu pour conséquence une importante activité ; le noyau commercial primitif a été transformé un ensemble urbain bien défini dans un bref espace de temps.

À partir du xiie siècle on construit des bâtiments, principalement religieux, qui, suivant l’expression de Julio Caro Baroja, ont fait d’Estella « la capitale de l’art roman navarrais ». Au xiiie siècle, Estella était la ville des négociants et possédait une bourse de change.

Estella atteint son apogée au xiiie siècle ; sa décadence commence au siècle suivant. Ceci est dû à des faits comme la dissolution des confréries en 1323 et des conflits entre la Navarre et la Castille tout au long des xive et xve siècles.

La ville, appauvrie par la guerre civile et par les inondations qui l’ont détruite, est tombée entre les mains des troupes de Ferdinand le Catholique en 1512. Cinquante années plus tard on a décidé la démolition de sa forteresse. Durant la troisième guerre carliste (1872-1876), Estella devint la capitale de l’État carliste, siège de son gouvernement jusqu’à la prise de la ville par les troupes alphonsines (1876), et la fuite du roi Carlos VII.

Culture et patrimoine

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Le pont del Càrcel (de la prison)

 

Pèlerinage de Compostelle

Sur le Camino francés du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

On vient de Villatuerta, la prochaine étape est le Monastère Santa Maria la Real d’Irache.

Aimery Picaud, dans son Guide du Pèlerin rapporte que : « le pain est bon, le vin excellent, la viande et le poisson abondants, et qui regorge de tous délices. » Il fait aussi l’éloge des qualités de l’eau de l’Ega, « une rivière d’eau douce, saine et extraordinaire ».

« Estella la bella » ainsi l’appelaient au Moyen Âge les pèlerins, était une étape importante du « chemin », la troisième du Guide du Pèlerins. En 1354 il existait six hôpitaux.

 

Patrimoine religieux

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L’église de San Pedro de la Rúa

Sur les contreforts de la falaise où se trouvait le château, l’église se dresse face au Palais des rois de Navarre.

Cette église était connue au xiiie siècle sous le nom Saint Pierre le Majeur. Elle était mentionnée comme église paroissiale depuis 1174, bien qu’il soit possible qu’elle existait antérieurement. En 1256 elle a eu comme fonction d’église principale d’Estella, iglesia mayor de la ciudad.

Le portail, au sommet d’un escalier monumental, ouvre sur le mur Nord ; les chapiteaux et les voussures sont richement sculptés à caractère végétal, géométrique et figurée, mais son originalité réside dans l’arc d’entrée en tiers-point, bordé de petits lobes, qui témoigne de l’influence de l’art d’al-Andalus, avec de grandes similitudes avec les portails des proches églises de San Román de Cirauqui, et celle Santiago à Puente la Reina. Sur les jambages de la porte une riche figuration classique et de type scatologique, avec sirènes, centaures, harpies et griffons.

L’intérieur présente des parties de la première église du xiie siècle quand on a conservé le chevet de l’église. Les nefs sont du xiiie siècle et la baie vitrée est gothique, situé dans la paroi nord de l’église. Le narthex et la tour sont du xve siècle. Les voutes des nefs sont des xvie et xviie siècles.

Elle abrite diverses œuvres entre lesquelles il convient de souligner le Retable de la Vierge du Rosaire (première moitié du xviie siècle), dans la nef centrale se trouve un tableau de la Vierge de la O, du xive siècle. La chapelle de San Andres, patron de la ville, est construite dans un style baroque à partir de 1706. Le Retable, réalisé à la fin du xviiie siècle, est de style rococo.

À remarquer les trois absides romanes, dans celle du centre une colonne est faite de trois serpents entrelacés.

Dans le Presbytère se trouve un tableau de la Vierge de Bethléem, fin du xiiie siècle. D’autres retables dont celui de San Nicolás et celui de la Santísima Trinité, du xviie siècle.

Les fonts baptismaux sont du xiie siècle, seul objet liturgique du bâtiment primitif.

Le cloître.

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Le cloître de l’église San Pedro de la Rúa

Le cloître roman a perdu deux galeries en 1572, lorsqu’on fit sauter le château voisin, on conserve seulement les galeries occidental et septentrional, datées de 1170.

La virtuosité technique et l’esprit inventif du sculpteur des chapiteaux font regretter les parties manquantes. La galerie Nord représente des scènes de la vie du Christ et des saints Laurent, André et Pierre. Les thèmes végétaux et animaliers occupent la galerie ouest où l’architecte facétieux a glissé un groupe de quatre colonnes obliques.

 

L’église de San Miguel

Des documents démontrent l’existence d’une paroisse peuplé de Navarrais, et consacrée à San Miguel depuis 1145.

Située au-dessus de « la Mota », un escarpement rocheux adapté pour la défense de la ville. Cependant, les restes les plus anciens qui sont conservés démontrent une construction probablement entre 1187 et 1196, date de l’invasion de la Navarre par les castillans pendant le règne de Sanche le Fort (Sanche VII de Navarre, 1194-1234). Les travaux se sont prolongés dans le temps, de ce fait on trouve différents styles.

Le chevet, de la fin du roman est composé de cinq absides. Les cinq chapelles sont couvertes de voûtes en berceaux. Les trois nefs, de trois travées chacune, sont du début du gothique, et elles correspondent à une restauration effectuée dans la première moitié du xvie siècle.

On accède par deux portails, situées de chaque côté de l’épître et de l’évangile. Côté Sud, du xiiie siècle, il est très simple, avec des archivoltes soutenues dans des chapiteaux décorés avec des végétaux stylisés. Le portail Nord semble avoir été conçu comme un défi lancé aux habitants de l’autre rive. Au tympan, le Christ est entouré des évangélistes et de personnages énigmatiques. Sur les voussures, on distingue des anges portant des encensoirs, les vieillards de l’apocalypse, les prophètes et patriarches, des scènes évangéliques et les martyres des saints. Sur les chapiteaux : enfance du Christ et scènes de chasse. Sur les murs au registre du haut, huit statues colonnes représentent des apôtres. Au registre du bas deux hauts-reliefs, les plus achevés et expressifs du portail, montrent à gauche saint Michel terrassant le dragon, à droite les trois Maries arrivant du Sépulcre. Par la noblesse des attitudes, l’élégance des drapés, l’expression des visages, cette dernière scène est un chef-d’œuvre de la sculpture romane.

Elle conserve d’importants trésors artistiques, notamment le retable de sainte Hélène, offert par Martín Pérez de Eulate et Toda Sánchez de Yarza, dont les tombes se trouvent dans l’intérieur de l’église.

 

L’église du Santo Sepulcro

Située dans l’ancienne Rúa des Pèlerins, actuelle rue de Tanneurs, c’est une des paroisses plus anciennes que la ville. Elle figure dans un registre de 1123, et était déjà siège de la confrérie du Saint-Sépulcre. Son élaboration montre des traces d’un long processus constructif, entamé pendant la période romane et qui s’est poursuivi jusqu’au xvie siècle. En 1881 elle n’a plus été utilisée comme église paroissiale.

De l’église originale (du xiie siècle) on conserve la nef de l’évangile avec son abside semi-circulaire. Au xive siècle, les chevets de la chapelle centrale et de celle du côté sud furent construites, toutefois il ne subsiste qu’une partie des murs de la chapelle centrale, tandis que la chapelle sud il ne reste plus que les fondations.

On accède à l’intérieur par un portail gothique du début du xive siècle. Il est composé de douze archivoltes qui reposent sur des colonnes rehaussés par des chapiteaux décorés avec des motifs végétaux. On reconnaît sur trois registres : la Cène, les trois Maries au Sépulcre et l’enfer, le Calvaire. Les niches qui encadrent le portail abritent des saintes et des saints traités avec un certain maniérisme.

 

La Basilique de Notre-Dame du Puy

L’actuelle basilique remplace une précédente église, de style baroque, selon un plan élaboré en 1929. Le projet a été totalement modifié en 1949, et s’est prolongé jusqu’en 1951.

À partir d’un élément symbolique – un plan sous forme d’étoile, évocation de l’apparition de la Vierge -, il s’agit d’un bâtiment de style gothique, où la principale préoccupation de l’architecte a été la diffusion de la lumière.

La basilique possède un tableau de la Vierge du Puy en majesté, patronne de la ville, couverte en argent, du xive siècle. À signaler deux tableaux du Christ, réalisés au xviie siècle.

 

Patrimoine civil

Plaza de San Martin

À l’origine, c’était le centre du quartier des Francs Bourgeois tout bouillant de l’animation de ses échoppes et de ses auberges. Aujourd’hui rien ne trouble le calme de cette harmonieuse petite place si ce n’est le clapotis de sa fontaine. Sur un des côtés, l’ancien hôtel de ville arbore une façade blasonnée du xvie siècle.

La calle de la Rùa

C’était le chemin qu’empruntaient les pèlerins. Au no 7 le palais de Fray Diego de Estella présente une façade plateresque décorée d’un blason.

Le Palais des Rois de Navarre

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Aussi connu comme le « Palais des Ducs de Grenade d’Ega », c’est le seul bâtiment roman à caractère civil existant en Navarre.

Il s’agit d’un bâtiment roman construit dans la seconde moitié du xiie siècle, situé sur la place de San Martín et en faisant angle avec la rue de San Nicolás, ancienne rues des pèlerins.

L’élément le plus significatif est sa longue façade principale, située face au perron de San Pedro de la Rúa, percée d’arcades et de baies géminées remarquables par leurs chapiteaux.

Il est composé de deux étages, qui sont divisés en hauteur par une corniche simple. Le corps inférieur constitue une galerie de quatre arcs encadrés par des colonnes adossées à la paroi, avec comme décoration des chapiteaux de type végétal et figuré. Dans la partie gauche on trouve des scènes stylisées qui racontent un épisode de la Légende de Roland, concrètement la scène de la lutte de Roland contre Ferragut, en essayant d’exemplifier la lutte du bien contre le mal. Il est signé par Martinus de Logroño. Dans la partie droite la décoration est formée par de fines feuilles

 

Gastronomie

C’est à Estella en Navarre, et nulle part ailleurs en Espagne, que l’on peut consommer le gorrín, succulent cochon de lait qui fond sous la dent. On le trouve dans les asadores, ces restaurants de feu de braise. Les meilleurs sont dans les rues adjacentes à la place centrale du marché de ce solide bourg ecclésiastique. On braise le porcelet après le marché du mercredi et les restaurants font le plein pour le weekend. Il est donc peu opportun de se présenter un lundi ou mardi pour en consommer.

Il existe aussi le cochinillo de Segovia, mais les fins connaisseurs locaux vous le diront, rien ne vaut le gorrín d’Estella en comparaison, surtout accompagné du cogollo de Tudela, la laitue provenant du Sud de la Navarre réputée sur toutes les marchés de la péninsule.

Après avoir fait honneur à la gastronomie locale pour le déjeuner, vient un appel à l’herbe tendre qui entoure par les rives de l’eau passante ; la promenade parmi les herbes et essences d’arbres bordant la rivière semble aller de rigueur en continuation du menu précité.

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Vue sur Estella et le rio Ega

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Torres del Río

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Torres del Río, appelée aussi autrefois Torres de Sansol, est une municipalité de la communauté forale de Navarre, dans le Nord de l’Espagne. C’est aussi le nom du chef-lieu de la municipalité.

Il est situé dans la zone non bascophone de la province, dans la mérindade d’Estella et à 70 km de sa capitale, Pampelune. Le castillan est la seule langue officielle alors que le basque n’a pas de statut officiel.

Le Camino francés du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle passe par cette localité.

Histoire

Torres del Rio, appelée aussi Torres de Sansol, existait avant l’invasion musulmane comme le signalent les chroniques, et fut reconquise après la prise de Villamayor de Monjardín. Son monastère a été construit par don Jimeno Galíndez, abbé du monastère d’Irache en 1109.

Son suzerain Alvar Díaz de Medrano, fils de Juan Martínez de Medrano, qui avait acheté les droits sur la région, les donna en 1341 au roi de Navarre, à la condition de pouvoir jouir de la juridiction de Viguera. Quelques années plus tard cette donation a été confirmée par le roi Philippe III de Navarre.

