ACTEUR FRANÇAIS, ECRIVAIN FRANÇAIS, JEAN-BAPTISTE POQUELIN (1622-1673), LITTERATURE, LITTERATURE FRANÇAISE, MOLIERE (1622-1673), THEATRE, THEATRE FRANÇAIS

L’année Molière

Jean-Baptiste Poquelin dit Molière

Auteur dramatique français (Paris 1622-Paris 1673).

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Acteur, chef de troupe, auteur et metteur en scène, Molière est l’homme de théâtre complet par excellence. Il joue, en tant qu’auteur, sur toute la gamme des effets comiques, de la farce la plus bouffonne jusqu’à la psychologie la plus élaborée. Ses pièces où, s’attaquant à un vice de l’esprit ou de la société, il campe des personnages qui forment des types, sont de véritables chefs-d’œuvre. En élevant la comédie, considérée avant lui comme un genre mineur, il a donné un élan vital au théâtre.

 

Famille

Son grand-père et son père sont maîtres tapissiers du roi. Sa mère meurt en 1632.

À 40 ans, Molière se marie avec Armande Béjart. Ils ont deux fils, morts très jeunes, et une fille.

 Jeunesse

Jean-Baptiste étudie à Paris dans un collège jésuite. Il exerce quelques mois le métier d’avocat puis hérite de la charge de tapissier du roi.

 Débuts

En 1643, il fonde avec la comédienne Madeleine Béjart l’Illustre-Théâtre. Acteur, auteur et bientôt chef de troupe, il devient « Molière ». Mais ses tragédies sont des échecs. En 1645, c’est la

Faillite.

Il fonde avec Madeleine une nouvelle troupe qui tourne en province pendant treize ans. Leurs farces remportent de grands succès. En 1658, la troupe regagne Paris.

 Gloire

Avec le triomphe des Précieuses ridicules (1659), Molière devient un auteur adulé, jalousé, redouté. En 1661, il crée avec le musicien Lully la comédie-ballet. Le roi Louis XIV est enthousiaste. Mais l’École des femmes (1664) est accusée d’être blasphématoire. En 1664, les dévots font interdire Tartuffe, qui dénonce l’hypocrisie religieuse. Molière obtient néanmoins la protection du roi.

Mais la vie privée de Molière est agitée. À 43 ans, il est atteint d’une fluxion au poumon.

Son Dom Juan (1665) provoque un nouveau scandale. Le Misanthrope (1666) reçoit un accueil mitigé. Entre 1668 et 1670, l’AvareTartuffe et le Bourgeois gentilhomme sont des triomphes.

 Disgrâce

En 1672, Madeleine Béjart meurt. Les Femmes savantes sont un

échec.

Lully supplante Molière dans la faveur royale.

 Mort

Au cours d’une représentation du Malade imaginaire, sa dernière comédie-ballet (1673), Molière est pris de malaise. Il meurt à son domicile parisien. Il est enterré de nuit, sans inhumation chrétienne.

 Citations

« c’est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens ». (la Critique de l’École des femmes, sc. VI)
« Les gens de qualité savent tout sans avoir jamais rien appris. » (les Précieuses ridicules, sc. IX)

 

 LA VIE DE MOLIÈRE

Molière

Les parents de celui qui devait prendre le nom de Molière sont des artisans-marchands prospères de Paris : le père, Jean Poquelin, achète en 1631 une charge avantageuse de « tapissier ordinaire du roi » (c’est-à-dire de fournisseur de la Cour). Aîné de cinq enfants, Jean-Baptiste est envoyé au collège jésuite de Clermont – l’actuel lycée Louis-le-Grand – que fréquentaient des fils d’aristocrates. Il s’intéresse tôt au théâtre, sous l’influence de son grand-père qui l’emmène voir les spectacles de l’Hôtel de Bourgogne. Sa scolarité achevée, il fait des études de droit et suit les leçons du philosophe et savant Gassendi, dont l’enseignement met en cause les explications religieuses de la création du monde.

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1.1. LES DÉBUTS DANS LA CARRIÈRE THÉÂTRALE

En 1643, alors qu’il était destiné à être avocat ou tapissier, il se fait soudain verser sa part d’héritage maternel, passe contrat avec la famille Béjart et six autres comédiens pour fonder une troupe, « l’Illustre-Théâtre », et il devient « Molière ». Sa vocation est donc originale et impérieuse. Il aurait pu, comme beaucoup, venir au théâtre par l’écriture, mais chez lui le goût du jeu scénique précède l’écriture, donnée fondamentale pour comprendre sa carrière et son esthétique.

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Molière, les Précieuses ridicules

Il essaie de fonder une nouvelle salle de théâtre à Paris, ce qui est alors des plus difficiles. En butte à l’hostilité des troupes concurrentes, l’Illustre-Théâtre fait faillite dès 1645, et Molière connaît, très brièvement, la prison pour dettes. Il n’abandonne pas : il rejoint avec les Béjart une troupe itinérante en province. Ce sont des années d’apprentissage, sous la protection du prince de Conti, gouverneur du Languedoc.

Molière commence à écrire pour la compagnie des farces, puis des comédies (l’Étourdi, 1654 ; le Dépit amoureux, 1656). Mais le prince de Conti, devenu dévot, retire son appui aux comédiens. La troupe quitte le Midi de la France pour Rouen puis Paris, où Molière obtient la protection de Monsieur, frère du roi.

En 1658, la troupe débute devant la Cour. Le bon accueil fait à ses premières comédies lui permet d’obtenir de partager la salle du Palais-Royal avec les comédiens-italiens. Molière, qui s’estime un temps doué pour la tragédie, y interprète des tragédies de Corneille, sans succès. La gloire survient cependant dès 1659 avec le succès triomphal des Précieuses ridicules : pour la première fois, Molière fait éditer son texte (pour couper court à des éditions pirates).

1.2. UN AUTEUR-ACTEUR CÉLÈBRE ET CONTESTÉ

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Ingres, Louis XIV et Molière déjeunant à Versailles

Dès lors, les créations se succèdent à un rythme soutenu, sous la protection de Louis XIV : Molière deviendra en 1664 le fournisseur des fêtes de la Cour, associant le plus souvent comédie, musique et ballets. Mais ses audaces d’auteur qui entend aussi « corriger les mœurs par le rire » donnent lieu à de violentes querelles.

À propos de l’École des femmes (1662) qui fait scandale, on lui reproche à la fois de jouer de plaisanteries faciles et d’équivoques, et de mettre sur le théâtre comique des sujets trop graves (l’éducation morale et religieuse des femmes). Par la Critique de l’École des femmes et l’Impromptu de Versailles (1663), il ridiculise ses détracteurs et ses rivaux, obtenant le soutien et les compliments du roi.

La bataille du Tartuffe (1664-1669), où il met en scène les méfaits d’une dévotion hypocrite et fanatique, est plus violente : interdite par la justice à la demande de représentants de l’Église, la reprise de la pièce n’est autorisée que cinq ans après sa création.

Dom Juan (1665) est un succès sans lendemain. Mettant en scène un « libertin », c’est-à-dire un homme libre de mœurs et de pensée, l’œuvre ne sera jamais rejouée du vivant de l’auteur et le texte sera édité seulement après sa mort, dans une version expurgée.

En moyenne, sur commande royale, ou pour faire vivre sa troupe (qui joue également des textes d’autres auteurs, comme Corneille dont il reste l’ami et Racine avec lequel il se brouille), Molière compose et met en scène deux pièces par an : des comédies à grand spectacle telles que le Bourgeois gentilhomme (1670), des comédies où la peinture de l’être humain donne une profondeur nouvelle au genre comique (Le Misanthrope, 1666 ; l’Avare, 1668), des farces (les Fourberies de Scapin, 1671) ou des comédies satiriques (Les Femmes savantes, 1672).

Sa vie privée a souffert d’une telle activité d’auteur, de chef de troupe et de comédien, parfois en conflit avec d’autres artistes comme le compositeur Lully, l’un de ses rivaux auprès du roi. Il avait été l’amant de Madeleine Béjart, dont il épouse la fille en 1662 ; Armande est de 20 ans plus jeune que lui et ses ennemis affirment que, ce faisant, il épouse sa propre fille, ce qui est une calomnie sans fondement. Le ménage ne semble pas avoir été des plus heureux. Il a donné naissance à trois enfants, dont, seule, une fille, Esprit-Madeleine (1665-1723), n’est pas morte dans sa première année.

1.3. UNE MORT À L’ISSUE D’UNE REPRÉSENTATION

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Molière, le Malade imaginaire

À partir de 1666, la santé de Molière s’altère gravement. Il continue ses spectacles malgré la progression de la maladie. Le bruit de sa mort se répand à Paris à plusieurs reprises. Le 17 février 1673, lors de la quatrième représentation du Malade imaginaire, sa nouvelle et ultime pièce où il se moque des médecins et de l’engouement démesuré de son personnage pour la médecine, un malaise le saisit sur scène. Transporté chez lui, rue de Richelieu, il meurt dans la soirée.

Les comédiens n’ont pas droit à une inhumation religieuse. Mais, sur intervention de Louis XIV, son corps a droit à un enterrement opéré de nuit et sans « service solennel », au cimetière Saint-Joseph.

Molière laisse une troupe, celle de l’hôtel de Guénégaud, qui est devenue la plus réputée de Paris, et où des comédiens de grand talent ont trouvé l’occasion de se former et de s’affirmer. Sept ans après la mort de Molière, en 1680, le roi ordonne la réunion de cette troupe avec celle de l’Hôtel de Bourgogne pour fonder la Comédie-Française.

 

 UNE EXISTENCE VOUÉE AU THÉÂTRE

2.1. MOLIÈRE AUTEUR

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Molière, Œuvres

À la différence de Corneille et de Racine, Molière écrit ses pièces en praticien du théâtre. Il conçoit ses histoires et ses répliques pour lui-même et pour des acteurs qu’il connaît et qu’il va diriger. Tout en étant un véritable écrivain, maître des subtilités du langage et créateur de formules, il pense – plus qu’un poète travaillant dans la solitude de son bureau – à la façon dont les répliques seront dites par les comédiens et au jeu qui accompagnera la diction du texte.

De fait, Molière n’a écrit que du théâtre, à l’exception des préfaces qui précèdent l’édition de certaines de ses pièces, de son Remerciement au roi (1663) et de son hommage au peintre Mignard, la Gloire du Val-de-Grâce (1667). C’est un acteur-auteur comme l’était Shakespeare avant lui.

Il est l’auteur, selon la nomenclature en usage, de 2 farces, 22 comédies, 7 comédies-ballet, 1 tragédie-ballet, 1 « comédie pastorale héroïque » et 1 « comédie héroïque ». Dom Garcie de Navarre, en 1661, l’une de ses très rares tentatives dans le genre sérieux fut un échec.

Il a écrit tantôt en vers, tantôt en prose. Les acteurs d’alors préféraient les vers, plus faciles à retenir. Mais écrire en alexandrins demande un travail de plus longue haleine. Quand il était pressé, Molière écrivait en prose, comme pour ses farces, pour Dom Juan ou l’Avare.

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Molière dans le rôle d’Arnolphe

Qu’il soit rimé ou en prose, son style a naturellement évolué d’année en année, et sa conception de la comédie également. Sans perdre le goût des pitreries venu de la contemplation des bateleurs qu’il voyait dans son enfance, Molière a peu à peu intégré des préoccupations personnelles, des plaidoyers pour la liberté de ceux qui s’aiment et des questions philosophiques, tout en revendiquant le souci de la vérité, « Il faut peindre d’après nature ». En même temps, sa satire se focalisait sur le milieu mondain et intellectuel, les ambitieux, les médecins et les faux prêcheurs de vertu.

Molière est-il alors devenu, au fil des années, un auteur plus tragique que comique ? C’était le point de vue d’Alfred de Musset qui, dans son poème Une soirée perdue (1850), admire chez lui « une mâle gaîté, si triste et si profonde que, lorsqu’on vient d’en rire, on devrait en pleurer ». Mais cet avis porte la marque des années du romantisme, où l’on aime à privilégier une vision noire de l’Histoire et de la vie. Jusque dans sa dernière pièce, le Malade imaginaire, Molière défia l’esprit de sérieux par la bouffonnerie et la satire, fidèle à la mission qu’il définissait ainsi dans la Critique de l’École des femmes : « C’est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens ».

2.2. MOLIÈRE ACTEUR

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Molière en habit de Sganarelle

Comme acteur, il était un interprète exceptionnel. Il a joué les grands rôles qu’il avait conçus pour lui : Harpagon (l’Avare), Alceste (le Misanthrope), Dom Juan… Il a été un incomparable acteur de comédies mais il a aussi joué des tragédies.

De nombreux témoignages et travaux d’historiens rendent compte de son talent de bête de scène. Lorsqu’il joue Mascarille dans les Précieuses ridicules, il « entre en piste, clown au masque rubicond sous la monstrueuse perruque couronnée du minuscule chapeau décrit par Mademoiselle Des Jardins, engoncé dans ses flots de rubans et sa tuyauterie de canons, glapissant dans sa chaise, secoué par ses porteurs, littéralement versé sur la scène, il roule, se redresse, se trémousse, fait le brouhaha sur la scène et dans la salle » (Molière, une vie, Alfred Simon, 1987).

  

  1. LES FORMES DE THÉÂTRE CHEZ MOLIÈRE

3.1. LA FARCE ET LA COMÉDIE

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Molière, le Médecin malgré lui

La farce est une forme qui exagère et simplifie la nature des personnages et l’action, pour provoquer un rire immédiat. Molière connaissait à la fois les farces des bateleurs qu’il voyait sur le Pont-Neuf, à Paris, dans son enfance, celles des comédiens italiens jouant à Paris et celles qu’avaient laissées les auteurs de l’Antiquité, en particulier les farces de l’auteur latin Plaute.

C’est ainsi qu’il commença par des farces : l’Étourdile Dépit amoureux. Comme le genre de la farce exige une action courte et rapide, il est passé ensuite au genre de la comédie, plus étoffé, où l’action et la psychologie font l’objet de développements longs et subtils.

Mais Molière a utilisé des gags et des situations de farces à l’intérieur de ses pièces plus ambitieuses, comme l’Avare, pièce truffée d’exagérations comiques. Pour le plaisir de revenir au rire populaire, il est souvent retourné à la belle simplification de la farce, comme lorsqu’il écrivit le Médecin malgré lui et les Fourberies de Scapin, alors même qu’il était pour beaucoup l’auteur comique mais grave du Misanthrope.

On peut distinguer plusieurs types de comédie dans le répertoire moliéresque, parfois mis en œuvre dans une même pièce ; le Misanthrope, par exemple, est à la fois une comédie de mœurs et une comédie de caractère, l’Avare également.

3.2. LA COMÉDIE SATIRIQUE

L’une des caractéristiques du comique, c’est de se moquer des contemporains, des gens parmi lesquels on vit. Un peu à la manière d’un journaliste pamphlétaire, Molière a raillé un certain nombre de corps sociaux, religieux et mondains.

Le corps social que Molière a le plus violemment attaqué est celui des médecins : leur mise en cause comique a lieu dans de nombreuses pièces, du le Médecin malgré lui au Malade imaginaire, la dernière pièce de Molière. Même à l’intéreur de Dom Juan, il s’en prend aux disciples d’Esculape.

Il critique aussi toute une frange du milieu religieux, les « faux dévots », qu’il dénonce violemment à travers le personnage du roué Tartuffe ; cette audace lui coûtera cher, la pièce sera interdite par trois fois.

Enfin, Molière est un satiriste du milieu mondain, qu’il ridiculise dans les Précieuses ridicules et les Femmes savantes et lorsqu’il prend pour cible les aristocrates impudents, notamment dans George Dandin.

3.3.. LA COMÉDIE MYTHOLOGIQUE

Lorsqu’il s’inspire d’un sujet traité par un auteur de l’Antiquité, comme c’est le cas pour l’Avare tiré d’une comédie de Plaute, Molière transpose l’action dans son temps.

Mais, exceptionnellement, il garde le contexte antique quand il écrit Amphitryon. C’est donc une comédie mythologique, de la même façon que les tragédies de Racine et de Corneille sont des tragédies antiques. Cette œuvre n’a pas d’équivalent parmi les autres pièces de Molière. Elle fait référence à un épisode des légendes grecques et ne s’adresse pas à un public large, mais à un public cultivé.

3.4. LA COMÉDIE-BALLET

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Molière, le Bourgeois gentilhomme : la cérémonie turque

La comédie-ballet, dont la forme annonce l’opéra par ses parties chantées et dansées, a pour principe d’alterner des scènes chorégraphiées et des scènes dialoguées. Elle s’est développée quand les divertissements royaux se sont multipliés à Versailles et dans d’autres châteaux. Le roi Louis XIV et la Cour étaient très friands de ces spectacles qui reposaient sur une idée de théâtre total – utilisant tous les langages du spectacle – et déployaient un grand faste dans l’utilisation des décors et des machineries.

Molière a souvent répondu aux commandes qui lui étaient faites par le roi. Les Fâcheuxles Plaisirs de l’île enchantéela Princesse d’Élideles Amants magnifiques sont des comédies-ballets dont les textes ne nous importent plus beaucoup aujourd’hui, à l’inverse de Monsieur de Pourceaugnacle Bourgeois gentilhomme et Malade imaginaire.

Ces trois dernières pièces sont parfois représentées sans leurs intermèdes musicaux mais elles ont été conçues sous cette forme qui mêle l’action théâtrale et les tableaux faits de chants et de danses. Pour toutes ces œuvres, Molière collaborait avec un musicien, tel que Lully ou Marc-Antoine Charpentier.

Le genre de la comédie-ballet mettait généralement en scène les épisodes et les héros de la mythologie et des pastorales. Molière a su à la fois utiliser des thèmes antiques et imposer des sujets contemporains…

3.5. LA COMÉDIE DU THÉÂTRE

Délaissant la fiction, Molière s’est amusé par deux fois à répondre à ses détracteurs sous la forme d’une comédie sur le théâtre. La première fois, ce fut avec la Critique de l’École des femmes, où il représente des spectateurs hostiles à sa pièce l’École des femmes qui discutent avec des spectateurs favorables.

La seconde fois, ce fut avec l’Impromptu de Versailles, où il se met lui-même en scène en train de diriger ses propres acteurs. Il donne à voir ainsi le théâtre et son public, mais, derrière la réaction à un événement d’actualité et la volonté de répondre aux polémiques, s’affirme aussi un discours théorique et esthétique, exprimant les points de vue de l’auteur sur l’art dramatique.