Par la sentence du roi Louis XI, dans les conflits qui opposaient Henri IV Castille et Juan II d’AragonTorres del Rio fut annexée par la Castille en 1463, tout comme Los Arcos et les villes environnantes.

Culture et patrimoine

Patrimoine civil

Dans le village se trouvent des maisons blasonnées.

 

Patrimoine religieux

L’église du Saint-Sépulcre

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Cette église, qui appartenait aux chanoines de ce nom, est l’un des monuments les plus singuliers du chemin et l’un des meilleurs exemples du roman tardif en Navarre. Sa principale originalité, en dehors de son plan octogonal, réside dans les influences qu’il a subies de la part de l’art musulman d’Espagne. Ainsi s’expliquent notamment la présence des nervures qui s’entrecroisent sous sa coupole, que supportent de grosses ogives rectangulaires.

Le toit est surmonté d’un lanternon octogonal qui brillait dans la nuit, évoquant ceux des minarets, et qui servait jadis de lanterne des morts. On accède au lanternon par une tourelle accolée à l’ouest, tandis qu’à l’est s’arrondit le chevet semi-circulaire de la chapelle absidiale, voûtée en cul-de-four. À l’intérieur, les lignes verticales dominent, la magnifique coupole en étoile, d’influence mudéjare, est d’une géométrie parfaite, et ressemble à celles de l’église Sainte-Croix à Oloron-Sainte-Marie et de L’Hôpital-Saint-Blaise, sur le versant français.

Les magnifiques fenêtres disposées au bout des branches de l’étoile, les modillons et chapiteaux historiés sont les seuls éléments décoratifs. Le plan et la mise en œuvre de cet édifice laissent à penser que la construction, les conditions, fut le fait soit d’un personnage important du xiie siècle ou des Templiers. De beaux chapiteaux et un Christ hiératique.

Sa ressemblance avec la chapelle d’Eunate et celle du Sancti Spiritus de Roncevaux a frappé les spécialistes qui y voient une chapelle funéraire car elle a conservé sa lanterne des morts.

La chapelle Nuestra Señora del Poyo

Reconstruite au xviiie siècle, la chapelle Nuestra Señora del Poyo (Notre-Dame du Puy), haut perchée sur son belvédère, fut signalée par des pèlerins aux XIIe, XIIIe, et XVe siècles.

L’église San Andrés

Église du xvie siècle.

 

Pèlerinage de Compostelle

Sur le Camino francés du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, on vient de Sansol.

Le prochain jalon est Viana, dernière halte en Navarre, avec son église Santa Maria et son ermitage Nuestra Séñora del Poyo (Notre-Dame du Puy).

Dans le Guide du Pèlerin, Aimery Picaud l’appelle « Turres » où « coule un fleuve qui donne la mort aux chevaux et aux hommes qui en boivent l’eau. »

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Nájera

 Nájera, ou Naiara en basque, est une commune située dans le Nord de l’Espagne, dans la Communauté autonome de La Rioja.

C’est aussi le chef-lieu de la commune ainsi que de la Comarque de Nájera.

Le Camino francés du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle passe par cette localité.

Géographie

Nájera se trouve sur le rio Najerilla, à 28 km de Logroño. La ville est dominée par le Pico Nájera au sud-est (666 m) et les collines (cerros) Malpica avec sa grande croix de fer, De la Horca, Mal Vecino, La Atalaya y Castillo, à l’est.

Histoire

Nájera est une ville d’origine préhistorique. Terre de passage, située en un lieu stratégique, elle a vécu différentes cultures et colonisations : Ibères, Celtes, Vascons, Romains, Suèves, Arabes, etc.

Entre les viiie et xe siècles Nájera fit partie des domaines du clan des Banu Qasi, des nobles wisigoths convertis à l’Islam. Depuis le début du xe siècle, Nájera est mentionnée dans les chroniques sur les luttes continues entre les maures et les chrétiens. Les arabes lui ont donné le nom de Náxara (« lieu entre les rochers ») son rio Naila, appelée Naxarilla. Les arabes y avaient construit deux châteaux aux extrémités des éperons ouest et sud.

Elle a été définitivement reconquise par Ordoño II (914-924) de León en 923, avec l’aide de Sancho Garcés Ier de Navarre (905-925).

Au xie siècle, Sanche III le Grand de Navarre (1000-1035), maître des lieux, accorda un fuero (charte) à la ville, origine de la législation navarraise. Il y aménagea un palais dans lequel furent frappées les premières monnaies connues de la Reconquista.

Nájera atteint son apogée sous le règne de Garcia IV, dit El de Nájera (1035-1054), qui favorise l’essor de la ville, et veille à héberger confortablement les pèlerins en édifiant un hôpital et une auberge. Il fonda le monastère de Santa Maria la Real. Nájera devint alors la deuxième capitale de la Navarre jusqu’à la bataille d’Atapuerca le 1er septembre 1054, où il trouva la mort. Il a aussi institué l’Ordre Militaire des Chevaliers de la Terraza ou de la Jarra, premier ordre religieux militaire créé en Espagne.

En 1076, Alphonse VI de Castille (1072-1109) s’empara définitivement de la ville, en lui conservant ses « fors » (chartes). Il confia le monastère à l’ordre de Cluny.

Au xiie siècle, Nájera s’entoura de murailles et au xve siècle, elle reçut le titre de Villa.

Le 3 avril 1367, la commune est le théâtre de la bataille opposant Henri de Trastamare, appuyé par les troupes de Bertrand Du Guesclin, au Prince Noir qui soutient Pierre le Cruel. Cette bataille se solde par une défaite des troupes franco-castillanes et la capture de Du Guesclin et de ses lieutenants.

Culture et patrimoine

 Pèlerinage de Compostelle

Sur le Camino francés du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, on vient de Navarrete. En partant de Nájera, certains pèlerins ne se dirigeaient pas directement vers Santo Domingo de la Calzada mais faisaient un détour, via Berceo, par San Millán de la Cogolla. Ceux qui se dirigeaient directement vers Santo Domingo de la Calzada passaient par Azofra.

Nájera est la quatrième halte du Guide du Pèlerin d’Aimery Picaud.

Plusieurs scènes jacquaires sont figurées au Monastère Santa Maria la Real, dans les stalles, dans le chœur et dans les sculptures du Claustro de los Caballeros (le cloître des chevaliers).

 

Patrimoine religieux

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Le Monastère Santa Maria la Real de Nájera.

Le Monastère Santa Maria la Real.

Le Monastère Santa Maria la Real. a été fondé par le roi García de Nájera et son épouse la reine Estefanía de Foix, dite aussi Étiennette de Foix, ou Étiennette de Bigorre, fille du comte de Foix et de Bigorre, à la suite de la découverte d’une image mystérieuse de la Vierge, selon la légende que les moines de Cluny ont transcrit au xvie siècle.

L’église Santa Cruz

Elle était située, bien avant le xiie siècle, dans une chapelle de l’église du monastère de Sainte María. Elle a été érigée comme tel par l’évêque diocésain indépendamment des moines clunisiens. Les ecclésiastiques responsables de l’église ont coexisté avec les moines dans les dépendances du Cénacle jusqu’en 1230, quand un décret du pape Honorius III (1216-1227), a interdit à des moines et à des ecclésiastiques de cohabiter dans les mêmes murs.

Depuis cette chapelle, des ecclésiastiques ont continué leurs tâches pastorales jusqu’à ce qu’ils aient été transférés, définitivement, vers une nouvelle église consacrée en 1611 c’est l’actuelle Paroisse de Sainte Croix. L’architecte Juan de Raón lui a adjoint une coupole hémisphérique, terminée par une lanterne et quatre fenêtres. Le portail est du xviie siècle.

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Le Pont sur le Najerilla

L’église est une construction en pierre de taille et composée de trois nefs, avec plusieurs retables néoclassiques et diverses statues et tableaux. À remarquer un Christ gothique du xiiie siècle. Elle conserve des vêtements liturgiques des XIVe, XVIe et xviie siècles exposés au public dans un musée de l’ancienne sacristie.

 

Patrimoine civil

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Le pont sur la Najerilla

L’actuel pont sur la Najerilla, construit par l’État en 1886, a remplacé celui à sept arches qu’avaient construit au xiie siècle Santo Domingo de la Calzada et San Juan de Ortega.

Le pont primitif existait déjà en 1020 et il est mentionné dans la Juridiction de Nájera.

Grañón

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Grañón est une commune située dans le Nord de l’Espagne, dans la comarque de Santo Domingo de la Calzada, dans la Communauté autonome de La Rioja.

Sa population était de 315 habitants en 2010.

Le Camino francés du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle passe par cette localité.

Géographie

Le paysage de Grañón est divisé deux secteurs : montagneux au sud et plat au nord.

Histoire

Les origines connues de Grañón remontent à la construction du château, à la fin du ixe siècle, par le roi de Castille Alphonse III, sur une colline situé au Nord-ouest de ville, connue aussi comme Mirabel. Les premières mentions d’un château à Grañón datent précisément de l’an 885 ; on les trouve dans la Crónica Najerense (Chronique de Nàjera), qui indique l’an 889 comme la date de construction du château de Grañon. Il faisait partie d’une ligne de défense avec les châteaux de PazuengosCerezoCellórigo et Bilibio. L’objectif de cette ligne de défense était de protéger les passages de Las Conchas, de Haro, La Morcuera et Pancorbo, à travers lesquels les musulmans pénétraient pour attaquer les territoires orientaux du royaume de León. À l’abri du château de Grañón sont apparus des petits quartiers où on a établi la population, comme ceux de San Martín del Castillo, San Miguel, Sparsa ou Santa María.

Grañón est cité dans des documents généralement liée à des donations. On peut mentionner comme exemples l’an 925, date à laquelle le religieux Enneco fait don au monastère d’Albelda du hameau de Zahal. Dans le document de donation est cité la « via de Griñone » (voie de Griñone). De même, en 934 dans le privilège du comte Fernán González dans les donations faites à Santiago de Compostela et à San Millán de la Cogolla après la bataille de Simancas, on mentionne « Grañón con sus aldeas » (Grañón et ses hameaux).

En 1187, Alphonse VIII a accordé un « fuero » (charte) à la ville. Les habitants des quartiers qui étaient apparus dans les siècles précédents se sont concentrés autour du monastère de San Juan, qui était situé dans le même lieu que l’actuelle église paroissiale de San Juan Bautista. Le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle a revitalisé le village, grâce au fait que Santo Domingo de la Calzada l’a fait passer vers Burgos, via Grañón et Redecilla del Camino.

Grañón a été entouré de murailles, dont il ne reste aucun vestige actuellement. Au fur et à mesure qu’a été consolidé le nouveau centre urbain, le château a perdu de l’importance ; la ville a évolué et sa population a augmenté, depuis ce noyau initial apparu au xiie siècle.

En 2020, une nécropole datant de l’époque wisigothique est découverte à Grañón.1

Culture et patrimoine

Le Pèlerinage de Compostelle

Sur le Camino francés du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, on vient de Santo Domingo de la Calzada.

La prochaine étape est Redecilla del Camino. Le chemin quitte alors La Rioja et entre en Castille.

Aimery Picaud décrit le royaume de Castille, comme un pays d’abondance, mais paraît ne pas apprécier son peuple, il cite dans son Guide du Pèlerin : « Après cette contrée (la Rioja), on traverse la forêt d’Oca et la terre d’Espagne continue vers Burgos, c’est la Castille et sa campagne. Ce pays est plein de richesses, d’or et d’argent, il produit heureusement du fourrage et des chevaux vigoureux, et le pain, le vin, la viande, les poissons, le lait et le miel y abondent. Cependant il est dépourvu de bois et peuplé de gens méchants et vicieux… »

 

Patrimoine religieux

L’église San Juan Bautista

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Le portail de l’église Saint Jean Baptiste (à remarquer : sur la chaussée une coquille).