3.6. LA COMÉDIE DE MŒURS

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Molière, les Femmes savantes

La comédie de mœurs vise à dépeindre la façon dont les hommes vivent en société. Molière est l’un des grands maîtres de la comédie de mœurs, avec des angles d’attaque différents, puisqu’il passe du registre satirique au tableau proprement social.

Dans les Précieuses ridicules, c’est à la satire d’un phénomène de mode que l’auteur s’attache avant tout. Dans l’École des femmesTartuffeLe MisanthropeGeorge Dandinles Femmes savantes le comique a toujours un caractère de moquerie relatif aux travers de l’époque mais il s’élargit à l’examen du milieu social.

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Molière, le Tartuffe

Ce sont surtout la famille et la question du mariage qu’embrasse le regard de Molière : il montre comment les enfants subissent la loi des parents (essentiellement du père), comment les relations avec l’argent, les rapports entre les époux et le désir de s’inscrire dans un courant à la mode ou dans un mouvement religieux modifient la vie du groupe, quels sont les place et rôle des domestiques dans la vie de la maison et comment l’union conjugale est parfois traitée autant comme une affaire financière que comme une question d’harmonie amoureuse.

Molière représente aussi le décalage entre les classes sociales : la tentative de passer dans la classe supérieure, de la bourgeoisie à l’aristocratie se traduit le plus souvent par un comportement ridicule et voué à l’échec.

Chez Molière, la notion de mœurs est liée à la notion de morale : en raillant les défauts de ses contemporains, il en appelle à la raison et à un comportement qui mettrait fin aux folies et aux lubies. Dans cette perspective, les personnages dont le comportement est condamnable sont souvent ridiculisés ou punis dans l’une des dernières scènes de la pièce.

3.7. LA COMÉDIE DE CARACTÈRES

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Molière, l’Avare

Au-delà de la représentation du contexte social et de l’époque dans laquelle il s’inscrit, il y a l’individu et sa psychologie. La comédie de caractère cherche à mettre en évidence un type humain qui a une valeur universelle, et même éternelle, puisque les mêmes natures d’homme et de femme traversent les siècles.

C’est une des grandes idées du xviie siècle français que de reprendre cette peinture du caractère, telle qu’elle avait été ébauchée dans l’Antiquité (chez les auteurs grecs puis dans la comédie latine) et d’en faire l’un des grands thèmes de la littérature et du théâtre.

Les Caractères de Jean de La Bruyère, ouvrage postérieur au théâtre de Molière, accomplit parfaitement cette composition d’une galerie de portraits où des types humains (l’égoïste, l’amoureux, le cupide…) sont saisis à travers leurs traits essentiels.

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Molière, le Misanthrope

Molière, avant lui, a dépeint un certain nombre de personnages représentatifs des diverses façons d’être et de penser : Tartuffe est l’exemple même de l’ambitieux pratiquant le double langage pour arriver à ses fins. Alceste, le misanthrope, est l’homme qui n’aime pas les autres hommes et exècre la société. M. Jourdain, le « bourgeois gentilhomme », est, ce qu’on appellerait aujourd’hui, un nouveau riche, qui croit, naïvement, qu’on peut changer de statut social avec le pouvoir de son argent. Harpagon, le personnage central de l’Avare, est le parangon de ces êtres qui sacrifient tout au plaisir de posséder et qu’on appelait aussi, au xviie s., des « avaricieux ». Argan, le « malade imaginaire », incarne à la perfection une configuration psychologique, celle de l’homme chez qui la hantise de la maladie et de la mort fait disparaître la perception de la réalité.

Ce sont essentiellement des types masculins que Molière a composé, à côté de quelques types féminins : la femme séductrice et coquette, à travers le personnage de Célimène dans le Misanthrope, les servantes généreuses et batailleuses telles que Dorine dans Tartuffe et Toinette dans le Malade imaginaire

3.8. LA COMÉDIE PHILOSOPHIQUE

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Molière, frontispice de Dom Juan

Molière n’a pas écrit, à proprement parler, du théâtre philosophique. Mais cette dimension existe dans certaines de ses pièces. Adversaire d’une forme de fanatisme religieux, tel qu’il se montre avec prudence dans Tartuffe (où il dénonce les « faux dévots » et non les dévots), il s’interroge parfois sur la mort et sur la condition humaine.

De ce point de vue, Dom Juan est sa seule véritable comédie philosophique. Dom Juan y incarne le dédain d’une pensée religieuse et consolatrice, Sganarelle la défense d’une attitude religieuse représentée comme une forme de superstition. On peut voir là – mais une autre interprétation est possible, la pièce s’achevant sur la mort du séducteur – une préférence affirmée pour les thèses des « libertins » qui ne croyaient pas à l’existence de Dieu.

3.9. LE GENRE SÉRIEUX

Molière est essentiellement un écrivain comique, un auteur de comédies. Mais il a écrit quelques pièces relevant du genre sérieux. Il a composé une « comédie héroïque », Don Garcie de Navarre ou le Prince jaloux, qui fut un échec. Et également une « comédie pastorale héroïque », Mélicerte, et une « tragédie ballet », Psyché. Il s’est le plus souvent montré peu à l’aise et moins convaincant dans ce registre « héroïque » où s’illustrait brillamment son ami Corneille.

 

 

  1. CHRONOLOGIE DES PIÈCES PRINCIPALES DE MOLIÈRE

1659 : les Précieuses ridicules, comédie.

1662 : l’École des femmes, comédie.

1663 : la Critique de l’École des femmes, comédie.

1663 : l’Impromptu de Versailles, comédie.

1664-1669 : Tartuffe, comédie.

1665 : Dom Juan, comédie.

1666 : le Misanthrope, comédie.

1666 : le Médecin malgré lui, comédie.

1668 : Amphitryon, comédie.

1668 : George Dandin, comédie.

1668 : l’Avare, comédie.

1669 : Monsieur de Pourceaugnac, comédie-ballet.

1670 : le Bourgeois gentilhomme, comédie-ballet.

1671 : les Fourberies de Scapin, comédie.

1671 : les Femmes savantes, comédie.

1673 : le Malade imaginaire, comédie mêlée de musique et de danse.

 

 

  1. LES PERSONNAGES DE MOLIÈRE

5.1. LES BOURGEOIS

La classe des bourgeois est la classe sociale la plus représentée et analysée par Molière. Et c’est dans la cellule familiale bourgeoise que Molière prend les événements qui l’intéressent : les questions de mariage, de l’autorité du père, des relations entre époux, du désir d’indépendance des enfants.

Pris par son activité d’artiste, marié mais n’ayant eu qu’un seul enfant qui ne soit pas mort peu de temps après la naissance, Molière ne semble pas avoir eu une vie bourgeoise, mais c’est de ce milieu-là qu’il vient : un milieu où l’on a des biens, où le souci de l’argent a tendance à prendre le pas sur l’amour.

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Molière, l’École des femmes, acte V, scène III

Molière a peint toute une galerie de bourgeois différents : Tartuffe, devenu naïf sous l’emprise d’une fascination, Alceste, (le Misanthrope) écartelé entre l’amour et la solitude, Harpagon (l’Avare), dévoré par sa passion de l’argent, Chrysale (les Femmes savantes), défenseur du rôle domestique de la femme, Monsieur Jourdain (le Bourgeois gentilhomme), type du nouveau riche qui voudrait accéder à la classe sociale supérieure. Arnolphe (l’École des femmes ) présente l’originalité d’être situé hors contexte : c’est un solitaire qui veut façonner une jeune fille selon ses désirs.

Les personnages d’épouses ont souvent moins d’épaisseur. Si Philaminte (les Femmes savantes) représente singulièrement une précieuse très active et en conflit avec son mari ; si Béline (le Malade imaginaire) est une intrigante, les autres épouses, Elmire (Tartuffe), Madame Jourdain (le Bourgeois gentilhomme), sont des femmes raisonnables qui défendent la solidité et les valeurs de la famille contre les extravagances de leur conjoint.

Quant aux jeunes gens, ils attirent la sympathie mais ils manquent de personnalité. Ils sont presque interchangeables d’une pièce à l’autre.

5.2. LES NOBLES

Dom Juan donne une image flatteuse d’un aristocrate, mais la pièce ne parle pas exactement de la réalité sociale. C’est une variation sur un sujet déjà traité par un auteur espagnol. Le personnage est plus mythique qu’inscrit dans la réalité du xviie siècle.

Vis-à-vis des nobles de son temps, Molière est le plus fréquemment sévère et même cruel. Il a personnellement beaucoup souffert de leur arrogance et de leur suffisance. Il les ridiculise dans la Critique de l’École des femmes et dans l’Impromptu de Versailles. Il se venge une fois encore de tous les courtisans appartenant à l’aristocratie à travers les deux personnages de « petits marquis » dans le Misanthrope et des odieux de Sotenville dans George Dandin. Enfin, Dorante, le noble dans le Bourgeois gentilhomme, est un malhonnête homme, empruntant de l’argent qu’il ne rembourse pas.

5.3. LES SERVITEURS

Les domestiques sont, chez Molière, des personnages aussi importants pour l’action que pour les effets comiques. Ils viennent autant de l’image qu’ont donnée d’eux les farces latine et italienne que de la réalité de tous les jours.

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Molière, les Femmes savantes

Les serviteurs masculins, héritiers d’Arlequin, sont, comme Scapin, malhonnêtes (ou, tout au moins, rusés), fréquemment profiteurs et alcooliques, mais fidèles à leur maître et d’une imagination si efficace qu’elle débrouille les situations les plus compliquées. Molière a progressivement humanisé ce type de personnage, en passant de Mascarille, le rusé, à Sganarelle qui représente par moments les souffrances des gens du peuple.

Pour les servantes, Molière a fait encore davantage éclater les cadres de la tradition. Les servantes sont la voix de la raison et la voix de Molière lui-même. Leur bonhomie, leur culot, leur langue bien pendue, la saveur de leur langage, leur absence de crainte face aux maîtres, leur défense des enfants arrivés à l’âge du mariage, tout fait d’elles des héroïnes dont les défauts – elles ne savent pas rester à leur place – se transforment immédiatement en qualités. Dorine (Tartuffe), Martine (les Femmes savantes) et Toinette (le Malade imaginaire) incarnent un bon sens populaire sans lequel Molière manquerait d’un instrument de mesure pour juger l’évolution de la société et les travers de ses héros.

5.4. LES PAYSANS

Les paysans apparaissent rarement, sauf quand Molière a besoin de personnages dotés d’accents provinciaux, comme Pierrot dans Dom Juan. George Dandin, le paysan enrichi qui a eu le malheur d’épouser une aristocrate, reste une exception. Mais cette pièce, George Dandin, traduit peut-être plus un désir de Molière de s’en prendre aux nobles qu’un intérêt profond pour la paysannerie.

 

 

  1. LES PROCÉDÉS COMIQUES CHEZ MOLIÈRE

En grand auteur, Molière varie les procédés comiques, qui lui permettent d’obtenir le rire le plus simple comme le rire le plus subtil.

6.1. LE COMIQUE DE GESTE

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Molière, les Fourberies de Scapin

Le comique de geste est essentiel dans la farce mais aussi dans les différentes formes de comédie. Par les mimiques, l’accoutrement, les déplacements, les mouvements de la tête et des bras qui caractérisent un personnage ou expriment une intention non exprimée par la parole, l’acteur amplifie la drôlerie de l’action.

Formé dès la jeunesse par les farces qu’il voyait sur la place publique et sensible au talent expressif des acteurs italiens, Molière était lui-même un comédien qui utilisait tous les ressorts de la gestuelle comique. Les gestes sont primordiaux dans des pièces comme la première farce de l’auteur, la Jalousie du barbouillé, où il y a des gags et des chutes comme, bien plus tard, en usera le cinéma burlesque, de même que dans les Fourberies de Scapin, où le valet frappe le vieux Géronte qu’il a fait entrer dans un sac ou dans le Médecin malgré lui, où Sganarelle, pris pour un médecin, multiplie les interventions incorrectes et déplacées.

6.2. LE COMIQUE DE SITUATION

Comme Molière affectionne la rapidité des actions, il a beaucoup employé ce type de comique.

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Molière, Amphitryon : Sosie

Il repose sur des rencontres entre les personnages et sur des événements qui introduisent une nouveauté, une surprise ou un choc suscitant le rire. Il dépend généralement plus de l’imprévu et du mouvement que du texte. Parfois, Molière abuse des retournements de situation comme à la fin de l’Avare, où des personnages se retrouvent et se reconnaissent des années après un naufrage et un enlèvement, mais ce n’est pas là véritablement un procédé comique, plutôt une facilité pour terminer rapidement une pièce qu’il faut monter dans l’urgence.

Le comique de situation est particulièrement efficace, par exemple, dans les Précieuses ridicules lorsque Mascarille et son ami Jodelet se font passer pour de « beaux esprits » et trompent les prétentieuses provinciales, avant de se faire rosser par leurs maîtres. Il prend aussi souvent la forme du quiproquo, quand un personnage est pris pour un autre, comme dans Amphitryon, où Jupiter est confondu avec le général Amphitryon et le dieu Mercure avec le valet Sosie. Il est aussi mis en place dans Tartuffe quand l’épouse d’Orgon, Elmire, déclare à l’imposteur qu’elle est prête à se donner à lui, alors que son mari est caché sous la table.

6.3. LE COMIQUE DE MOTS

Le comique de mots est essentiel chez Molière. Il commence dès la création du nom des personnages : l’usage était alors d’employer des noms à consonance grecque, latine ou italienne, et Molière respecte cette coutume mais introduit parfois aussi des noms qui évoquent le type de personnage qu’il crée : Tartuffe, Harpagon, Trissotin, Pourceaugnac par exemple.

Il se développe dans les répliques où l’auteur recourt à certaines tournures verbales comme les jeux de mots, « Bélise : Veux-tu toute ta vie offenser la grammaire ? Martine : Qui parle d’offenser grand-père ni grand-mère ? », dans les Femmes savantes, ou bien « Ce Monsieur Loyal porte un air bien déloyal » dans le Misanthrope.

Source de comique, le latin de fantaisie qu’il prête aux médecins dans le Médecin malgré lui et dans le Malade imaginaire. De même que l’opposition du langage populaire et du langage savant (dans la scène des paysans dans Dom Juan), ou bien dans les dialogues entre précieux et gens simples dans les Précieuses ridicules et les Femmes savantes), ainsi que la répétition martelée d’une même réplique (« Qu’allait-il faire dans cette galère ? » dans les Fourberies de Scapin)…

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Molière, Monsieur de Pourceaugnac

Dans son utilisation de la langue, Molière a une double pratique. D’un côté, la simplicité des mots met en relief la sagesse populaire : « Et je vous verrais nu du haut jusques en bas / Que toute votre peau ne me tenterait pas » dit Dorine dans Tartuffe, ou, au contraire, souligne le caractère fruste ou imbécile d’un personnage : « Je vis de bonne soupe et non de beau langage  », dit Chrysale dans les Femmes savantes. D’un autre côté, des phrases très construites, mettent en place la rhétorique des idées et des raisonnements.

Molière vise la clarté de l’expression et l’efficacité du comique pour construire un théâtre du vrai et du naturel, mis au service d’une morale. Dans l’un des textes envoyés au roi pour obtenir la levée de l’interdiction de Tartuffe, il écrivait :  « Le devoir de la comédie étant de corriger les hommes en les divertissant, j’ai cru, que, dans l’emploi où je me trouve, je n’avais rien de mieux à faire que d’attaquer par des peintures ridicules les vices de mon siècle », le mot « ridicule » devant être compris dans le sens « qui suscite le rire ».

Chez Molière, le sens de la comédie, même quand il passe par les gags ou la violence de la satire, est toujours empreint de cette noblesse d’âme.

https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Jean-Baptiste_Poquelin_dit_Moli%C3%A8re/133609

ACTEUR FRANÇAIS, CINEASTE FRANÇAIS, CINEMA, MICHEL PICCOLI (1925-2020), THEATRE, THEATRE FRANÇAIS

Michel Piccoli (1925-2020)

Michel Piccoli

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Michel Piccoli est un acteur français, né le 27 décembre 1925 à Paris et décédé le 12 mai 2020 à Saint-Philibert-sur-Risle (Eure). Il fut acteur, prodctuer, réalisateur et scénariste.

 

Biographie

Enfance et formation

Fils d’Henri Piccoli, violoniste, de lointaine origine tessinoise et de Marcelle Expert-Bezançon (1892-1990), une pianiste française, Michel Piccoli a suivi une formation de comédien d’abord auprès de Andrée Bauer-Théraud, puis au cours Simon.

 

Carrière

Après une apparition en tant que figurant dans Sortilèges de Christian Jaque en 1945,  Michel Piccoli débute au cinéma dans Le Point du jour de Louis Daquin. Cependant, c’est surtout au théâtre qu’il s’illustre dans le début de sa carrière, avec les compagnies Renaud-Barrault et Grenier-Hussot ainsi qu’au Théâtre de Babylone (géré par une coopérative ouvrière et qui met en scène les pièces d’avant-garde de Ionesco ou Beckett). Bien que remarqué dans le film French Cancan en 1954, il poursuit sur les planches et travaille avec les metteurs en scène Jacques AudibertiJean VilarJean-Marie SerreauPeter BrookLuc BondyPatrice Chéreau ou encore André Engel.

Durant la même période, il se fait connaître dans des téléfilms populaires tels que Sylvie et le fantômeTu ne m’échapperas jamais ou encore L’Affaire Lacenaire de Jean Prat.

Devenu athée après un deuil familial, il rencontre en 1956 Luis Buñuel, réalisateur connu pour son anticléricalisme, et prend ironiquement le rôle d’un prêtre dans La Mort en ce jardin..

Les années 60 marquent le début de sa consécration, remarqué dans Le Doulos de Jean-Pierre Melville, il est révélé au grand public avec Le Mépris de Jean-Luc Godard aux côtés de Brigitte Bardot,.

Dès lors, il tourne avec beaucoup des plus grands cinéastes français (Jean RenoirRené ClairRené ClémentAlain Resnais, Agnès Varda, Jacques DemyAlain CavalierMichel Deville, Claude Sautet, Claude ChabrolLouis MalleJacques Doillon, Jacques Rivette, Léos CaraxBertrand Blier), européens (Luis BuñuelCosta-GavrasMarco FerreriAlfred HitchcockJerzy SkolimowskiMarco BellocchioEttore Scola, Manoel de Oliveira, Otar Iosseliani, Theo AngelopoulosNanni Moretti) et internationaux (Youssef ChahineRaoul Ruiz, Hiner Saleem).