 

Histoire

La construction de l’église eu lieu entre les xve et xvie siècles, en correspondant aux la sacristie et la tour sont du xviie siècle. Dans les travaux de construction sont intervenus, probablement de nombreux tailleurs de pierres, mais on connaît seulement Fernando, maître d’œuvre en 1537, Juan de Huequel et Juan d’Elgorriaga, qui ont travaillé dans l’église vers 1573.

 Description

Elle est composée d’une nef de trois travées, un presbytère et d’un chevet vouté de trois pans. Au sud du chevet se trouve la sacristie, qui est prolongée avec une autre plus moderne. Au sud-ouest est située la tour de deux corps, en pierre de taille. Quant au portail, il possède un arc cintré d’un demi-point, un autre portail dans le côté nord de la croisée du transept avec six archivoltes et un troisième portail, aveugle, dans le bras sud.

 L’intérieur

À remarquer les fonts baptismaux romans du xiie siècle, seul vestige du primitif monastère de San Juan et, surtout, le Retable consacré à Saint Jean. Il s’agit d’une œuvre de grande richesse ornementale, effectuée entre 1545 et 1556, avec des motifs plateresques. Parmi les artistes qui sont intervenus dans la construction du retable figurent, probablement, Natura Borgoñón comme architecte, Bernal Forment et Juan de Beaugrant dans la sculpture, et Francisco de Lubiano dans la polychromie. Actuellement on peut admirer l’œuvre dans toute sa splendeur, grâce à la restauration qui a été menée à bien en 1993.

 

Ermita de los Judíos

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Ermita de los Judíos (Ermitage des juifs).

 

Ermita de Carrasquedo

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Ermita de Carrasquedo.

 

Patrimoine civil

La cité a perdu ses hôpitaux et ses murailles, mais garde sa forme de bastide : le pourtour ovoïde de l’enceinte disparue est toujours cloisonné par trois grandes rues est-ouest, et deux courtes rues nord-sud. La calle Mayor (grand rue) centrale garde quelques vestiges anciens.

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Belorado

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Belorado est une commune située dans le Nord de l’Espagne, dans la comarque de Montes de Oca, dans la Communauté autonome de Castille-et-León, province de Burgos.

Sa population était de 2 135 habitants en 2000.

Le Camino francés du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle passe par cette localité.

Géographie

À 45 km à l’est de Burgos, Belorado est traversé par le río Tirón, affluent de l’Èbre.

Histoire

L’origine de Belorado est celte, comme le démontre l’archéologie.

C’était le passage naturel de la Vallée de l’Ebre vers la Meseta et pour le contrôler on a construit, au début de la Reconquista, le Château sur une colline au pied duquel on a transféré la population qui se trouvait à l’époque romaine l’autre côté de la rivière. Les rues du centre historique, étroites et tortueuses, avec des passages typiques dénotent la nombreuse population qui habitait dans ses murs. Aujourd’hui du château il ne reste plus qu’un mur terreux depuis lequel on aperçoit un beau panorama.

L’apogée économique de Belorado a été précoce, début du Moyen Âge, au croisement de chemins entre la vallée agricole et la montagne d’élevage, entre les royaumes de Castille et de Navarre qui favorisaient la ville pour l’attirer.

Au xe siècle, le premier comte de Castille indépendant, en remerciement aux habitants de Belorado qui l’ont libéré du Roi de Navarre qui le détenait prisonnier (comme le dit le poème de Fernán González), il accorda à ville le privilège de tenir un marché le lundi, coutume qui anime toujours la Plaza Mayor.

En 1116, Alphonse Ier «le Batailleur», roi de Navarre et d’Aragon, lui accorde un « fuero » (charte).

Les archives municipales de Belorado conservent un parchemin de plus d’un mètre de long, relatant un procès que la municipalité soutint pour ne pas avoir à payer le tribut du voto de Santiago. Elle estimait ne pas appartenir à la juridiction du monarque qui l’avait institué après la victoire de Clavijo. On peut être pieux et veiller cependant à ses intérêts. Le procès dura jusqu’en 1408, date du document qui porte la signature du roi Juan II.

Si les Rois ont renforcé ville au Moyen Âge, entre les xve et xviiie siècle Belorado compte d’importantes familles nobiliaires qui ont marqué les expéditions en Amérique ; Hipólito Ruiz dirigea au xviiie siècle une expédition scientifique pour étudier la flore américaine.

 

Le fuero de Belorado

Alphonse Ier d’Aragon, «le Batailleur», octroie en 1116 une charte de privilèges (fuero) à Belorado. Le fuero accorde aux Castillans et aux Francos qui peuplent la ville, le même droit et des franchises personnelles, financières et commerciales. De plus, et pour la première fois, il concède aux citadins le droit d’élire des magistrats.

« Au nom du Christ. Moi, Alphonse, par la grâce de Dieu roi et magnifique empereur, à mes fidèles colons de Belorado. Je veux que tous sachent que moi, le susdit roi Alphonse, je vous accorde, à vous, mes fidèles colons, Francos et castillans de Belorado que vous peuplerez selon ce fuero, que vous donnerez 100 sous pour l’homicide et que vous ne donnerez pas la mainmorte. Pour l’homicide, la fornication, le vol ou tout autre délit vous ne donnerez que le tiers.

Pour territoire, que Belorado ait de Otercorvo jusqu’à Terrazas, et de Villa de Pun jusqu’à Villafranca. Que vous ayez le petit ruisseau qui y coule seulement pour pêcher et faire des moulins à votre volonté, de Sainte-Marie de Pedroso jusqu’aux limites indiquées. Et que dans toute ma terre, vous ne donnerez que la moitié du péage, pour l’utilisation de mes montes [bois], vous n’acquitterez pas le montaticum, ni pour couper du bois, ni pour faire paître. Et à Cereso, vous ne donnerez pas le péage.

Et pour chaque maison, vous donnerez seulement chaque année deux sous pour la Saint-Michel.

Et vous aurez votre marché le lundi, et chaque année une foire pour la Saint-Michel.

Qui viendra peupler à Belorado, aura sa propriété [hereditas] libre dans toute ma terre…

Si vous cuisez dans mes fours, donnez un pain sur trente comme fournage, et que tous les fours soient à moi…

Tous les habitants [moradores] ou colons [pobladores] à Belorado, qu’ils soient francos, castillans, chevaliers [caballarios] ou vilains, auront le même fuero, en ce qui concerne les amendes…

En cas de blessure infligée par un juif à un chrétien ou par un chrétien à un juif, l’amende sera la même, mais elle sera diminuée des deux tiers pour le salut de mon âme comme il a été écrit ci-dessus.

[…] Et vous, Francos, vous désignerez un juge franco, et vous le relèverez à votre gré ; et vous, Castillans, de même, désignez et relevez votre juge à votre gré parmi mes gens. Et tous ensemble vous désignerez les alcaldes pour faire la justice.

[…] Et de vos églises vous ne donnerez pas d’autres « tertias » à l’évêque que dix sous par an, et nos clercs paient à notre volonté.

À vous mes fidèles francos, je concède vos honneurs, à l’intérieur et à l’extérieur, comme je vous l’avais promis auparavant ; je vous enlève seulement treize maisons, que j’ai données à mes chevaliers…

Charte faite le dimanche 8 des Ides d’août, l’an 1154 de l’Ere. Régnant le roi Alphonse en Aragon, à Pampelune, à Nàjera, à Cereso, à Belorado à Carrión, à Sahagùn et à Tolède. »

Culture et patrimoine

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Belorado, musée San Miguel

 

Le Pèlerinage de Compostelle

Sur le Camino francés du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, on vient de Villamayor del Río.

La prochaine halte est Tosantos.

Belorado est le Belforatus, le « bien percé », d’Aimery Picaud, dans le Guide du Pèlerin.

 

Patrimoine religieux

L’église Santa Maria.

Riche en souvenirs jacquaires, un Saint-Jacques pèlerin et, au-dessus, un Saint-Jacques Matamoros figurent sur le retable Renaissance sculpté dans la pierre. Deux bas-reliefs narrent son martyre et l’un de ses miracles.

Près du maître-autel, se trouve une Vierge assise du xiie siècle. On remarque aussi sur l’autel latéral une Sainte Famille et un Christ entre les deux larrons, belle œuvre en ivoire.

l’Ermitage de Santa Maria de Belén (Bethléem).

Avec son clocher-mur à trois pointes, sur l’emplacement d’un ancien hôpital mentionné en 1175 et reconstruit au xviiie siècle.

L’hôpital Saint-Lazare.

Il se trouvait à la sortie, dont la chapelle conserve un Christ gothique du xive siècle, entouré d’ex-voto qui célèbrent ses faveurs. Le plus curieux est la peau d’un grand serpent dont saint Lazare protégea un pèlerin…

 

Patrimoine civil

Au cœur du bourg se trouve une plaza Mayor à arcades, ombragée et fleurie.

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San Juan de Ortega

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San Juan de Ortega est une localité du municipio (canton ou municipalité) de Barrios de Colina, comarca (communauté historiquepays ou comté) de l’Arlanzón, dans la communauté autonome de Castille-et-León, province de Burgos, située dans le Nord de l’Espagne.

Sa population était de 29 habitants en 2008.

Le Camino francés du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle passe par cette localité.

Géographie

San Juan de Ortega est à 24 km à l’est de Burgos et à 2,5 km de Barrios de Colina, le chef-lieu du municipio.

Histoire

Le village de San Juan de Ortega est né auprès d’une chapelle et d’une auberge établies vers 1115 par san Juan de Ortega (le saint bâtisseur saint Jean des orties).

Ainsi, est né un noyau de population qui reçut en 1202 des privilèges par le roi Alphonse VIII de Castille. Ce document, un fuero (charte) accordait des libertés à ceux qui s’établissaient dans la localité, tout en leur rappelant les liens qu’ils devaient au monastère. Ce document est considéré comme le moment où le village est constitué comme tel, en prenant le nom du monastère.

Peu à peu le peuplement a crû et, quand les ermites de l’ordre espagnol de Saint Jérôme se sont établis dans le monastère, l’évêque de Burgos s’est engagé à supprimer sa juridiction, engagement qu’il n’a jamais tenu.

Culture et patrimoine

 Pèlerinage de Compostelle

Sur le Camino francés du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, on vient de Villafranca Montes de Oca.

La prochaine halte est : soit Agés à l’ouest, soit par une variante sud à plus grande circulation, Santovenia de Oca au sud-ouest. Les deux localités appartiennent au municipio (municipalité ou canton) de Arlanzón.

Patrimoine religieux

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Le monastère de San Juan de Ortega est dédié au « saint cantonnier » San Juan de Ortega, c’est-à-dire en français « saint Jean des Orties ».

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Burgos

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Burgos est une ville du nord de l’Espagne, chef-lieu de la comarca de l’Alfoz de Burgos, dans la Communauté autonome de Castille-et-León, capitale de la province de Burgos. Elle est traversée par la rivière Arlanzón, qui appartient au bassin du Duero. Elle compte en 2021 une population recensée de 174 051 habitants répartis sur une superficie de 107,06 km, ce qui en fait la 36e commune la plus peuplée du pays et la deuxième de la communauté autonome.

Burgos, berceau de la Vieille-Castille, montre aux visiteurs les flèches aiguës et dentelées de sa célèbre cathédrale.

Localisation

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La ville se divise en deux parties, de part et d’autre de l’Arlanzón, reliées entre elles par de nombreux ponts : la vieille ville, sur la rive occidentale, et un quartier moderne, sur la rive orientale.

Sa position isolée sur un plateau à près de 900 m d’altitude l’expose souvent aux rigueurs des vents froids (« neuf mois d’hiver, trois mois d’enfer ».)

La ville est une étape sur le Camino francés du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, à la jonction avec la Ruta de la Lana et la branche ouest de la Ruta de Bayona. C’est une étape remarquable citée dans le Guide du Pèlerin.

Toponymie

Le nom de la ville vient peut-être du gotique *baurgs « ville fortifiée », ou du latin tardif burgus, « fortin, bourg ».

Histoire

 

Préhistoire

Il existe des traces de présence humaine sur la colline du château qui domine la ville à la période du Néolithique (4500 ans av. J.-C.) et au premier âge du fer (850 ans av. J.-C.).

 

Fondation

Toutefois, la ville de Burgos fut fondée comme telle par le comte castillan Diego Rodríguez « Porcelos » en 884, dans le cadre de la politique de repeuplement des territoires reconquis par les chrétiens.

Alphonse III, roi de Léon en essayant de freiner l’avance des musulmans, ordonna au comte Diego Rodríguez de créer une ville sur les bords de l’Arlanzón. L’origine de la ville est, par conséquent, militaire.

Burgos fut peuplée par ordonnance royale et soumise directement à l’autorité des rois de León.

 

Capitale et archevêché au milieu du Moyen Âge

Vers 930, elle devint capitale du comté de Castille quand celui-ci prit son indépendance du royaume de León, sous l’impulsion de Fernán González.

Par la suite, Burgos fut également choisie comme capitale du royaume unifié de Castille et León en 1037, titre qu’elle céda à Valladolid en 1492, au moment de la chute de Grenade.

Elle fut proclamée siège épiscopal en 1074, puis élevée au rang d’archevêché en 1574.

 

Ville commerciale et artistique à la fin du Moyen Âge

À l’oubli politique correspondit le dynamisme commercial et artistique. La ville centralisait la laine des grands éleveurs de la « Mesta ».

Des architectes et des sculpteurs venus surtout du Nord mirent alors la cité à la mode gothique. Burgos devint la capitale de cet art en Espagne avec des réalisations remarquables comme la cathédrale, le monastère royal de las Huelgas et la chartreuse de Miraflores.

 

xvie siècle

Au début de l’année 1582, Thérèse d’Avila se rend à Burgos pour y fonder un couvent de carmélites à la demande de pères jésuites et avec le soutien de l’archevêque de la ville. Elle est accompagnée de 8 carmélites (qui vont fonder le couvent) et de 3 pères carmes dont Jérôme Gratien, le provincial3. Elle arrive le 25 janvier 1582, alors que la ville subit une grande inondation4. Logée un temps dans l’hôpital de la ville, les religieuses souffrent du froid et du manque de nourriture. Après quelques tracas administratifs, le couvent Saint-Joseph est fondé : c’est le dernier couvent de carmélites réformées fondé par Thérèse d’Avila. Grandement malade, Thérèse souhaite rejoindre Ávila ; elle passe par Palencia, mais trop faible pour poursuivre, elle s’arrête à Alba de Tormes et y décède le soir du 4 octobre 1582.

À la fin du xvie siècle, ce fut le déclin de la mesta et de la prospérité burgalaise.

 

xixe siècle

En 1833, elle devint le chef-lieu de sa province.

xxe siècle

Au moment de la Guerre d’Espagne (1936-1939), Burgos devint le siège du gouvernement nationaliste du dictateur Franco et le demeura jusqu’à la prise de Madrid en mars 1939. Les accords Bérard-Jordana, reconnaissant la légitimité de Franco sur l’Espagne en échange de la neutralité espagnole dans l’imminent conflit entre la France et l’Allemagne, furent signés à Burgos le 25 février 1939. La ville a aussi accueilli le premier gouvernement national d’Espagne (1939-1939), au cours duquel Franco a officiellement assumé les fonctions de chef d’État et de gouvernement. Le 9 août, le deuxième gouvernement franquiste fut formé, toujours à Burgos, dans laquelle il demeura jusqu’au 18 octobre 1939, date à laquelle il s’installa à Madrid.

Culture et patrimoine

 

Le pèlerinage de Compostelle

Sur le Camino francés du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, on vient de Gamonal de Riopico et Villafría de Burgos par le nord-est ; ou bien de Villayuda et Castañares par l’est le long du rio Arlanzón.

Sur la Ruta de Bayona qui se termine à Burgos, en provenance de Bayonne au nord, on peut venir de Villayerno Morquillas, si on n’a pas préalablement obliqué pour rejoindre d’abord Gamonal de Riopico.

La Ruta de la Lana se termine également à Burgos en provenance du sud.

La prochaine halte est Villalbilla de Burgos.

C’est la cinquième halte du Guide du pèlerin dans le Codex Calixtinus.

Du temps d’Aimery Picaud, on entrait dans Burgos par la porte Gamonal au nord-est de la ville. On s’y s’attardait peu, la ville étant une simple étape sur le Camino francés.

Lors de la traversée de Burgos, à partir de 1221, les pèlerins passaient à côté de la cathédrale en travaux. Au xve siècle, ils pouvaient apercevoir de loin les deux flèches de la cathédrale.

La ville ne comptait pas moins de trente deux hôpitaux de pèlerins, dont l’hôpital San Juan Evangelista et l’Hospital del Rey.

 

L’Hôpital de San Juan Evangelista

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Mentionné dès 1085, l’Hospital de San Juan Evangelista était situé sur la rive gauche de la Vena, en face de l’église appelée aujourd’hui San Lesmes. Il fut confié en 1091 par Alphonse VI (v.1040-1109) aux bénédictins de la Chaise-Dieu. Son premier prieur fut San Lesmes (en français Saint Aleaume) de Loudun.

Du monastère, il ne reste aujourd’hui que le cloître et la salle capitulaire, tous deux de style Renaissance. Ses belles ruines ont été rénovées pour abriter le musée Marceliano Santamaria, réunissant cent cinquante toiles de ce peintre de Burgos (1866-1952) dont la peinture impressionniste est proche de celle de Zuloaga ou de Sorolla.

 

L’Hospital del Rey

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Cet Hôpital du Roi fut créé, en 1195, par Alphonse VIII (1158-1214), il dépendait de l’abbaye de Las Huelgas Reales, située à quelques centaines de mètres et fondée, en 1187, par le même souverain. Les pèlerins atteignaient l’Hospital del Rey après être sortis de la ville par la porte Saint-Martin et avoir franchi l’Arlanzón par le pont de Malatos.

Cet hôpital pouvait accueillir, à n’importe quel moment, tout pèlerin qui se présentait à sa porte. Au xvie siècle, l’hôpital avait encore une grande importance car il était possible de s’y confesser dans toutes les langues. Les pèlerins pauvres y étaient soignés et même habillés.

La porte du Romero et le portail de l’église ont été reconstruits sous Charles Quint ; le plateresque y domine. Les vantaux de bois ont été sculptés par Juan de Valmaseda ; y sont représentées trois générations d’une même famille en route pour Compostelle. Parmi les personnages, se distingue une femme donnant le sein à son enfant.

Aujourd’hui, les bâtiments sont occupés par la Faculté de droit de Burgos.

 

L’église de San Lesmes

Elle fut détruite par les guerres. Reconstruite à partir du xve siècle, elle est gothique et Renaissance. On y voit des tableaux flamands, une chaire, et la sépulture de San Lesmes, dont les restes complets ont été retrouvés en 1968. Le tombeau a alors été replacé dans le chœur en présence de pèlerins de Loudun.

 

La chapelle de San Amaro

Elle se trouve dans le cimetière des pèlerins ; tout ce qui reste de cet établissement date du xvie siècle, mais il reste dans la cour les grands piliers romans du premier hôpital.

Ce grand bâtiment historique a été rénové en 1991 pour abriter la Faculté de droit.

La cathédrale de Santa María

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La cathédrale Santa Maria de Burgos.

La cathédrale Santa Maria de Burgos.

Burgos est connue pour sa cathédrale gothique (xiiie siècle-xvie siècle), où repose la dépouille de Rodrigo Diaz de Vivar, surnommé le Cid.

Commencée en 1221, sa construction prendra plus de trois siècles. Troisième cathédrale d’Espagne par ses dimensions (84 m de long et 60 m de large), elle a été classée au Patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.

 

La chartreuse de Miraflores

Située à quatre kilomètres de la ville, cette chartreuse a été fondée au xve siècle. Elle abrite dans ses bâtiments austères de précieuses œuvres d’art; en particulier un retable et un gisant de Gil de Siloé. Avant d’être cédé aux moines chartreux, l’édifice fut la résidence de repos du roi Henri III. Il se trouvait sur une chasse gardée du monarque. Ce palais fut restauré lorsque son fils, le roi Jean II, monta sur le trône. La conception fut l’œuvre de Jean de Cologne. La construction ne commença que sous le règne d’Isabelle la Catholique. À cette occasion on fit appel aux meilleurs architectes, sculpteurs et peintres, dont Simon de Cologne, Gil de Siloé et Pedro Berruguete. La chartreuse devint l’un des joyaux du gothique de la fin du xve siècle.

 

Le monastère royal de Las Huelgas

Le Monastère royal de las Huelgas de Burgos est un monastère cistercien fondé en 1187 par le roi Alphonse VIII et sa femme Aliénor Plantagenêt. Accueillant toujours des moniales, il est situé à 1,5 kilomètre à l’ouest du centre de la ville.

 

L’église de San Nicolàs

Son retable de taille imposante fut exécuté en 1505 par Simon de Cologne. Sa décoration extrêmement profuse ne compte pas moins de 465 figures. Dans la partie haute, la Vierge couronnée apparaît encerclée d’une théorie d’anges. Autour de la statue centrale de saint Nicolas, le sculpteur a retracé la vie du saint, son voyage en caravelle à Alexandrie. En bas les apôtres de la Cène assis de dos.

 

Le Pont de Sainte-Marie

Ce pont mène à la vieille ville par le triomphal Arco de Santa Maria. Tout près, l’esplanade du Paseo del Espolón, ponctuée de cafés et de jardins, offre une agréable promenade le long du fleuve, à l’écart de toute circulation automobile. Une plaisante animation y règne de jour comme de nuit, à deux pas des restaurants et des bars à tapas.

 

La Porte de Sainte-Marie

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La Porte Sainte-Marie

El Arco de Santa Maria. Parure très populaire de la cité, c’est une porte des murailles du xive siècle, dont la façade fut modifiée au xvie siècle, comme arc de triomphe pour l’empereur Charles Quint. Elle présente les grands personnages de Burgos : en bas, Diego Rodríguez Porcelos est encadré par les deux juges mi-légendaires qui auraient dirigé les affaires de Castille au xe siècle ; en haut, le comte Fernán González et le Cid (à droite) tiennent compagnie à Charles Quint.

La Maison du Cordon

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La casa del Cordón. Récemment restaurée, elle est occupée par la Caja de Ahorros. Édifiée au xve siècle, pour les Connétables de Castille, cette demeure arbore toujours, sur sa façade, le grand cordon franciscain qui lui a donné son nom. Les Rois Catholiques y reçurent Christophe Colomb au retour de son second voyage; Philippe le Beau y mourut subitement d’un refroidissement pris après une partie de pelote, ce qui rendit son épouse Jeanne folle de désespoir; François Ier libéré de la captivité que lui valut sa défaite de Pavie en 1525, logea en ces lieux avant de retourner en France. (copie du guide vert)

Le Musée de Burgos

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Frère Alonso de San Vítores
Juan Andres Ricci, xviie siècle

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Vue extérieure du Musée de Burgos.

Il comprend deux sections, installées chacune dans une demeure différente.
La section de préhistoire et d’archéologie. Aménagée dans la Casa de Miranda, belle demeure Renaissance à l’agréable patio, elle abrite le produit de fouilles effectuées dans la province de Burgos, couvrant la période de la préhistoire à l’époque wisigothique.
Remarquer les salles consacrées aux sites de l’Âge du fer, à la ville romaine de Clunia, ainsi que la collection de stèles funéraires romaines.
La section des Beaux-Arts. La production artistique de la région de Burgos du ixe au xxe siècle, est présentée dans la Casa de Angulo. On remarquera deux pièces très précieuses provenant du monastère de Santo Domingo de Silos : un coffret hispano-arabe, sculpté dans l’ivoire à Cuenca au xie siècle, et orné de plaques émaillées, un devant d’autel en cuivre repoussé et émaillé du xiie siècle.
La sculpture funéraire des xive et xve siècles, compte le tombeau de Juan de Padilla où Gil de Siloé a mis tout son talent dans la représentation de la physionomie et de l’habit somptueux du défunt. Dans la collection de peinture du xve siècle, le « Christ aux larmes » est attribué à Jan Mostaert, peintre flamand.