Il devient l’un des acteurs fétiches de Marco Ferreri, avec sept films, de Dillinger est mort à Y’a bon les blancs en passant par Touche pas à la femme blanche ! — avec pour point d’orgue La Grande Bouffe —, de Luis Buñuel avec six films : Le Journal d’une femme de chambre (1964), Belle de jour (1967), La Voie lactée (1969), Le Charme discret de la bourgeoisie (1972), Le Fantôme de la liberté (1974) et Cet obscur objet du désir (1977) ainsi que de Claude Sautet, avec Les Choses de la vieMax et les FerrailleursMado et Vincent, François, Paul… et les autres. Il joue également dans le singulier Themroc.

Il débute la décennie 1980 par le prix d’interprétation au festival de Cannes en 1980, avec Le Saut dans le vide de Marco Bellocchio, et celui du festival de Berlin en 1982, avec Une étrange affaire de Pierre Granier-Deferre. Il travaille avec le jeune cinéma français, comme Jacques Doillon (La Fille prodigue en 1985), Leos Carax (Mauvais sang en 1986), n’hésitant pas à casser son image bienveillante avec des rôles provocateurs ou antipathiques, avant de s’essayer lui-même à la réalisation.

Il tourne également plusieurs films avec Manoel de Oliveira, de Party (1996) à Belle toujours (2006) en passant par Je rentre à la maison (2001)..

Habitué du festival de Cannes, il fait partie du jury de la compétition officielle du 60e festival en 2007 sous la présidence de Stephen Frears

Amateur de littérature, il a également enregistré la lecture des Fleurs du mal de Charles Baudelaire et de Gargantua de François Rabelais.  

En 2011, il joue dans Habemus Papam de Nanni Moretti, présenté en compétition à Cannes

 

Engagement politique

Engagé politiquement à gauche, membre du Mouvement de la Paix (communiste), il s’est souvent illustré par ses prises de position contre le Front national, et s’est mobilisé pour Amnesty International.

Après avoir soutenu François Mitterrand en 1974 puis en 1981, il reste fidèle au camp socialiste. En mars 2007, il signe avec cent cinquante intellectuels un texte appelant à voter pour Ségolène Royal, contre une droite d’arrogance, pour une gauche d’espérance9.

En mai 2009, il cosigne, avec Juliette Gréco, Maxime Le Forestier et Pierre Arditi, une lettre ouverte à l’intention de Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste, appelant les parlementaires socialistes à adopter la loi Création et Internet.

 

Mort

Michel Piccoli est mort le 12 mai 2020 à la suite d’un accident vasculaire cérébral dans son manoir à Saint-Philbert-sur-Risle dans l’Eure comme sa famille l’a annoncé six jours plus tard dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse..

 

Vie privée

En 1954, Michel Piccoli se marie avec l’actrice Éléonore Hirt avec qui il a une fille, Anne-Cordélia Piccoli ; en 1966, il épouse la chanteuse Juliette Gréco, puis en 1978 la scénariste Ludivine Clerc, avec qui il adopte deux enfants d’origine polonaise, Inord et Missia.

 

Théâtre

Comédien

1945 : L’Invasion de Léonid Léonov, théâtre des Carrefours

1946 : Les Pères ennemis de Charles Vildrac, mise en scène Georges Vitaly, théâtre Édouard VII

1948 : Le Matériel humain

1949 : La Perle du colorado de Michel de Ré, mise en scène de l’auteur, théâtre du Vieux-Colombier

1949 : Les Gaietés de l’escadron de Georges Courteline, mise en scène Jean-Pierre Grenier, théâtre de la Renaissance

1950 : L’Affaire Fualdès de Denis Marion, mise en scène Georges Douking, théâtre du Vieux-Colombier

1952 : La Jarre de Luigi Pirandello, mise en scène Jacques Mauclair, théâtre de Babylone

1952 : Spartacus de Max Aldebert, mise en scène Jean-Marie Serreau, théâtre de Babylone

1952 : Méfie-toi, Giacomino de Luigi Pirandello, mise en scène Jean-Marie Serreau, théâtre de Babylone

1952 : La Maison brûlée d’August Strindberg, mise en scène Frank Sundström, théâtre de Babylone

1952 : Velca de Tullio Pinelli, mise en scène José Quaglio, théâtre de Babylone

1953 : Les Aveux les plus doux de Georges Arnaud, mise en scène Michel de Ré, théâtre du Quartier latin

1953 : Les Naturels du bordelais de Jacques Audiberti, mise en scène Georges Vitaly, théâtre La Bruyère

1953 : L’Énigme de la chauve-souris de Mary Roberts Rinehart, mise en scène Georges Vitaly, théâtre du Grand-Guignol

1954 : Penthésilée d’Heinrich von Kleist, mise en scène Claude Régy, théâtre Hébertot

1954 : La Soirée des proverbes de Georges Schehadé, mise en scène Jean-Louis Barrault, théâtre Marigny

1955 : Clotilde du Nord de Louis Calaferte, mise en scène Michel de Ré, Comédie de Paris

1955 : Gaspar Diaz de Dominique Vincent, mise en scène Claude Régy, théâtre Hébertot

1955 : Protée de Paul Claudel, mise en scène Raymond Gérôme, Comédie de Paris

1955 : Entre chien et loup de Gabriel Arout d’après Légitime défense de Primo Levi, théâtre en Rond

1956 : La Reine et les Insurgés d’Ugo Betti, mise en scène Michel Vitold, théâtre de la Renaissance

1957 : Regrets éternels de Constance Coline, mise en scène Raymond Gérôme, théâtre de l’Œuvre

1957 : Phèdre de Racine, mise en scène Jean Vilar, TNP Festival de Strasbourg

1958 : La tour d’ivoire de Robert Ardrey, mise en scène Jean Mercure, théâtre des Bouffes-Parisiens

1958 : Romancero de Jacques Deval, mise en scène Jacques Deval, Comédie des Champs-Élysées

1959 : Connaissez-vous la Voie lactée ? d’après Karl Wittlinger, mise en scène Michel de Ré, théâtre des Mathurins

1961 : Le 10e Homme de Paddy Chayefsky, mise en scène Raymond Gérôme, théâtre du Gymnase

1962 : Les cailloux de Félicien Marceau, mise en scène André Barsacq, théâtre de l’Atelier

1962 : La nuit a sa clarté de Christopher Fry, mise en scène Jean-Louis Barrault, Odéon-Théâtre de France

1963 : Le vicaire de Rolf Hochhuth, mise en scène François Darbon, théâtre de l’Athénée

1965 : Dom Juan ou le Festin de Pierre, mise en scène Marcel Bluwal, téléfilm, 1965

1969 : Le Misanthrope de Molière, mise en scène Marcel Bluwal, théâtre de la Ville

1971 : Allo ! C’est toi Pierrot ? de Pierre Louki, mise en scène Roland Monod, théâtre Hébertot

1973 : Themroc de Claude Faraldo

1978 : Le Sucre réalisé par Jacques Rouffio, adaptation du livre éponyme de Georges Conchon. Michel Piccoli : Grezillo

1981 : La cerisaie d’Anton Tchekhov, mise en scène Peter Brook, théâtre des Bouffes du Nord ; reprise en 1983

1983 : Combat de nègre et de chiens de Bernard-Marie Koltès, mise en scène Patrice Chéreau, théâtre Nanterre-Amandiers, TNP Villeurbanne

1984 : Terre étrangère d’Arthur Schnitzler, mise en scène Luc Bondy, théâtre Nanterre-Amandiers (prix du Meilleur acteur du Syndicat de la critique dramatique)

1985 : Phèdre de Racine

1985 : La Fausse Suivante de Marivaux, mise en scène Patrice Chéreau, théâtre Nanterre-Amandiers, TNP Villeurbanne

1988 : Le Conte d’hiver de William Shakespeare, mise en scène Luc Bondy, théâtre Nanterre-Amandiers, Cour d’honneur du Palais des papes Festival d’Avignon, TNP Villeurbanne

1988 : Le retour au désert de Bernard-Marie Koltès, mise en scène Patrice Chéreau, Festival d’automne à Paris théâtre Renaud-Barrault

1993 : John Gabriel Borkman de Henrik Ibsen, mise en scène Luc Bondy, théâtre Vidy-Lausanne, Odéon-Théâtre de l’Europe

1995 : pour Pierre Boulez de Pierre Boulez, compositeur Arnold Schoenberg, Festival d’Avignon, lecteur

1996 : Poèmes et Proses de René Char, lecture au Festival d’Avignon avec Dominique Blanc

1997 : La maladie de la mort de Marguerite Duras, mise en scène Bob Wilson, MC93 Bobigny

1998 : À propos des géants de la montagne de Luigi Pirandello, mise en scène Klaus Michael Gruber, CNSM Paris

2001 : La Jalousie de Sacha Guitry, mise en scène Bernard Murat, théâtre Édouard VII

2003-2004 : Ta main dans la mienne de Carol Rocamora, mise en scène Peter Brook, théâtre des Bouffes du Nord puis Comédie des Champs-Élysées