 

Le Musée du Retable – L’Église de San Esteban

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Église de San Esteban, qui abrite le Museo del Retablo, située près du Castillo.

 

Le Musée de l’Évolution Humaine (MEH)

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Museo de la Evolución Humana (MEH) (Musée de l’Évolution Humaine)

Construit à partir de 2006, inauguré par la Reine Sophie le 13 juillet 2010, ce musée présente notamment les trouvailles de la Sierra d’Atapuerca, dans la Province de Burgos. On y a découvert les restes fossiles de l’Homo antecessor, le plus ancien représentant du genre Homo en Europe occidentale. Le bâtiment a été conçu par l’architecte Juan Navarro Baldeweg.

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L’Homo antecessor

L’histoire de l’évolution humaine est illustrée en dix personnages, avec un réalisme saisissant, par la paléoplasticienne française Élisabeth Daynès.

 

La Plaza Mayor

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La statue du Cid

Cette charmante grand-place circulaire, typiquement ourlée d’une galerie couverte, sert de cadre aux réjouissances populaires. Cette place attire beaucoup de touristes.

 

Blason

Burgos arbore, sur son blason, les titres de Caput Castellae (Tête de Castille), et Camera regia, Prima voce et fide (Chambre des Rois, première à parler, et en fidélité). Son drapeau a deux franges horizontales de la même largeur, la supérieure est rouge et celle qui se trouve en dessous est bordeaux, avec le blason de la ville au centre. Il existe également un Hymne à Burgos (Himno a Burgos).

Démographie

La population de Burgos s’élevait à 169 682 habitants en 2004, et environ 10 000 de plus dans sa banlieue.

Gastronomie

Les spécialités de Burgos sont l’agneau de lait rôti, le pot-pourri, les soupes à l’ail, les lentilles à la mode de Burgos, le hachis de porc et la truite à la mode de Castille, sans oublier ses boudins.

Climat

Burgos a un climat méditerranéen continental. La saison la plus pluvieuse est le printemps, l’été est plus doux et plus humide que dans l’Espagne méditerranéenne. Les hivers sont froids, avec des températures minimales qui descendent parfois jusqu’à -10 °C. Deux dictons espagnols illustrent la rudesse du climat de la ville : « Burgos tiene dos estaciones: el invierno y la estacion de tren » (soit, en Français : « Burgos a deux saisons/stations : l’hiver et la gare de train ») et « Corto como el verano en Burgos » (soit, en Français : « Court comme l’été à Burgos »). Sans aucun doute, la ville la plus froide d’Espagne.

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Pont de San Pablo (Burgos) en hiver.

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Rio Arlanzon (Burgos).

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Armorial de la Cofradia di Santiago

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Lourdes :le film

Lourdes – la critique du film

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En nous faisant partager la vie de tous ceux qui font vivre cette ville à la réputation kitsch, Thierry Demaizière et Alban Teurlai rendent attrayant ce lieu de processions, de messes et de maladies, mais aussi d’espoir et de fraternité. Un vrai miracle !

 Réalisateurs : Thierry Demaizière – Alban Teurlai

 Genre : Documentaire

 Nationalité : Français

 Distributeur : Mars Films

 Date de sortie : 8 mai 2019

 Durée : 1h31mn

 Festival : Festival 2 Valenciennes 2019

 

Résumé : Le rocher de la grotte de Lourdes est caressé par des dizaines de millions de personnes qui y ont laissé l’empreinte de leurs rêves, leurs attentes, leurs espoirs et leurs peines. A Lourdes convergent toutes les fragilités, toutes les pauvretés. Le sanctuaire est un refuge pour les pèlerins qui se mettent à nu, au propre – dans les piscines où ils se plongent dévêtus – comme au figuré – dans ce rapport direct, presque charnel à la Vierge.

Notre avis : L’évocation de Lourdes, cette ancienne résidence des Ducs de Bigorre devenue un immense pôle d’attraction spirituel depuis 1858, date à laquelle Bernadette Soubirous assiste à plusieurs apparitions de la Vierge, suscite souvent quelques a priori que Thierry Demaizière et Alban Teurlai surpassent avec élégance.

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Si quelques fictions (on se souvient de Lourdes, le long métrage subtilement cruel de Jessica Hausner porté par une Sylvie Testud divine) et de nombreux reportages télévisés ont été consacrés aux sanctuaires ou à l’aspect marchand des rues, aucun documentaire ne s’est encore jamais intéressé aux pèlerins et à leurs accompagnateurs. Troublé par le témoignage d’une amie hospitalière, le journaliste Thierry Demaizière, qui s’est fait connaître grâce aux portraits qu’il a longtemps réalisés dans le cadre de l’émission de TF1 Sept sur sept, avant de s’associer avec Alban Teurlai pour tracer ceux de nombreux comédiens ou couturiers célèbres, pose un regard sensible sur ce creuset d’humanité qui, bien au-delà de la foi, nous interroge sur notre rapport à la souffrance et à la mort. Pourtant, aucune tristesse ne se dégage de l’énumération de ces parcours fracassés. Elle est, au contraire, avantageusement remplacée par une solidarité évidente, d’autant plus frappante qu’elle est ailleurs devenue si rare. Du départ en convoi, où tout est minutieusement organisé pour un confort maximum, à l’accueil fait par des bénévoles (souvent des jeunes qui sacrifient leur temps libre, non pas pour s’acheter une bonne conscience, mais pour recevoir autant qu’ils donnent), au dévouement sans faille, jusqu’à ces scènes merveilleusement filmées, au cours desquelles les pèlerins s’immergent dans les piscines, le respect et l’entraide dominent.

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Issus de tous les coins de France et de toutes les catégories sociales, les malades sont unis par le même besoin viscéral d’espérer. Cette détermination absolue touche droit au cœur. Du militaire en uniforme, vibrant d’une volonté inflexible à adoucir les derniers jours de son tout jeune fils, au chef d’entreprise atteint de la maladie de Charcot, doté d’une force de caractère si puissante, qu’il aborde sereinement l’idée de sa mort toute proche, en passant par le travesti qui n’aspire qu’à une fin de vie paisible ou par Jean-Louis qui, après une tentative de suicide, a perdu l’usage de la parole et de la mobilité, mais pas le sens de l’humour, les histoires s’enchaînent, tantôt drôles, parfois incongrues, toujours émouvantes. 

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Une mise en scène délicate atténue la lourdeur des tragédies relatées et réussit même à occulter ces invalidités, dérangeantes pour nos yeux accoutumés à la dictature de l’apparence, et parvient à nous époustoufler, à partir d’une atmosphère qui suscite admiration et émotion. La caméra accorde la même attention aux intervenants et nous livre sans détour leurs réactions, leurs doutes et leurs craintes, leur maladresse, mais souligne aussi ce lien indéfectible d’amitié tissé entre malades et bénévoles, sans que jamais ne pointe la moindre once de pitié ou de servilité. Si Thierry Demaizières et Alban Teurlai font le choix de privilégier la condition humaine plutôt que la dimension spirituelle, la religion s’invite pourtant de manière décomplexée, par l’intermédiaire d’un jeune curé chaleureux et décontracté, dont le franc-parler savoureux fait allégrement voler en éclats les clichés d’une religion chrétienne compassée. On lui doit assurément les plus fervents instants de gaieté.
En accrochant tous ces morceaux de vie tragi-comiques les uns aux autres, Lourdes ne se contente pas de donner la parole à ceux que la société préfère habituellement cacher, mais en profite pour clamer haut et fort que face à l’adversité, l’union fait la force, et se transforme ainsi en un hymne au pouvoir de réconfort du vivre-ensemble.

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Claudine Levanneur

https://www.avoir-alire.com/lourdes-la-critique-du-film

LOURDES, PELERINAGE A LOURDES, PRIERES

Retour de pèlerinage à Lourdes

RETOUR

Neuvaine à Notre-Dame du retour, pour prolonger sa prière, après un pèlerinage à Lourdes.

 

Neuvaine à Notre Dame du Bon Retour

Dans les jours qui suivent un pèlerinage à Lourdes, il peut être bon de revenir sur les aspects principaux du message en se posant, à chaque fois, cette question : «Comment vais-je en vivre, maintenant ?»

 

L’ordre des neuf jours n’a aucune importance.

 

La prière

Marie,  toi qui conservais avec soin toutes choses et les méditais dans ton cœur , garde-moi de l’oubli.  Toi qui as vécu dans la discrétion de Nazareth, donne-moi d’aimer ma vie de tous les jours.  Toi qui as veillé sur la croissance de Jésus, fais grandir en moi ce que j’ai vécu dans ce pèlerinage.  Je te prie aussi pour tous ceux que j’ai rencontrés à Lourdes, en particulier les personnes atteintes dans leur santé.  Toi qui as demandé de construire une chapelle, je te prie pour la communauté dont je suis membre.  Et continue de veiller sur moi, toi l’Immaculée Conception, Mère de miséricorde. Amen

 

JOUR 1 « Il était facile de prier»

A Lourdes, quels ont été les lieux et les moments qui ont favorisé votre prière ? Le plus souvent, c’est à la Grotte, dans le silence, que les pèlerins ont préféré prier. «Oui, justement, à Lourdes, il y avait la Grotte !» Un crucifix, une reproduction d’icône, une statue de la Vierge, une bible sont aussi des signes du sacré. Et toutes les églises ne sont pas fermées…

Réflexion : Quelle est ma vie de prière ? Comment aller plus loin ?

Méditer l’annonce du Royaume : « Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes et celui qui nous a donné le « Notre Père », Jésus, votre Enfant, est béni, Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen»

 

JOUR 2 «A Lourdes, je me suis confessé»

A Lourdes, qu’est-ce qui vous a aidé à faire cette démarche ? Ces circonstances ne se reproduiront pas. Mais si vous avez éprouvé le bienfait du sacrement, réfléchissez dès maintenant aux occasions de le recevoir dans l’année qui vient.

Réflexion : Utilisez-vous les possibilités données par votre paroisse ? Dans la plupart des grandes villes, l’une ou l’autre église a reçu mission de proposer en permanence la possibilité de se confesser : renseignez-vous ! N’oubliez pas, non plus, la demande du « Notre Père » («pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi…»), le «Je confesse à Dieu», les prières pénitentielles de la Messe. Evitons de les dire mécaniquement.

Méditer la mort du Christ sur la croix :  » … et celui qui nous a délivrés du péché, Jésus, votre Enfant, est béni… »

 

JOUR 3 «J’ai été frappé par le témoignage des malades et des hospitaliers»

Autrefois, la présence des malades à Lourdes était très spectaculaire. Elle l’est moins de nos jours, grâce à l’évolution de la médecine. Peu importe : la question de la souffrance et des limites humaines est bien posée à Lourdes. Ce qui frappe, à Lourdes, c’est aussi la connivence entre les malades et les hospitaliers. Ceux-ci aiment à dire qu’ils reçoivent plus qu’ils ne donnent. La maladie ne doit pas nous enlever le goût de vivre mais elle nous fait considérer toutes choses comme provisoires. La santé n’est pas la plénitude du bonheur.

Réflexion : Dans notre entourage, les personnes atteintes dans leur santé ne manquent pas. Y faisons-nous attention ? Avons-nous peur ? Leur consacrons- nous du temps gratuitement ?  Malade ou handicapé, comment surmonter les tentations contre la foi («Dieu m’a abandonné»), l’espérance («Je vais vers la mort »), la charité («Je me replie sur moi-même») ?

Méditer la Visitation :  » … et celui qui a guéri les malades, Jésus, votre Enfant, est béni… » 

 

JOUR 4 «Un des moments forts a été le passage au cachot»

Le cachot… Dans ces quelques mètres carrés, obscurs et humides, vivaient les parents de Bernadette et leurs quatre enfants. A ce spectacle, nous sommes émus. Nous admirons la prédilection de Dieu pour les petits et les humbles. Mais nous risquons de considérer l’histoire de Bernadette comme un conte de fées : la petite fille pauvre, malade et analphabète qui, depuis 150 ans, a fait venir un demi-milliard de pèlerins!