2006-2007 : Le Roi Lear de William Shakespeare, mise en scène André Engel, Odéon-Théâtre de l’Europe Ateliers Berthier

2008-2009 : Minetti de Thomas Bernhard, mise en scène André Engel, théâtre Vidy-Lausanne puis Théâtre national de la Colline, Comédie de Reims, TNP Villeurbanne, MC2, Théâtre du Nord, Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées

 

Metteur en scène

1988 : Une vie de théâtre de David Mamet, adaptation Pierre Laville, théâtre des Mathurins

 

Discographie

1970 : Les choses de la vie – La chanson d’Hélène en duo avec Romy Schneider

1976 : L’art d’aimer

1983 : Narrateur dans l’enregistrement d’Œdipus rex d’Igor Stravinsky, avec Jessye Norman, Thomas Moser, Siegmund Nimsgern et l’Orchestre symphonique de la Radiodiffusion bavaroise sous la direction de Colin Davis (Orfeo)

2002 : Reprise du Déserteur sur Autour de Serge Reggiani, album hommage à Serge Reggiani

 

Publications

Dialogues égoïstes, écrit avec la collaboration d’Alain Lacombe, Olivier Orban éditeur, 1976

J’ai vécu dans mes rêves, écrit avec la collaboration de Gilles Jacob, Éditions Grasset, 2015

Distinctions

Récompenses

Festival international du film fantastique d’Avoriaz 1973 : Prix d’interprétation masculine pour Themroc

Festival de Cannes 1980 : Prix d’interprétation masculine pour Le Saut dans le vide

Berlinale 1982 : Ours d’argent du meilleur acteur pour Une étrange affaire

Prix du Syndicat de la critique 1984 : Meilleur comédien pour Terre étrangère

Prix Europe pour le théâtre 2001

Festival international du film de Locarno 2007 : Léopard de la meilleure interprétation masculine pour Les Toits de Paris

David di Donatello 2012 : David di Donatello du meilleur acteur pour Habemus papam

Nominations

César du cinéma 1982 : César du meilleur acteur pour Une étrange affaire

César du cinéma 1985 : César du meilleur acteur pour La Diagonale du fou

César du cinéma 1991 : César du meilleur acteur pour Milou en mai

César du cinéma 1992 : César du meilleur acteur pour La Belle Noiseuse

Molières 2006 : Molière du comédien pour Le Roi Lear

Molières 2007 : Molière du comédien pour Le Roi Lear

ECRIVAIN IRLANDAIS, L'IMPORTANCE D'ETRE CONSTANT, OSCAR WILDE (1854-1900), THEATRE

L’importance d’être constant, une pièce d’Oscar Wilde

 

L’Importance d’être Constant

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L’Importance d’être Constant (The Importance of Being Earnest) est une comédie théâtrale de l’écrivain irlandais Oscar Wilde, créée le le 14 février 1895 au St. James theatre de Londres. L’action se déroule dans l’Angleterre victorienne. Le quiproquo à la base de l’intrigue est fondé sur le prénom du personnage principal : Constant (Earnest en anglais), frère imaginaire de Jack.

 

La pièce

Le titre original The Importance of Being Earnest est traduit en français de diverses façons :

L’Importance d’être Constant ;

L’Importance d’être Ernest ;

L’Avantage d’être constant ;

Il est important d’être Aimé, pour Jean Anouilh ;

De l’importance d’être Fidèle ;

L’Importance d’être sérieux.

Le titre de l’œuvre est à double sens : « earnest » signifie « sérieux », « fidèle », et peut également être entendu comme le prénom « Ernest », « earnest » et « Ernest » se prononçant de la même façon.

Le nom de famille de Jack, Worthing, est emprunté au nom de la ville dans laquelle séjournait Wilde lorsqu’il écrivit la pièce.

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Résumé

Le résumé présenté ici correspond à la version coupée de la pièce, réclamée avant sa première à Oscar Wilde par le directeur du Saint James Theatre. La version originale, publiée en France aux éditions Garnier-Flammarion, comporte quatre actes, impliquant notamment l’intervention de l’huissier M. Gribsby à l’acte II.

 Acte I

La pièce s’ouvre avec Algernon Moncrieff, un jeune homme paresseux, recevant son meilleur ami, John Worthing, aussi connu sous le nom d’Ernest. Ernest est revenu de la campagne pour demander en mariage la cousine d’Algernon, Gwendolen Fairfax. Cependant, Algernon s’opposera à cette demande tant qu’Ernest ne lui aura pas expliqué pourquoi son étui à cigarettes porte l’inscription « De la part de la petite Cecily, avec tout son amour pour son cher oncle Jack ». « Ernest » est forcé d’admettre qu’il mène une double vie. À la campagne, il endosse une attitude sérieuse pour le bien de sa jeune pupille, l’héritière Cecily Cardew, et se fait appeler John (ou, comme surnom, Jack) tandis qu’il prétend s’inquiéter pour un jeune bon à rien de frère s’appelant Ernest et vivant à Londres. Au contraire, en ville, il assume l’identité du libertin Ernest. Algernon avoue une similaire tromperie : il prétend avoir, à la campagne, un ami invalide du nom de « Bunbury » à qui il peut « rendre visite » quand il souhaite éviter un devoir social malvenu. Jack refuse de dire à Algernon l’emplacement de sa propriété à la campagne. Entrent ensuite Gwendolen et sa mère Lady Bracknell, qu’Algernon distrait dans une autre pièce pendant que Jack fait sa demande. Gwendolen a juste le temps d’accepter les avances de Jack que le couple est surpris par Lady Bracknell qui exige un entretien immédiat avec Ernest. Horrifiée d’apprendre qu’il a été adopté après avoir été découvert dans un sac de voyage à la gare Victoria, Lady Bracknell s’oppose fermement à leur union et interdit même à sa fille de le revoir. Prévoyant de se retrouver secrètement, Jack donne à Gwendolen l’adresse de sa propriété à la campagne. Mais il est également écouté par Algernon, qui souhaite rencontrer Cecily.

 Acte II

Cecily étudie avec sa gouvernante Miss Prism dans le jardin de la propriété de Jack. Arrive ensuite Algernon, qui prétend être Ernest Worthing, le frère de Jack, et réussit à charmer Cecily. Comme Jack, il prévoit lui aussi de se faire rebaptiser « Ernest » par le révérend « Chasuble », le prénom semblant plaire particulièrement à leurs deux fiancées respectives. Décidé à abandonner sa double vie, Jack entre et annonce la mort de son frère Ernest à Miss Prism et au révérend Chasuble. Mais ses propos sont vite mis en question par la présence d’Algernon. Gwendolen arrive à son tour, après s’être enfuie de la maison. Par un concours de circonstances, elle se retrouve seule avec Cecily qui devient rapidement sa rivale, car les deux femmes se présentent toutes deux comme la fiancée d’« Ernest ». Leur animosité prend fin lorsqu’arrivent Algernon et Jack, révélant malgré eux au grand jour la supercherie, non sans décevoir les deux femmes.

 Acte III

Lady Bracknell, à la recherche de sa fille, fait irruption dans la propriété de Jack. Elle apprend avec étonnement les fiançailles d’Algernon et Cecily. Cependant, Jack refuse de donner son consentement à sa pupille tant que Lady Bracknell n’aura pas fait de même pour lui et Gwendolen. L’impasse est résolue par le retour de Miss Prism, reconnue par Lady Bracknell comme étant une ancienne nourrice de la famille qui, 28 années plus tôt, avait emmené le fils de sa sœur en promenade mais n’était jamais revenue. Miss Prism est contrainte d’avouer avoir malencontreusement oublié le bébé dans un sac de voyage à la gare Victoria, l’ayant fâcheusement confondu avec le manuscrit du roman qu’elle était en train d’écrire. Sortant le sac en question, Jack prouve qu’il est bien le bébé perdu, fils de la sœur de Lady Bracknell et donc frère ainé d’Algernon. Il acquiert ainsi une origine suffisamment respectable pour pouvoir prétendre épouser Gwendolen. Lady Bracknell informe Jack qu’il porte le même nom que son père, Ernest, au plus grand plaisir de Gwendolen. La pièce se termine joyeusement par des baisers entre les deux couples, auxquels s’ajoute celui qu’échangent le révérend Chasuble et Miss Prism.

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OSCAR WILDE (1854-1900) : biographie

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Oscar Wilde, de son nom complet Oscar Fingal O’Flahertie Wills Wilde, est un écrivain irlandais.
Il est né dans une famille protestante. Son père est médecin, anthropologue et historien. Sa mère est poétesse. Il suit ses études dans une école publique. Il rentrera ensuite à Trinity College, université anglaise de Dublin, pour poursuivre des études en lettres classiques, puis à Oxford où il prépare un diplôme en lettres classiques assorti de cours d’histoire de l’art et de philosophie. Il commence à écrire des sonnets et remportera le concours de l’université.

En 1878, il obtient brillamment son diplôme et part s’installer à Londres. C’est là qu’il publie son premier recueil de poèmes et compose sa première tragédie.