Réflexion  : Si nous avions habité Lourdes en 1858, comment aurions-nous considéré les Soubirous ? Aurions-nous fait attention à eux ? Aurions-nous ajouté foi aux rumeurs qui circulaient sur eux ? Qu’aurions-nous fait pour les aider ? Evidemment, nous ne sommes plus en 1858. Mais les Soubirous ne manquent pas : qui sont-ils pour nous?

Méditer la flagellation de Jésus :  » … et celui qui a été flagellé, Jésus, votre Enfant, est béni… »

 

JOUR 5 «Trouver ma place dans l’Eglise»

La Dame avait chargé Bernadette d’un message : aller dire aux prêtres qu’on vienne en procession et qu’on bâtisse une chapelle. La procession rappelle que l’Eglise est en marche, au long de l’Histoire, vers le Royaume. La chapelle est le lieu du rassemblement, surtout pour l’Eucharistie.  A Lourdes, vous avez participé à la procession, symbole de l’Eglise en marche. Vous avez formé une communauté internationale de prière, notamment aux Messes du mercredi et du dimanche. «Mais la vie chez moi, dans ma paroisse, n’est pas facile. Je ne suis pas à l’aise». La paroisse de Lourdes en 1858 n’était certainement pas parfaite. Mais c’est à la paroisse que Bernadette était devenue chrétienne par le baptême et c’est à la paroisse que la Vierge l’envoie porter son message.

Réflexion : Que demandez-vous à l’Eglise et qu’êtes-vous prêt à faire pour qu’elle réponde mieux à sa mission ?

Méditer la Pentecôte :  » … et celui qui vit dans son Eglise, Jésus, votre Enfant, est béni… « 

 

JOUR 6 «Bernadette, quel courage !»

Bernadette a trouvé sur son chemin ses parents, le commissaire de police, les religieuses chez qui elle allait à l’école, le juge, le procureur, le maire, le clergé : tous s’opposent à elle pour des motifs divers, et parfois compréhensibles. Bernadette tient bon. Comment ne pas évoquer la parole de Pierre et de Jean, la première fois qu’ils comparurent devant le sanhédrin : «Nous ne pouvons pas ne pas publier ce que nous avons vu et entendu» ? On prête à Bernadette la formule : «Je ne suis pas chargée de vous le faire croire. Je suis chargée de vous le dire».

Réflexion : Dans quelles occasions ai-je à rendre témoignage ? Que Bernadette me donne son courage tranquille !

Méditer Jésus devant Pilate :  » … et celui qui a comparu devant Pilate, Jésus, votre Enfant, est béni… »

 JOUR 7 «Lourdes, la ville fraternelle»

Depuis le début, le pèlerinage a mélangé les groupes sociaux : non seulement les classes, mais aussi les malades et les bien-portants, les ruraux et les urbains, les jeunes et leurs parents ou grands parents. A Lourdes, bien des échanges se passent dans la discrétion, voire le silence : ce sont des regards, des sourires, les gestes simples de l’entraide. Comme ils sont beaux, les visages éclairés, le soir, par les cierges de la procession : chacun éclaire plutôt son voisin que lui-même.

Réflexion : Comment la vie fraternelle est-elle possible dans un monde qu’on dit de plus en plus individualiste ? Par l’attention à l’autre et un a priori favorable envers lui ? En laissant à l’autre la liberté d’exister ? En pardonnant ? En me faisant pardonner ?

Méditer le couronnement de Marie, reine de la Paix : « … et celui qui a fait de vous la reine de la paix, Jésus, votre Enfant, est béni…»

 

JOUR 8 «Je suis le Pain de vie»

Au centre de la Grotte, l’autel. Au milieu de l’après-midi, la procession eucharistique. Lourdes a bien mérité son nom de «trône eucharistique». Bernadette a fait sa première communion le 3 juin 1858. A partir de cette date, l’Eucharistie fut la vraie nourriture de sa vie spirituelle. Dans le service des malades et dans sa propre souffrance, elle s’unissait à l’offrande du Christ. Car la vie eucharistique ne se limite pas à la célébration.

Réflexion : Quelles sont les conditions pour que l’Eucharistie soit notre nourriture ? Est-ce une question d’organisation ? de préparation personnelle ? de motivation ? L’adoration du Saint-Sacrement, en dehors de la messe ou la prière devant le tabernacle, sont une aide pour vivre plus intensément de l’Eucharistie : en profitons-nous ?

Méditer l’institution de l’Eucharistie : « … et celui qui est le pain de vie, Jésus, votre Enfant, est béni…»

 

JOUR 9 «Faites tout ce qu’il vous dira»

Marie est honorée dans tous les sanctuaires du monde. La parole du Magnificat se réalise : «Toutes les générations me diront bienheureuse». Mais elle a d’abord vécu dans l’obscurité de Nazareth et, de sa vie auprès des apôtres, nous ne savons pas grand-chose. Marie restera donc avec nous quand nous reviendrons à la banalité de notre vie quotidienne. Avec Marie, nous serons toujours unis à son Fils et à l’Eglise. Un des moyens de resserrer ce lien, c’est la prière du chapelet ; à chaque dizaine, nous méditons un moment de la vie du Christ et nous prions en communion avec des catholiques de tous pays : la radio, l’internet, la télévision permettent de concrétiser ce lien.

Réflexion : Que m’apporte Marie dans ma vie chrétienne ? Dans quelles circonstances m’arrive-t-il de penser à elle ? de la prier ? La prière du chapelet m’est-elle familière ? Pourrait-elle le devenir ?

Méditer Cana : « … et celui qui vous a exaucée à Cana, Jésus, votre Enfant, est béni…»

 

http://fr.lourdes-france.org/prier/neuvaines/neuvaine-a-notre-dame-du-bon-retour 

FRANCIS JAMMES, LOURDES, PELERINAGE A LOURDES, POEME, POEMES

J’allais à Lourdes

J’allais à Lourdes…

 

 

J’allai à Lourdes par le chemin de fer,
le long du gave qui est bleu comme l’air.

Au soleil les montagnes semblaient d’étain.
Et l’on chantait : sauvez ! sauvez ! dans le train.

Il y avait un monde fou, exalté,
plein de poussière et du soleil d’été.

Des malheureux avec le ventre en avant
étendaient leurs bras, priaient en les tordant.

Et dans une chaire, où était du drap bleu,
Un prêtre disait : « un chapelet à Dieu ! »

Et un groupe de femmes, parfois passait,
qui chantait : sauvez ! sauvez ! sauvez ! sauvez !

Et la procession chantait. Les drapeaux
se penchaient avec leur devises en or.

Le soleil était blanc sur les escaliers.
dans l’air bleu, sur les clochers déchiquetés.

Mais sur un brancard, portée par ses parents,
son pauvre père tête nue et priant,

et ses frères qui disaient : « ainsi soit-il »,
une jeune fille sur le point de mourir.

Oh ! qu’elle était belle ! elle avait dix-huit ans,
et elle souriait ; elle était en blanc.

Et la procession chantait. Les drapeaux
se penchaient avec leurs devises en or.

Moi je serrais les dents pour ne pas pleurer,
et cette fille, je me sentais l’aimer.

Oh ! elle m’a regardé un grand moment,
une rose blanche en main, souriant.

Mais maintenant où es-tu ? dis, où es-tu ?
Es-tu morte ? je t’aime, toi qui m’as vu.

Si tu existes, Dieu, ne la tue pas :
elle avait des mains blanches, de minces bras.

Dieu, ne la tue pas ! — et ne serait-ce que
pour son père nu-tête qui priait Dieu.

 

Francis Jammes (1889)

Extrait du recueil De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir

 
Francis Jammes est né à Tournay (Hautes-Pyrénées) en 1868 et mort à Hasparren (Pyrénées-Atlantiques) en 1938. Poète français, également romancier, dramaturge et critique. Il passa la majeure partie de son existence dans le Béarn et le Pays basque, ses principales sources de son inspiration.lourdes

ANNEE SAINTE - BULLE D'INDICTION, MISERICORDE, PELERINAGE, PELERINAGE A LOURDES

Comment vivre le Jubilé de l’Année Sainte à Lourdes

MISERICORDE

Avec ces paroles le Saint Père nous invite à célébrer l’Année jubilaire de la Miséricorde qui commencera avec l’ouverture de la Porte Sainte à Rome, dans les cathédrales et sanctuaires du monde entier, du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016.

Le Sanctuaire de Lourdes, par décision de Mgr Brouwet, se fait écho de cette invitation du Pape François et c’est avec une joie immense qu’il offre ces réflexions autour de la miséricorde pour aider tous les pèlerins à vivre cette Année Jubilaire accompagnés de Notre-Dame de Lourdes, Mère de Miséricorde, et Bernadette témoin de la miséricorde de Dieu.

1 – Qu’est-ce que la Miséricorde ?

Dans le langage quotidien, la miséricorde est un sentiment qui inspire une attitude et certains gestes. Le dictionnaire donne la définition suivante : «C’est le sentiment par lequel la misère d’autrui touche notre cœur.» Il s’agit en effet, d’un cœur qui devient sensible à toute situation de misère que traverse notre prochain. La compassion, est une manière d’exprimer la miséricorde, elle consiste à compatir avec celui qui souffre, même si l’on ne peut prendre totalement la place de celui qui est dans la souffrance. Mais la miséricorde se pratique aussi à l’égard de celui qui ne souffre pas et fait souffrir les autres. Dans ce cas, il ne s’agit plus d’un sentiment, mais d’un acte de notre volonté qui consiste à pardonner. Ainsi, lorsque nous parlons de la miséricorde nous faisons à la fois référence au sentiment de compassion à l’égard de celui qui est dans la souffrance et à l’acte volontaire de pardonner, et d’effacer le mal qu’il a commis.

Dieu est Miséricorde

Si Dieu est miséricorde cela signifie que la miséricorde est un don. Don du Père parce qu’il nous livre son Fils unique «car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… (Jn 3,16). Il a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.» (Jn 3, 17) Don du Fils qui se livre à nous pour nous révéler la miséricorde du Père : «Voici pourquoi le Père m’aime: parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de  moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père.» (Jn 10, 17) Don de l’Esprit Saint… « L’Esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé,  proclamer aux captifs la délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur.»(Lc 4, 18-19) Ainsi, «le regard fixé sur Jésus et son visage miséricordieux, nous pouvons accueillir l’amour de la Sainte Trinité. La mission que Jésus a reçue du Père a été de révéler le mystère de l’amour divin dans sa  plénitude. L’évangéliste Jean affirme pour la première et unique fois dans toute l’Écriture : «Dieu est amour» (1 Jn 4, 8-16). Cet amour est désormais rendu visible et tangible dans toute la vie de Jésus. Sa personne n’est rien d’autre qu’amour, un amour qui se donne gratuitement. Les relations avec les personnes qui s’approchent de lui ont quelque chose d’unique et de singulier. Les signes qu’il accomplit, surtout envers les pauvres, les exclus, les malades et les souffrants, sont marqués par la miséricorde.  Rien en lui ne manque de compassion.» (Pape François, “Misericordiæ vultus”, § 8)

L’Église, sacrement de la Miséricorde du Christ

«La miséricorde est le pilier qui soutient la vie de l’Église. Dans son action pastorale, tout devrait être  enveloppé de la tendresse par laquelle on s’adresse aux hommes. Dans son annonce et le témoignage qu’elle donne au monde, rien ne peut être privé de miséricorde. La crédibilité de l’Église passe par le chemin de l’amour miséricordieux et de la compassion. L’Église “vit un désir inépuisable d’offrir la miséricorde”. Peutêtre avons-nous parfois oublié de montrer et de vivre le chemin de la miséricorde. D’une part, la tentation d’exiger seulement la justice a fait oublier qu’elle n’est qu’un premier pas, nécessaire et indispensable, mais l’Église doit aller au-delà pour atteindre un but plus haut et plus significatif. D’autre part, il est triste de voir combien l’expérience du pardon est toujours plus rare dans notre culture. Même le mot semble parfois disparaître. Sans le témoignage du pardon, il n’y a qu’une vie inféconde et stérile, comme si l’on vivait dans un désert. Le temps est venu pour l’Église de retrouver la joyeuse annonce du pardon. Il est temps de revenir à l’essentiel pour se charger des faiblesses et des difficultés de nos frères. Le pardon est une force qui ressuscite en vie nouvelle et donne le courage pour regarder l’avenir avec espérance.» (Pape François, “Misericordiæ Vultus”, § 10)

«Le langage et les gestes de l’Église doivent transmettre la miséricorde pour pénétrer le cœur des personnes et les inciter à retrouver le chemin du retour au Père. Là où l’Église est présente, la  miséricorde du Père doit être manifestée… là ou il y a des chrétiens, quiconque doit pouvoir trouver une oasis de miséricorde. » (Pape François, “Misericordiæ vultus”, § 12)

La miséricorde crée la fraternité : «les œuvres de miséricorde»

«J’ai un grand désir que le peuple chrétien réfléchisse durant le Jubilé sur les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles…

Redécouvrons les œuvres de miséricorde corporelles: Donner à manger aux affamés. Donner à boire à ceux qui ont soif. Vêtir ceux qui sont nus. Accueillir les étrangers. Assister les malades. Visiter les prisonniers. Ensevelir les morts. Et n’oublions pas les œuvres de miséricorde spirituelles : Conseiller ceux qui sont dans le doute. Enseigner les ignorants. Avertir les pécheurs. Consoler les affligés. Pardonner les offenses. Supporter patiemment les personnes ennuyeuses. Prier Dieu pour les vivants et les morts. » (Pape François, “Misericordiæ Vultus”, § 15)

Dans l’Évangile, la Béatitude de la Miséricorde : «Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde» (Mt. 5, 7), nous apprend : – qu’elle est solidarité et engagement d’amour efficace à l’égard des frères qui sont dans le besoin et dans la misère, – et qu’elle est pardon et réconciliation des offenses reçues et commises. Le Seigneur nous apprend que la pratique de la miséricorde est une voie universelle qui crée des liens de fraternité entre les hommes. C’est le message de la parabole du bon Samaritain (Lc. 10, 29-37). A la fin de la parabole, Jésus pose cette question : «Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ?» Cela veut dire que tous n’ont pas été frères du blessé. Ils auraient pu l’être mais en fait le seul fut «celui qui s’est montré miséricordieux avec lui». Pour Jésus, être frère n’est pas quelque chose d’“automatique”, comme un droit acquis. Nous ne sommes pas frères tant que nous n’avons pas agi en tant que tel, nous sommes invités à le devenir par la pratique de la miséricorde.

L’Évangile nous apprend que de fait nous ne sommes pas frères. L’expérience de la haine, de la division, de l’injustice et de la violence nous prouve tous les jours que c’est le contraire. Nous ne sommes pas frères, mais nous sommes invités à le devenir. En effet, Jésus nous invite et nous donne la force pour «devenir frères». Mais cela dépend d’un choix concret que nous devons faire et qui engage notre liberté, celui d’être charitables et miséricordieux.

Le Samaritain est devenu le frère du blessé. Non pas à cause de sa religion, de sa race, de sa nationalité, de son idéologie mais tout simplement par la pratique d’une attitude de miséricorde. Ainsi mon prochain n’est pas celui qui partage ma religion, ma patrie, ma famille ou mes idées. Mon prochain est celui avec qui je partage ma vie parce que nous avons besoin les uns des autres. Pour s’approcher de l’homme blessé, le bon Samaritain a dû faire un effort pour sortir de lui-même, de sa race, de sa religion, de ses préjugés. «… En effet, les juifs ne fréquentent pas les Samaritains.» (Jn.4, 9) Il a dû laisser de  côté son monde et ses intérêts personnels. Il a abandonné ses projets, il a donné son temps et son argent. En ce qui concerne les autres personnages de la parabole, le prêtre et le lévite, eux n’ont pas voulu abandonner leurs projets les considérant plus importants que l’invitation à devenir frères du blessé.

Être frère de quelqu’un suppose donc de sortir de «son monde» pour entrer dans le «monde de l’autre». Partager sa culture, sa mentalité, ses besoins, sa pauvreté. Devenir le frère de l’autre, c’est comme un exode, une réconciliation. Les «œuvres de la miséricorde» sont l’occasion qui nous est donnée durant le pèlerinage de notre vie, pour être «miséricordieux comme le Père», c’est-à-dire, justes et charitables pour être en communion les uns avec les autres.

La miséricorde qui va plus loin que la justice : le pardon

La miséricorde en tant que pardon des offenses est l’autre visage de l’amour fraternel. Si la miséricorde en tant qu’engagement construit la fraternité, le pardon mutuel reconstruit et consolide la fraternité. Elle évite que la division et la rancune que produisent les offenses ne paralysent la communauté.

Qu’est-ce que la réconciliation chrétienne ? La réconciliation est le retour de l’amitié ou de la fraternité entre personnes, familles, groupes sociaux ou pays, appelés à être frères, qui ont cassé cette fraternité ou cette amitié. La réconciliation est plus grande que la «conciliation» (qui est un compromis plus ou moins provisoire entre les partis) : c’est la restauration de la fraternité détruite. C’est pour cela que la réconciliation prend la formule d’un «retour», d’une reconstruction, de retrouvailles : «Je me lèverai et j’irai vers mon père…» (Lc. 15,18) «…il se leva et s’en alla vers son père…» (Lc 15, 20), dans cette parabole,  l’enfant prodigue cherche à revenir à la maison du père.

La célébration du sacrement de la réconciliation est le lieu où la conversion à Dieu et la réconciliation avec Lui et les autres devient un événement réel dans nos vies. Là, réellement et sacramentellement nous regrettons les fautes commises et nous accueillons la présence de Dieu, qui nous attend pour recevoir notre conversion et nous donner sa grâce d’amour et de miséricorde. Dans la célébration de ce sacrement, la rencontre vivifiante avec le Christ prend la forme du pardon et de la miséricorde. C’est vrai que nous sommes invités à nous repentir et à demander pardon, en dehors du sacrement de la   réconciliation. Mais ces repentirs sont comme une préparation pour la grande rencontre sacramentelle  avec Celui qui est la source de toute miséricorde : le Christ. En même temps, notre repentir et notre conversion sont confirmés par la grâce du sacrement, et acquièrent ainsi une dimension ecclésiale, ils contribuent au bien de tout le Corps du Christ et de toute l’Église.

En conclusion, notre authentique participation au sacrement de la réconciliation nous introduit dans une authentique expérience de l’Esprit Saint qui nous identifie avec la mort du Christ, et nous fait mourir à nos propres péchés, à nos racines, aux tendances profondes du mal qui sont en nous, et que seul l’Esprit  peut arracher. La célébration de ce sacrement est toujours un recommencement, un renforcement de notre esprit pour aller au-delà de nos faiblesses et de nos tentations: c’est une expérience qui nous fait rencontrer le visage miséricordieux du Christ.

2 – Lourdes, le pèlerinage de la Miséricorde

La porte de la Miséricorde

«Le pèlerinage est un signe particulier de l’Année sainte : il est l’image du chemin que chacun parcourt au long de son existence. La vie est un pèlerinage, et l’être humain un «viator» (marcheur), un pèlerin qui parcourt un chemin jusqu’au but désiré. Pour passer la Porte Sainte à Rome, et en tout lieu, chacun devra, selon ses forces, faire un pèlerinage. Ce sera le signe que la miséricorde est un but à atteindre, qui demande engagement et sacrifice. Que le pèlerinage stimule notre conversion : en passant la Porte sainte, nous nous laisserons embrasser par la miséricorde de Dieu, et nous nous engagerons à être miséricordieux avec les autres comme le Père l’est avec nous.» (Pape François, “Misericordiæ Vultus”, § 14).

En cette année jubilaire, notre pèlerinage, personnel ou communautaire, aura l’opportunité de traverser la porte de la Miséricorde qui sera située à l’entrée Saint-Michel. Cette porte sera en communication directe avec le Calvaire Breton. Là nous pourrons contempler Jésus crucifié, mort pour nous et porte de la  miséricorde. Au même moment nous contemplerons la Vierge Marie, mère du crucifié, au pied de la  Croix. «Or, près de la croix de Jésus, se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère: “Femme, voici ton fils.” Puis il dit au disciple : “Voici ta mère.” Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.» (Jn. 19, 25-27)

«Voici ton fils…», cette parole prononcée par Jésus n’est pas une simple recommandation que Jésus fait à sa mère, c’est une manière de mettre en évidence une nouvelle façon d’être engendré grâce à la  maternité de Marie. «Le disciple que Jésus aimait…» est celui que Jésus aime d’un amour préférentiel, l’amour qui occupe la première place dans la relation : «Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure.» (Jn. 15,16) Il s’agit  aussi d’un amour qui fait de l’autre un «disciple», un «ami», c’est l’amour qui perfectionne (rend parfait) :  «Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour.» (Jn. 15, 10) Et le fruit de cet amour est la joie parfaite : «Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.» (Jn. 15, 11)

L’expression «le disciple que Jésus aimait» est moins l’indication d’un amour de prédilection pour un disciple en particulier, qu’une explication visant à situer le disciple en tant que tel dans la sphère de l’amour et de la miséricorde. L’expression a donc une valeur symbolique et désigne tous les croyants. C’est le croyant qui est confié à Marie et qui la reçoit comme Mère. C’est le pèlerin qui est confié à Marie. C’est dans cette perspective qu’il faut entendre qu’«à partir de cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui» (Jn 19,27). Ce «chez lui» ne désigne pas la seule maison, mais désigne aussi les biens propres qui lui appartiennent en tant que disciple : le lien de foi qui le rattache au Christ et qui s’exprime dans la pratique du commandement de l’amour. C’est dans cet espace spirituel que le disciple reçoit Marie comme mère. C’est dans cet espace spirituel que Bernadette et les pèlerins de tous les temps accueillent la présence de Marie comme mère.

Marie, mère de miséricorde, est toujours présente dans la vie du croyant au service de l’alliance entre son Fils et ses disciples. Et cette alliance a un nom : la miséricorde.

Le 11 février 1858 Bernardette reçoit la grâce de «bien faire le signe de la croix» : «J’ai voulu faire le  signe de la croix, ma main tomba elle était paralysée ; jusqu’à ce que la Dame l’eût fait et à ce moment-là, moi aussi, j’ai pu le faire.» Pour «bien faire le signe de la croix» il lui a suffi de regarder la Dame et de le faire comme elle-même l’accomplit. De nombreux témoins nous diront que par ce simple geste, bien faire le signe de la croix, elle semblait, en effet, entrer dans une autre réalité.  Cette autre réalité est celle que le Seigneur nous propose dans l’Évangile : passer du péché à la grâce, de l’égoïsme au partage, de la division à la communion, de l’isolement à la rencontre, de la tristesse à la joie, de la haine au pardon, etc.

En franchissant la Porte de la Miséricorde nous sommes invités, avec Marie et Bernadette, à faire le signe de la croix pour ainsi montrer notre décision d’entrer dans la réalité de la grâce de la  miséricorde pour nous et pour tous ceux que nous côtoyons.

La Grotte

La Grotte de Lourdes est le lieu où Bernadette Soubirous a rencontré 18 fois, entre le 11 février et le 16 juillet 1858, la Vierge Marie, la Mère de Dieu. Cette rencontre entre ces deux personnes était en vue d’une troisième rencontre, celle du Christ. En effet, tout au long des apparitions, la Vierge se présente toujours comme celle qui se met au service de Bernadette pour lui faire découvrir petit à petit, et à travers une catéchèse et une pédagogie formidable, la présence de la source au fond de la cavité. La source, que Bernadette découvrira lors de la neuvième apparition, est le symbole même de tout le message que Marie confie à Bernadette. Cette source symbolise la personne même du Christ. Lorsque la Dame dit à Bernadette : «Allez boire à la source et vous y laver», c’est une invitation qu’Elle lui adresse à entrer dans le mystère de la vie de son Fils. Il ne suffit pas de découvrir la source (le Christ), il faut encore boire à la source et s’y laver. Cela veut dire se nourrir de la Parole de Dieu et se laisser transformer par sa présence sacramentelle dans la Réconciliation et l’Eucharistie.