Il passe l’année 1882 aux États-Unis pour donner une série de conférences sur l’art. À son retour, il part pour la France où il fréquente les grands écrivains et peintres de l’époque (Hugo, Daudet, Pissarro, Degas, Zola, Verlaine).
En 1883, il rentre à Dublin et épouse une amie d’enfance Constance Lloyd, avec qui il a deux enfants. Le couple s’installe à Dublin. Oscar Wilde devient critique pour « The Pall Mall Gazette » puis rédacteur en chef de « The Woman’s World ». C’est en 1886 qu’il rencontre Robert Ross et assume son homosexualité.

« Le Portrait de Dorian Gray » est publié en 1890 puis révisé en 1891. La même année, il repart pour Paris où il reste plusieurs mois, y rencontre André Gide et achève « Salomé ». A son retour, il fait la connaissance d’Alfred Bruce Douglas, celui-ci restera son amant jusqu’à sa mort.

En 1895, alors que sa pièce maîtresse « L’Importance d’être Constant » triomphe à Londres, le père d’Alfred porte plainte pour sodomie. La plainte est admise. Oscar Wilde est condamné à deux ans de travaux forcés. Il exécute sa peine respectivement dans les prisons de Pentonville, Wandsworth et Reading.

Il sort de prison en 1897. À sa sortie, ne pouvant payer les frais de justice, il fait banqueroute. Sa femme le quitte. Il s’exile alors en France, en Normandie, puis rejoint Alfred à Naples en 1898. Il partage les deux dernières années de sa vie entre cette ville et Paris. Lors de son exil à Paris de 1897 et 1900, il utilise le pseudonyme de Sébastien Melmoth. Il met un point final à son œuvre avec « La Ballade de la geôle de Reading » (1898), un long poème commémorant l’expérience éprouvante de la vie en prison.

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POURQUOI LIRE OSCAR WILDE AUJOURD’HUI ?
On peine à imaginer Oscar Wilde seul et ruiné, s’effondrer à tout juste 46 ans dans une chambre d’hôtel parisienne. Le désespoir, le déshonneur ne sont pas des mots que l’on rattache facilement à un auteur dont l’histoire a surtout retenu quelques brillants aphorismes. Ses bons mots, son unique roman et ses quelques pièces de théâtre ont occulté le reste de son œuvre  et masqué la profonde tragédie de sa déchéance. Une déchéance parfaitement révélatrice de l’hypocrisie de la société victorienne du XIXème siècle.

Oscar Wilde disait qu’il avait mis son génie dans sa vie plutôt que dans son œuvre  où il n’aurait mis que son talent. Sa vie, ou tout du moins sa première partie, a en effet tout d’une foudroyante success story avant de terminer en un drame pathétique. Il naît à Dublin, d’un mère poétesse et d’un père médecin. Sa mère aurait préféré une fille et l’éduque ainsi jusqu’à ses 7 ans. Fine lettrée, elle lui transmet son amour de la poésie quand son père, célèbre ophtalmologiste qui aime retrouver chez lui tout le gratin irlandais, le fait côtoyer dès l’enfance des politiciens, écrivains, penseurs ou scientifiques de premier plan.

A l’université, dans la prestigieuse Trinity College de Dublin puis au Magdalen College d’Oxford, Oscar Wilde se distingue systématiquement des autres élèves. Passionné par la littérature grecque comme par la philosophie, il obtient les meilleures notes dans à peu près dans toutes les matières -sauf en sport !- et soigne comme personne son look de dandy aux cheveux longs. A Oxford, il développe ses idées sur les différents courants esthétiques et plus particulièrement sur le mouvement décadent dont il se réclame peu à peu. Il découvre avec émerveillement, jusqu’à en apprendre par cœur  certains passages, les travaux sur l’art de Walter Pater, un critique pour qui la sensibilité à l’art et à la beauté doit être au dessus de toute autre considération. Il s’enthousiasme également pour ceux de John Ruskin, le critique d’art le plus important de l’ère victorienne même s’il ne partage pas avec lui l’idée que l’art puisse comporter une dimension morale.

Il publie son premier recueil de poésie dès sa sortie de l’université en 1881 et part aux Etats-Unis donner une série de conférences sur sa conception de l’art et notamment sur le courant de l’Esthétisme dont il est la figure de proue. Pour Wilde et les auteurs qui se réclament de ce mouvement tranchant avec le naturalisme d’Emile Zola, l’art est question de raffinement, de recherche de la beauté absolue, et de la beauté seule.

De retour en Europe, il se marie, le 29 mai 1884, avec Constance Lloyd avec qui il a deux enfants : Cyril et Vyvyan, nés respectivement en 1884 et 1885. C’est à cette période qu’il semble avoir débuté une relation homosexuelle avec Robert Ross, qui restera toute sa vie son meilleur ami puis, après sa ruine, son exécuteur testamentaire. Commence pour lui une longue période dans le journalisme, notamment comme éditeur pour le journal “The Lady’s World” qu’il rebaptise « Woman’s World » avant de quitter ses fonctions en 1889. Parallèlement, en cette intense période créative, il publie de nombreuses nouvelles, qui sont autant de chefs d’œuvre  (Le prince heureux, le géant égoïste et autres contes, Le Crime de Lord Arthur Saville et autres contes, Le portrait de Mr. W. H.),  comme de nombreux essais où son sens de la formule fait mouche (l’âme humaine, Le Déclin du mensonge). On retrouve dans chacun de ces textes les principales obsessions de Wilde : la littérature, le goût pour la conversation et les paradoxes, les faux-semblants de la société victorienne. Ces textes témoignent aussi de ses préoccupations sociales et humaines en critiquant vivement le capitalisme de cette fin de XIXème siècle. Loin de se limiter à un seul genre, un seul type de récit, il publie également une nouvelle destinée aux enfants : le fantôme de Canterville et autres contes dans lequel il revisite avec humour les histoires de maisons hantées et propose une satire mordante de la « bonne famille » britannique.

On peut reprocher à Wilde de n’avoir écrit qu’un seul roman. Et encore, un roman sensiblement moins intéressant que les lectures qu’il en faisait à ses proches et amis avant de le publier, si l’on en croit toutefois le témoignage d’André Gide qui eut l’honneur d’écouter une version du roman Le Portrait de Dorian Gray   contée par Wilde lui-même. Pour l’écrivain irlandais, on ne pouvait écrire de roman qu’à la condition de « créer un cadre complètement nouveau ou de révéler l’âme des hommes dans ses mécanismes les plus intimes ». Il ne lui tenait précisément pas à coeur de le faire avant qu’un éditeur américain de passage à Londres ne lui en lance le défi pour une publication dans le magazine « Lippincott’s Monthly Magazine ».

A témoigner du déchaînement d’articles hostiles qui entoura, en 1891, la publication du roman, on peut penser que Wilde réussit son pari, sinon dans la forme, tout du moins dans le fond. On l’accusa même d’avoir écrit un ouvrage « immoral », sorte de récit complaisant de sa vie de débauche et de scandales. A travers leurs attaques du roman, les critiques anglais -pour qui art et morale ne doivent faire qu’un- ciblent surtout Oscar Wilde lui-même. Comment apprécier un livre dont l’auteur, vice suprême, semble avoir quelque attirance pour les hommes ? Loin de se laisser abattre, ce dernier répond à toutes les critiques, en restant systématiquement sur le plan littéraire, et insère une préface devenue aussi célèbre que le roman lui-même : « Il n’existe pas de livre moral ou immoral. Un livre est bien écrit ou mal écrit, un point, c’est tout. » Oscar Wilde dut attendre quelques mois pour que de premières critiques défendent le roman et saluent cette fable philosophique où il est question tout autant d’un pacte faustien que d’une mise en scène à peine masquée de ses idées sur l’Art et l’Esthétisme.

Après la sortie de ce roman si polémique, Oscar Wilde se consacre à l’écriture de pièces de théâtre telles que Salomé (1891), écrite en langue française avant d’être traduite plus tard en anglais, ou l’irrésistible L’Importance d’être constant (1895), véritable sommet de son œuvre  théâtrale qui triomphe instantanément sur les planches. Le public comme les critiques saluent l’intelligence et l’humour de la pièce. Hélas, c’est en cette même période que ses ennuis personnels commencent à éclipser pour de bon son œuvre  et à entacher sérieusement sa réputation. Poussé par Lord Alfred Douglas, son impotent amant, Oscar Wilde attaque sans trop y croire lui-même le père de celui-ci, l’influent marquis de Queensberry, après que ce dernier l’ait accusé de « poser en sodomite » et de détourner son fils. Furieux de cette attaque judiciaire manqué -Wilde perdant son procès-, le Marquis attaque à son tour Oscar Wilde en 1895 et remporte, lui, le sien. L’écrivain en sort ruiné et condamné à deux ans de prison et travaux forcés. Sa femme, humiliée, se rend en Suisse où elle change de nom et celui de ses enfants qui, peu fiers, le garderont à vie. En prison, Wilde écrit, privilège exceptionnel, une lettre remplie de larmes et d’incompréhension à son amant Lord Douglas. Il explique en détail ce qui l’a amené à sa perte mais pardonne son amant. Cette lettre, qui accompagne aujourd’hui son poème « La ballade de la geôle de Reading » où il raconte les conditions de sa détention, est certainement l’un ses plus beaux textes. On n’y retrouve pas les bons mots -légers- de Wilde, mais on y découvre un homme brisé qui n’a pourtant rien perdu de sa plume et de son humanisme. Alors que sa lettre est une accusation en règle des agissements de son amant qui ont causé sa perte, Oscar Wilde explique tout du long pourquoi, malgré tout, il lui pardonne.

Une fois sorti de prison, en 1897, il cherche à passer un an chez les Jésuites mais ces derniers refusent de l’accueillir. Il se rend alors en France sous le pseudonyme de Sébastien Melmoth et meurt trois ans plus tard dans une chambre d’hôtel minable et dans une indifférence quasi générale, malgré le soutien indéfectible de Robert Ross ou d’André Gide. Jusqu’à ce jour, ses enfants et petits-enfants ont gardé leur nom d’emprunt.

Si on le considère comme un écrivain majeur aujourd’hui, il faut relire l’œuvre  d’Oscar Wilde débarassée des scandales qui entouraient chacune de ses publications. Que ce soit dans ses pièces de théâtre, ses nouvelles, essais, articles, poèmes ou en encore dans son unique roman, la plume d’Oscar Wilde n’a perdu ni de son humour ni de sa pertinence dans sa critique des conventions et des hypocrisies de toutes sortes.

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LE SAVIEZ-VOUS ?

  • Doué pour les langues, Oscar Wilde parlait couramment le français, l’allemand et avait de bonnes notions d’italien et de grec ancien.• Le premier grand amour d’Oscar Wilde, Florence Balcombe, se fiança en 1878 à l’écrivain Bram Sotker, l’auteur de Dracula. En apprenant leurs fiançailles, Oscar Wilde envoya une lettre à Florence en lui disant qu’il ne mettrait plus jamais les pieds en Irlande.

    • Jacob Epstein s’inspira de la fascination d’Oscar Wilde pour l’Egypte pour sculpter la tombe de l’écrivain au Père Lachaise. Sa création fut très controversée en raison de la représentation d’une paire de testicule. Elle fut retirée au début des années 1960 dans acte de vandalisme.

    • “Ou c’est ce papier peint qui disparaît, ou c’est moi”. Voilà les derniers mots que l’on attribue à Oscar Wilde, alors sur son lit de mort. Comme de nombreuses citations attribuées à Wilde, il y a de fortes chances pour qu’elle soit apocryphe.

    • Grand lecteur de Honoré de Balzac, il commenta ainsi la mort du personnage Lucien de Rubempré dans Illusions perdues : « Une des plus grandes tragédies de ma vie est la mort de Lucien de Rubempré. C’est un chagrin qui ne me quitte jamais vraiment. Cela me tourmente dans les moments de ma vie les plus agréables. Cela me revient en mémoire si je ris. »

    • C’est au cours d’un dîner avec un éditeur américain et Arthur Conan Doyle que Wilde se décidé à écrire son roman Le portrait de Dorian Gray. Les deux auteurs ont par la suite correspondu, notamment pour louer chacun le travail de l’autre.

CHRONOLOGIE

16 octobre 1854 : Naissance d’Oscar Wilde à Dublin

1871 : Il entre au Trinity College et débute des études brillantes.

1878 : Il sort diplômé de la faculté d’Oxford et reçoit un prix pour son poème Ravenne.

1881 : Publication d’un recueil de ses poèmes.

1882 : Il part aux Etat-Unis pour une série de lectures et de conférences.

29 mai 1884 : Il épouse Constance Lloyd.

1885 et 1886 : Naissance de ses deux enfants.

1887 : Il devient rédacteur en chef du journal dédié aux femmes « Women’s World ». Il en change le ton en s’intéressant à « ce qu’elles pensent et ressentent plutôt qu’à la façon dont elles s’habillent ». Il quitte ses fonctions en 1889.

1891 : Publication de son unique roman Le Portrait de Dorian Gray. Il se lie d’amitié avec Lord Alfred Douglas.

1893 : Sa pièce Une femme sans importance triomphe sur scène.

14 février 1895 : Première de sa pièce l’Important d’être constant.

18 février 1895 : Le père de Lord Alfred Douglas, Le Marquis de Queensberry redoute l’influence négative de Wilde sur son fils et lui écrit une lettre dans laquelle il l’accuse de “poser en sodomite”. Wilde décide, sur conseils de Lord Douglas, d’attaquer le père de ce dernier.

3 avril 1895 : Début du procès intenté par Wilde. Il le perd.

26 avril 1895 : Le Marquis de Queensberry attaque à son tour Wilde en justice et remporte son procès. Wilde est condamné à deux ans de travaux forcés.

19 Mai 1897 : Wilde sort de prison et part en France sous le nom de Sebastian Melmoth.

30 novembre 1900 : Oscar Wilde meurt dans un hôtel parisien.

 

INFLUENCES ET POSTÉRITÉ
S’il on cite volontiers l’influence de A rebours de Joris Karl Huysmans dans la conception du Portrait de Dorian Gray, illustrant l’intérêt d’Oscar Wilde pour le mouvement littéraire français du symbolisme et notamment du mouvement décadent, ses conceptions esthétiques et sa recherche du raffinement absolu remontent à ses travaux estudiantins autour de hellénisme et sa découverte des critiques d’art britanniques John Ruskin et Walter Pater.

Enterré sans grands honneurs au Père Lachaise, Oscar Wilde fut en quelque sorte “redécouvert” quelques années plus tard lors de l’adaptation en 1905 de la pièce Salomé par Richard Strauss. De cette pièce qu’Oscar Wilde n’avait pas le droit de mettre en scène en Angleterre parce que représentant des personnages bibliques, Richard Strauss en tire un opéra dont le succès traverse l’Europe jusqu’à atteindre les Etats-Unis. Parallèlement, dès 1908, Robert Ross, l’ami et exécuteur testamentaire de Wilde continua de publier ses textes et notamment sa lettre De Profundis, écrite en prison.

En France, Jean Cocteau mis en scène en 1909 sa pièce « Le Portrait surnaturel de Dorian Gray », tiré de l’unique roman de Wilde. De fait, ses pièces et son unique roman ne cessent, depuis le début du XXème siècle, d’être représentés au théâtre, adaptés au cinéma ou d’inspirer d’autres romans, tel Dorian, une imitation, version contemporaine du roman de Wilde publiée en 2002 par l’écrivain Will Self.
Le parfum de scandale entourant la vie et l’œuvre  d’Oscar Wilde est tel qu’il faut cependant attendre 1987 et les recherches de Richard Ellmann pour avoir une véritable biographie de l’écrivain. Celle-ci, intitulée sobrement Oscar Wilde, fut récompensée du prix Pulitzer en 1989.

 

ILS ONT DIT D’OSCAR WILDE
André Gide: « Oscar Wilde, ô admirable ; admirable celui-là ».

Octave Mirbeau, à propos de sa condamnation : « S’il [Wilde] avait été un médiocre et enthousiaste cockney, un opulent éleveur de chevaux de course, tricheur et loyaliste, ou un lord ivrogne, ou un prince fouetteur d’enfants, on se fût montré indulgent à ses vices. On ne lui a pas pardonné d’être l’homme de pensée et l’esprit supérieur – par conséquent dangereux – que véritablement il est. Et les motifs, censément philosophiques, au nom de quoi la société le punit, ne sont qu’hypocrisie et mensonge.»

André Gide : « Ceux qui l’ont entendu parler trouvent décevant de décevant de le lire. »

Gilbert Keith Chesterton : « Oscar Wilde disait que les couchers de soleil sont sans valeur, puisqu’on ne peut pas payer pour en profiter. Oscar Wilde a tort : les couchers de soleil ont un prix. Le prix à payer, c’est de renoncer à être Oscar Wilde. »

Marcel Proust dresse un portrait à peine masqué du poète irlandais dans «Sodome et Gomorrhe», le quatrième volet de À la recherche du temps perdu : « Sans honneur que précaire, sans liberté que provisoire jusqu’à la dé couverte du crime, sans situation qu’instable, comme pour le poète la veille fêté dans tous les salons, applaudi dans tous les théâtres de Londres, chassé le lendemain de tous les garnis sans pouvoir trouver un oreiller où reposer sa tête, tournant la meule comme Samson et disant comme lui : Les deux sexes mourront chacun de son côté. »

Léon Daudet : décrivant physiquement Oscar Wilde : « Lourd et flasque, hideux par le bas du visage et presque majestueux par le front, l’enchâssement de l’œil et les temporaux, et dont la voix pâle et grasse sortait d’une affreuse bouche molle. »

Stefen Fry: « Le courage de Wilde n’était pas d’avoir une «sexualité parallèle», mais une parfaite liberté d’esprit. Ne voir en lui qu’un martyr homosexuel avant la lettre, c’est, me semble-t-il, faire justement le jeu de ceux qui l’ont mis plus bas que terre voici un siècle. »

Philippe Sollers: « Chaque année, lorsque sont décernés les oscars du cinéma à Los Angeles, l’énorme industrie spectaculaire devrait observer une minute de silence en l’honneur d’Oscar Wilde. Le plus oscar des oscars, l’oscar suprême de la représentation globale, en effet, c’est lui. »

Edmond de Goncourt : « Dîner chez les Nittis avec le poète anglais Oscar Wilde. Cet individu au sexe douteux, au langage cabotin, aux récits blagueurs… »

Jorge Luis Borges : « Mentionner le nom de Wilde, c’est nommer un dandy qui aurait aussi été poète, c’est évoquer l’image d’un monsieur tout entier consacré au pauvre dessein d’étonner par ses cravates et ses métaphores. »

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