La Grotte est aussi le lieu du silence et de la prière nécessaires pour dialoguer avec le Seigneur. La Grotte est aussi le lieu d’un commencement, d’un début, d’un départ, d’une nouveauté, la Grotte est un lieu de rencontre où l’homme et la femme se découvrent beaux aux yeux de Dieu, aimables aux yeux des autres.

A la Grotte de Lourdes, naissent des amours et des amitiés de toute une vie et nombreux sont ceux qui entendent l’appel et reçoivent la grâce de consacrer leur existence au Seigneur et à leurs frères.

Devant la Grotte, nous découvrons la présence maternelle de Marie et nous faisons l’expérience de ce visage maternel de l’Église, c’est pour cela que la Grotte est un lieu d’accueil, d’écoute, de compréhension, d’ouverture à l’autre, de la préférence de l’autre à soi exprimée par le don de soi, du service de l’autre.

La Grotte est le reflet de l’humanité nouvelle, d’une création nouvelle.

La Grotte, c’est la beauté de l’Immaculée Conception, la merveilleuse rencontre entre la Sainte Vierge et Bernadette, et la grâce qui s’ensuivit a marqué à jamais ces lieux.

La Grotte est un lieu qui accueille notre humanité telle qu’elle est, avec ses joies et ses peines, ses  blessures, ses frustrations, ses échecs et ses triomphes. Et en même temps, c’est un lieu où nous faisons l’expérience de l’irruption de Dieu dans la personne de Marie. Comme le dit l’Apôtre Paul : «Là où le péché a abondé, là-même a surabondé la Grâce.» (Rm. 5, 20)

La Grotte est ainsi le lieu de toutes les miséricordes.

Les piscines et les fontaines

A la Grotte de Lourdes, Marie introduit Bernadette dans l’Évangile. La catéchèse de Marie rejoint Bernadette dans ce qu’elle est : sa condition humaine marquée par le péché. En même temps, elle est rejointe dans sa réalité, sa pauvreté, son ignorance, sa maladie, son indigence.

Durant les apparitions pénitentielles (8ème-11ème), à la demande de la Dame, Bernadette réalisera trois gestes : marcher à genoux et embrasser le sol de la Grotte, manger quelques herbes et se  barbouiller le visage avec la boue de la Grotte. Ces gestes sont des gestes bibliques, éminemment pénitentiels qui nous renvoient aux grands moments de la Passion du Fils de Dieu.

Marcher à genoux et embrasser le sol de la Grotte : c’est le geste de l’abaissement du Fils de Dieu, c’est le geste de l’Incarnation : «Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus : Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu.  Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu  homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix.»  (Ph. 2, 5-8)

Manger quelques herbes qui poussaient à l’intérieur de la Grotte. Les herbes amères du Livre de l’Exode nous parlent de l’agneau immolé avec lequel les Hébreux appelleront les bonnes grâces de Dieu : «Le dix de ce mois, que l’on prenne un agneau par famille, un agneau par maison. Dans toute l’assemblée de la communauté d’Israël on l’immolera au coucher du soleil. On prendra du sang, que l’on mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons où on le mangera. On mangera  sa chair cette nuit-là, on la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères.» (Ex. 12, 3b-8). Les herbes amères dans la Bible signifient le péché, ce qui fait du mal à l’homme. Et  voilà Bernadette à l’image de l’agneau de Dieu qui mange ces herbes pour nous signifier que l’homme est libéré du péché par le sacrifice de l’agneau de Dieu, le Christ.

La boue qui défigure le visage de Bernadette est l’image du «serviteur souffrant de Dieu» dont nous parle le prophète Isaïe (Is. 52, 14).

Ces gestes réalisés par Bernadette à la demande de la Dame de manière répétée ont pour objectif de nous faire découvrir une autre réalité. Marcher à genoux et embrasser le sol sont des gestes d’abaissement qui sont aussi des gestes de tendresse envers le sol de la Grotte. Les deux autres, manger de l’herbe et prendre de la boue, expriment le désir de désencombrer ce sol. Il faut passer  par cette purification pour que puisse apparaître ce qui est caché et qui est le véritable trésor : la  source.

Il faut aimer l’homme, enfant de Dieu, qui est pécheur, pour le libérer du péché, afin qu’il puisse découvrir dans son cœur la source d’amour et de charité, car l’homme a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu : «Allez à la source, boire et vous y laver», dira Marie à Bernadette le 25 février, lors de la neuvième apparition. Dans la contemplation du Fils de l’Homme défiguré, couronné d’épines, ensanglanté, nous contemplons le tragique de l’histoire des hommes. Mais  simultanément, dans le Fils de l’Homme, se manifeste l’amour de Dieu envers l’humanité : «L’un  des soldats, de sa lance, lui perça le côté et il sortit aussitôt du sang et de l’eau.» (Jn. 19, 34) En faisant le geste de boire et de nous laver nous exprimons le besoin de cette purification de nos sentiments et de nos paroles afin que nous puissions communiquer avec nos frères, non pas au niveau superficiel, mais au niveau de la source de charité qui sommeille en nous. À l’exemple de la Samaritaine, notre conversion est possible selon les paroles du Christ : «L’eau que je lui donnerai  deviendra en lui source d’eau jaillissant en vie éternelle.» (Jn. 4, 14)

En passant par les piscines et en faisant le geste de l’eau, le pèlerin que nous sommes veut signifier ce besoin d’être purifié par la grâce de Dieu et en même temps il explicite le désir de faire jaillir du plus profond de son cœur la charité qui est déjà en lui pour la communiquer aux autres.

En conclusion, nous sommes invités à nous donner à boire les uns aux autres. Cela veut dire donner à l’autre le meilleur de nous-mêmes. J’ai soif de la miséricorde de mon frère et mon frère a soif de la miséricorde de mon cœur. L’époux doit pouvoir boire et se laver dans le cœur miséricordieux de son épouse et vice versa. La famille est appelée à communiquer au niveau le plus profond de la miséricorde.

La chapelle de la réconciliation

Le 11 février 1858, Bernadette, déjà marquée par l’asthme, la malnutrition et la faim, se rend devant une grotte humide et obscure à la recherche de bois sec et d’os. Et c’est à ce moment précis, après avoir écouté «comme un coup de vent», qu’elle tourne son regard vers la Grotte et voit une Dame vêtue de blanc et enveloppée de lumière. Celle-ci se reflète sur son visage qui devient ainsi le signe de la lumière. Marie réfléchit la lumière de Celui qui est la lumière, le Christ. Et si Bernadette réfléchit cette lumière sur son visage, c’est parce que son cœur est illuminé par cette lumière. En même temps, cette lumière lui  montre les ténèbres de son cœur. C’est pour cela que la jeune fille, le samedi suivant, va chercher l’Abbé Pomian pour lui confier l’extraordinaire expérience qu’elle vient de vivre et se confesser pour la première fois de sa vie. Rencontre avec le prêtre hautement significative, puisqu’elle nous suggère que cette même lumière qu’elle voit dans la Grotte se trouve dans le sacrement de la réconciliation, de l’eucharistie, dans la vie sacramentelle, dans la vie en l’Église.

«Le Christ est la lumière des peuples. Le Saint Concile souhaite donc, en annonçant à toutes les  créatures la bonne nouvelle de l’Évangile, répandre sur tous les hommes la clarté du Christ qui resplendit sur le visage de l’Église.» (Con. Vat. II Lumen Gentium, n°1)

En face de l’Accueil Notre-Dame, lieu de rencontre des personnes malades et des hospitaliers, sur l’autre rive du Gave, se trouve la chapelle de la réconciliation. Elle occupe l’ancien Asile Notre-Dame. C’est un beau symbole : Dieu veut la guérison totale de l’homme. Maladie et péché doivent être bien distingués. Jésus est très clair sur ce point. Mais l’être humain souffre d’être divisé. Il aspire à la réconciliation: avec lui-même, avec les autres, avec le monde qui l’entoure mais aussi avec Dieu, son Créateur et son Sauveur.

La chapelle de la réconciliation est la plus belle de toutes les chapelles du Sanctuaire, non pas par sa beauté matérielle mais par la beauté de ce qui se vit à l’intérieur de ce bâtiment: un pénitent, animé par un désir de conversion à travers le pardon demandé et reçu, et un prêtre, ministre de la miséricorde, redisent d’une manièreconcrète le Oui de l’alliance de miséricorde que Dieu fait avec toute l’humanité.

Les accueils de malades : Notre-Dame, Saint-Frai et Salus

«Les accueils des malades ne seraient que des structures collectives analogues à toutes les autres s’il n’y avait pas les Hospitalités, ces dizaines de milliers de bénévoles qui, chaque année, donnent de leur temps et dépensent de leur argent pour accompagner ou accueillir à Lourdes des personnes malades ou handicapées. Lourdes est un lieu où il est possible à bien des personnes de vivre la parabole du bon Samaritain. Le Samaritain s’est arrêté, alors qu’il était peut-être pressé. Il n’a pas reculé devant la blessure de l’homme à demi mort. De même, les Hospitaliers arrêtent la course de leurs occupations ou de leurs loisirs et acceptent de regarder ceux que notre mode de vie actuel relègue souvent dans des lieux à part. Le Samaritain est bien content de trouver une auberge où il peut conduire en toute sécurité le blessé du bord de la route. Il le confie à quelqu’un d’autre, sans se désintéresser de lui puisqu’il repassera et réglera le supplément. C’est un bon exemple pour les hospitaliers : le malade ne leur appartient pas. Ce ne serait plus Lourdes si nous avions construit de beaux Accueils, gérés par un personnel qualifié, mais sans la gratuité de la présence des bénévoles. Ce serait dommage pour les personnes accueillies mais, tout autant, pour les bénévoles, car servir est un chemin de découverte, un chemin de foi au Serviteur. Il est heureux que tant de jeunes aiment à remplir ce service » (Mgr Jacques Perrier «L’Évangile de Lourdes»).

Père Horacio Brito, Missionnaire de l’Immaculée Conception de Lourdes, chapelain

Prière du Jubilé de la Miséricorde

Seigneur Jésus-Christ,

toi qui nous as appris à être miséricordieux comme le Père céleste, et nous as dit que te voir, c’est Le voir. Montre-nous ton visage, et nous serons sauvés.

Ton regard rempli d’amour a libéré Zachée et Matthieu de l’esclavage de l’argent, la femme adultère et Madeleine de la quête du bonheur à travers les seules créatures ; tu as fait pleurer Pierre après son  reniement, et promis le paradis au larron repenti. Fais que chacun de nous écoute cette parole dite à la Samaritaine comme s’adressant à nous : Si tu savais le don de Dieu ! Tu es le visage visible du Père invisible, du Dieu qui manifesta sa toute puissance par le pardon et la miséricorde : fais que l’Eglise soit, dans le monde, ton visage visible, toi son Seigneur ressuscité dans la gloire. Tu as voulu que tes serviteurs soient eux aussi habillés de faiblesse pour ressentir une vraie compassion à l’égard de ceux qui sont dans l’ignorance et l’erreur : fais que quiconque s’adresse à l’un d’eux se sente attendu, aimé, et pardonné par Dieu. Envoie ton Esprit et consacre-nous tous de son onction pour que le Jubilé de la Miséricorde soit une  année de grâce du Seigneur, et qu’avec un enthousiasme renouvelé, ton Eglise annonce aux pauvres la bonne nouvelle, aux prisonniers et aux opprimés la liberté, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue. Nous te le demandons par Marie, Mère de la Miséricorde, à toi qui vis et règnes avec le Père et le Saint Esprit, pour les siècles des siècles. Amen.

Pape François